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Mauvais élèves ?

En 2000, quelque 8 % d’une classe d’âge sortent encore du système scolaire sans qualification et ce chiffre n’a pas baissé ces dernières années. Au bout de dix années de scolarité, quelque 10 % des jeunes gens présentent des difficultés graves de compréhension de l’écrit et près de 4 % peuvent être qualifiés d’illettrés. Il y a des jeunes soumis à l’obligation scolaire qui s’y soustraient (phénomène de la déscolarisation) et non seulement leur niveau est très faible, mais leur estime d’eux-mêmes est souvent très mauvaise.

Depuis 1989, tous les élèves en tout début d’année en français et en mathématiques, à deux niveaux du système scolaire, l’entrée au CE2 et l’entrée en 6e, passent des épreuves dites d’évaluation diagnostic. Les résultats sont inquiétants. En effet, selon les années, entre 4 et 9 % d’élèves ne maîtrisent pas les compétences de base en lecture et en mathématiques, et risquent de quitter l’école sans les avoir acquises. Les compétences en français qui ne sont pas maîtrisées concernent la rubrique "savoir écrire" (orthographier correctement un nom au pluriel, effectuer une transformation repérable ou non à l’oral, savoir construire des phrases syntaxiquement correctes) et la rubrique "savoir lire" (extraire des informations par déduction dans un texte). Les compétences non maîtrisées en mathématiques sont "comparer", "ranger", "intercaler des nombres", "utiliser l’algorithme décimal de la multiplication par 10", "produire une réponse et la justifier", "analyser une situation et organiser une démarche".

Une étude a permis de faire apparaître, parmi l’ensemble des élèves en difficulté en lecture, trois grands groupes d’élèves qui se différencient nettement par le score obtenu à l’évaluation nationale :

  1. Un premier groupe :

    4,3 % (de l’ensemble des élèves de 6e) peut être considéré comme étant en grande difficulté de lecture et pour ceux-ci la situation est "particulièrement préoccupante". Parmi ces élèves, on note une très forte surreprésentation des garçons (80 %, alors qu’ils représentent 64,2 % de l’ensemble des élèves en difficulté), mais aussi d’élèves en retard (près des deux tiers contre 54,2 % de l’ensemble).

  2. Un second groupe :

    7,8 % (des élèves en difficulté) est handicapé par une extrême lenteur, notamment dans l’identification des mots.

  3. Un troisième groupe : 2,8 % (des élèves en difficulté) est dans une situation moins préoccupante : ils semblent avoir mieux acquis les apprentissages de base mis en oeuvre dans l’acte de lecture, mais échouent sur des compétences qu’on peut qualifier de "haut niveau".

L’enquête Pisa 2000 a concerné les élèves de 15 ans, quel que soit leur parcours scolaire, et a eu pour objectif d’évaluer, dans une trentaine de pays, leurs acquis dans trois domaines : la compréhension de l’écrit, les bases en mathématiques et la culture scientifique. Pour la France, en ce qui concerne la compréhension de l’écrit, 4 % des élèves sont classés dans le plus bas niveau de performances : ils ne maîtrisent pas en lecture les compétences de niveau 1 (sur 6 niveaux de compétences évalués). 11 % ne dépassent pas le niveau 1, c’est-à-dire qu’ils ne maîtrisent que les compétences de base.

Par ailleurs, l’évaluation internationale Pirls réalisée en 2001 pour mesurer les performances en lecture des élèves de niveau CM1 situe la France dans un rang médian et observe que ses performances ont subi une légère diminution depuis l’enquête de 1994. Cette augmentation du nombre de jeunes en grande difficulté de lecture, et donc considérés comme faisant partie des élèves exclus scolairement, est confirmée par les évaluations de lecture qui ont lieu lors des journées d’appel de préparation à la défense (Japd) et concernent les jeunes de 17 ans. Elles montrent, entre 1999, année de la première évaluation, et 2002, une augmentation du nombre de jeunes en grande difficulté en lecture. La première enquête signalait qu’un peu moins de 10 % des jeunes avaient de réelles difficultés de compréhension à l’écrit (4 % ne possédant pas "les connaissances indispensables à l’acte même de lire", et étant dans une situation pouvant déboucher sur l’illettrisme). Ils étaient 9 % l’année suivante (dont 5 % proches de l’illettrisme), plus de 11 % en 2000 (dont 6,5 % proches de l’illettrisme) et 12 % en 2001 (dont 6 % proches de l’illettrisme).

