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Accueil du site > Actualités > Société > Sus à l’autorité !

Sus à l’autorité !

Le dernier rapport sur l’état de la criminalité en France publié le 12 novembre par l’Observatoire national de la délinquance fournit un tableau très sombre de notre société. En effet, il constate, selon la synthèse qu’en donne Le Figaro sous la signature de Christophe Cornevin, un accroissement considérable de la violence à l’encontre des symboles de l’autorité.

Sans évoquer la police qui, en raison de son action quotidienne, est naturellement la plus touchée, et les gendarmes qui, dans les zones rurales et périurbaines, n’échappent plus à cette contestation virulente, il me semble que les agressions à l’encontre des gardiens de prison et des sapeurs-pompiers de Paris sont tristement signifiantes de la dégradation de notre tissu démocratique. Pour les premières, je veux bien admettre que l’enfermement, ses contraintes nécessaires et l’inévitable rapport de force qui en découle sont de nature à expliquer au moins partiellement les tensions pénitentiaires et les nombreuses hospitalisations des personnels. Pour les secondes, le constat est très préoccupant car longtemps les sapeurs-pompiers, dont l’utilité et le courage étaient unanimement respectés, s’étaient trouvés protégés de toute atteinte violente. Au contraire, une sympathie générale les accompagnait dans leur mission et créait une sorte de consensus rare autour d’un corps et de ses serviteurs. Parce que, précisément, la seule perception qu’on en avait était de reconnaissance publique. Venant à l’aide de tous, tous les appréciaient. Aussi, quel choc de voir qu’en 2006, ils ont été victimes de 93 agressions et de 131 actes de vandalisme !

Le monde judiciaire n’est pas épargné puisque le nombre des outrages et des menaces visant les magistrats a crû globalement de 23 % entre 2000 et 2006 et a donné lieu à 380 condamnations en 2006.

Affirmer que l’autorité est de plus en plus mal perçue et que la violence la combat de plus en plus volontiers ne représente pas, j’en ai conscience, une pensée neuve. Qui, depuis quelques années, n’a pas fait l’expérience de ce délitement soit à titre personnel ou familial, dans l’espace privé, soit dans le champ public ? Ce qui me semble nouveau et dangereux, c’est qu’on ne se contente plus de mettre au défi l’autorité sous toutes ses formes, mais qu’on prétend la casser, la détruire pour lui faire perdre sa légitimité. Car il est clair qu’une autorité qui passe sans cesse des compromis avec ceux qui désirent la nier perd, à force, sa substance et devient, de ce fait même, une cible de plus en plus facile à atteindre. Je me demande même, à examiner certains comportements singuliers ou collectifs, si la violence qui s’exerce sur des appareils prétendument de domination, en réalité délestés de tout véritable pouvoir parce qu’ils l’ont laissé se dissiper au fil du temps, ne leur donne pas trop d’importance. S’opposant mécaniquement à ce qui, depuis des lustres, dans ses profondeurs, a déja baissé pavillon, la violence ne fait tout au plus qu’achever un travail de démolition largement facilité par la faiblesse et la lâcheté de ceux qui avaient pour mission de diriger, d’administrer, bref de faire oeuvre d’autorité. En ce sens, je conseillerais aux iconoclastes qui ne supportent plus l’ordre et le corset social d’y regarder de plus près. Qu’ils ne s’acharnent plus à subvertir ce qui se laisse doucement glisser dans l’effacement qu’ils souhaitent ! Ils n’ont même plus besoin d’accomplir un effort. Le temps et la complaisance travaillent pour eux. Il est infiniment moins élégant, de nos jours, de se battre pour maintenir et sauvegarder que de tout céder avec panache. L’allure, aujourd’hui, c’est plus de se nier que de s’affirmer. Il y a un dolorisme de la puissance qui ne s’en remet pas d’avoir été incontestable et incontestée. Et qui fait repentance. L’intelligence n’est acceptable que si elle se fait toute petite. Cachez cette maîtrise que je ne saurais voir.

