Plaidoyer pour un lycée tout informatisé
L’Education Nationale peine à intégrer l’informatique dans le quotidien de ses élèves, c’est pourtant la solution aux nombreux problèmes auxquels est confrontée cette institution aujourd’hui.
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Ainsi, au début du siècle dernier et jusque dans les années 1960, l’autorité du professeur était incontestable, les élèves n’avaient pas à donner leurs avis ; ils portaient une blouse ; et écrivaient à la plume Sergent Major à l’aide d’un encrier ; sans oublier que garçons et filles étaient séparés.
Ensuite, l’école s’est modifiée, réformée, pour rentrer dans un contexte social nouveau, celui de « Mai 68 ». Désormais, les élèves ne portent plus de blouse, la plume est remplacée par le stylo, les classes deviennent mixtes, et l’avis des élèves commence à être pris en considération. La création de mouvement démocratiques au sein des classes conduit à la création des « chefs de classe », qui veillent au bon fonctionnement de la classe ; puis sont supprimés, et remplacés par les « délégués des élèves », chargés de représenter les élèves au sein des différentes instances de l’établissement.
Depuis les années 1990, l’informatique a fait une avancée énorme dans notre société. Elle s’installe progressivement dans les entreprises, puis dans nos foyers. Le développement d’Internet suit parallèlement l’avancée de l’informatique.
Bientôt, l’éducation se met au diapason d’une société « numérisée ». Des cours d’informatique sont dispensés, un diplôme, le Brevet Informatique et Internet ou B2I, sanctionne l’acquisition de notions d’informatique.
Rapidement, des ordinateurs portables apparaissent sur les bancs des amphithéâtres de nos universités. Aujourd’hui de nombreux étudiants ont besoin, et utilisent de cet outil pour travailler.
Seulement, cette percée au sein de l’école ne semble concerner que l’enseignement Supérieur. L’éducation Nationale a bien du mal a développer l’outil informatique. Elle se trouve par ailleurs confrontée à un autre problème : le poids du sac des élèves qui trop élevé, nuit à leur santé.
Pour y remédier, certaines académies ont testé l’informatique dans leurs établissements. Des Conseils Régionaux, comme celui d’Île-de-France, offrent des clés USB-cartables numériques aux nouveaux lycéens. Autre exemple, celui du conseil général de l’Oise qui a lancé l’opération « Ordi 60 ». Il fournit à 55 000 collégiens un Toshiba Satellite Pro L300, entre 2009 et 2011. Ce nouvel équipement est accompagné de 60 logiciels éducatifs choisis par l’éducation Nationale, d’une pochette de protection, d’une clé USB, et d’un service après-vente. Le coût d’un ordinateur s’élève à 466 € TTC, soit au total 28 millions € sur trois ans. Cette opération est présentée par le conseil général de l’Oise comme une grande première. Mais, on pourrait aussi faire travailler les entreprises françaises en leurs achetant les ordinateurs plutôt qu’à des entreprises asiatiques ! Il faut penser à notre économie. Malgré tout, il est cependant intéressant d’installer l’informatique dans l’éducation.
Mais l’imperméabilité de l’éducation n’a pas offert de champs d’actions concrets pour l’avancée du numérique. Les élèves se contentent, comme il y a 10, 20, 30 ans, de prendre leurs notes de cours sur le sacrosaint « papier-stylo ». Certes, en 30 ans, les supports ont évolués, mais la technique reste la même... On fait le même mouvement du poignet, entre 8 et 10 heures par jours, pour entretenir le poids du sac au maximum !
Résultat : les élèves perdent des capacités d’informatiques, avec lesquels ils sont à l’aise... pour retrouver l’infernal duo « papier-stylo » !.
Aujourd’hui, alors que le Ministre de l’éducation Nationale veut réformer le lycée, et dans ce contexte où tout le gouvernement cherche à faire des économies, autant que les familles, l’intégration du lycée tout informatisé est un pari sur l’avenir. En effet, la réforme est résolument impopulaire, tant du côté des lycéens, que du côté des professeurs... Sur un fond de crise économique, de crise écologique... la nécessité de faire des économies, et de préparer un avenir meilleur et propre est prépondérante.
