Mariage gay : tout ça pour ça ?
Fallait-il mettre la France en ébullition, mobiliser pendant des jours la représentation nationale pour au final, une mesure qui n'intéresse qu'un nombre très faible de personnes ? Depuis la promulgation de la loi, le 17 mai et trois mois après la publication du décret d'application, le bilan est maigre. A peine 1% des mariages célébrés sont des mariages homosexuels. Sans revenir sur le fond du dossier, on peut légitimement s'interroger sur les mécanismes qui ont conduit à faire de cette mesure une priorité dans une période de crise économique majeure.

La réponse est dans la question. Elle est politiquement incorrecte mais force est de reconnaître que ce résultat ne peut être que le fruit d'un puissant lobbying des milieux homosexuels sur la classe politique et les médias.
Confirmation flagrante de ce qui a été une bulle médiatico-politique, même le salon du mariage gay organisé à Paris le 22 juin a été un fiasco malgré une forte campagne promotionnelle. Au mieux 150 visiteurs selon certaines sources quand le salon "classique" fait 10 000 entrée. Un résultat logique pourtant si on estime sur la base des chiffres espagnols que les mariages homosexuels ne devraient pas dépasser 2% des unions célébrées.
Derrière, la grande question de société qui a occupé la France, la vérité est toute simple. L'institution du mariage en général n'a plus la côte. Les chiffres sont têtus : l'Hexagone est le pays d’Europe où le taux de nuptialité est le plus bas. Ce qui amène le philosophe Alain de Benoist à en tirer la conclusion que "le désir de mariage chez les homosexuels relève moins d’une volonté de « subversion » qu’il n’est l’indice d’un prodigieux conformisme bourgeois".
Un conformisme sous forme de revendication consumériste à vouloir in fine, par le mariage, disposer d'un droit à filiation et donc à l'enfant.
Dans un entretien avec Edwy Plenel (Mediapart), Edgar Morin confiait dernièrement que "Ce qui manque dramatiquement, c’est une pensée complexe capable de traiter les problèmes fondamentaux pour armer les citoyens. Ma critique ne vise pas personnellement Hollande, mais elle vise l’ensemble de la classe politique qui est en panne d’idées régénératrices."
Le débat sur le "mariage pour tous" aura surtout été l'occasion pour le pouvoir politique de disposer d'un dérivatif pour occulter des sujets aussi délicats que cruciaux que la désindustrialisation et son cortège, l'explosion du chômage. Une technique privilégiant les propos de café du commerce à ceux de café-philo, révélatrice de la vacuité intellectuelle qui traverse les très consanguines élites françaises, bien incapables d'apporter des clés de compréhension d'un monde en pleine mutation.
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