Les rapports hommes/femmes
Plutôt que de rapports homme/femme, il faudrait parler de principe et de fonctionnement masculin et féminin, de yin et de yang. A travers les violences faites au femmes, c'est la survie du principe féminin qui se joue, principe très actif et autrefois sacré.
Les violences envers les femmes ont toujours existé. Elles ont toujours été tolérées du moment qu'elles s'exerçaient à l'intérieur du foyer où comme chacun sait, "charbonnier est maître chez lui". C'était un moyen d'entretenir cette violence des hommes qui est nécessaire à la guerre ou à l'outil de production. Libérer la parole des femmes est nécessaire et salutaire mais il faut surtout amener les hommes à réfléchir sur eux-mêmes. L'homme est un continent inconnu de lui-même. Les systèmes de pensées et les religions monothéistes ont contourné cette obligation de réfléchir sur soi-même en décrétant : tout est la faute de la femme. Pourtant... l'homme aurait intérêt à réfléchir sur sa violence. Il comprendrait enfin qu'il fonctionne comme une pendule de Newton. Le pendule de Newton se compose de cinq billes métalliques de même masse suspendues par deux fils à deux barres de fer. Ces cinq billes se touchent au repos et sont situées au milieu des deux barres. Si on soulève la bille extérieure et qu'on la laisse retomber, les billes du milieu ne bougent pas mais celle du bout valdingue. En clair, si tu peux donner à quelqu'un le coup que tu as reçu, alors, tu ne souffres pas. La question que doit se poser un homme qui violente sa femme, c'est : qui m'a donné un coup que j'ai rendu à ma femme plutôt que de lui rendre à lui ? Quand ai-je été dans un tel état de faiblesse que j'ai du récupérer de la virilité sur un être plus faible ?
Ce n'est donc pas sur les femmes qu'il faut agir mais sur les hommes. Cela passe par l'éducation des garçons. Ca tombe bien : en matière de budget, 3 € sur 4 sont dédiés aux garçons. Il y a donc les moyens d'éduquer les hommes - pas l'éducation donnée par les femmes : on voit ce qu'elle donne, mais l'éducation donnée par les hommes, par les pères, par l'exemple.
Les hommes aussi ont des comportements hystériques. Hystériques veut dire : "être enfermés dans des comportements et des conduites dont on n'arrive pas à sortir". C'est d'ailleurs l'hystérie véhiculée par le capitalisme et le libéralisme : l'esprit de compétition, la quantité plutôt que la qualité, le signe "plus", la hiérarchisation des personnes, le pouvoir vertical. Comme quoi, rien de changé sous le soleil : le système a toujours besoin de la violence des hommes et la femme continue d'en être la variable d'ajustement, le dommage collatéral.
En fait, l'homme fonctionne comme son système reproducteur : il utilise un outil (son sexe) et les grands moyens (des milliards de spermatozoïdes). Le monde qu'il a mis en place fonctionne de la même façon, c'est la technologie utilisée de façon disproportionnée, ce qui génère surproduction et destruction de l'environnement (la Terre-Mère). La femme, elle, achemine un seul ovule mais qui se retrouve au bon moment au bon endroit. Elle fonctionne à l'économie, à la coopération, à l'adaptation ; elle oeuvre à la solidarité, à la préservation et à la découverte de l'environnement, notamment autour de l'eau.
Quand je dis : les femmes fonctionnent ainsi, les hommes fonctionnent ainsi, ce n'est pas exactement ça. C'est le masculin et le féminin qui fonctionnent ainsi, selon un principe que les Asiatiques nomment le yin et le yang.
Le yin, c'est le féminin, le yang, c'est le masculin.
Le yin, c'est l'eau, principe de vie.
Le yang, c'est la rive, la jarre qui contient l'eau, le cadre.
Ces deux éléments doivent être en équilibre car l'eau éteint le feu et le feu fait évaporer l'eau.
Le signe du yin et du yang montre cet équilibre : dans chaque partie il y a un point qui représente l'autre partie. Ainsi la séparation des sexes est totalement artificielle : on n'est pas tout homme, on n'est pas toute femme. Chaque homme a en lui une part féminine, chaque femme a en elle une part masculine. Le couple permet d'activer chez l'autre ce point qui est latent et de cette activation naît l'harmonie. Couple homme/femme ; patron/employé, ville/ campagne, civil/militaire ...
Tout est calqué sur ce fonctionnement du yin et du yang. C'est le fond et la forme, le contenu et le contenant. L'intuition et la raison.
Le yang, c'est Paris, le pouvoir centralisateur ; le yin, ce sont les territoires (les mères/maires). Dans l'entreprise, le yang, ce sont les patrons et l'encadrement ; le yin, ce sont les employés et les consommateurs. Actuellement, le yang est beaucoup trop fort par rapport au yin : trop de réglementations, trop de rationalisme, trop de gestion, trop de centralisation. Pas assez de yin, d'intuition, de créativité, d'audace dans l'inconnu, de pensée libre. L'eau bouillonne dans la jarre et la jarre se rigidifie, au risque de se fissurer, d'éclater, l'eau se répandant alors en dangereuse inondation - l'affrontement, la révolution, la guerre civile, la guerre des sexes ...
On se réjouit de la prise de parole des femmes mais la parole ne sera-t-elle pas un piège de plus. La parole procède du père - à moins qu'on ne dise un jour "la marole" quand il s'agit d'une parole de femme !!! Le principe masculin s'est ingénié à ne pas laisser la parole aux femmes : le code Napoléon ou le code de la famille algérien ont fait de la femme une mineure à vie, c'est-à-dire un enfant. Et le mot enfant justement signifie : "qui n'a pas la parole". Quand les féministes demandent la féminisation des noms, l'écriture inclusive ou les journées du patrimoine et du matrimoine, elles se mettent d'office dans le fonctionnement masculin. Comme il y a des noirs Bounty (noir dehors et blanc à l'intérieur), il y a les femmes qui sont hommes dans leur tête. C'est une question de survie dans le monde des hommes. mais cela fait perdre le féminin - qui disparaît dans la femme et qui n'est plus activé chez l'homme, selon le principe du yin et du yang. On s'éloigne un peu plus de l'harmonisation, de l'équilibre, de la paix - paix dans les âmes, dans les chaumières et dans le monde.
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