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Accueil du site > Actualités > Société > RMI, la bourse ou la vie ?

RMI, la bourse ou la vie ?

Nous vivons depuis quelques décennies en fonction du seul critère économique, et qui plus est, basé sur les signes extérieurs.
- Untel ? Whaaa ! quelle réussite ! Il gagne au moins tant d’euros par an, et tu as vu sa bagnole ? Le dernier 4x4 de chez chose...
- Machin, bah, laisse béton, c’est un pauv’ mec, un fainéant, au RMI avec trois gosses, un c** quoi !

(A la suite de l’article de Zerth du 20 décembre )

Le fait est que les mots ne signifient pas la même chose pour tout le monde, tant les médias classiques les ont triturés en tous sens. Libéral, je suis, et libéral, je reste, mais ça n’empêche pas de constater les monstruosités induites par l’ultralibéralisme dans une société où ne règne que la sacro-sainte loi du marché.

L’économique est juste une dimension parmi d’autres. Le social en est une autre. Le culturel aussi, et le relationnel, etc. Et c’est l’harmonie à rechercher perpétuellement entre ces différentes dimensions sociétales qui fait qu’on est heureux ou pas de vivre dans un pays, ou tout simplement parmi ses voisins.

Or nous vivons depuis quelques décennies en fonction du seul critère économique, et qui plus est, basé sur les signes extérieurs.
- Untel ? Whaaa ! quelle réussite ! Il gagne au moins tant d’euros par an, et tu as vu sa bagnole ? Le dernier 4x4 de chez chose...
- Machin, bah, laisse béton c’est un pauv’ mec, un fainéant, au RMI avec trois gosses, un c** quoi !

Pourquoi sommes-nous tant influencés par ce qui se voit ? Parce que les médias nous influencent malgré nous. Que ce soit pour la ligne filiforme d’une femme ou pour la dernière casquette de la marque Untel, la publicité nous inonde de modèles idéaux ou qu’on doit accepter comme tels...
Pourquoi tout doit-il être rapporté à un prix ? Précisément parce que c’est plus facilement mesurable dans une société où tout doit se quantifier. Et c’est l’erreur de toutes les sociétés dites développées, car elles sont développées économiquement, mais il est des choses qui ne se mesurent pas et même qui se donnent sans mesure.

A quelle aune mesure-t-on la sympathie, l’amitié, l’amour, la convivialité ? Comment évalue-t-on sa passion pour un travail ou au contraire sa répulsion ? Quel est le prix d’un arbre devant sa fenêtre plutôt qu’un parc-mètre, ou d’un concert d’une fanfare anonyme dans un kiosque à musique plutôt que de la Star’Ac au Zénith ? A quel tarif estime-t-on le temps perdu en transports divers pour se rendre à son boulot, ou l’angoisse de la prune parce que pour chercher son gosse à l’école on n’aura pas pris le temps d’aller se garer sur un parking autorisé ? (et généralement payant, alors qu’il s’agit du domaine public !).
Tout, dans cette société, tout ce qui est mesurable a un prix. Mais ce qui ne l’est pas n’en a pas. Quelle erreur !

Pour pallier le chômage et faciliter la réinsertion professionnelle et sociale, on a inventé le RMI en espérant que, la panse remplie, les citoyens n’auraient plus de raison de "citoyenner" et rentreraient dans le rang. Mais le remède est pire que le mal, car la plus grande difficulté de ce RMI, maintenant, c’est d’en sortir. Surtout dans les grandes villes.
L’auteur de l’article cité a raison, retravailler au Smic est moins intéressant que rester chez soi avec un RMI. Sur le plan strictement économique, pour en sortir, il faut gagner tout de suite un salaire de 1500 euros net, c’est-à-dire près de trois fois le RMI. Autant dire que ça n’arrive que très rarement aux gens peu qualifiés. Sans ce brusque saut de niveau économique, l’assisté ne fait que perdre ses avantages d’assisté sans y gagner pour autant, en plus de l’alimentaire quotidien, de quoi emmener sa famille à la mer ou changer sa voiture délabrée.

Mais l’aspect économique est très loin d’être le seul obstacle à cette sortie. Ce qui n’est pas dit par cet article, c’est aussi ce que le RMI permet de faire. Moins d’argent certes, mais moins de stress aussi, et du temps libre à ne plus savoir qu’en faire. Le temps de prendre du recul sans avoir toujours le nez dans le guidon.