Le lycée tout informatisé est un moyen de lutter contre les deux fléaux que traverse notre société actuelle. En effet, la somme des dépenses effectuées au long de trois années au lycée est très élevée pour les familles. Il est extrêmement important. Bien souvent, les études se stopperont au stade du lycée, mis en cause, les frais d’inscriptions, et l’achat d’un ordinateur portable que nombre d’universités demandent ! Si cet ordinateur était acheté dès les années lycées, avec un achat groupé ce coût serait déjà amorti, et rendu utile. En effet, cela commence par la suppression de toutes les fournitures annuelles (sac, cahier, classeurs...), et des fournitures dont le renouvellement se fait plusieurs fois par an (contenu de la trousse, feuilles...), ces nombreuses dépenses remplacées par une seule et unique dépense, certes, assez lourde, mais qui couvre les trois années du lycée, puis les années à l’université. Des logiciels libres, et gratuits (comme OpenOffice) remplaceront les logiciels payants, sans pour autant diminuer la qualité du programme. Quant au matériel qui deviendrait obsolète, cet argument est celui d’un représentant commercial pour vous faire acheter. Il n’est pas nécessaire d’avoir les meilleures capacités graphiques pour l’écran, ni le processeur le plus performant pour travailler, ou taper ses cours. Peut importe l’ordinateur, le contenu est rarement obsolète pour les cours.
Un impact important agira aussi sur l’écologie. En effet, nos fournitures classiques ne sont pas très écologiques. Les feuilles sur lesquelles nous prenons nos notes, contribuent à la déforestation, et l’encre utilisée pour tracer les belles lignes pollue nos cours d’eau !
La venue du lycée tout informatisé annonce une avancée économique et écologique !
La langue française sera solidifiée par le lycée tout informatisé. Il n’est pas question de laisser les élèves prendre en abrégé (ou en MSN-SMS) leurs cours. Cette mesure doit nous permettre de revaloriser la langue de la République... qui est le français, et non l’abrégé ! L’étude de la langue sera renforcée ! Aussi devons-nous enseigner aux élèves à taper en français leurs cours.
ATTENTION : Le lycée informatique ne doit pas faire oublier aux élèves l’art de l’écriture.
L’écriture sera toujours au programme des jeunes élèves, et certains devoirs devront se rendre uniquement sur papier. Ce projet a pour vocation de réduire l’utilisation du « papier-stylo », pas à la supprimer.
Un autre avantage au niveau de la langue à prendre ses cours sur un ordinateur est d’avoir une écriture uniforme et lisible par tous. Combien de professeurs ne peuvent décrypter les « pattes de mouches » de leurs élèves ? Combien d’élèves ne peuvent pas rattraper leurs cours car les cours de leurs amis sont illisibles ? Désormais, si l’on manque un cours, un simple transfert des cours manquants par mail, et les cours sont rattrapés. Idem pour rendre une copie, il suffira désormais de remettre une légère clé USB, ou carte SD, pour rendre notre prose !
Ajouté à Internet, nous pourrons rattraper rapidement nos cours lors d’un arrêt maladie ; pour les langues vivantes, nous pourrions communiquer oralement, ou par écrit, avec d’autres élèves qui parlent la langue au quotidien.
Un poids allégé
Actuellement, le poids de nos sacs dépasse trop souvent la limite autorisée fixée à 10 % du poids de l’élève. Hors, j’ai pesé mon propre sac, un jour où il est particulièrement chargé (blouse de chimie, 4 livres, cahiers, classeurs...) et je me suis rendu compte qu’il dépassait de 3,5 kilogrammes le poids maximum autorisé ! Il pesait 9 kilos !!! Bien sûr, tous les élèves ne pèsent pas le même poids, mais les conséquences pour les plus minces se font sentir, j’en témoigne. Et notez qu’il est impossible d’emporter plus de cahier en vue de réviser ou de s’avancer avec un tel sac !
L’informatique annonce la fin de la dictature des sacs lourds. Quel que soit le nombre de cours dans la journée, l’ordinateur sera disponible pour tout emporter avec un poids égal chaque jour. Les ultra-portables sont assez légers pour ne pas dépasser la limite autorisée, et dans une visée scolaire, permettra aux élèves de mieux gérer leur charge de travail.
Les inconvénients du « lycée tout informatisé »
Le lycée doit s’adapter à l’informatique. Une transformation interne est obligatoire avant le passage au lycée « tout informatisé ». Nous devons en premier lieu former les professeurs. Si certains sont déjà à l’aise avec l’informatique, d’autres sont plus réticents à son utilisation... parfois en raison d’une incompréhension de l’outil.
Deuxièmement, l’installation d’un performant réseau informatique dans les établissements. Cela pourrait créer des emplois dans le secteur de l’informatique. Nous aurons besoin d’une maintenance informatique au quotidien, pour gérer le réseau, et faire face à d’éventuels problèmes.
