Près de 3 millions de mal-logés en France, est-ce que cela intéresse un candidat à la présidentielle ?
Pour faire bouger les choses, il faut parfois pointer du doigt la zone sensible. Près de 3 millions de personnes sont actuellement en attente d’un logement… Autant d’électeurs potentiels pour un candidat à la présidentielle qui prendrait ce problème national à bras le corps !
Fini le cliché du SDF à la rue. Les mal-logés aujourd’hui, sont monsieur et madame tout le monde. Ils sont chômeurs, retraités, femmes avec enfants, divorcés, employés ou travailleurs pauvres comme on les appelle politiquement parlant.
Aujourd’hui, plus personne ne conteste le manque criant de logements : il faudrait en construire 900 000 pour répondre à la demande.
Jeunes, familles monoparentales, personnes âgées… la crise du logement n’épargne personne. Se loger reste un véritable parcours du combattant. Un sujet de taille qui préoccupe les français et se retrouve dans bon nombre de conversations. Pourtant, ça ne semble pas émouvoir les candidats à la présidentielle.
Pour rappel, le logement est le premier poste de dépense des ménages. Toute augmentation a une incidence immédiate sur le pouvoir d’achat des français. Le logement étant rare, et comme ce qui est rare est cher, les conséquences sont dramatiques pour les ménages français.
Combien de personnes aujourd’hui se retrouvent à la rue ou à deux doigts de l’être par impossibilité de pouvoir se loger ? Combien de jeunes qui entrent dans la vie active sont obligés de faire de la colocation forcée ou de retourner vivre chez leurs parents, par manque de solutions alors qu’ils ont un travail ? Combien de femmes avec enfants, ne trouvant pas de solution d’hébergement, sont contraintes de dormir à l’hôtel avec leurs enfants ?
Des situations dramatiques, nous n’en connaissons que trop. Nul doute qu’à l’approche de l’hiver, les sirènes des mal-logés vont retentir une fois de plus.
Cette situation est connue, et pourtant.... Faut-il une nouvelle occupation du sol public pour faire avancer la cause ? La conséquence d’une insuffisance de logements, c’est la spéculation à la hausse des loyers, notamment dans les grandes agglomérations, repoussant les personnes en périphérie, accentuant encore plus l’éloignement des individus des pôles économiques. C’est la double peine des bas revenus. La difficulté d’accéder à un logement ne touche plus uniquement les personnes à revenus modestes, mais touche de plus en plus la classe moyenne. Une sorte d’élargissement de la précarité qui gagne du terrain, fragilisant les ménages en les mettant aux portes de la précarité.
La Loi SRU est totalement inefficace. Si celle-ci pénalise les villes qui ne font pas 20% de logement sociaux, elle ne les contraint pas. C’est là que le bas blesse.
Sans contrainte forte, les villes préfèreront payer.
Pendant ce temps, les Français attendent, se voient contraints de se loger de manière précaire, voire dans des logements insalubres, ou bien pour certains sont victimes des marchands de sommeil qui n’hésitent pas à sous louer pour des sommes exorbitantes un logement que plusieurs familles doivent se partager. Le constat est alarmant et inacceptable au regard d’une société comme la nôtre.
La France est au pied du mur. Elle doit impérativement se lancer dans une politique ambitieuse et d’envergure, permettant à chacun de se loger de manière décente.
Si nous voulons répondre à la demande actuelle, mais aussi coller aux évolutions de densification urbaine que nous observons (accroissement démographique, éclatement de la cellule familiale, vieillissement), la France doit s’inscrire dans un plan pluriannuel de 400 000 logements par an, dons 100 000 sociaux.
Et si, pour des villes refusant toutes nouvelles constructions avec 20% de logements sociaux, l’Etat utiliserait son droit de préemption pour accélérer la réalisation ?
Et si un candidat à la présidentielle endossait la casquette « bâtisseur ». A mon avis, le sujet en vaut le détour… mais je ne suis pas candidat.
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