Quand on est bénéficiaire du RMI, on a beaucoup moins besoin d’une voiture. Ou alors une par famille, mais pas nécessairement deux. On apprend vite à se passer du superflu. Moins d’essence, moins d’assurances, moins de décote argus, moins de révision chez le garagiste ou de visite technique, moins de prunes en ville... Mine de rien, pour une famille c’est quasiment un Smic économisé chaque mois, et en contrepartie, enfin le temps de se voir avec son conjoint, de suivre la scolarité de ses enfants, de se parler entre voisins, de participer à la vie sociale de son quartier.
Le (la) RMiste peut prendre une part active à la vie associative par exemple, ou se cultiver sur le Net ou dans une médiathèque, ou encore tout bêtement redécouvrir sa propre ville avec des yeux de touriste. On dit que l’ascenseur social est en panne, mais chaque RMiste peut et devrait en profiter pour essayer de grimper quelques échelons dans la société en se formant. Aux nouvelles technologies par exemple, en allant à l’Université de la seconde chance obtenir le diplôme qu’il n’a jamais eu l’occasion de passer quand il était jeune, en laissant exploser enfin le talent d’auteur ou de musicien qu’il retenait depuis des années (j’en connais quelques-uns qui fréquentent ces pages), etc.

Le RMI est une mesure "d’aide à la réinsertion". Soit ! Mais quelle réinsertion ? Et pour se réinsérer dans quoi ? Dans un système où la compétition prime tout, purement économique et ravageur de vies personnelles ? Merci bien !

Le RMI coûte cher à l’Etat ? Mais l’ennemi n’est pas celui qui bénéficie de subsides pour tâcher de vivre chaque jour, l’ennemi, c’est celui qui en quelques heures rafle des millions sur la spéculation en tous genres sans s’inquiéter de savoir combien de RMistes nouveaux va provoquer son raid.

Dans les sociétés plus pauvres (et même parfois dans des zones internes de pays riches) la solidarité va de soi, "entre humains", et n’est pas laissée à la charge de l’Etat. Un petit coup de main financier ou le troc d’un objet utile contre un petit coup de main "en voisin"... et revoilà le sel qui arrive. Finalement on y réinvente l’instrument monnaie, mais une monnaie qui n’est pas sujette à la spéculation mondiale ni aux variations de cours internationaux.

Tout a une valeur, mais celle-ci n’est pas seulement économique ou financière.
A quand la Bourse des valeurs humaines et sociétales ?


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32 réactions à cet article    


  • fanpat (---.---.126.136) 21 décembre 2006 12:05

    je trouve votre vision certes interessante et philosophique mais un peu idealiste ! dans la vie courante les personnes au rmi souffrent du regard des autres car ils sont de plus en plus souvent considérés comme un poids il faudrait donc proposer systematiquement aux rmistes, de s’investir dans des associations (sport social culturel soutien scolaire ...) ce qui leur redonneraient un rôle social actif et changerai le regard des autres tout en evitant l’isolement


    • T.B. T.B. 21 décembre 2006 12:35

      « proposer systematiquement aux rmistes, de s’investir dans des associations ... » Tu veux dire être bénévole pour nettoyer la merde de ceux qui ont du boulot et une voiture qui pollue ? Béatrice Schonberg Borloo proposait, sans rire, d’obliger les rmistes et chômeurs à se porter volontaire pour nettoyer les plages mazoutés ... Je lui aurais bien vidé un sot d’hydrocarbure sur sa jolie tronche quand elle a sorti au JT cette saloperie.

      Tu voudrais aussi qu’ils passent chez toi te faire la vaisselle ? Ben oui ils doivent s’ennuyer les pauvres.

      La solution pour les rmistes : devenir esclave ! Pour ceux qui veulent s’investir gratos dans une assos why not (?) mais, à mon avis même si l’intention est louable, l’effet peut être très pervers et se retourner contre eux ...


      • T.B. T.B. 21 décembre 2006 12:37

        J’ai raté le fil, je m’adressais à Fanpat.


      • fanpat (---.---.126.136) 21 décembre 2006 14:19

        Tu ne m’as pas bien compris je crois, je parle uniquement de proposer, de faire appel au volontariat. De plus je ne pensais pas à des travaux de « merde » comme tu dis, je pensais plutôt a des actions solidairs ( encadrement d’enfants dans des clubs de sports, dans des bibliothéques, visites aux malades ds les hopitaux,soutien scolaire..) bref des occupations qui non seulement sont fort respectables mais peuvent parfois deboucher sur un vrai emploi ou la decouverte d’une vrai vocation. J’ai moi même connu une periode de chomage durant laquelle j’ai fait du volontariat pour MSF ce qui m’a plus apporté sur le plan humain et personnel que ce que je fais aujourd’hui contre remunération


      • le mave 21 décembre 2006 12:50

        Joli article , vrai dans l’absolu ,mais je crois assez éloigné de la réalité . Il existe certainement des gens qui vivent le RMI « harmonieusement » ,mais j’espère qu’ils sont des exceptions ,le RMI comme toutes les prestation de solidarité ne doivent pas devenir un « revenu »comme le souhaite les libéraux


        • De passage (---.---.176.42) 21 décembre 2006 13:21

          Non,j’ai été au Rmi et j’ai ensuite pris un boulot au smic et c’est bien plus intéressant que de rester au rmi.

