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Qu’est-ce qu’un peuple, et qu’en comprennent les « universalistes » à la Victor Hugo ?

 Victor Hugo a été très « universaliste » dans un certain discours célèbre qu'il a prononcé en tant que député à l'Assemblée Nationale, mais il l'a parait-il beaucoup moins été dans sa vie privée. Inviter son peuple à avoir une attitude, dans un beau discours plein de « belles idées » de pacotille, est une chose beaucoup plus aisée que d'avoir soi-même cette attitude dans sa propre vie privée, là où il n'y a pas que des « belles paroles » creuses, mais aussi des sentiments plus étroitement éprouvés, et des actes qu'il faut faire et assumer plus entièrement. On raconte en effet que dans son roman Les Misérables, il y a des moments où Victor Hugo dépeint ses propres tourments de père jaloux, sous la forme de ceux de Jean Valjean. Valjean qui toute sa vie n'avait connu que les regards durs et méprisants de l'État bourgeois du XIXème siècle, et de la plupart des gens, ainsi que l'humiliation du collier de fer autour du cou attaché par une chaine, et la rudesse du bagne. Valjean la grosse masse endurcie, dont le cœur a fondu sous le regard doux d'une petite fille de 7 ans qu'il avait recueillie, le premier regard doux qui s'est posé sur lui durablement, alors qu'il avait déjà un âge mûr. La description des premiers moments, et des premières années, de la petite famille que forment Valjean et Cosette, une fois qu'il l'a recueillie, est sûrement un des passages les plus émouvants du roman. Mais un jour le cœur de Cosette devenue jeune fille, se tourne vers le beau Marius, et Valjean est tourmenté par la jalousie. Et cette jalousie est raconte-t-on, un peu la même que celle de Hugo voyant sa fille chérie Léopoldine, sa « Didine » adorée, tomber amoureuse d'un certain Charles Vacquerie.

Comment donc aurait réagi le grand académicien et député, si sa « Didine » lui avait annoncé qu'elle n'aimait pas seulement un jeune homme en plus de son père, mais qu'elle aimait son père exactement autant et de la même manière qu'elle aime tous les autres hommes, d'un amour universel ? Comment aurait-il pu prendre une telle annonce, autrement que comme la négation de tout ce qu'il y a de particulier entre elle et lui, la négation de tout ce qu'ils ont vécu ensemble et que personne d'autre n'a vécu avec eux, de tout ce qu'ils se sont donnés l'un à l'autre sans le donner à personne d'autre, de tout ce qu'ils sont l'un pour l'autre sans l'être pour personne d'autre, de tout ce qu'ils partagent qu'ils ne partagent avec personne d'autre ? « Ton amour universel, tu peux te le mettre où j'pense », aurait alors sûrement pensé Hugo, avec raison.

Et pourtant voilà ce qu’a dit le papa-gâteau possessif, à l'Assemblée, dans un délire lyrico-idéologique qui a malheureusement encore cours aujourd'hui en France : « Messieurs, le 14 Juillet est une fête ; [...] Quelle est cette fête ? Cette fête est une fête populaire. Voyez la joie qui rayonne sur tous les visages, écoutez la rumeur qui sort de toutes les bouches. C'est plus qu'une fête populaire, c'est une fête nationale. Regardez ces bannières, entendez ces acclamations. C'est plus qu'une fête nationale, c'est une fête universelle. Constatez sur tous les fronts, anglais, espagnols, italiens, le même enthousiasme ; il n'y a plus d'étrangers. Messieurs, le 14 Juillet, c'est la fête humaine. Cette gloire est donnée à la France, que la grande fête française, c'est la fête de toutes les nations. Fête unique. Ce jour-là, le 14 Juillet, au-dessus de l'assemblée nationale, au-dessus de Paris victorieux, s'est dressée, dans un resplendissement suprême, une figure, plus grande que toi, Peuple, plus grande que toi – l'Humanité ! »

Une chose essentielle qui, manifestement, échappe à Hugo, est qu'il existe ou devrait exister entre un individu et la société dans laquelle il est né ou qui l'a adopté, un lien qui a une dimension affective et qui est particulier. Nous n'avons pas seulement des liens affectifs particuliers, presque tangibles, avec nos enfants, frères et sœurs et parents, avec les autres membres de notre famille, nos amis, notre amoureux ou notre amoureuse. Nous pouvons aussi avoir un lien affectif particulier, beaucoup plus diffus mais essentiel à notre bien être, avec la société dans laquelle nous vivons, et donc en quelque sorte, avec tous les inconnus qui vivent dans cette société et que nous croisons parfois dans la rue ou dans d'autres lieux publics, et dont nous ne rencontrerons qu'une infime partie au cours de notre vie. Les plus généreux d'entre nous, peuvent avoir aussi un lien affectif avec tous les humains à la surface de la Terre. Mais l'existence de ce lien particulier avec l'humanité toute entière, n'empêche pas qu'existe aussi un autre lien affectif particulier, avec la société dans laquelle nous sommes nés ou qui nous a adoptés, et encore d'autres liens affectifs particuliers avec notre famille, nos amis, notre amoureuse ou notre amoureux.

