(Non-) Théorie du Genre : Des LGBT au Glorieux Parti Unique
Bon.
On va commencer à dire ceci, qui résume probablement une opinion largement partagée dans les classes populaires et semi-populaires de mon pays :
-"La "théorie du genre", on s'en fout. "
De même d'ailleurs qu'on s'en fout de la plupart des théories concoctées par des intellectuels coupés de la réalité du combat quotidien et imbus de la soi-disant supériorité que confère le bout de papier qu'on appelle diplôme.
On a autre chose à faire : se nourrir, se loger, se vêtir, se déplacer, se chauffer, résister à la pression du boulot quand on a la chance d'en avoir un, et arriver à prendre un peu le temps de vivre dans tout ça, toutes choses qui deviennent de plus en plus difficiles.
Au point que, pour la plupart des gens, le terme LGBT, par exemple, n'évoque rien d'autre qu'un nouvelle invention technocratique, style TSCG ou autre euro-tuile, dont on soupçonne vaguement qu'elle pourrait, un jour, nous tomber sur la tête.
Mais bon. Déjà tant de choses risquent de nous tomber sur la tête.
Ceci pour dire que, voilà, si la question ne vous intéresse pas, passez votre chemin, et n'allez pas voir le lien qui se trouvez plus bas, ce serait une perte de temps, et franchement, ça vaut pas la peine de s'en faire pour si peu.
Les Bobos ont leurs soucis de Bobos, et nous, nous avons les nôtres.
Et moi, pour ma part, je trouve là juste une occasion d'un peu me délier les doigts sur le clavier tout en me défoulant sur les dits bobos.
Se défouler étant, vous le savez, le contraire de refouler. C'est à dire convertir une énergie biologique excédentaire en caractères d'imprimerie pixellisés, et susceptibles de diverses transmissions qui n'ont rien de magique, et, soi dit en passant, cette prodigieuse capacité du Vivant à transformer la matière est la base même de la théorie marxiste, qui nous rappelle que seul le travail vivant crée de la valeur ( tant matérielle que spirituelle, d'ailleurs ) , tandis que le travail mort ne crée rien du tout par lui-même. ( Et il en va de même pour les neurones, même si LA Science moderne est incapable de faire la différence entre un neurone vivant et un neurone mort ). Mystères de la Vie. Et intuition géniale de Bon-Papa Karl.
Ajoutons-y une touche perso : seule la vie est capable de magie...
Bref. Donc, n'attendez ici nulle littérature, nulle philosophie, nulle poésie. Je compte y revenir incessamment sous peu, ceci dit. Que les dix lecteurs réguliers de mon blogue prennent patience.
Or Donc,
Voici le lien qui nous introduit à l'article en question, paru dans le Nouvel Observateur Sur-Ligne ( pas sur lie, non – en langage Bobo on dit "onelagne" ).
Ce dernier, est, disons, la Pravda du Glorieux Parti Unifié de la Nouvelle Vérité Prolétarienne Révélée ( GPUNVPR ).
Lequel constitue le cocon bienfaisant dans lequel peut s'épanouir le frisson révolutionnaire qui fait frémir, depuis environ un an, la bourgeoisie contestataire de la bonne ville de Paris, ainsi que la clientèle militante de celle-ci.
Il le fallait, bien sûr.
A force de traquer le dernier plaisir à la mode, ce qui, soit dit en passant, en dit long sur la réelle capacité de plaisir des Bobos, chacun sachant, au moins instinctivement, que le plaisir total comble totalement et rend insipide toute "recherche" de plaisir, il était fatal que l'on tombât, un jour, sur la nécessité de goûter au plaisir révolutionnaire.
Mais.
Chacun sait que les révolutions, les vraies, sont des épisodes vitaux où, certes, le plaisir est présent, mais qui s'accompagnent tout autant de grandes souffrances, peurs, inconforts et déchirements divers. Et ce n'est guère compatible avec la vie exaltante, faite de développement personnel, que l'on mène dans les Cocons où se reproduit la nouvelle bourgeoisie progressiste.
A qui il fallait donc trouver un adversaire à sa mesure, c'est à dire tout à la fois suffisament repoussant pour permettre le frisson, et suffisament tenu en laisse par les grandes institutions pour ne présenter aucun réel danger de contact physique. Une horde de réactionnaires insensibles à la beauté de l'Idéal révolutionnaire et prêts à tout pour défendre leurs préjugés multiséculaires. Une horde de "beaufs", composée d'ouvriers nécessairement alcooliques, de paysans superstitieux, voire même catholiques, horreur, de caricatures d'humains défendant contre vents et marées un attachement folklorique à leur identité sexuelle, la seule racine naturelle qu'on leur a laissée, après les avoir jadis arraché de leurs terroirs, détruit leurs coutumes populaires, mis au musée leurs outils traditionnels, anéanti leurs "patois" et tourné en ridicule leurs danses, chants et instruments de musiques coutumiers, ceux-là même que les Bobos qualifient avec mépris de "Gaulois", parce que c'est ce qu'ils sont, les lointains héritiers d'une culture et d'une civilisation où les hommes étaient fiers de leurs femmes, leurs égales, elles-mêmes capables de renverser l'issue d'une guerre si elles décidaient de s'en mêler.
J'ai nommé, donc "les réactionnaires".
Place au cirque :
Petit a : Il n'y pas grand chose à réfuter là dedans, puisqu'il est difficile de réfuter le vide, et que les seules références "scientifiques" qu'on y trouve sont
1 -l'habituelle imputation de la sexuation aux chromosomes XX et XY, qui, comme chacun le sait, montent en bateau...( Si XX tombe à l'eau, qu'est ce qui reste ? ), où l'on retrouve cette affirmation scientiste que nous sommes déterminés par ces sortes de petites bêtes, alors que rien ne prouve que ce n'est plutôt la sexuation qui détermine chromosomes, hormones, et tout le saint bataclan. Et, encore une fois, qu'est ce qui différencie un chromosome vivant d'un chromosome mort ? Mais nous ne sommes, n'est ce pas, que des sortes de robots qu'il appartient aux gens qui savent de régler comme il convient...