          Premièrement le regard des gens quand vous dites que êtes au rmi,on vous prend tout de suite pour un parasite responsable de tous les maux du pays. Et m^me au niveau de l’argent j’ai conservé presque les m^me prestations (APL). Je ne paye pas d’impot et j’ai en plus un 13eme mois grace à la prime pour l’emploi. J’ai pu prendre un crédit pour l’achat d’une voiture.


          • parkway (---.---.18.161) 22 décembre 2006 11:48

            de passage,

            si tu touches une prime pour l’emploi, c’est parce que tu es tjrs au chômage partiel ?


          • pingouin perplexe (---.---.92.29) 21 décembre 2006 13:49

            Intéressant, cet article.« A quand la Bourse des valeurs humaines et sociétales ? ». Telle est à mon avis la question décisive, qui vaut certainement pour rappel de l’économie comprise comme moyen et non comme fin, au delà duquel se tiennent une multitude d’autres aspects de la vie humaine.La pesanteur des discriminations économiques est à combattre, ainsi que son lot d’aberrations et d’hystéries.


            • jcm (---.---.186.231) 21 décembre 2006 13:55

              Pour être très clair : quand on se trouve au RMI on est en général dans une merde noire, et de plus en plus noire au fil du temps.

              L’idée de « grimper dans la société en se formant » est certes séduisante mais pour mille raisons très pratiques en général hors de portée de la plupart, et là il faut examiner de près les « petits détails de la vie ».

              Alors oui on peut raisonner « en l’air » mais le mieux encore serait d’expérimenter et, à défaut, de se documenter.

              Mais sérieusement !

              Parce-que le RMI ça peut aussi consister à passer l’hiver dans un logement à 13-14°C quand il y « fait chaud » : là on est content d’aller faire ses courses en voiture à la ville, avec le chauffage à fond.

              Il y aurait une longue liste à faire, dans le même esprit...


              • Gilles Louïse Gilles Louïse 21 décembre 2006 15:09

                Le problème est qu’il faudra des décennies avant qu’un homme politique prononce cette phrase magique : il n’y a plus de travail. Et pourquoi la prononcerait-il puisque le nombre de cinglés qui vous rabâchent qu’il manque des bras dans le bâtiment et la restauration ne baisse pas de façon significative ? La classe politique ne reconnaît une évidence si le bon Peuple la reconnaît lui-même, elle ose encore parler de « plein emploi » sans que personne ne bronche. Sinon, elle attend. De même qu’il a fallu trois décennies pour pouvoir prononcer le mot immigration sans se faire insulter, de même j’ai bien qu’il faille encore beaucoup de temps pour admettre ce type de truisme. La société n’est pas prête.


              • albert (---.---.102.40) 21 décembre 2006 16:17

                On parle beaucoup des changements de l’environnement économique mondial et je voudrais vous faire en fournir quelques exemples de ce que ces changements représentent pour une entreprise comme Renault à la vie parallèlement à un accroissement de leurs amplitudes ces mutations subissent une accélération de leur rythme que l’on peut aller jusqu’à qualifier de phénoménales à l’heure actuelle il nous faut en moyenne dans les usines Renault 24 heures pour fabriquer une voiture en l’an 2000 c’est-à-dire demain tous les concurrents automobiles internationaux se sont fixés pour objectif de ramener ce délai à 15 heures concevoir un modèle demande aujourd’hui 45 à 50 mois pour l’an 2000 c’est-à-dire demain cette conférence a été faite en 1995 tous les constructeurs travaillent pour réduire ce temps à une trentaine de mois il s’agit donc de gagner en trois ans et demi 20 autres 20 mois sur la durée de conception , ce qui est tout à fait considérable. Il est bien sûr que ces évolutions entraîneront une baisse des effectifs dans les usines et dans les bureaux d’études. Voila ce que déclarait en1995 le directeur des investissement de Renault Alors ? Mais encore une fois C’estplus facile à dire qu’a faireCordialement


              • jcm (---.---.98.154) 21 décembre 2006 19:35

                On peut supposer qu’aussi longtemps qu’il y aura des élections il y aura un peu de travail (la solution serait peut-être de multiplier les élections en fait ? ) : Et hop, 30.000 emplois “électoraux“ ! smiley....