Alors, pourquoi s’étonner que la violence s’en prenne à l’autorité puisque celle-ci, partout où elle devrait pourtant se manifester, ne souhaite que montrer son agonie ? Je ne crois pas qu’on l’attaque parce qu’elle existe, mais, paradoxalement, parce qu’elle n’existe plus, ou si peu. C’est comme le goût du sang, l’odeur du désastre. Absurdement, on pense retarder l’échéance en se coulant dans le lit du siècle et en disant amen à ceux qui s’avancent en société conquise.

Je suis persuadé qu’ils nous respecteraient davantage si nous décidions de résister. L’autorité, aujourd’hui, est fatiguée par avance. Parce que, pour être légitime, elle exige l’exemplarité, pour être exercée quotidiennement, la volonté et le courage.

Il est épuisant de se battre, même pour des causes bonnes, mais plus au goût du jour. Un Etat, devant un rapport aussi accablant sur notre société et les forces censées la structurer, devrait, toutes affaires cessantes, en tirer les conclusions.

Réformer l’esprit public, une tâche impossible.


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29 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 16 novembre 2007 12:32

    Si on met dans le même sac le nombre des outrages à magistrat et les menaces physiques visant les magistrats, on tord la réalité. Car la définition juridique de l’outrage n’est pas synonyme de celle de menace physique. Par ailleurs, donner le nombre des menaces sans mettre en relation avec le nombre d’affaires traitées durant la période examinée n’est pas intellectuellement non plus. Des sources auraient permis de tempérer cette déformation. Voici les chiffres du CSM : http://www.conseil-superieur-magistrature.fr/actualites.php?id=6

    Sur le fond je suis d’accord. L’autorité qui n’est pas assez ferme n’est plus respectée. Or, tout individu recherche assez naturellement l’autorité, celle qui rassure, qui protège, qui donne une direction...En revanche les dérives autoritaires, l’autoritarisme, doivent être combattus.


    • La Taverne des Poètes 16 novembre 2007 12:32

      « n’est pas intellectuellement honnête non plus »


    • jakback jakback 16 novembre 2007 13:15

      Il est interdit d’interdire, il me semble avoir entendu ça quelque part.


      • Gazi BORAT 16 novembre 2007 14:35

        « Il est interdit d’interdire.. »

        Amusant, on reproche tantôt à la gauche son manque de fermeté, tantôt d’avoir mis en place des sociétés dictatoriales...

        On rend responsable de tous les maux les soixante-huitards et on accueille les intellectuels qui en sont issus (Kouchner, Glucksman, Finkielkraut, Bruckner..) dans les cercles sarkozyens..

        gAZi bORAt


      • Le péripate Le péripate 16 novembre 2007 13:40

        La justice, c’est la dernière violence, celle qui éteint toutes les autres.

        Mais que son extériorité faillisse, qu’elle apparaisse même partiellement comme étant la violence d’une partie de la société sur une autre, alors son pouvoir faiblit. Et la crise mimétique menace.


        • La Taverne des Poètes 16 novembre 2007 14:10

          Bien dit ! Quand l’autorité est juste et perçue comme juste, elle est aussi mieux respectée. Ce n’est pas avec l’affaire Outreau (et celles qui surviendront fatalement car la réforme n’a pas eu lieu) ni la vision de la Justice de Sarkozy qui aideront à rendre la justice plus juste.


        • Aspiral Aspiral 16 novembre 2007 13:44

          Comment voulez-vous qu’il en soit autrement dans une société de maternage et de séduction généralisés où la fonction paternelle a été progressivement disqualifiée de tout côté par le complexe de Colomb : « je ne comprends pas à quoi servent les valeurs, les traditions et les principes, donc ça ne sert à rien ». On va bientôt le redécouvrir. Tous coupables. La loi du père, celle dont le père est le représentant, a été remplacée par un grand délire collectif sur l’amour et la liberté où la loi est celle de la mère qui « pardonne » selon son bon plaisir, « pour encourager », ou « motiver ». La mauvaise mère qui est la loi, qui se sert de la loi pour asseoir son pouvoir tout puissant ne peut être que source de terrorisme et de guerre civile. Comment ne pas craindre l’orage quand de tels nuages noirs s’amoncellent à l’horizon ? Les ex-pères se moquent de nous quand il prétendent pouvoir trouver « la » solution, à la suite d’« encommissionnements » infinis qui ne servent que leurs intérêts et ensuite en ajoutant une couche de leur mauvaise solution c’est à dire en proposant encore plus de maternage. Il faudra tôt ou tard passer à la solution chirurgicale, pour sauver le malade, et cela avec toute la compassion et les regrets qu’on peut avoir pour les victimes devenues agresseurs de ce délire promus en hauts lieux par tous ces psychopathes en col blanc qui ne rêvent qu’à leur pouvoir, leur succès et leur pognon, démocature oblige.


          • Aspiral Aspiral 16 novembre 2007 15:49

            C’est bien là que se trouve le problème. Il faut cesser d’analyser, chaque cause étant causée par une autre cause jusqu’à l’infini de la complexité. Il faut décider et assumer les conséquences terribles d’une civilisation qui s’est trompée de mode d’emploi, qui a préféré placer ses espoirs dans une science, plutôt que dans un ordre social où la liberté est donnée progressivement et proportionnellement aux preuves qu’on a faites sur le niveau de liberté précédent. Celui qui n’est pas digne de confiance dans de petites choses ne peut pas être digne de confiance dans des grandes, quelles que soient les belles explications qu’il en donne.


          • ddacoudre ddacoudre 17 novembre 2007 13:45

            bonjour aspiral.

            j’ai compris ce que tu veux dire, je travaille sur un essai au titre provisoire de « Mom père est-il un assassin » il s’agit pour moi d’essayer d’expliquer la complexité de nos décisions, qui sur le long terme peuvent être perçu par la nature contraire au bon développement de l’espèce qui les génère, et entrainer sa mutation voire sa disparition.

            Mais les raccourcis et les métaphores que tu prends si l’on n’en perçois pas l’esprit sont catastrophiques, car tu vas passer pour un misogyne intolérant et insensible à la bonté et la beauté de ce monde mortel.

            cordialement.

            cordialement


          • Aspiral Aspiral 18 novembre 2007 14:41

            Je prétends que les femmes voient horizontal mais pensent circulaire, ce qui en fait de très mauvaises « politiques » et d’excellentes G.O. ;par contre les hommes ne voient pas grand-chose, car ils voient vertical, mais comme ils pensent linéaire, ils sont capables de mettre en perspective ce que les femmes voient, s’ils les écoutent. Cette conception rend aux deux sexes leur complémentarité d’aveugle et de paralytique. On peut parler du même sujet autrement : L’amour a deux dimensions, une féminine protectrice et une masculine confrontante. Ce sont comme deux moitiés d’un billet de 50€ ; mais comme vous le savez une moitié ne vaut rien à elle toute seule. IL faut les deux en deux temps, d’abord féminine, protectrice et ensuite masculine, confiante. Merci de donner suite à mon intervention, qui est loin d’être celle d’un misogyne, bien que je pense que pour que ça aille mieux, il faudra bien qu’on définisse mieux à l’avenir les rôles et fonctions, différents, des deux sexes. Vous trouverez plus d’explications sur mon site.


          • Forest Ent Forest Ent 16 novembre 2007 14:08

            On peut être assez généralement d’accord avec le constat, mais après ? Quelles analyses, causes et remèdes éventuels ?


            • ZEN ZEN 16 novembre 2007 14:26

              Comme Forest.Un constat, même accablant, ne fait pas une analyse...


              • Aspiral Aspiral 16 novembre 2007 15:53

                Par erreur j’ai mis ma réponse deux cases plus haut.


              • Tristan Valmour 16 novembre 2007 21:12

                Bonsoir M. Bilger

                Toute société a besoin d’autorité pour assurer sa cohésion. Il faut donc effectivement préserver les représentants de l’autorité. Comme vous, je suis convaincu que les actes qui s’opposent à l’autorité sont en augmentation, du point du vue du nombre comme de la gravité. Je pense que les explications sont multiples :

                L’information circule aujourd’hui rapidement, les citoyens sont donc avertis lorsqu’un représentant de l’autorité fait défaut, que ce soit un policier ou un magistrat (bavures ou erreurs). De même, certaines catégories de personnes (hommes politiques et autres puissants) échappent à la justice, au moins partiellement. Le « deux poids deux mesures » est très mal ressenti. Les erreurs, bavures et discriminations nuisent donc à la crédibilité des représentants de l’autorité. Les pompiers ne sont pas épargnés car eux aussi ont perdu du crédit. Je fais référence aux pompiers incendiaires qui ont fait parler d’eux. Nous avons donc des policiers qui violent des prostituées, des magistrats qui traînent l’affaire d’Outreau, des prêtres et enseignants pédophiles, des pompiers incendiaires, des pharmaciens et médecins ripoux, etc. Aucune profession ne peut plus symboliser l’honnêteté, la justice. L’image du « héros » est morte. Toute autorité doit être crédible avant d’être coercitive.

                Certains délinquants qui aspirent à remplacer l’Etat dans ses prérogatives poussent les âmes faibles à bafouer l’autorité.

                Certains puissants intérêts mettent sciemment l’Etat en situation d’échec pour proposer des réformes qui conduiront à la privatisation de certains services et/ou à la restriction des libertés publiques du citoyen lambda.


                • ddacoudre ddacoudre 17 novembre 2007 01:13

                  bonjour bilger

                  Intéressant ton article, sur le fond il est difficile de si opposer sauf qu’on pourrait écrire la même chose pour soutenir la puissance de l’autorité à maintenir des organisations arbitraires et totalitaires. Ce n’est pas ce que je suspecte de toi pour avoir lu d’autres commentaires et partager ta conclusion.

                  « Réformer l’esprit public, une tâche impossible »

                  Je serais tenter de dire oui, sauf qu’avec des stats l’on peut jouer à y faire dire ce que nous en pensons seulement, mais c’est déjà cela.

                  En effet, le taux de crimes et délits s’élevait à 13,73 pour 1000 habitants en 1950 ; 15,05 en 1960 ; 22,37 en 1970 ; 48,90 en 1980 ; 61,69 en 1990 ; 63,17 en 1995 ; et 60,97 en 1999 (Francoscopie, source ministère de l’intérieur). Les crimes et délits contre les personnes sont passés de 58 356 de 1950 à 233 194 en 1999, soit 398%. Les vols (y compris recels), infractions économiques et financières, et autres infractions (dont stupéfiants) sont passées de 515 933 infractions à 3 334 670 soit une progression de 650%.

                  Ce que l’on peut observer c’est la croissance liée à des motifs de recherche d’une ressource illégale. Globalement ces taux doivent être regardés avec prudence, car ils ne font pas état des modifications de comptabilisations des crimes et délits intervenus, ni de la suppression de certains délits par abrogation de dispositions législatives ou de l’apparition de nouvelles.

                  Mais ils sont suffisants, afin d’y voir une progression et en comprendre sa source la plus probante, et il est nécessaire que cette progression repose sur un support, sur un terrain favorable, pour que des individus passent à l’acte, car personne ne se lève un beau matin pour être un délinquant ».

                  Généralement, il s’agit d’un support ambiant de relations qui baignent dans les prémisses d’une banalisation de rapports relationnels violents. C’est à dire que pour qu’il y ait autant d’accroissement d’agissements délictueux, il faut que les chances de probabilités des conditions événements délictueux, se soient accrues, que la « communicabilité » baisse, ou les deux à la fois, et c’est cela qu’indiquent ces taux globaux.

                  Mais l’on peut aussi comparer cette progression à l’augmentation de la consommation, à l’a courbe d’augmentation du chômage et a celle de l’accroissement de la pauvreté (de la fracture sociale comme nous disons). Je ne pense pas que la diminution de l’esprit public soit quelque chose qui disparaisse parce que nous naîtrions avec. Nous savons bien que les règles civiques s’installent par la famille, l’école et se pérennisent par la reconnaissance sociale favorisant de fait le développent ce que nous appelons le contrôle interne qui permet à tout un chacun de respecter les règles sociétales en dehors des avatars des passions ou des déviances.

                  Alors il me parait important de comprendre pourquoi le contrôle interne c’est réduit au point de justifier un accroissement constant du contrôle externe (la police, justice).

                  Un canadien Mr Tremblay a fait une étude durant quarante années sur les détenus incarcérés aux Canada et a conclu que le crime et délits était culturellement transmissible.

                  Alors la remise en cause de l’autorité s’observe dans toutes les sociétés ou s’accroît l’augmentation de la pauvreté, et elle ne s’impose que par la peur, tout observateur social savait qu’en important le développement des inégalités constatées au USA du fait de leur organisation socio économique nous subirions les mêmes effets. Et encore nous pouvons considérer que les régimes de protection sociale ont limité cette violence économique, bien qu’il faille s’attendre à une augmentation dans les années à venir car la pauvreté va aller croissante, si la libéralisation sauvage se poursuit.

                  Il ne faut non plus pas dévoyer l’autorité de sa fonction, l’autorité est faite pour faire respecter des règles sociétales mais pas pour faire accepter la misère.

                  Tout le monde comprend que l’air froid se dirige vers les zones chaudes et créer le vent, qui peut s’opposer a cela ?

                  Pourtant nous nous essayons d’empêcher les pauvres (zone froide) d’accéder à la richesse (zone chaude). Il faut donc se poser la question de savoir si l’on ne confit pas à l’autorité le travail d’arrêter le vent.

                  Dans ce cas il ne faut pas être étonné qu’elle soit prise à partie même dans la stupide assimilation des forces de secours que sont les pompiers.

                  Il doit y avoir une cause à cela car rien n’est instantané et je suppose que si tu as eu connaissance des zones où ont eu lieu les agressions de pompiers, je ne serai pas surpris que ce soit dans les ghettos des banlieues, ceci expliquant cela.

                  Ensuite il y a un processus de banalisation qui fini par entamer le respect que l’on apporte à la rareté.

                  Lorsque la justice ou l’autorité était sollicité qu’épisodiquement, car le contrôle interne était efficient, son action exercé plus rarement prenait valeur de référence, or aujourd’hui l’action en justice est aussi devenu affaire de commerce et la police affaire de pression psychologique et il est donc bien naturel que se banalisant elles en perdent leur aura, ou quelles soient celles sur qui se déversent les rancoeurs

                  A partir du moment où pour réguler la sociabilité de nos rapports socio économique nous choisissons la méthode policière et judiciaire, il ne peut en être autrement puisque la police et la justice deviennent la main de ceux qui promulguent les lois. Il y a un lien inévitable déjà je te l’ai formulé, la justice n’est pas au dessus des partis, alors rien d’étonnant qu’elle soit prise à parti. Cela n’en rend pas moins indispensable son activité même si elle est partiale.

                  Alors est-ce impossible de réformer l’esprit public, à aujourd’hui je ne suis pas très optimiste, j’espère que Fadila Amara réussira son objectif dans les cités où est le plus mis à mal cet esprit public, mais je n’y crois pas pour la seule raison que l’accroissement de la population mondiale va jeter encore plus de personnes dans les grands centres urbains en quête de ressources. Nous savons bien que la surpopulation est source de violence en tout genre et encore plus quand elle est pauvre. Et à ce phénomène nous n’y échapperons pas.

                  La réponse n’est donc pas seulement dans l’éducation de l’esprit public ou d’une abdication de l’autorité qu’il faut restaurer, ou faire trancher par la justice des litiges qu’elle n’a pas à résoudre car les effets qu’on lui renvoie sont des problèmes sociaux économiques aux solutions politiques.

                  Et les solutions politiques ne valent que si les citoyens s’en sentent solidaire et les perçoivent justes et équitables pour être prisent en compte par leur contrôle interne qui amenuise de fait celui externe, nous sommes sur la voie inverse, puisque la population réclame plus de contrôle externe. Et quand je vois que pas un ministre ou membre du gouvernement ne se déplace sans une escorte de police je n’ai pas trop d’illusion sur le proche avenir qui comblera tes veux s’il ne débouche pas sur le totalitarisme.

                  Ainsi le problème que tu soulèves est loin de n’être qu’un simple irrespect de l’autorité et la mise en cause des forces de secours en donne toute la profondeur.

                  Cordialement.


                  • Gilles Gilles 17 novembre 2007 09:31

                    « un accroissement considérable de la violence à l’encontre des symboles de l’autorité. »

                    « Le monde judiciaire n’est pas épargné puisque le nombre des outrages et des menaces visant les magistrats a crû globalement de 23 % entre 2000 et 2006 »

                    heu, mais qui s’est attaqué le plus aux magistrats lors de la campagne électorale ? Qui les a traité de laxiste et intimide encore ceux qui ne respecteraient pas les règles Sarkoziennes ?

                    On a un délinquant à l’Elysée semble t-il.


                    • faxtronic faxtronic 19 novembre 2007 10:12

                      Dis donc, tu sais que la guerre protestant-catholique est finie depuis 4 siecles en France. Soit tu es tres vieux de 400 ans et gateux, dans ce cas la respect, soit tu es tres con.

                      Quand a dire que le paternalisme est un modele de société, excuse moi mais j’en veux pas.

                      Et ton ex-fasciste de pape conservateur et imbecile, voila ce que j’en pense


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 18 novembre 2007 10:11

                      Soit, mais à quelle condition une autorité immanente à la société et non plus transcendante, comme l’était l’autorité politico-religieuse ou théocratique promettant le salut post-mortem (les pauvres et les simples seront les premiers au ciel ; quant aux riches, le paradis leur sera interdit, comme pour les chameaux de passer au travers du trou d’une aiguille), est-elle possible ?

                      Il n’ y a qu’un réponse possible : à la condition que le justice apparaisse comme juste dans une société juste. C’est là que les choses se gâtent en qu’ensuite tout s’enchaîne en une boucle perverse : Même les autorités se prennent à douter de la légitimité de leur puissance sans le secours d’une religion qui la justifie, juges ou avocats généraux compris.

                      Comment en sortir ?

                      En s’attaquant aux inégalités socio-économiques réelles et en restaurant l’idée de l’égalité, non des conditions socio-économiques, mais de l’usage réel de droits égaux et donc des chances.

                      Or nous sommes loin du compte...


                      • 5A3N5D 18 novembre 2007 20:39

                        @ Ben

                        «  »« A mon avis, sans un minimum de religion, on ne s’en sortira jamais. Et la seule qui dit que l’autorité est bonté (qui donc montre la fausseté de la rage) est le catholiscisme. »«  »

                        Connaissez-vous le sens du mot « religion » ? D’après ce que je sais, c’est un mot qui dérive du latin « religio » et qui signifie « scrupule, conscience. »

                        Le moins que l’on puisse dire, c’est que, loin de relier les hommes entre eux, la religion a toujours été un facteur de division. Venir parler de la nécessité de la religion pour rétablir une quelconque autorité me semble, pour le moins, très hasardeux, limite déplacé.

                        Par ailleurs, l’autorité religieuse est certainement celle qui peut être la plus facilement remise en cause : il n’y a jamais eu d’autorité religieuse, uniquement de l’oppression, de la terreur. Ce n’est pas la même chose.

                        Alors, comment rétablir l’autorité ? Certainement pas en faisant comme un certain président, qui, après s’être payé une augmentation de 176 ou 206% de son argent de poche, débarque comme un chien dans un jeu de quilles et qui veut « faire le coup de poing » avec un marin qui lui reproche, à juste titre de se foutre du monde. Belle autorité, au sommet de l’Etat !

                        Vous voulez rétablir l’autorité ? Rétablissez d’abord le respect. Le reste suivra. Mais le respect, ça ne se décide pas d’un claquement de doigt : il faut du charisme, mais sûrement pas le charisme religieux.


                      • 18 novembre 2007 12:26

                        ce qui est surtout honteux c’est de voir l’amalgame de mettre les pompiers et la police par exemple dans le même panier... il faudra surtout m’expliquer ce qu’on gagne à « caillasser » des pompiers UNIQUEMENT venus pour vous aider/sauver... je sais que c’est impossible car ils ont une conscience, mais imaginez un pompier qui se souvient du visage de son aggresseur, et qui quelques temps après refuse de lui porter assistance... scandaleux ??? alors pourquoi taper sur ceux qui ne veulent que du bien pour les autres (police gendarmerie etc...) il faut dire que la presse souligne beaucoup (infiniment) plus les « bévues » que les choses bien qui sont faites et les gens après font l’amalgame et hop : les flics sont des fachos (ce qui est totalement faux j’en connais une dizaine) !!! tout le monde est mis dans un tiroir soit du côté bien, soit du côté mal la question qu’il faut se poser est : comment serait notre société sans eux, même si évidemment rien n’est parfait.... ça m’étonnerait beaucoup que ce serait mieux...


                        • Marc Bruxman 18 novembre 2007 16:06

                          Comment l’autorité pourrait elle etre bien percue alors qu’elle n’interviens meme pas pour mater la greve des transports.

                          Je suis même sur que si on tabassait un cégétiste, la police interviendrait pour défendre ce parasite. Alors que les citoyens ne feraient la que le travail que l’état devrait faire. ?

                          Que l’état fasse déja son travail et on reparlera de respect.


                          • FGsuperfred 19 novembre 2007 09:22

                            bien sûr, mais c’est bien sûr... c’est donc normal de taper sur les représentants de l’état dont vous oubliez trop souvent qu’ils travaillent eux aussi... vous oubliez trop souvent que sous l’uniforme il y a un homme/ une femme qui comme nous, est bien obligé de travailler pour vivre il est bien plus facile de s’attaquer à eux que d’aller s’en prendre directement au gouvernement et de les interpeler à la sortie du conseil des ministres... donc si toi ton patron est un vrai con, radin et sans coeur, tu es pareil ???? l’exemple même de l’amalgame dangereux qui dénote une limite intellectuelle...flagrante prenez vous en déjà à ceux qui nous gouvernent, et après on verra... la meilleure des choses aurait été, pour prendre le mal à la racine quand on n’est pas d’accord avec eux et je ne le suis pas, de ne pas avoir voté pour eux et de n’y être pas allé, n’est-ce pas ???


                          • jjnoel 18 novembre 2007 17:24

                            J’en profite, l’auteur étant avocat et écrivain, pour lui poser une question que je me pose souvent : de quoi faut-il s’armer pour faire respecter l’autorité que l’on est censé représentée ?