Mais à quel moment pouvons-nous donc sentir la nécessité pour notre bien être, de l'existence de ce lien affectif particulier, qui devrait nous lier à la société dans laquelle nous sommes nés ou qui nous a adoptés ? Aux moments où nous sentons le besoin qu’existent une solidarité nationale, ainsi qu'une amitié nationale et une culture nationale, peut-on déjà répondre à cette question.

La solidarité nationale.

Nous pouvons déjà sentir la nécessité, de ce qu'on pourrait appeler la solidarité nationale. La solidarité nationale, c'est la décision prise par les membres d'un même peuple, de s'engager de manière collective et solidaire, plutôt que chacun individuellement, dans une relation au reste du monde. Le coût ou le profit lié à cette relation devant alors se répartir équitablement à tous les membres de ce peuple. C'est notamment en prenant une telle décision, qu’ils sont les membres d'un même peuple. Le fait que cette relation au reste du monde soit collective plutôt qu'individuelle, n'implique pas qu'elle soit particulièrement égoïste vis à vis du reste du monde : son coût peut être aussi grand que les habitants du pays le voudront, pourvu qu'il soit ensuite réparti équitablement.

C'est aux yeux de celui qui observe notre situation économique actuelle, que ce concept de solidarité nationale peut prendre son sens et sa pertinence. Aujourd'hui en France donc, les délocalisations sont le triste symbole que, par la désactivation de nos frontières par rapport aux flux de marchandises, capitaux et personnes, nous ne nous engageons pas de manière solidaire dans notre relation au reste du monde. Les consommateurs non exposés en tant que travailleurs, à la concurrence des travailleurs des pays pauvres et émergents, profitent de cette désactivation, à travers le bas cout des biens et services produits par ces travailleurs. Les possesseurs des entreprises et les détenteurs d'épargne ou du droit d'accorder des crédits, profitent encore plus de cette désactivation, à travers les meilleures marges, ou les meilleurs rendements de leurs placements, qu'ils réalisent grâce encore au bas cout des travailleurs des pays pauvres et émergents. Par contre les travailleurs peu qualifiés de notre pays, pâtissent de cette désactivation des frontières, exposés qu'ils sont à une concurrence sur le cout du travail, qui les met au chômage ou exerce sur leurs déjà souvent modestes revenus, une forte pression à la baisse. Une telle vision de la situation économique de la France, est proche de celle de plusieurs économistes français d'aujourd'hui, souvent assez critiques du libre échange, de l'ultra-libéralisme, du monétarisme, et/ou de l'Union Européenne (comme la vision de Pierre-Noël Giraud, qu'il a clairement exprimée dans sa contribution à un rapport de 2010, parties 1 et 2).

Si nous voulons avoir une solidarité particulière envers ces membres de notre peuple qui sont exposés à cette concurrence sur le cout du travail, il nous faut lui mettre fin, en réactivant nos frontières, par des droits de douane sur les biens importés, compensant la différence de cout du travail entre France et pays émergents, par d'éventuelles subventions aux exportations, des dévaluations de notre monnaie corrigeant sa surévaluation actuelle, un contrôle des flux de capitaux et une renationalisation partielle de notre système bancaire, un éventuel contrôle de l'immigration quand elle est instrumentalisée pour maintenir au plancher les salaires des travailleurs peu qualifiés des activités non délocalisables. Tout en ayant cette solidarité particulière entre membres d'un même peuple, il nous est possible d'avoir aussi, mais ensemble cette fois, le niveau de solidarité que nous voulons, vis à vis du reste du monde. En continuant à faire des échanges commerciaux avec le reste du monde, mais cette fois réciproques, et qui ne soient plus une source de concurrence sur le cout du travail. En rendant obligatoire que certains biens importés chez nous satisfassent des critères comme ceux garantis par les labels du « commerce équitable ». En augmentant de manière significative notre aide financière publique au développement, à partir d'un impôt ou de prêts d'une banque d'État, dont le cout soit cette fois équitablement réparti à tous chez nous, en proportion des revenus. En mobilisant éventuellement les jeunes dans une activité d’aide au développement, à travers le service civique, et en voyant aussi un tel service civique comme une source d’enrichissement humain pour notre pays. En fixant comme un objectif clair, le nombre de personnes vivant dans les pays pauvres et émergents, bénéficiant directement ou indirectement de nos aides au développement, qu’elles soient financières, humaines, ou par le biais d’un commerce réciproque et parfois plus « équitable ». En évitant enfin de confondre la décision de ne pas accueillir tous les étrangers qui le souhaitent sur notre territoire, avec la décision de mal accueillir les étrangers en situation régulière, en oubliant au passage de trouver du plaisir à leur venue, ou encore avec la décision de traiter de manière trop indécente ceux en situation irrégulière, ou de ne pas accorder de droit d'asile.

