• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ddacoudre

sur Sus à l'autorité !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ddacoudre ddacoudre 17 novembre 2007 01:13

bonjour bilger

Intéressant ton article, sur le fond il est difficile de si opposer sauf qu’on pourrait écrire la même chose pour soutenir la puissance de l’autorité à maintenir des organisations arbitraires et totalitaires. Ce n’est pas ce que je suspecte de toi pour avoir lu d’autres commentaires et partager ta conclusion.

« Réformer l’esprit public, une tâche impossible »

Je serais tenter de dire oui, sauf qu’avec des stats l’on peut jouer à y faire dire ce que nous en pensons seulement, mais c’est déjà cela.

En effet, le taux de crimes et délits s’élevait à 13,73 pour 1000 habitants en 1950 ; 15,05 en 1960 ; 22,37 en 1970 ; 48,90 en 1980 ; 61,69 en 1990 ; 63,17 en 1995 ; et 60,97 en 1999 (Francoscopie, source ministère de l’intérieur). Les crimes et délits contre les personnes sont passés de 58 356 de 1950 à 233 194 en 1999, soit 398%. Les vols (y compris recels), infractions économiques et financières, et autres infractions (dont stupéfiants) sont passées de 515 933 infractions à 3 334 670 soit une progression de 650%.

Ce que l’on peut observer c’est la croissance liée à des motifs de recherche d’une ressource illégale. Globalement ces taux doivent être regardés avec prudence, car ils ne font pas état des modifications de comptabilisations des crimes et délits intervenus, ni de la suppression de certains délits par abrogation de dispositions législatives ou de l’apparition de nouvelles.

Mais ils sont suffisants, afin d’y voir une progression et en comprendre sa source la plus probante, et il est nécessaire que cette progression repose sur un support, sur un terrain favorable, pour que des individus passent à l’acte, car personne ne se lève un beau matin pour être un délinquant ».

Généralement, il s’agit d’un support ambiant de relations qui baignent dans les prémisses d’une banalisation de rapports relationnels violents. C’est à dire que pour qu’il y ait autant d’accroissement d’agissements délictueux, il faut que les chances de probabilités des conditions événements délictueux, se soient accrues, que la « communicabilité » baisse, ou les deux à la fois, et c’est cela qu’indiquent ces taux globaux.

Mais l’on peut aussi comparer cette progression à l’augmentation de la consommation, à l’a courbe d’augmentation du chômage et a celle de l’accroissement de la pauvreté (de la fracture sociale comme nous disons). Je ne pense pas que la diminution de l’esprit public soit quelque chose qui disparaisse parce que nous naîtrions avec. Nous savons bien que les règles civiques s’installent par la famille, l’école et se pérennisent par la reconnaissance sociale favorisant de fait le développent ce que nous appelons le contrôle interne qui permet à tout un chacun de respecter les règles sociétales en dehors des avatars des passions ou des déviances.

Alors il me parait important de comprendre pourquoi le contrôle interne c’est réduit au point de justifier un accroissement constant du contrôle externe (la police, justice).

Un canadien Mr Tremblay a fait une étude durant quarante années sur les détenus incarcérés aux Canada et a conclu que le crime et délits était culturellement transmissible.

Alors la remise en cause de l’autorité s’observe dans toutes les sociétés ou s’accroît l’augmentation de la pauvreté, et elle ne s’impose que par la peur, tout observateur social savait qu’en important le développement des inégalités constatées au USA du fait de leur organisation socio économique nous subirions les mêmes effets. Et encore nous pouvons considérer que les régimes de protection sociale ont limité cette violence économique, bien qu’il faille s’attendre à une augmentation dans les années à venir car la pauvreté va aller croissante, si la libéralisation sauvage se poursuit.

Il ne faut non plus pas dévoyer l’autorité de sa fonction, l’autorité est faite pour faire respecter des règles sociétales mais pas pour faire accepter la misère.

Tout le monde comprend que l’air froid se dirige vers les zones chaudes et créer le vent, qui peut s’opposer a cela ?

Pourtant nous nous essayons d’empêcher les pauvres (zone froide) d’accéder à la richesse (zone chaude). Il faut donc se poser la question de savoir si l’on ne confit pas à l’autorité le travail d’arrêter le vent.

Dans ce cas il ne faut pas être étonné qu’elle soit prise à partie même dans la stupide assimilation des forces de secours que sont les pompiers.

Il doit y avoir une cause à cela car rien n’est instantané et je suppose que si tu as eu connaissance des zones où ont eu lieu les agressions de pompiers, je ne serai pas surpris que ce soit dans les ghettos des banlieues, ceci expliquant cela.

Ensuite il y a un processus de banalisation qui fini par entamer le respect que l’on apporte à la rareté.

Lorsque la justice ou l’autorité était sollicité qu’épisodiquement, car le contrôle interne était efficient, son action exercé plus rarement prenait valeur de référence, or aujourd’hui l’action en justice est aussi devenu affaire de commerce et la police affaire de pression psychologique et il est donc bien naturel que se banalisant elles en perdent leur aura, ou quelles soient celles sur qui se déversent les rancoeurs

A partir du moment où pour réguler la sociabilité de nos rapports socio économique nous choisissons la méthode policière et judiciaire, il ne peut en être autrement puisque la police et la justice deviennent la main de ceux qui promulguent les lois. Il y a un lien inévitable déjà je te l’ai formulé, la justice n’est pas au dessus des partis, alors rien d’étonnant qu’elle soit prise à parti. Cela n’en rend pas moins indispensable son activité même si elle est partiale.

Alors est-ce impossible de réformer l’esprit public, à aujourd’hui je ne suis pas très optimiste, j’espère que Fadila Amara réussira son objectif dans les cités où est le plus mis à mal cet esprit public, mais je n’y crois pas pour la seule raison que l’accroissement de la population mondiale va jeter encore plus de personnes dans les grands centres urbains en quête de ressources. Nous savons bien que la surpopulation est source de violence en tout genre et encore plus quand elle est pauvre. Et à ce phénomène nous n’y échapperons pas.

La réponse n’est donc pas seulement dans l’éducation de l’esprit public ou d’une abdication de l’autorité qu’il faut restaurer, ou faire trancher par la justice des litiges qu’elle n’a pas à résoudre car les effets qu’on lui renvoie sont des problèmes sociaux économiques aux solutions politiques.

Et les solutions politiques ne valent que si les citoyens s’en sentent solidaire et les perçoivent justes et équitables pour être prisent en compte par leur contrôle interne qui amenuise de fait celui externe, nous sommes sur la voie inverse, puisque la population réclame plus de contrôle externe. Et quand je vois que pas un ministre ou membre du gouvernement ne se déplace sans une escorte de police je n’ai pas trop d’illusion sur le proche avenir qui comblera tes veux s’il ne débouche pas sur le totalitarisme.

Ainsi le problème que tu soulèves est loin de n’être qu’un simple irrespect de l’autorité et la mise en cause des forces de secours en donne toute la profondeur.

Cordialement.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès