Depuis maintenant près d’une semaine les personnels navigants en cabine (hôtesse de l’air et steward) d’Air France sont en grève alors que la direction d’Air France veut faire voler en éclat leurs droits en imposant un accord d’entreprise kleenex.
A nouveau, la direction d’Air France – dans laquelle le gouvernement a une importante responsabilité, et dont le DRH est un proche de Manuel Valls – tente à tous prix de détruire les conditions de travail des personnels d’Air France, au nom du dumping social européen.
La direction d’Air France prend les voyageurs en otage
Plus de 70% des hôtesses de l’air et stewards sont en grève alors que le patronat refuse tout dialogue. Plus de 250 vols sont annulés chaque jours. Si la direction communique sur 20% de vols annulés – alors que c’est la période de trafic la plus chargée pour la compagnie – dans la réalité malgré le rappel des PNC cadres pour tenter de briser la grève, les avions qui volent, volent vides. En effet pour les long-courriers, la plupart des vols partent avec des compositions équipage réduites, c’est à dire avec le minimum réglementaire d’hôtesses et stewards à bord. Soit 4 ou 5 personnels navigants commerciaux au lieu de 11 ou 12 en temps normal. Conséquences de très nombreux passagers ne peuvent pas embarquer.
Alors que les médias organisent à nouveau une campagne contre les personnels d’Air France, il apparait que c’est bien la direction d’Air France organise la prise d’otage des voyageurs et qui est la seule responsable du conflit.
« La direction laisse ce conflit se poursuivre jusqu’à la fin sans nous contacter. » explique Christophe Pillet, SNPNC-FO). Il précise que « les négociations avaient commencé mi-avril. Nous avons donc laissé deux mois à la direction pour discuter. Elle ne nous a contacté que dans les dernières semaines pour nous proposer un texte non négocié, qu’elle a écrit elle-même et qui ne nous convenait pas. C’est pour ça que nous en sommes au conflit que la direction laisse se poursuivre jusqu’à la fin sans nous contacter ». Pire, c’est bien la direction qui a choisi le calendrier conduisant le déclenchement de la grève à cette période inédite de l’année, les PNC n’ont pas le choix puisque dans quelques semaines, l’accord d’entreprise régissant leurs condition de travail arrive à terme. Jouant la politique du pire et de la prise d’otage des salariés, le patronat et le gouvernement espèrent ainsi dresser les voyageurs contre les travailleurs. C’est ici une posture totalement politique et idéologique : les revendications des PNC sont en effet largement moins couteuses que les pertes générées par la grève pour Air France.
Dans ce conflit social, la responsabilité du gouvernement est également largement engagée. Car l’état est l’un des actionnaires principaux de la compagnie nationale, et que le DRH de l’entreprise est un proche collaborateur de Manuel Valls.
Il serait par ailleurs illusoire de ne pas constater – une fois de plus – la responsabilité de l’Union Européenne, qui directive européenne après directive européenne organise la libéralisation du ciel européenne et le dumping social conduisant à esclavagiser chaque année un peu plus équipages et personnels au sol de l’ensemble des compagnies aérienne. Comment ne pas relever non plus, que les autorités européennes pour aider à briser la grèves autorisent visiblement Air France à rogner sur les temps de repos des personnels conduisant à menacer la sécurité des passager. Les profits du Capital, c’est la seule chose qui vaille pour l’Union Européenne.
Le conflit démontre la dangerosité de la Loi Travail
Au delà des revendications propres des PNC d’Air France ce conflit démontre la dangerosité de la Loi Travail. En effet, ce conflit porte sur la renégociation d’un accord d’entreprise le type d’accord consacré par la Loi Travail pour déterminer la majorité des droits des travailleurs. Qui plus est l’un des enjeux du conflit est la durée de cet accord, voulue très réduite par la direction d’Air France pour pouvoir conserver une pression permanente vers le moins disant social.
Alors que le code du travail en fixant les même règles pour tous – primant sur les accords de branche et les accords d’entreprise – permet de réduire le dumping social, le renvoi à l’accord d’entreprise exposent les salariés à des pressions permanentes, les soumet au dumping social. Les contraignant à devoir engager un bras de fer permanent.
Tous ensemble soutenons les grévistes d’Air France
Le secteur lutte et entreprise du PRCF interrogé par Initiative Communiste a fait part de son total soutien et de sa solidarité aux travailleurs en lutte d’air france. Il indique qu’il appelle à soutenir partout les grévistes d’Air France. Sans oublier de préparer, tous ensemble et en même temps la remobilisation à la rentrée. Le 15 septembre prochain, à l’appel de l’intersyndicale, l’ensemble des travailleurs du pays seront à nouveau mobilisés dans la rue, tous ensemble et en même temps.
JBC pour www.initiative-communiste.fr