L’amitié nationale et la culture nationale.

De même que la situation matérielle ou économique de notre pays appelle de la solidarité nationale, la situation affective ou sociétale de notre pays appelle peut-être de l'amitié nationale et de la culture nationale. La culture nationale pourrait être définie comme l'assemblage vivant et changeant, des singularités culturelles des habitants d'un pays, qui forme aux yeux des habitants de ce pays un tout lui aussi singulier, qu'ils considèrent comme la culture de leur pays. Chaque habitant du pays pouvant se voir une place digne, et voir pour son voisin une place digne, dans cette représentation partagée par lui et ses voisins, de ce qu'ils sont ensemble. Et l'amitié nationale pourrait être définie comme la mémoire qu'ont les habitants du pays, des actes de paix, d'amitié, d'alliance, de don, que les groupes culturels du pays ont fait les uns envers les autres, et qui est la base d'une confiance des habitants du pays les uns dans les autres, et de leur disposition à partager les choses les plus intimes, l'appartenance à de mêmes groupes d'amis, à de mêmes couples d'amoureux, à de mêmes familles, de mêmes quartiers, de mêmes écoles, la participation à de mêmes évènements culturels, le partage d'une culture commune. Il y a peut-être une certaine proximité entre de telles définitions de l'amitié nationale et de la culture nationale, et un courant moderne de la sociologie dit « anti-utilitariste » (qu'un de ses membres, Alain Caillé, présente dans une interview de 2008).

Comme le concept de solidarité nationale, ceux d'amitié nationale et de culture nationale prennent leur sens et leur pertinence aux yeux de celui qui observe la situation, cette fois affective, de la France d'aujourd'hui. Il y a en France des groupes culturels, groupe des habitants des « banlieues sensibles », ou groupes des français d'origine maghrébine ou africaine, dont certains membres ne trouvent pas pour eux-mêmes une place digne, dans la représentation qu'ils se font de la société française. Ils ne se sentent pas pleinement « chez eux » dans le pays où ils sont nés ou qui les a adoptés, et ils se sentent exclus. Il y a aussi des groupes culturels majoritaires, groupe des habitants des campagnes, des centre-ville ou des « banlieues non sensibles », ou des français « de souche » ou d'origine européenne, dont certains membres se voient une place dans la représentation qu'ils se font de la société française, mais ne voient pas pour certains de ceux qui habitent avec eux, de place dans cette représentation. Ils ne se sentent pas non plus pleinement « chez eux » dans leur quartier ou dans certains lieux publics, mais cette fois parce qu'ils se sentent envahis. Cette situation là s'améliorerait sûrement si les français qui se sentent envahis, renouvelaient l'idée qu'ils se font de la culture française, en reconnaissant les singularités culturelles de tous leurs voisins, quelles que soient leurs origines ou leurs lieux d'habitation, comme des composantes à part entière de leur culture nationale. Et si les français qui parfois se sentent exclus, parvenaient à faire comprendre qu'ils reconnaissent la singularité culturelle du pays sur lequel eux ou leurs ancêtres ont décidé de s'établir, avec son histoire millénaire, ses rois, ses révolutions, ses courants d'idées, sa littérature, et cætera, comme la base de leur culture nationale à eux, celle de leur pays.