                            • jjnoel 18 novembre 2007 17:38

                              J’en profite encore pour poser une question qui fâche, l’auteur étant bien placé pour le faire savoir : y a-t-il une relation, une corrélation entre irrespect contre l’autorité et question ethnique ? ce qui se donne à voir à travers les médias, et notamment la TV, semblerait le souligner ; et, corrélativement, le non-dit sur cette question ne renforcerait-il pas cette agressivité ? Je souhaiterais avoir une réponse de l’auteur.


                              • geko 18 novembre 2007 21:05

                                Le problème de l’autorité ne touche pas seulement la justice mais tous les domaines dans lesquels elle est sensée s’exprimer, jusque dans les familles !!

                                La circulation de l’information évoquée plus haut participe effectivement du phénomène !

                                A mon sens 3 facteurs ne sont pas évoqués :

                                Une société de l’image qui prône le moi moi moi annihilant toute conscience collective. Ce ne sont plus les parents qui éduquent mais la télé ou mieux encore les lobbyings des entreprises qui rentrent jusque dans les écoles (Supersize me : Un exemple flagrant). Hors l’autorité qu’elle soit parentale ou sociétale est sensée nous donner des valeurs communes ! Maintenant on idolatre le personnage de série tv à 2 balles, celui qui réussit vite et si possible salopard bien pervers !

                                Une société centrée sur le pognon qui évacue tout objectif de bien être, incite au crétinisme et pose l’humain comme une contrainte aux objectifs économiques, le monde à l’envers !!! L’autorité n’est plus fondée sur certaines valeurs morales qui fait qu’on respecte l’autre. La concurrence est organisée pour une élite financière alors que nous possédons les connaissances pour sortir de l’animalité, progresser sans avoir à spolier et réduire le voisin au néant dans la barbarie la plus crasse ! Aujourd’hui le type honnête et raisonnable passe pour un con !

                                Ajouter à cela une planète qui part en couille parcequ’il faut détruire (consommer) pour faire tourner la machine à pognon et priver ainsi l’homme de ses dernières libertés qu’offre dame nature !

                                le caillassage des pompiers est à mon sens un acte inconscient (ils ne savent même pas pourquoi ils font cela !) et symbolique d’une société qui se suicide !

                                Au secours Rousseau ils sont devenus fous !


                                • gabisu 18 novembre 2007 22:08

                                  L’autorité n’est plus crédible, elle est très mal perçue et je ne parle des pas des racailles hein, mais du discrédit global de la police, de la justice, des politiques,...

                                  « Bien dit ! Quand l’autorité est juste et perçue comme juste, elle est aussi mieux respectée. » +1


                                  • FGsuperfred 19 novembre 2007 09:30

                                    c’est pas tout à fait vrai, car quand tu es adolescent et que tes parents t’interdisent quelque chose, tu ne cherches pas pourquoi et tu te renfermes sur toi-même, même chose pour les profs, policiers... etc... il FAUT des règles sinon irons-nous ??? vers la loi du plus fort ??? l’anarchie ??? n’oublions pas que les extrêmes des 2 bouts ont rarement fait dans la dentelle question autorité (staline, hitler pour citer les 2 extrêmes dont les méthodes étaient pourtant similaires) après c’est vrai que certaines règles nous ferment souvent des portes que l’on souhaiterait voir ouvertes et c’est frustrant... mais ou s’arrête notre liberté et ou commence celle des autres ???


                                  • faxtronic faxtronic 19 novembre 2007 10:04

                                    je refuse de commenter cet article imbecile, qui revient a dire « il faut proteger nos forces de l’ordre contre ces affreux contestaires, par une force de securité », parce que :
                                    - La France est deja un pays policier
                                    - La France est un pays autoritaire, despotique, injuste, gouverné par des ploutocrates hereditaires.
                                    - Ce type est un avocat, donc un sale collabo du Nouvel Ordre, et rien que le fait de dire cela, je risque des ennuis judiciaires avec ce vieux cochon d’avocat magistrat, car il n’y a pas de liberté d’expression en France, muselée par tous les partis de France.

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