Plan pour éradiquer le chômage en cinq ans
Depuis que nous souffrons de la montée du chômage, à la fin des trente glorieuses, on n’a jamais entendu un politicien, un économiste ou un journaliste proposer un plan de bataille cohérent et convaincant pour lutter efficacement contre ce fléau.
Notre souhait est que notre président normal, que la moitié d’entre nous ont désigné, nous présente son analyse de la situation, son diagnostic, ses remèdes, son plan avec des actions, des dates et des chiffres.
Aucun de nos dirigeants d’hier ou d’aujourd’hui n’a proposé un tel schéma, pourtant élémentaire dans la gestion d’une entreprise aussi grande ou petite soit-elle. La France n’a pas le droit de se soustraire aux obligations de gestion normale.
C’est pourquoi nous soumettons, en tant que citoyens normaux, à la sagacité des lecteurs, un plan de bataille contre le chômage. Il s’agit simplement et en toute modestie de réduire le chômage à zéro en cinq ans.
Comment ?
L’économie n’est pas une science, et encore moins une science exacte. Il n’y a donc pas d’équation mathématique capable de donner à coup sûr la solution à un problème d’une telle ampleur. Mais, les observateurs scientifiques ont le droit d’utiliser leurs méthodes pour noter des variations de paramètres dans le temps et d’établir des règles plus ou moins approximatives.
Que constate-t-on ?
Regardons la courbe du chômage, et la courbe des investissements.
http://h.abjean.free.fr/resolution_du_chomage_215.htm
Un simple coup d’œil à ce graphe permet de constater que depuis 1960, la courbe du chômage est symétrique par rapport à la courbe des investissements. Quand les investissements croissent, le chômage décroit et inversement, pratiquement de la même valeur. La courbe moyenne entre le chômage et les investissements est presque une droite, elle ne varie que de 2% en cinquante ans.
On peut donc établir une règle approximative mais solide sur la relation entre le taux d’investissements et le taux de chômage :
« Le taux de chômage évolue de la même valeur que le taux des investissements en sens inverse. »
Autrement dit, quand les investissements augmentent de 1%, le chômage diminue de 1%.
Nous avons donc ici, une règle à peu près stable qui nous permet d’envisager l’avenir à condition de programmer toutes les étapes du projet.
Question :
Nous voulons éradiquer le chômage en cinq ans. Combien ça coûte ?
Réponse :
Pour ramener le taux de chômage de 10% (environ) à 0%, en vertu de la règle empirique établie plus haut, il est nécessaire d’augmenter le taux d’investissement de 10%.
Le taux d’investissement est le rapport de l’investissement sur la valeur ajoutée. On peut donner des valeurs précises en fonction des chiffres nationaux incontestables (voir INSEE et autres institutions nationales et internationales). Prenons en référence l’année 2012. Le montant de la valeur ajoutée créée par les entreprises non financières s’élève à 1800 milliards d’Euros.
Le taux d’investissement en 2012 est de 20% de la VA soit 360 milliards d’Euros.
Pour réduire le chômage de 10%, il faut donc augmenter les investissements de 10% de VA soit 180 milliards. On se rend bien compte que si on voulait supprimer le chômage en un an, cela présenterait quelques difficultés, en premier, trouver 180 milliards, soit investir dans la vraie économie 360 + 180 = 540 milliards d’Euros.
Donc, en fonction du nombre d’années qu’on se donne pour résorber le chômage, le coût annuel sera de (en monnaie constante) :
Durée du plan |
Coût annuel |
Investissements annuels |
|
Milliards d’Euros |
Milliards d’Euros |
1 an |
180 |
540 |
2 ans |
90 |
450 |
3 ans |
60 |
420 |
4 ans |
45 |
405 |
5 ans |
36 |
396 |
10 ans |
18 |
378 |
15 ans |
12 |
372 |
20 ans |
9 |
369 |
Prenons le défi de suppression du chômage en cinq ans, le temps d’une présidentielle. Il faut donc trouver 36 milliards d’Euro chaque année pendant cinq ans.
Par hypothèse, nous sommes dans la zone Euro, dans l’espace Schengen et dans l’UE. Si le projet ne fonctionne pas, il pourra être envisagé un recouvrement de la souveraineté du pays, mais nous prenons le risque de nous mettre dans les conditions difficiles du contexte actuel.
En raison de la conjoncture actuelle, il s’agit de trouver une stratégie qui ne pénalise pas les entreprises qui investissent, celles qui innovent, celles qui exportent, celles qui se développent.
Il ne s’agit pas de lever de nouveaux impôts qui ne feraient qu’aggraver la situation, c’est-à dire réduction du pouvoir d’achat donc réduction de la consommation etc.
Dans ce contexte, le choix est dans le dosage de la répartition du financement du projet entre les trois acteurs de l’économie qui font tourner la machine : les travailleurs, les actionnaires, l’état.
Mettons tout de suite l’état de côté, à qui on ne peut demander de tout financer à moins de vouloir creuser indéfiniment le déficit public.
Restent les travailleurs et les actionnaires. Certaines mesures seraient plutôt favorables aux actionnaires, d’autres plutôt favorables aux travailleurs. La question essentielle est qu’il faut trouver une solution, en ayant la volonté politique de le faire, pour répartir les contraintes entre ces deux acteurs.
Aujourd’hui, nous avons le regret de constater que toutes les demandes venant de la troïka (FMI, BCE, Commission), s’adressent surtout aux travailleurs et aux consommateurs.
Les mesures qui s’attaquent au pouvoir d’achat des travailleurs :
- Diminution des salaires, du SMIC.
- Réforme du droit du travail pour plus de souplesse. Travail le dimanche, la nuit…
- Suppression des 35 h (RTT) à même salaire.
- Diminution des cotisations patronales.
- Réduction des acquis sociaux : indemnité chômage, retraites, remboursements médicaux etc…
- Augmentation des années de cotisation retraite.
- Diminution du montant des pensions.
- Augmentation des impôts, des taxes etc.
Autrement dit, « réformes » structurelles et sociales demandées par l’UE et le FMI. Ces mesures ne peuvent qu’entrainer une baisse de la consommation et par voie de conséquence la baisse de la croissance et du taux d’emploi.
Il est donc nécessaire de demander aux actionnaires de participer à l’effort national.
Mise au point sur le taux de croissance :
On entend et on lit que le chômage est lié à la croissance, qu’il existe des cycles économiques, mais si on regarde le graphique ci-dessous, le lien n’est pas évident :
http://h.abjean.free.fr/resolution_du_chomage_215.htm
Le fait est que, dans notre pays, la croissance diminue globalement de 1% tous les dix ans depuis 1950, comme on peut le voir sur le graphique. Cela nous présage un avenir ombrageux.
Deuxième point : il y a effectivement des cycles économiques, mais très irréguliers, très variables et impossibles à prévoir.
Comment trouver les 36 Mds :
- Le taux de marge en 2012 était de 28.3% soit 509 milliards d’Euros. les actionnaires devraient donc investir 36 Mds d’Euros de plus par an donc baisser leur taux de marge de 2% de VA par an, pour une éradication du chômage en cinq ans.
- A noter : depuis la création de l’Euro, les actionnaires des entreprises du CAC 40 ont eu une augmentation (moyenne) de leurs dividendes de 14% par an, ce sont leurs revenus. A méditer. Peut-on verser chaque année 14% de revenus supplémentaires à des actionnaires quand la croissance est à 0% ?
- D’autre part, autrefois, la gestion de la répartition des résultats était tout autre que ce qu’elle est aujourd’hui. On donnait leurs salaires aux salariés, les cotisations sociales, on investissait pour développer l’entreprise, et s’il restait quelque chose, ça allait à l’actionnaire. Aujourd’hui, l’actionnaire définit sa part 10%, 15% ou 20%, ensuite on investit, puis on verse leurs salaires aux salariés, s’il n’y a pas assez, on licencie, c’est simple. Exemple : Henry Kravis (fortune personnelle : 2.6 milliards de dollars).
Comportement de l’état :
- Créer les conditions pour que la richesse créée soit réinvestie dans l’économie réelle par des lois incitatives ou coercitives.
- Pénaliser la spéculation, séparer réellement des banques. Il est inadmissible que 80% des bénéfices soient investis dans l’économie financière et 20% seulement dans la vraie économie.
- Favoriser les entreprises qui innovent, exportent, se développent, relocalisent, il faut choisir les entreprises qui méritent d’être subventionnées et non pas donner à toutes la même chose, pour que les investissements soient efficaces au point de vue chômage.
- Sanctionner les patrons qui encaissent les subventions à leur profit personnel.
- Interdire les prédateurs, genre Henry Kravis (voir le film « La mise à mort du travail » chapitre « La dépossession » http://mecanoblog.wordpress.com/2013/02/14/la-mise-a-mort-du-travail-documentaire/ ).
- Contrôle de l’évasion fiscale (60 Mds par an).
- Exemple d’économies possibles : réforme la formation professionnelle : 35 Mds par an dont le 5/6 èmes vont au financement des syndicats.
- Prendre des mesures pour éradiquer les fraudes à la TVA intra-communautaire, appelée "carrousel TVA », gain : 10 Mds d’Euros par an. Lire le rapport parlementaire de Nicolas Dupont-Aignan et Alain Bocquel de la commission d'enquête sur les paradis fiscaux remis au gouvernement le 9 octobre 2013.
En conclusion :
- On ne peut plus demander les efforts uniquement aux travailleurs.
- Les actionnaires doivent investir dans la vraie économie.
- L’état doit mieux gérer son budget, faire des économies, éviter les gabegies.
- Il faut réguler la finance afin de protéger les français, l’état ne doit pas être soumis aux aléas d’un jeu de casino.
- Si la réduction du chômage est trop compliquée à obtenir sur cinq ans, ne négligeons pas de réorienter en cours de route et de passer à dix ans ou vingt ans.
- Le budget de l’état est de 2000 Mds et 36 Mds représentent 1.8% de ce budget. Ce n’est pas une montagne insurmontable si le budget est bien géré.
- Ces dernières années, les gouvernements Fillon et Ayrault ont créé de nouvelles ressources fiscales : 30 Mds d’Euros chacun, sans que la courbe du chômage ne bouge d’un cil et en plus en continuant de creuser le déficit budgétaire. C’est bien la preuve de leur incompétence.
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