Etonnée des lignes fumeuses revanchardes et mesquines après ce simple hommage plein d’émotion, pour un homme qui fut bien plus qu’un symbole.
Certains de vous parlent de « secte mac », avec cette connotation hargneuse de ceux qui sont passés à côté de quelque chose, sans savoir de quoi, et je préfère zapper ce côté là pour ne garder du mot secte, puisque vous le voulez, que son sens primaire : « un ensemble d’individus partageant une même doctrine philosophique, détachés d’un enseignement officiel… »
Oui, le monde du Mac est comme une grande communauté, et ce n’est pas un hasard si c’est presque toujours un monde de créateurs, graphistes, artistes, professions libérales, indépendants…
C’est drôle, ce petit truc en plus quand on en croise, l’oeil se met à pétiller et... : « Ah vous êtes aussi sur Mac »... C’est entendu, tout est dit... On s’affiche tous fiers « d’être sur Mac », avec la sensation de faire partie d’un monde à part, d’initiés, de chanceux. Est-ce donc ce mystère là que vous jalousez en essayant d’y mettre un tas de noms et de raisons ?
Oui nous sommes passionnés, sincères, mais pourquoi donc « naîfs »... ?
La différence a toujours été mal prise.
L’esprit étroit n’est pas là où vous semblez le voir…
Hier matin, en ouvrant mes news, j’ai ressenti très exactement le même sentiment que Phileas. Ne vous en déplaise.
Je ne suis ni matheuse ni informaticienne, je suis une littéraire, une scribouilleuse.
Mes premiers pas sur un ordinateur furent sur un vieux mac de rédaction de presse, guère plus évolué que ceux de cette photo au parfum soixante huitard. La découverte m’a tout de suite donné envie de larguer ma machine à écrire, même évoluée à l’électricité, contrairement à celle du chef de rédac qui tapait toujours sur un machin rétro au cliquement métallique d’avant guerre.
Pigiste, je n’étais pas bien riche, alors j’ai commencé par acheter un PC en grande surface, pensant que ce serait un peu pareil. Je l’ai gardé 8 jours, perdue devant un machin plein de mots anglais et d’un fonctionnement triste auquel je ne comprenais rien, incapable de décoder le mode d’emploi.
Alors j’ai cassé ma tirelire, rendu le moche truc et suis partie « à la ville », la grande ville où on pouvait trouver des mac. De ceux que je voyais dans les magazines.
Avec sa petite souris rondelette et son joli mini clavier facile, mon superbe gros berlingot turquoise qui soudain s’installa chez moi fut un des plus beaux coups de foudre de ma vie.
Et il sut entretenir cet amour. C’était son slogan, think different, et puis « on le branche et ça marche »... exactement ça. Le moindre clic était plaisir, ludique, facile, y naviguer fut un jeu qui, ô miracle, n’a jamais cessé. Je suis très vite devenue habile, toujours curieuse et insatiable d’apprendre, toujours en découverte sur mon mac.
Chacun de mes Imac fut une histoire d’amour, qui contrairement aux autres n’a jamais mal fini, et avec le temps l’informatique est même devenu une vraie facette de mon métier.
Croquer la pomme a révolutionné une bonne partie de ma vie.
C’est l’amour, la passion, le défi et la curiosité qui font avancer le monde.
Steve Jobs, qu’il ait été le vrai inventeur de base de ceci ou de cela ou non, on s’en fout. S’il n’a pas « inventé » la souris ou le web, c’est lui qui a tout de suite vu ce qu’on pouvait en faire, comme il a été le premier à faire entrer l’ordinateur dans la maison. C’est lui le vrai créateur, le regard, l’idée qui tilte et qui devance. C’est lui le rêve.
Qu’il ai fait des erreurs, il est humain, qui n’en n’a fait. Il est devenu milliardaire sans tomber dans la démagogie de l’humanitaire, et alors ? Il a su toujours prendre tous les risques, aller au bout de tous ses défis, avec passion. Il a surtout été le génie qui a su voir, comprendre et créer ce qui, oui il faut quand même le dire, a changé la vision du monde. De celui de la technologie, de la communication et de l’imagination. Il l’a coloré et a su le rendre formidablement facile, ludique et super agréable. C’est lui qui a ouvert toutes les portes, celles qui sont devenues les fenêtres de notre quotidien, idées à peine nées que déjà copiées mais toujours inégalées.
Et si le matin appuyer sur le petit bouton de mon beau Imac pour l’entendre se réveiller est toujours le même bonheur, un des premiers gestes de la journée depuis tant d’années, c’est grâce à Steve Jobs, à sa créativité et son énergie débordante, sa force de toujours aller de l’avant, innover, oser, dépasser toutes les frontières. D’ailleurs on retrouve tout ça chez Google.
En 2005, il disait … « si vous avez l’esprit d’aventure… soyez insatiables, soyez fous »…
Oui moi aussi, tout comme Phileas hier j’étais triste, très triste, en deuil, comme si j’avais perdu un ami toujours là.
Mon Mac est orphelin. Sniffff :÷-)