Sur le Pont de l’Europe à Orléans, on y danse... ?
Ou la peste brune en embuscade...
Il en est ainsi du mot "Pont" .
Du très gentillet " Pont d’Avignon " où l’on y danse tous en rond au plus tragique Pont de Nantes où les enfants obstinés finissent par y mourir noyés, nous avons tous du fond de nos souvenirs des comptines ou chansons qui ressurgissent.
Plus tard bien évidemment, d’autres viennent s’y greffer.
Du militaire pont d’Arcole, au pont de Morlaix où il vaut mieux avoir le pied marin en revenant par le pont Mirabeau et qu’il vous en souvienne, je dois avouer que ma préférence va au Pont des Arts où le vent fripon soulève les jupons.
Avec l’ami Georges en interprête, moustache en bataille, quel régal !
C’est souvent une vérité, sur ou sous tous les ponts de France et de Navarre le vent devient souvent brigand et garnement.
Aussi au détour d’une balade, en l’enjambant ou en se réfugiant à l’ombre de ses piles et de son tablier, on peut y rencontrer des amoureux se croyant seuls au monde.
Et c’est toujours aussi charmant.
Mais à Orléans ?
A Orléans, le plus prisé semble-t-il serait le pont de l’Europe.
Mais pas pour s’y compter fleurette.
En décembre dernier, c’était un couple de sans-logis qui a été délogé de ces lieux ventés.
Force publique à l’appui et note de frais salée, que l’on a su opportunément présenter aux intéressés, avec ou sans domicile fixe.
Près de 1000 euros.
On a les ambitions et amusements que l’on peut ici.

Dernièrement, ce sont de "ravissants" quoique fétides graffitis rose fluo qui ont fait leur apparition.
Logo svastikien explicatif à l’appui.
S’il en était besoin pour plus de compréhension !
Il faut dire qu’en ces temps de crise où l’emploi est dit sinistré, il ne fait pas bon être :
- salarié jeté à la rue,
- famille en déconfiture,
- jeune sans emploi et sans avenir,
- vieux inutile et dispendieux à la survie de notre société,
- malade irresponsable ou incurable,
- lesbienne ou homo dénaturé,
- femme coupable de tout et de rien...
Pourtant, les comportements honteux, dénonçés par Claude Guéant himself continuent et repartent de plus belle.
On amasse, thésaurise, amoncelle, capitalise...à qui mieux-mieux, bénéfices et dividendes à deux chiffres, sans que cela n’ait l’heur de susciter le moindre problème moral .
L’argent n’a toujours pas d’odeur.
Mais que de malheur encore en perspective.
Alors Orléans et son pont de l’Europe, comme un clin d’oeil aux dernières élections européennes.
Comme un signe de la main à toutes ces droites et extrêmes-droites revigorées qui se portent bien, merci, à la grande honte que l’on devrait ressentir, nous citoyens français ou européens.
Comme le repliement sur soi de chacun des pays membres qui la composent, l’externalisation du traitement des sans-papier avec des centres de rétention qui seront installés dorénavant aux portes des 27 et non sur le territoire européen, les délocalisations qui continuent vers des pays sans lois sociales de protection de leurs salariés...
Ces mêmes délocalisations étant faites par ces sociétés côtées au CAC40, qui voient aussitôt monter leurs profits, bénéfices et dividendes à 2 chiffres !
Et tant pis pour l’employé lambda qui se retrouve sans rien, sabordé, coulé, sacrifié, "euthanasié", sur l’autel des profits, de la "rentabilité" à la mode concurrence libre et non faussée.
Le citoyen double victime, licencié malgré son salaire compressé depuis des années, pour satisfaire des actionnaires qui en veulent toujours plus au mépris de la vie de ceux qui les enrichissent.
Triple victime s’il sombre du côté obscur de la Peste Brune, toujours là...
Elle, qui fait si aisément de l’autre, l’étranger, le "différent", le responsable de tous vos malheurs.
Alors ? Et si plutôt que de s’en prendre au bouc-émissaire de service on osait ?
Oui, si on osait une véritable Révolution ?
Une révolution bancaire, par exemple, en se réappropriant tous nos biens ?
Dont les 5 milliards prêtés par l’Etat en décembre dernier à une banque - et l’Etat, c’est nous ! -, 3 milliards de bénéfices pour le premier semestre de cette même banque qui aujourd’hui annonce qu’elle va "servir" 1 milliard à ses actionnaires et courtiers plutôt que de redistribuer à vous, à nous "NOTRE" argent.
Car c’est bien avec le notre qu’ils se font (les banquiers) des bonus et autres parachutes en or ?
Pour ne pas être triviale, car après tout ce type d’attribut peut être coupé, non ?
Que serait une banque sans nos salaires, prestations, remboursements et virements de toutes sortes ? Y avez-vous songé ?
Et si d’un seul coup, on demandait à être payé avec les bonnes vieilles lettres-chèques payables au guichet de La Poste plutôt que par virement bancaire ?
Et si on reprenait en main tous nos comptes, si on ne passait plus par la case banque ?
Et si en plus, on interdisait les licenciements boursiers ?
Et si on votait une loi pour une meilleure répartition des richesses ?
Et si au lieu de la xénophobie et du racisme banalement et horriblement ordinaires, on osait une autre société ?
Et si ? Et si ? Et si ?
Un Front de Gauche comme un Front Populaire ?
Soyons fous, rêvons !
Soyons fous, osons !
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