Paysan à 50%
La pluriactivité permet aux agriculteurs de limiter la dégradation de leurs revenus agricoles. La paupérisation des campagnes risque de s’accentuer en 2013 lors de la prochaine révision de la PAC (Politique agricole commune).
Madame Fisher Boel, commissaire
européenne à l’Agriculture, a déclaré au Financial Times du 30 décembre 2006
que les agriculteurs vont devoir se trouver un travail d’appoint dès 2013. En
effet, il est prévu, à cette date, une révision de la Politique agricole commune, avec notamment la fin des aides à l’exportation, et la révision des
soutiens directs ou indirects à l’agriculture. Nombre d’agriculteurs
s’interrogent sur cette échéance. Dans six ans, les avancées techniques en
matière de machines agricoles, d’outils d’aide à la décision, etc., permettront
encore plus de productivité. En grandes cultures céréalières, un homme pourra
facilement cultiver plusieurs centaines d’hectares. En ce sens, les propos de
Mme Fisher Boel ne manquent pas de réalisme. Il y a trop peu de travail et de
ressources dans la plupart des exploitations. Au même moment paraissait une
étude de l’Insee qui montrait qu’en 2003, le revenu disponible moyen d’un
ménage d’agriculteurs se situe de 5 % au-dessus de celui de l’ensemble des
ménages, alors qu’il le dépassait en 1997 de plus de 25 %. Cette baisse
relative tient principalement à la diminution du revenu agricole, que le poids
croissant des revenus non agricoles n’a pu compenser. Comme un ménage
d’agriculteurs reste constitué de davantage de personnes que le ménage moyen, le
niveau de vie des agriculteurs est désormais inférieur de 10 à 15% à la
moyenne. Et c’est chez les plus jeunes que le repli du niveau vie par rapport à
1997 est le plus prononcé. Mais l’étude montre aussi que si la pluriactivité
n’a pas permis de maintenir le niveau de vie des agriculteurs qui la pratiquent,
elle leur permet en revanche d’atteindre le niveau de vie moyen de l’ensemble
des ménages français. Dans un contexte rural, quelles opportunités de travail
pourront s’offrir aux agriculteurs afin de diversifier leurs revenus
? Tourisme, loisirs, services à la
personne ou aux collectivités territoriales ? Leurs qualifications
seront-elles suffisantes pour ne pas se cantonner à des tâches subalternes ?
A la ville, il y a des salariés qui sont SDF, à la campagne, ne nous prépare-t-on à l’idée d’avoir des STF (sans travail fixe) ?
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