Il y a aussi en France des séparations des français, selon tel ou tel groupe culturel auquel ils appartiennent. Séparations par lieu d'habitation et par écoles où on est allé enfant et où on met ses enfants. Séparations au sein de groupes d'amis ou de couples d'amoureux au sein desquels on se mélange peu. Séparations dans les évènements culturels au sein desquels on se mélange peu. A chacun sa manière de parler et de s'habiller, ses références musicales, au sein d'un groupe culturel qui se mélange peu avec les autres groupes culturels. Entre les groupes culturels, l'indifférence ou l'ignorance mutuelle font vite place à des tensions, parfois dans les cas les plus extrêmes, de haine, de violence, de rancune, de peur ou de méfiance vis à vis du groupe d'en face. Les conséquences de cette montée des tensions sont bien sûr mauvaises pour le bonheur de tous, puisque les lieux publics ou évènements publics, comme la rue, le métro, l'école, les concerts, les fêtes, les manifestations, deviennent pour tous des lieux ou rassemblements hostiles ou dangereux, plutôt que des plaisirs de se retrouver au milieu des gens. Il faudra sûrement que les français inscrivent dans leurs mémoires beaucoup de gestes de paix, d'amitié, d'alliance, de confiance, de don, de réconciliation, qu'ils auront fait les uns pour les autres, pour effacer ou submerger les nombreux souvenirs des gestes de violence, comme la violence physique ou verbale, ou la violence des regards méfiants, de l'échec scolaire ou de la dureté des punitions de l'État. Grâce à ces gestes nourrissant une amitié nationale, ils parviendront à nouveau à se faire confiance et se sentir bien ensemble.

Ce que les « universalistes » du genre de Hugo perçoivent confusément dans cette notion de peuple, et qu'ils rejettent avec acharnement, c'est que le lien particulier d'appartenance à un même peuple, ne lie un individu qu'aux membres de son peuple, mais pas aux autres habitants de la Terre. La solidarité nationale est une solidarité qu'un individu n'a qu'avec les membres de son peuple. Il ne s'engage collectivement dans une relation au reste du monde, qu'avec les membres de son peuple. Il peut aussi avoir une solidarité avec les habitants du reste du monde, mais cette solidarité est d'une nature différente que la solidarité nationale. L'amitié nationale est une mémoire que ne partagent que les gens qui vivent ensemble dans un même pays, elle est la mémoire des gestes d'amitié ou de paix qu'ils ont fait les uns pour les autres, pour s'accepter les uns les autres dans un même espace de vie commune, mais ce ne sont pas des gestes qu'ils ont adressé aux habitants de la Terre entière, et ce n'est pas une mémoire partagée par toute l'humanité. Il peut aussi y avoir une amitié mondiale, mais celle-ci ne serait pas la même mémoire que l'amitié nationale. La culture nationale n'est l'assemblage en un même tout, que des singularités culturelles des habitants du pays, mais pas de celles des habitants de toute la Terre. Elle est partagée par les habitants du pays mais pas par toute l'humanité. Il peut aussi y avoir une culture mondiale, mais cet assemblage vivant et changeant de singularités culturelles ne serait pas le même que la culture nationale.

Et les structures sociales et affectives que sont les peuples ont beau être, comme les familles, les groupes d’amis et les couples d’amoureux, des sources de distinction entre ceux qui leur appartiennent et ceux qui ne leur appartiennent pas, elles n'éloignent pas les hommes des autres hommes et de l'humanité. Bien au contraire c'est aussi à travers l'appartenance à un peuple, à travers la solidarité nationale, le partage d'une culture nationale, et l’engagement dans une amitié nationale, qu'on accède à l'autre et à l'humanité, de même qu'on accède à l'autre et à l'humanité par les relations particulières qu’on entretient avec les membres de sa famille, ses amis ou son amoureux ou amoureuse.

Aucun homme n'a besoin pour être heureux, que le peuple auquel il appartient soit l'humanité toute entière. Ce n'est donc pas pour le bonheur des hommes que certains veulent que tous les peuples fusionnent en un seul, disparaissant pour laisser place à cet unique grand peuple mondial fantasmé. Si certains veulent cette fusion destructrice, c'est seulement pour que l'humanité soit conforme à leur idéologie – ou à leurs visions poétiques en carton.

Et l'un de ceux qui ont produit de telles visions est Hugo, le bourgeois bien installé au milieu des siens dans sa grande maison de campagne, le père travaillé par la jalousie et le vénérable chef de clan familial, qui entretient comme tout le monde des liens affectifs particuliers avec des gens. Il est bien content par exemple que, le jour de son anniversaire, sa fille Léopoldine le regarde lui seul et l’embrasse, et lui souhaite un bon anniversaire à lui seul. Quelle tête ferait-il donc si au lieu de faire cela, sa fille levait les yeux au ciel en souhaitant un bon anniversaire à tous les hommes nés le même jour que lui ? Puis si, le voyant exaspéré, elle lui demandait pourquoi elle devrait lui souhaiter un bon anniversaire à lui seul, plutôt qu’à tous les hommes nés le même jour que lui ? Et si elle lui demandait aussi ce qu’il devrait être de plus ou de différent pour elle que tous les autres hommes ?