                Sinon il faudra examiner de près la question de l’Allocation d’existence !


              • minijack (---.---.113.122) 22 décembre 2006 01:53

                Merci à Talleyrand de me poser en prophète. Je n’en demandais pas tant ! ;c)

                Et pour répondre à jcm :

                L’idée d’un « revenu d’existence » alloué de la naissance au décès est en effet une perspective à étudier, et pas seulement dans nos pays développés.

                Ca ne veut pas dire que les gens ne travailleraient plus, mais ils consacreraient beaucoup plus volontiers quelques heures à certaines tâches, parfois désagréables mais nécessaires pour la communauté, si le reste du temps leur permettait de se réaliser dans un travail qu’ils « aimeraient » faire, par goût et non plus par obligation.

                Ce n’est pas du communisme. C’est même le contraire du communisme puisque ça préserverait la capacité d’évolution personnelle de chacun au sein de la communauté, au lieu de la sacrifier pour « la cause » (communiste) ou pour le seul « bénéfice » de certains (capitalisme / superlibéralisme).

                Dans la société actuelle « on perd sa vie à la gagner ». Il serait temps que ce soit la Vie qui gagne !


              • pingouin perplexe (---.---.52.175) 22 décembre 2006 20:26

                Votre propos me rappelle un peu l’utopie soutenue par le sociologue hugh Loebner, par rapport aux conséquences qui pourraient être celles de l’IA. Si « IA » il devait y avoir (ce que je considère comme probable), il me semble que la priorité gagnerait à être donnée au souci de combler les écarts entre le « niveau éthique » atteint, et la capacité technique qui ne cesse de s’accroître. Idéalement, promouvoir comme préalable toute une culture de la solidarité et du souci de l’autre. L’actualité au quotidien montre malheureusement à quel point il est possible de s’en éloigner smiley


              • wallaceJD (---.---.120.44) 21 décembre 2006 15:25

                Pour en remettre une couche sur le mode « civilisation du loisir » un pote économiste m’a parlé de certaines théories d’économistes très sérieux prévoient que la réduction du temps de travail est non seulement inéluctable dans nos sociétés modernes mais ira au point où seul 2h de travail par jour et par individu seront nécessaires pour faire fonctionner la société.

                Alors bien sûr ce ne sont que des théories parmis d’autres mais moi ça me plait bien de mettre en l’air la logique de productivité toujours plus grande qui prévaut actuellement...


                • albert (---.---.102.40) 21 décembre 2006 16:23

                  A preuve,un« demeuré » (moi-même)arrive,sans trop de peine,à correspondre,avec le monde


                • Rage Rage 21 décembre 2006 15:44

                  Bonjour,

                  A même sujet d’article, même conséquence. Je l’ai déjà dit plusieurs fois, effectivement, c’est le ratio RMI+avantages connexes+ temps libre > SMIC à 1,3 SMIC qui fait mal en France.

                  J’adhère partiellement à votre article qui, débute très mal, mais fini mieux.

                  Pour moi votre vision est encore flou, utopique mais n’a pas de mauvais fond.

                  Que l’on utilise une monnaie, là n’est pas le problème. Ce que vous cherchez sans doute à exprimer dans ces « externalités qui ne se mesurent pas » (et voyagez donc sans votre voiture, vous verrez autre chose que les PV), ce sont sans doute des systèmes de valeurs et des repères que nous perdons peu à peu.

                  La valeur travail, puisqu’on en parle, est la valeur qui a le plus morflé depuis 20 ans, avec en effet des « bourses et aides » qui distordent la réalité et incitent celui qui sait à bouffer celui qui ne sait pas, avec ce revenu du patrimoine bien plus fort que le revenu du travail, mais aussi avec cette erreur fondamentale que nous commettons en vendant de plus en plus notre savoir faire à l’extérieur sans le transmettre à nos concitoyens.

                  Aujourd’hui, et pour faire un écho à la réponse au-dessus, nous ne sommes pas dans le plein-emploi car effectivement il n’y plus de travail de PRODUCTION pour tout le monde. Mais qu’en est t’il des jobs organisationnels ? Qu’en est-il des services et « management REEL » des hommes et des ressources ? Actuellement nous produisons pour produire (cf PAC), comme en 1960, sans jamais chercher à mutualiser nos moyens, à optimiser nos ressources, à protéger les individus par la justice des règles du jeu, et plus simplement à améliorer la qualité de vie.