2- Une allusion, en référence, à la couleur du cerveau. À se demander ce qu'ils ont contre le rose et le bleu pâle. À signaler, en passant, que la coutume d'attribuer ces couleurs aux enfants femelles et mâles est relativement récente, et que, de manière coutumière, le bleu vif est la couleur femelle, et le rouge vif la couleur mâle. L'inversion et l'édulcoration de ces couleurs sont des phénomènes récents ( Voir Mona Chollet, "Beauté Fatale ) . Le bleu ( couleur du vivant ) et le rouge étant les couleurs opposées, et complémentaires, du spectre lumineux, et ayant une signification sensorielle, et donc symbolqiue, très différente.
Ce qui nous amène au petit b, le sophisme consistant à mélanger les champs sémantiques ( de signification ) "différence" et "égalité". Petite démonstration mathématique.
Les ensembles [2+5] et [4+3] sont, indiscutablement, différents. Mais ils sont égaux. La "théorie du genre" affirme que, pour qu'ils soient égaux, il faut les changer, par exemple, en [6+1] tous les deux.
Vous voyez ?
Et TOUTE l'argumentation du GPUNVPR ( voir plus haut ) repose sur ce type d'argumentation, qui aurait valu, du temps où l'école s'occupait encore d'instruction – transmission des connaissances – et non d'éducation – formatage des comportements - , un zéro pointé.
Passons à la suite, plus consistante : la manière dont s'exprime ici l'arrogance de la caste intellectuelle, qui, souvent, frôle le racisme social.
Je me contenterai d'en relever l'introduction.
Vous êtes assez grands pour faire le tri du reste vous-mêmes, en décrypter le côté résolument émotionnel, personnellement, j'ai hâte de revenir à mes moutons. Signalons simplement qu'en termes d'"études de genre", on ignore résolument toutes les recherches du vingtième siècle, et ses précurseurs réellement révolutionnaires du dix-neuvième, qu'il s'agisse de Morgan, d'Engels, de Charcot, de Freud, de Wilhelm Reich, d'Ivan Illich...Tous passés au gommeur magique de la ringardisation, moteur de l'"Occidentalisation du Monde" ( Serge Latouche )...
Voici les paroles sacrées de la Pravda du Glorieux Parti Unifié de la Nouvelle Vérité Prolétarienne Révélée.
" La droite opposée au mariage homo s'en prend aux manuels scolaires qui refusent les traditionnels stéréotypes masculins et féminins. Enquête sur un procès en sorcellerie. "
"La droite" : Exit donc, tout ce qui dans la Gauche, ne suit pas la ligne du Glorieux Parti, donc la gauche syndicale, composée de travailleurs qui, si on avait l'idée idiote de leur poser la question, ( comme si on allait perdre son temps à demander l'avis de gens qui n'ont même pas été à l'univertsité ! ) affirmeraient probablement en majorité qu'ils ne sont pas près de renoncer à leur identité d'êtres vivants sexués.
À quand,donc, les purges ?
"opposée au mariage homo"...
Dans le même sac, donc, tous ceux qui n'en ont rien à cirer du mariage, mais estiment avec justesse qu'un enfant a besoin d'une mère et d'un ( au moins ) réfèrent masculin pour se construire. Il est vrai qu'on prône la "déconstruction des stéréotypes", pendant psychologique de la dérégulation des marchés que soutient fermement le Nouvel Obs., et qui implique la "déconstruction" d'autres "stéréotypes : la sécurité d'emploi, un travail épanouissant et suffisamment payé, la sécurité de logement, la possibilité de prendre des vacances ; tous stéréotypes réactionnaires auxquelles les classes populaires restent stupidement attachées.
"s'en prend"...
On ne peut attendre d'autre chose d'une horde barbare sans la moindre éducation qu'elle s'en prenne à...Il est clair que "ces gens là "ne savent ni parler, ni réfléchir.
"procès en sorcellerie"...
Bouquet final ?
Rappelons que les procès en sorcellerie visaient, en priorité, les femmes dont le rôle –tourné en ridicule par les femen-istes – était de préserver et de transmettre les coutumes populaires, notamment médicales, qu'il était indispensable d'éradiquer pour permettre l'avènement d'un nouveau pouvoir sur les corps. Le pouvoir, justement, d'arracher ces corps vivants à leur biotope pour les plonger, plus tard, dans l'enfer de l'industrialisation.
N'est-ce pas un peu cela qui se passe en ce moment, de la part des "partisans" d'une idéologie qui n'a même pas le mérite de se baser sur une théorie cohérente ? Arracher les corps vivants à leurs "déterminismes" ( c'est à dire leurs racines ) pour en faire des robots ?
Et pour terminer, envoi, en forme de dernier couplet d'une ballade coutumière.
Si je me suis tapé la relative corvée de composer et taper ce texte,
C'est d'avoir contemplé, incrédule, au long de deux journées
Tourner en boucle, sur Touitteur, ce refrain :
"ce qui froisse les réacs"
Preuve, s'il en est
D'abord
Que la pratique de la pensée unique
N'enrichit pas nécessairement l'Imagination
Ensuite,
Que nous ne sommes capables que de réactions émotionnelles,
Dépourvues d'intelligence,
Bonjour chez vous, en attendant le Meilleur des Mondes, que nous promet le Glorieux Parti Unifié etc...
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