Pourtant le grand poète et romancier, académicien, homme de gauche et député, tient aux français des discours qui les invitent à voir leur fête nationale comme un moment de célébration de l’humanité toute entière, plutôt que comme un moment de célébration du lien particulier qui les unit eux et eux seuls dans un même peuple. Il aurait pu leur proposer de consacrer une autre fête à la célébration de l’humanité, mais c’est bien leur fête nationale qu’il veut voir se transformer en une fête de l’humanité toute entière. En cela, et sûrement avec les meilleures intentions du monde, et peut-être même sans s’en rendre compte, Hugo invite en fait les français à nier l’existence de leur peuple, de tout ce qu’il devrait y avoir de particulier entre eux et eux seuls, la solidarité particulière qu’ils devraient avoir entre eux, la culture commune particulière qu’ils devraient partager, l’amitié particulière dans laquelle ils devraient être engagés, qui sont ce qui devrait avant tout être célébré sur tout le territoire de la France le 14 juillet, lors de la « fête d'anniversaire » du peuple français.


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2 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 22 juillet 2011 10:56

    Votre texte est intéressant et donne à penser.

    Concernant la première partie, je ferais deux rapprochements avec ce que vous dites au sujet de notre attachement à la patrie. La Bible dit : « tu aimeras ton prochain comme toi-même », et JMLP : « j’aime mieux ma fille que ma cousine, ma cousine que ma voisine, ma voisine qu’une étrangère ».

    Si le discours du deuxième est quelque part, incestueux, il faut admettre que le sens universaliste qu’on attribue généralement au premier est excessif. Pour ma part, et si je le prends au pied de la lettre, il signifie « tu aimeras ton plus proche comme toi-même ».

    Et je concluerai cette considération par un parallèle : de même que cette parole du Christ est présentée comme universelle par une institution communautariste, en témoignent ses écoles privées ; de même le 14 juillet a été détrourné de sa vocation universaliste par une nation impérialiste, la nôtre, en témoigne le défilé militaire.

    L’excès en tout est condamnable, et l’universalisme n’est pas à la portée du premier venu : on sait faire du bien, à ses proches, à soi-même ; personne ne sait pas faire le bien.

    En revanche, tout le monde sait faire le mal. Ce qui laisse à penser que seul le mal est absolu.


    Concernant la suite, je suis plus dubitatif.

    Je note que vous écrivez : « Si nous voulons avoir une solidarité particulière envers ces membres de notre peuple qui sont exposés à cette concurrence sur le cout du travail ... »

    Je voudrais insister sur le fait que c’est cette notion de « coût du travail » qui est dévastatrice dans une société : elle signifie qu’on ne regarde l’activité qu’au travers du prisme du profit.

    C’est Annah Arendt qui disait : « Si nous nous obstinons à concevoir notre monde en termes utilitaires, des masses de gens en seront constamment réduites à devenir superflues. »

    « des masses de gens superflues », je suis bien d’accord : c’est mortifère !


    • BisonHeureux BisonHeureux 22 juillet 2011 12:08

      Pour comprendre Victor Hugo,il faut savoir ce que c’est qu’une âme !
      Et par là même s’intéresser à ce que signifie l’aliénation !
      Lire « Napoléon le Petit » et « Histoire d’un crime » est extrêmement intéressant à ce sujet,à cela on peut ajouter la lecture de ses « Proses philosophiques des années 1860-1865. »
      Pour lui la France,grâce à ses révolutions,était le flambeau du monde qui participait à l’émancipation des peuples de nombreux pays !Aussi lorsque Louis Bonaparte a fait son coup d’état du 2 décembre 1851 et mis en place une dictature,cela a été un coup d’arrêt terrible à cette irrésistible ascension de l’humanité vers le progrès social !
      Après avoir lutté héroïquement contre le coup d’état infâme,il dut s’exiler durant 19 années !
      Son rêve était un dépassement des frontières car celles-ci signifiaient dans l’histoire la guerre !
      Son oeuvre est plus que jamais d’actualité !
      Hasta la libertad
      Salut et fraternité

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