                  Là où je veux en venir, c’est que RMI ou pas, l’équation de base à résoudre tourne autour de la qualité de vie que l’on souhaite atteindre, et que l’on peut ou non atteindre. Et franchement, au RMI, il ne faut croire que l’on vit normalement... même si TF1 nous sort des cas atypiques...

                  Si, à conditions équivalentes, on travaillait tous 20h pour 3000€/mois, je pense qu’il n’y aurait pas souvent des crises. Et pour cela, il nous faut travailler mieux, être moins cons et comprendre que la seule constante de la vie, c’est le temps qui nous est donné.

                  Alors plus de travail, non, du travail et des richesses mieux réparties et plus efficaces, oui, j’en suis certain. Faut-il encore une autorité régulatrice (Etat) qui définisse des règles du jeu et en soit l’arbitre.

                  Et s’il y a un arbitre, c’est que nous ne pouvons être « libéral » ou libre. Céder une part de notre liberté à ce titre, c’est aussi garantir à chacun un niveau et une qualité de vie. Le libéralisme ne veut donc rien dire en soit, désolé.

                  Pour cela, faut-il encore avoir un Etat digne et des individus « informés ».


                  • (---.---.229.236) 21 décembre 2006 17:58

                    « A quelle aune mesure-t-on la sympathie, l’amitié, l’amour, la convivialité ? »

                    Naif, va.

                    Tous cela obéi au Lois économiques mon grand, et oui..


                    • minijack (---.---.113.122) 22 décembre 2006 01:57

                      Dites-moi combien vous coûtent vos amis, je vous dirai le plaisir que m’apportent les miens !


                    • Sam (---.---.154.147) 21 décembre 2006 21:19

                      Article assez juste sur les causes du chomâge et les comportements induits par le fait de toucher un salaire au SMIC.

                      Cependant le RMI, comme le dit l’un des posteurs, est un bout de course après une infructueuse recherche d’emploi, avec ennuis financiers, désespoir et perte de la confiance en soi comme de sa propre estime. D’autant que une très grande partie des RMistes sont des familles mononucléaires.

                      Vivre harmonieusement son RMI passe par une certaine légéreté financière. Un RMiste seul, une fois payé son loyer, particulièrement en RP, se trouve confronté à de réels problèmes d’argent, que ne peuvent pallier les économies. Ou drastiques et on tombe dans la survie, qui n’est pas le tremplin pour se pousser à des études ou du bénévolat.

                      On en revient aux vrais problème de fond : manque d’emploi.

                      Ce qui amène à la question de la centralité du travail. Travail égale « liberté » économique normalement, accomplissement professionnel et une certaine projection dans la vie, dans la durée.

                      Mais comme l’ont souligné plusieurs intervenants, les niveaux de rémunération font perdre cette possible indépendance financière, la qualité des relations professionnelles dégradée soustrait le caractère formateur au plan personnel du travail, le caractère précaire, en voie de généralisation, des emplois barre toute projection dans l’avenir d’une conscience individuelle, comme du corps social en pertes de repères comme de projets.

                      Deux solutions me paraissent légitimes : soit reconstruire une société du plein-emploi (véritable et non-pas l’employabilité maximale avec un volant qui serait incompressible de chomeurs) ; soit accepter la fin de l’emploi salarié et donner à chacun les ressources minimales suffisantes pour vivre en dehors du travail.

                      La deuxième solution suppose que les entreprises peuvent trouver les moyens de fabriquer sans salariés et de récolter la plus-value qui génére les bénéfices, sans la prendre sur le dos des individus qui ne seraient plus au travail.

                      Ca me paraît assez difficile, sauf pour des sociétés dont la production est en très grande partie automatisée ce qui permettrait, peut-être de tabler sur de possibles gains avec le capital mort, les machines. Mais ce n’est pas le cas de la plupart des entreprises qui ont besoin de personnes pour produire, gérer et diriger, à tous les niveaux.

                      Donc, revenir à la première solution.

                      On ne peut se cacher qu’elle induit une redistribution des cartes. Les entreprises et le secteur qui vit sur l’argent généré par la production, ne peuvent y voir que la fin des profits maximaux ou des plus-values boursières mirifiques et s’y opposeront, donc, bec et ongles, pour conserver un système dégradé pour l’ensemble des salariés mais très profitables pour eux.

                      La solution n’évitera pas un affrontement pour que des transformations sociales se fasse réellement jour, me semble-t-il. smiley


                      • Johan Johan 21 décembre 2006 21:26

                        Bonjour à tous

                        Rage a posé l’équation juste et a soulevé l’incohérence de notre système social.

                        En ce qui me concerne, je crois qu’il faut établir un palier pour le travailleur, non en sanctionnant le RMIste mais en créant une aide universelle, en fusionnant plusieurs déjà existantes, cumulable avec une activité et exigible par tous. Celle ci se compenserait avec l’impôt sur le revenu, serait plus claire pour l’allocataire, plus juste dans sa distribution, et laisserait des fonctionnaires pour s’occuper d’autres taches importantes, comme aider la Justice, l’inspection du travail, la DGCCRF, l’aide juridique et comptable à la création d’entreprise... tous en sous effectif quand un temps et une énergies fous sont perdu dans les canaux de la redistribution.

                        Christine Boutin en a fait son cheval de bataille et a déjà été flouée une fois par le gouvernement et son RMA, gadget à la c**, couteux, et qui vient compliquer un peu plus la vie des petits entrepreneurs par rapport aux gros dont les cabinets d’avocats sauront tirer partie. Cette femme politique qui en a, même si je ne partage pas toutes ses opinions, espère encore instaurer son dividende universel, après avoir été le dindon d’une farce politique sauce UMP.

                        Voici quelques liens

                        http://www.vie-publique.fr/actualitevp/dossier/rma.htm

                        http://www.frs-ladroitehumaine.fr/frontoffice/dividende-universel.r15007_p12_l1.htm

                        Il va s’en dire que son poulain Sarko prévèrerait fermer les vannes pour les remettre au boulot. L’avenir nous dira la crédibilité des accords politiques Chevènement Royal et Boutin Sarko.


                        • Barbenoire (---.---.59.85) 21 décembre 2006 21:28

                          On peut dire que la société est basée sur des critères économiques depuis des siècle et non pas seulement depuis quelques décennies, le travail des Malthus, Ricardo et autre Keynes est là pour nous le rappeler. Le fait que les individus robotisés et superficiels, soient plus sensibles à la force de la publicité, des médias est une autre chose. Il est vrai que les nouvelles générations obsédées par les griffes, sont plus axées sur l’apparence que sur les qualités réelles des personne ou des produits, à qui la faute... C’est donc pour cela que les qualités humaines comme vous le notez justement, sont mises au placard pour laisser place au monde virtuel si cher à nos dirigeants, et ceci indépendamment de leur orientation politique. Le RMI n’est pas forcément une bonne chose dans le sens où donner de l’argent aux personnes sans rien demander en échange est une erreur fondamentale, les nord américains - dont la politique est plus que contestable - donnent des aides - dans certains états - aux personnes sans emploi en échange de quelques services rendus dans les lieux publics, cela me paraît beaucoup plus adapté. Le proverbe chinois qui dit ’’..Donne un poisson à un homme il mangera un jour, apprend lui à pêcher il mangera toute sa vie..’’ est toujours d’actualité, la charité n’est pas un acte gratuit contrairement à ce que l’on pense. Dans tous les cas on attend quelque chose en échange ne serait-ce qu’un sourire et puis celui qui reçoit de l’argent sans efforts se sent souvent humilié au fond de lui même. Enfin je pense que de faire participer le RMIste à la vie associative est une solution intéressante dans la mesure ou il est complètement désocialisé, mais il me semble quand même qu’avant de l’envoyer se cultiver sur le Net ou faire le touriste dans sa ville, il serait plus intéressant de l’orienter vers le monde du travail, même si la tâche est énorme. Il est vrai que la société se déshumanise de plus en plus comme vous le faites remarquer, plus on parle de solidarité et plus l’être humain se renferme sur lui même.


                          • libergold (---.---.56.154) 22 décembre 2006 00:54

                            Vous vous prétendez libéral mais votre post n’a rien de libéral.

                            Une très bonne définition du libéral : http://www.liberte-cherie.com/a857-Etre_liberal.html

                            Tout votre article repose sur un principe qui n’est pas libéral : la solidarité imposée.

                            Quand vous dites « l’ennemi n’est pas celui qui bénéficie de subsides pour tâcher de vivre chaque jour, l’ennemi, c’est celui qui en quelques heures rafle des millions », vous parlez en termes guerriers. Le vrai libéral n’utilise pas ce type de vocabulaire.

                            Je vous invite à suivre vos principes. Ne vous abaissez pas aux basses considérations matérielles que vous honnissez. Mais n’imposez pas aux autres de cotiser pour mener votre vie improductive. Si vous désirez ne rien produire, faites-le seul...


                            • Aubry (---.---.39.21) 22 décembre 2006 03:22

                              il est mortel ton article, merci smiley


                              • Haina (---.---.21.243) 22 décembre 2006 04:53

                                Le RMI est une reponse a Germinal. C’est les conges payes face a la revolution estudiantine, c’est un pot de vin anti-rassemblement. Un chomeur avec TF1 en perfusion ca sauve une societe qui roule malgre tout. Tres bon article, quant aux valeurs non-mesurables, qu’a cela ne tienne ! On aura vite fait d’exploiter l’exploitable smiley


                                • liliette (---.---.204.44) 22 décembre 2006 13:39

                                  Voici un exemple réél :

                                  Au RMI depuis 6 mois, j’ai repris des études ( après avoir eu un DEA il y a fort longtemps . Les difficultés financières s’ammoncellent et j’ai des mouffles pour taper sur le clavier smiley ! Tout n’est que survie, peur de l’explusion, peur de coupure d’électricité, et grande peur d’être coupé d’Internet ! Alors le plus souvent je fais l’autruche pour chasser ces idées noires. Non, cela ne va pas m’arriver à moi, non, je ne vais pas me retrouver dehors à 45 ans, je camoufle ma peur comme je peux. Quand je vois un sdf dans le rue, j’ai les larmes aux yeux en me disant que je ne vais pas tarder à les rejoindre. Pourquoi j’en suis arrivée là ? Tout simplement, parce que je n’ai pas l’âme d’une combattante et que je ne peux plus supporter de vivre en schizophrène dans une société qui n’a plus de sens ! J’ai eu un commerce qui a été florissant et qui s’est cassé la gueule, je n’ai droit à rien (sauf le rmi) et surtout j’ai droit à payer les 20 000 euro de dettes qui me restent à l’URSAFF, ORGANIC et Caisse maladie. J’aurai préféré qu’on me fasse grâce de ces dettes plutôt que le rmi.


                                  • laurent (---.---.56.194) 22 décembre 2006 22:21

                                    « A quand la Bourse des valeurs humaines et sociétales ? »

                                    Et comment tu quantifies ça ?


                                    • je le dis pas (---.---.153.5) 22 décembre 2006 22:24

                                      bonjour

                                      je suis moi meme au RMI , je trouve votre article completement suréaliste ! reprendre des etudes ? faire du benevolat ? mais monsieur quand vous etes au RMI , et que vous pouvez à peine avoir des vetements decents , vous croyez que vous avez envie de frequenter du monde ? comme la dit liliette , ca pousse plutot à se couper du monde ! Quand à des etudes par correspondance c ’est hors de prix ! le RMI c ’est trop ou pas assez !

                                      moi je suis une personne seule , je touche de l ’ APL donc j ’ ai 375 ,35 euros par moi , pour payer les charges , le telephone , internet un peu inutile je l’ avoue mais au RMI trés utile et distrayant car ca permet beaucoup de choses .Je ne vais pas au restaurant du coeur par blocage , alors je paye ma nourriture ....je ne sais pas si il existe des « RMISTES heureux  » mais moi ce n ’est pas mon cas , je suis comme liliette , je brode , je jongle , je recois des rappels de factures ... evidemment , je ne peux rien acheter , bref c ’est du « surplace » de la survie ... j ’ ai autre chose à faire que du benevolat , je dois retrouver un emploi ! meme au smic , je m’ en sortirai largement mieux ! Je ne sais pas sur quel chiffres vous vous basez mais bon ...

                                      je ne parle pas du fait d ’ annoncer à ses amis , sa famille , qu ’on est au RMI ! c ’est tres humiliant , alors à la place on ment , on cache ses probléme en disant « je suis en interim » .. votre article est limite dangereux , car ca risque d ’attiser les haines entre smicards et rmistes ! Dans les rmistes il y en as surement qui abusent du systéme , voir qui sont heureux , mais y ’as ceux qui veulent vraiment travailler , et qui galérent contre leur volanté ! pour conclure je dirais qu ’il ne faut pas confondre rmiste et rentier ...

                                       smiley bonne fétes quand à tout le monde , et pour ceux au chomage , je leur souhaite de retrouver un emploi .


                                      • laurent (---.---.56.194) 23 décembre 2006 00:03

                                        je te crois sur parole quand tu dis que tu préfèrerais avoir un boulot peinard et bien payé plutôt qu’être au rmi, par contre, je pense ( peut-être à tort ) que tu n’accepterais pas un boulot horrible plutôt que le rmi... sinon tu le ferais, parce que du boulot ( de merde, on est d’accord ), il y en a ! je peux te trouver un boulot en moins d’une heure dans n’importe quelle ville, mais travailler au macdo ou dans le btp, c’est pas marrant... sinon, personne n’a dit qu’être au rmi, c’était le bonheur, on dit juste que certains préfèrent ça plutôt que des boulots horribles payés à coup de lance-pierre, d’ailleurs si tu veux, un pote à moi bosse dans une boîte où il y a un poste vacant, il faut éviscérer des poissons toute la journée, si tu préfères ça plutôt que le rmi, je peux te mettre sur le coup ( c’est pas une plaisanterie ), mais accepteras-tu ? pour l’instant, dans cette boîte, ils n’ont eu que des gars qui se sont tirés au bout de 15 jours, alors c’est sûr qu’être au rmi, c’est pas la perfection, loin de là, mais c’est quand même mieux que certains boulots... au cas où ce boulot t’intéresserait, c’est à rungis et aucune qualification n’est demandée, ils engagent le premier venu ( il y a tellement peu de demandes )


                                        • mateo (---.---.181.1) 31 décembre 2006 04:51

                                          Du boulot de merde comme tu dis, il y en a .... Enfin c’est toi qui le dis... L’an passé, sans emploi, j’ai envoyé une pléiade de CV, sans réponse. Et pas pour travailler en me la coulant douce, non, je te vois venir.

                                          Se vanter comme tu le fais de pouvoir trouver n’importe quel boulot en une heure dans n’importe quelle ville... Même dans la maçonnerie je te mets au défit de mettre en pratique tes belles paroles. Au black sans soucis, tu trouveras mais déclaré, accroche-toi. Et je sais de quoi je parle, les chantiers j’ai donné.

                                          Mais rassure-toi j’ai bien compris le sens de ton intervention, certains se complaisent dans leurs situations de Rmistes. Il y en sûrement qui profitent du système mais il y en a aussi qui crèvent la dalle et qui ont froid. Et je pense ne pas me tromper en affirmant qu’ils constituent l’immense majorité.


                                          • laurent (---.---.116.222) 2 janvier 2007 22:49

                                            oui enfin tu passes sous silence le boulot où on éviscère des poissons ainsi que le macdo... parce que là, ça recrute, dans les macdo ou les quick, j’ai tjrs trouvé très facilement ( j’y ai bossé ), et il y aussi les magasins de fringue, rentre dans une galerie commerciale et regarde combien de magasins ont une affiche « recherche vendeurs/vendeuses », donc du boulot, il y en a, par contre, tu pourras envoyer 100 CV et n’avoir aucune réponse, je suis d’accord, mais si tu te promènes en ville et que tu regardes les annonces dans les magasins, ça recrute, et puis si c’était pas le cas, les bulgares, comment ils feraient pour trouver du boulot s’il n’y en avait pas ? et au passage, j’ai plusieurs amis au rmi, et tous le disent ouvertement, ils préfèrent être au rmi plutôt que travailler, maintenant, je veux bien croire que certains rmistes préfèreraient travailler parce qu’ils ont des gosses à nourrir ou parce qu’ils n’ont aucun centre d’interêt dans leur vie à part leur boulot ( oui, ça existe, mes idiot de frères sont comme ça ! )


                                            • je le dis pas (---.---.217.39) 24 janvier 2007 17:00

                                              Mac donald ou quick ? la plupart des emplois proposés , sont en temps partiel , ce qui as pour effet que les trois premiers mois on peut cumuler , et ensuite le RMI est supprimé !

                                              Quel est l’ interet de faire « un job de merde » , si c ’est pour ne pas s ’ enrichir ? travailler pour la gloire ? voir meme s ’ appauvrir , si il y ’ as des deplacements ?

                                              Au fait pour Mac donald ou quick , il me semble qu ’ il faut donner un chéque de 50 euros de caution pour les vetements , tout le monde ne peut pas ! Quand à rungis , personellement , j ’ habite à plus de une heure de Paris , et j’ ai pas de voiture ...

                                              Pour tes annonces dans la vente , je suis vraiment surpris , dans le ville ou j ’ habite il n ’y as jamais d’ annonces pour recruter , meme en grande distribution , c ’ est impossible de se faire embaucher !

                                              Tu dois habiter dans une grande ville pour voir ses annonces ...sache que dans une ville de province , quand il y’ as une offre de ce type , elle ne passe que par l ’ anpe , il y as des dizaines de candidat(es) ! et il faut etre qualifié .

                                              D’ ailleurs au passage , je me demande pourquoi l ’ auteur de l’ article dit que c ’est plus difficile de s ’ en sortir dans « les grande villes » , alors qu ’ il y’ as plus de travail ?

                                              C ’est plutot dans les campagnes , et les petites villes de province que c ’est la galére !

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