Tous ces jeunes en grande difficulté peuvent être considérés comme exclus du système scolaire, en rupture avec l’Education nationale et très peu arriveront à se réintégrer dans ce système. En effet, ici, quand on parle d’élèves en difficulté, l’on parle d’élèves ne sachant quasiment pas lire,compter... Ils sont la preuve de l’échec de la mission de service public de l’Education nationale.

Exclus scolairement, que deviennent-ils quand ils quittent l’école et entrent dans la société ?... Des exclus sociaux pour une très large majorité.

La dépense globale pour l’Education nationale française (comprenant les activités d’enseignement et les activités connexes, comme l’administration, les cantines, les transports scolaires, les livres scolaires, etc.) a été évaluée, pour l’année 2004, à 116,3 milliards d’euros, ce qui représente 7,1 % du produit intérieur brut (PIB), dont 82,3 % financée directement par l’État

sources principales :

- www.worldbank.org

- www.unesco.org

- www.education.gouv.fr

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12 réactions à cet article    


  • La mouche du coche La mouche du coche 8 août 2007 17:24

    4 % d’échec cela veut dire 96 % de réussites.

    Je trouve cela pas mal. smiley Bravo les instits ! Arrêtez de déprimer, vous n’êtes pas si mauvais que cela. smiley


    • Avatar 8 août 2007 18:07

      Ses vré ça,

      Moua aussi avan javé des problaimes en franssé.

      Mé sété la fote de mon prof de franssé.

      A chac intéro, il nous disé : « fète zan le mouin possible. Si la moyène du colège bèsse, les subvansions de notre ZEP augmenteront et vous oré un nouvo terrain de basket !! »

      Moua jété le plus faure en basket, alor....

       smiley



    • hetset hetset 9 août 2007 11:45

      De toute façon tt ces chiffres et ces echecs ne sont en rien le reultat d’une icomptétence de la part de nos enseignants, en rien. En revanche le système lui même, les us et coutumes,et les financements...sont responsable d’une grande partie des exclusions scolaires dont souffrent de très nombreux jeunes dès le primaire...


    • Don Diego Don Diego 9 août 2007 08:47

      Familles eclatees... recomposees... irrespect des enseignants.... overdose de tele et jeux videos.... violence a l’ecole... precarite des familles... culture du neant et des vices tous azimuths.... et ce n’est pas Sarkozy qui y changera quoi que ce soit !


      • Iceman75 Iceman75 9 août 2007 09:43

        4% d’échec ça veut aussi dire que dans chaque classe à l’entrée dans le système scolaire il y a un élève qui restera sur le carreau.


        • La mouche du coche La mouche du coche 9 août 2007 11:30

          Oui mais 4 % est un chiffre infime. Sachant que 100% est inatteignable dans la vie, un taux de réussite de 96 % est exceptionnel.


        • docdory docdory 9 août 2007 13:26

          @ l’auteur

          Les causes de cette catastrophe éducative ont été parfaitement analysées par Brighelli dans son livre « école , la fabrique de crétins » , à lire absolument !


          • Plus robert que Redford 9 août 2007 14:56

            Tout à fait de votre avis sur le livre, mais prévoir un calmant avec !

            Par ailleurs, c’est pas Philippe Seguin qui disait, il y a 20 ans déjà : « Un enfant en échec à la fin du CP, c’est de la graine de chômeur longue durée... » ?


          • Mango Mango 9 août 2007 20:40

            L’école est peut-être une « usine à crétins », encore qu’il semblerait que certains en aient miraculeusement réchappé, mais elle reste très certainement une usine à fantasmes !!!

            Alors faute de pouvoir y retourner pour se faire une idée objective, autant aller se renseigner ici : http://www.education.gouv.fr/pid316/reperes-et-references-statistiques.html avant de dire de grosses bêtises.

            On y voit entre autres que les différences en pourcentages de réussite aux évaluations nationales de CE2 et 6ème entre le public et le privé sont négligeables, voire parfois favorables au public lorsque l’on excepte les populations de ZEP et REP, dont le privé se passe volontiers.

