(Se) poser des questions
Ces dernières semaines je me suis posée de nombreuses questions. Sur moi, mon combat et - pour ne pas changer - sur la vie en général...
Depuis toujours je pose beaucoup de questions. J'adore découvrir de nouvelles choses et apprendre : j'ai toujours une ou deux questions qui me brûlent les lèvres. "Intéressante" diront les premiers. "Exaspérante" diront les autres...
Ce ne sont pas de simples "Mais pourquoi ?". Plutôt des questions existentielles ou bien des questions ciblées dans des domaines où je souhaite accroître mes connaissances. Et cela a commencé dès le plus jeune âge.
Après tout il n’y a pas de question bête. « N’est-ce pas ? » (PNL quand tu nous tiens…)
J’aime partager mes pensées et mes questions ne demandent pas toujours de réponses.
Mais le weekend end dernier je donnais une conférence lors d’un salon sur le thème du sport et du bien-être (voir la vidéo). J’ai choisi ce thème car il me permet de communiquer sur un sujet qui m’est cher (le sport) tout en attirant l’attention sur le fait qu’il a de nombreuses vertus mais peut également favoriser des comportements à risque. Je parle des TCA* bien entendu.
Lorsque je me suis tue j’ai perçu un certain malaise dans le public. « Mince, nous sommes sur un salon dédié au bien-être et Sabrina casse légèrement l’ambiance… ». Petit à petit la discussion s’est lancée et l’intérêt pour le sujet fut réel. Pour inviter les gens à parler j’ai eu recours à la technique Sab : j’ai posé une question.
A savoir : « Et vous, que faites-vous lorsque vous croisez une anorexique dans la rue ou le métro ? »
Question simple. Réponse délicate. Difficile de trouver une réponse convenable à tous. Que dire ? Que faire ?
Rare sont ceux qui ont admis qu’ils ne font rien. Les autres n’ont…rien dit. Regards gênés…
Nous pouvons nous poser cette question partout, quel que soit le contexte : que fait-on dans une salle de sport ? Que fait-on sur les podiums lors des défilés ? Que fait-on dans les entreprises ? Que fait-on…
On laisse. On se renvoie la balle. On s’enlise. On hospitalise.
Lors d’un colloque réunissant des professionnels de santé j’ai apporté un semblant de témoignage ; je voulais entendre ce que disent les médecins et les psychiatres sur l’hospitalisation forcée. J’ai été quelque peu déçue de la réponse. « Cela ne se passe pas toujours ainsi. Parfois cela se passe même très bien ».
OK…
Et dans les autres cas ? Que fait-on…
Poser des questions ne veut pas dire y répondre soi-même. C’est déjà amener l’autre à prendre conscience d’un fait, d’un problème, d’une réalité.
Ce n’est pas poser une bombe et attendre ensuite qu’elle explose. C’est inviter à réfléchir ensemble. C’est constater. Puis proposer.
La réponse « parfaite » n’existe peut-être pas (et puis bon le perfectionnisme j’ai vu ce que cela donne…) mais les pistes à explorer existent toujours.
D’autres domaines que les TCA soulèvent de nombreuses interrogations en moi. Je suis persuadée que si chacun d’entre nous s’interrogeait plus souvent nous progresserions sur bien des choses. Les TCA ne sont qu’une problématique dans notre société parmi tant d’autres.
Que fait-on ? Question ouverte. Vous avez deux heures.
Sabrina
* Troubles du Comportement Alimentaire
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