Troisièmement, le prix. Si le prix des ordinateurs a considérablement baissé au cours des dernières années, il n’en demeure pas moins assez élevé. C’est pourquoi, il serait préférable que les autorités, rectorat, ministère, ou les collectivités locales, achètent en grosses quantités les machines. Le prix de revient pour les familles serait diminué si l’achat se fait en groupe, et une meilleure garantie serait assurée en cas de problème d’ordre informatique, ou de casse. Malheureusement, il faudra pour cela, passer outre le principe de neutralité de l’école face à la libre concurrence. Un appel d’offre serait fait, l’entreprise qui proposerait le meilleur prix, et la meilleure qualité serait retenue. Il faudra également modifier le statut des assurances scolaires pour qu’elles couvrent les problèmes informatiques, le vol, la perte de la machine. Les assurances devraient s’engager à rembourser l’argent aux familles pour qu’elles puissent rapidement acquérir un nouvel ordinateur. Le temps des procédures doit être réduit au maximum. Les élèves retrouveront les joies du « papier-stylo » le temps des procédures, à moins qu’un « ordinateur de secours » ne soit disponible dans chaque salle de classe, en cas de problème.
Enfin, nous devrons assurer la protection des élèves face à Internet. Si la toile peut être un excellent outil pour le travail et la recherche, il peut s’avérer également une source potentielle de danger. Les cybercriminels sont toujours dans l’ombre d’un site, et il est de notre devoir de surveiller les navigations des élèves. Il en est de même pour les sites à caractère non éducatif, voire dangereux pour les élèves. Les parents, professeurs, personnels de l’éducation... devront assurer cette surveillance. La responsabilité des élèves sera aussi mise à contribution.
Les ultra-portables, mémoire et programmes pour lycéens
Ces ultra-portables sont de mini ordinateurs portables, très légers, sans disque dur, mais qui permettent d’effectuer toutes les tâches utiles aux lycéens. On y trouve ainsi : Un traitement de textes, un tableur (pour les graphiques), un logiciel de dessin, une calculatrice scientifique ou non, et on peut y ajouter plein de programmes (dictionnaire, logiciel de géométrie...) sur la mémoire qu’il contient. Cette mémoire est suffisante pour que les élèves puissent y enregistrer leur cours. Ces portables disposent de ports USB, mais n’ont pas de disques durs. Il est donc impossible d’installer des jeux sophistiqués dessus !
Pour faire de la place, les élèves pourront archiver avec un logiciel type (ALZip), placez leurs cours sur une clé USB (environ 9 € pour 4Go), ou une carte SD, voire les supprimer s’il n’en n’ont plus l’utilité, bien que je ne sois pas partisan de cette solution : nous pourrions toujours avoir besoin de consulter d’ancienne notes, mieux vaut garder une trace.
Le lycée « tout informatisé » et les études.
De nombreux élèves qui commencent leurs études supérieures ont besoin d’un ordinateur pour prendre en note leurs cours. L’accès aux études est parfois gêné par ce critère. Le « lycée informatise » rétabli l’égalité des chances, en fournissant un ordinateur à prix réduit pour les élèves entrant dans le second cycle. Notez que si j’emploie le terme de « lycée tout informatisé », c’est que je suis moi même lycéen, mais cette mesure peut très bien s’appliquer aux collèges. Notez également, que je ne fais pas de distinctions entre les lycées généraux, technologique, et professionnels. Tous les élèves doivent avoir le même matériel, peu importe leur section dans l’enseignement. Pour conclure, sachez que les élèves de certains lycée où l’informatique est l’enseignement principal ont déjà un ordinateur pour leurs cours, et qu’il est possible d’intégrer l’informatique dans tous les établissements du second degré. Il n’en ressort que de la bonne volonté de quelques politiciens !
Pour faire évoluer les choses, engagez-vous à nos côtés pour faire avancer la cause du lycée tout informatisé ! Parents d’élèves, proposez cette amélioration dans vos associations ; professeurs, devenez les premiers acteurs du lycée tout informatisé ; élèves, faites connaître nos idées jusque dans les couloirs de nos établissements ; tous, parlez de ce projet de lycée tout informatisé à vos députés, sénateurs, maires, conseillers municipaux, généraux, régionaux... ; politiciens, écoutez notre projet, réunissez nous ! Tous ensemble, nous pouvons faire évoluer l’éducation, pour qu’elle soit au fait d’une société numérisée !
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