            On s’aperçoit également que cette réussite est beaucoup plus influencée par la catégorie socio-professionnelle que par le fait d’être scolarisé à l’école communale ou à ST Machin de Chose.

            Lorsq’on sait que les établissements privés sont sutout fréquentés par des catégories socio-professionnelles élevées, on serait en droit d’en attendre de l’excellence.

            Un mauvais esprit y verrait presque une contre-performance smiley

            Là où ça devient encore plus intéressant, c’est quand on compare le taux de réussite au bac, non pas en fonction du nombre d’élèves présentés (parce que dans le privé, tant que la famille raque, on garde le rejeton jusqu’à ce qu’il soit « présentable », ou on le vire carrément si les moyens -financiers et intellectuels n’y sont pas),mais en fonction du nombre d’élèves entrés en 2nd générale et amenés à réussir le bac. Là, on se rend compte que le public apporte une sacrée valeur ajoutée, et plus particulièrement dans les établissements « difficiles ».

            Et les histoires de familles « décomposées-recomposées » !!! Toujours pareil : t’es « agent d’entretien », tu divorces, tu te retrouves seule avec 3 mômes, tu t’en sors pas, tu te mets à la colle avec l’ « agent de sécurité » qui travaille le jour, tu travailles la nuit, à vous deux vous avez à peine de quoi bouffer et payer le loyer, le week-end et les vacances, y’a tout juste assez de thunes pour un gueuleton chez « Flunch », tes mômes déconnent... Ben c’est la faute à la famille « décomposée-recomposée » !

            Mais ça serait venu à l’idée de qui de mettre l’échec scolaire du fils Agacinski-Jospin sur le compte de la famille « décomposée-recomposée » ? Personne, bien sûr, d’autant que le cher petit est Normalien, ce que je salue par ailleurs, car avec de tels parents, prendre le risque de se ramasser une pelle au concours de l’ENS, je salue !

            Et le « Petit Louis » de notre Président ? S’il déconne à l’école, on va culpabiliser papa-maman et leur famille « décomposée-recomposée » ? A votre avis ???

            Non, le pauvre chéri aura un « blocage », sans doute causé par un enseignant indélicat...

            Enfin, last but not least, le coup du « on donne le bac à tout le monde, du coup y vaut plus rien... ». Certes, il y a un plus gros pourcentage de bacheliers qu’auparavant, mais celà n’est dû qu’à la création d’une multiplicité de « bacs », techniques et professionnels. Absolument rien à dire sur ces filières que je connais mal, mais le bon vieux bac général qui ouvre la porte aux grandes écoles et aux études longues, il n’est que de 33, 7 % en 2005 ; on est loin de l’épouvantail du « on le donne à tout lemonde ! »

            Bonsoir à tous et bénissez votre « maîtresse » de CP, aujourd’hui honnie car fonctionnaire et nantie, sans qui la majorité d’entre vous serait incapable d’aligner deux mots sur ce fil... A moins que... Bien sûr... L’hérédité de la science infuse...


            • Dolores 9 novembre 2007 21:14

              L’échec scolaire, vaste sujet de discussion !!!

              A mon avis le pourcentage est bien plus élevé que ce qui est avoué et publié.Je pense plutôt pour le chiffre doit tourner autour de 25% d’après mon expérience.

              L’enseignement suit les modesimposées par la société-dont les parents- et on commence à se dire qu’on a peut-être fait une erreur 20 ans après quand les dégats sont irrémédiables !

              On continue d’entasser des strates de « réformes » sans réfléchir en profondeur à ce qui permettrai que chaque enfant puisse développer ses connaissances sans que son origine sociale entre en ligne de compte.

              A intelligence égale,le milieu est sans importance si l’école fournit le moyen de combler les lacunes. Dites vous bien que ce pourrait être pire si les enseignants ne « freinaient pas des quatre fers » les méfait du manque de réflexion de ceux qui nous gouvernent !

              Il faudrait changer les mentalités de notre époque, MAIS NE REVONS PAS.

              Nous sommes tous des « victimes » en2007 !!!


              • Tony 27 février 2008 12:06

                votre article ,encore une foi, nous montre une réalité abstraite et ignorée....merci !

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