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Accueil du site > Actualités > Société > Une société démocratique... et libertaire

Une société démocratique... et libertaire

J'étonne et je surprends souvent mes amis de la Gauche en disant du bien des LIbertaires. Minarchistes et Libertariens. Pour éviter les malentendus, je veux donc aujourd’hui préciser certains aspects du projet de société que je propose et développe depuis maintenant une trentaine d’années.

Il y a des choses dans une société qu’il vaut mieux faire ensemble - c’est pour ça qu’on s’est mis en société - et d’autres pour lesquelles chacun se suffit à lui-même. Il faut donc d’abord distinguer les unes des autres et c’est ce que fait le « contrat social ». Dans une Nouvelle Société, le contrat social est explicite.

Une Nouvelle Société posant l’hypothèse par défaut d’une gouvernance démocratique, c’est la majorité qui décidera de la façon de faire ce qu’il faut faire ensemble. Nous appellerons donc « espace démocratique », la somme de toutes ces activités dont chacun a convenu, en acquiesçant au contrat social, qu’il est avantageux qu’elles soient faites collectivement. Elles doivent obéir à des règles communes, sous peine que ne puisse fonctionner la société, ou que ne puissent en être obtenus les résultats qu’il est de intérêt de chacun qu’on en obtienne.

Appartient à l’espace démocratique tout ce qui est défini par le contrat social comme nécessaire au bon fonctionnement de la collectivité. C’est le domaine d’intervention légitime et parfois exclusif de l’État. Les décisions qui s’appliquent à l’espace démocratique sont prises par la majorité, selon les règles… de la démocratie.

Les pouvoirs que l’État exerce ainsi dans l’espace démocratique ont d’abord pour objet d’énoncer et de faire respecter des normes : celles qui permettent le fonctionnement courant de la société et celles qui protègent et rendent efficaces les droits fondamentaux du citoyen. Ainsi, l’État peut imposer légitimement – à ceux qui en sont mécontents comme aux autres – qu’il faille stopper aux feux rouges et que soit interdit à tous le stockage de nitroglycérine dans un sous-sol de banlieue. Pour s’acquitter de cette mission normative, l’État et ses créatures – régions, municipalités, etc – doivent avoir les ressources et les structures qui leur permettent de prendre des décisions législatives et réglementaires démocratiques, ainsi que le contrôle efficace des forces militaires et policières.

C’est à l’État, aussi, de prendre les mesures nécessaires pour permettre à tout citoyen la libre jouissance de tous ses droits. C’est sa mission de gouvernance et de protection des droits fondamentaux de l’individu. Quels sont ces droits fondamentaux ? Il y en a qui font consensus dans toute société, mais il en a d’autres qui sont ce que le contrat social en fait. Certaines notions seront interprétés plus amplement dans le cadre d’une Nouvelle Société.

Ainsi, la sécurité. Personne aujourd’hui ne conteste que l’État doive assurer à l’individu une protection contre les ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur des frontières, mais il faut dire que,dans une Nouvelle Société, la sécurité sous toutes ses formes implique plus. Elle exige aussi un accès efficace et gratuit à la justice, aux ressources de la santé et une assurance de solidarité contre les coups fortuits du destin.

L’individu doit aussi se voir garantir par le contrat social sa part de l’abondance, celle-ci prenant la forme d’un revenu pour sa contribution à l’effort productif commun, mais aussi à sa part de l’enrichissement collectif qui nous vient de l’essor de la science et de la technologie qu’apporte le progrès. Il la touchera par le biais d’une fiscalité distributive. Ce droit ne doit dépendre que de sa bonne volonté à rendre disponible à la collectivité sa compétence et ses aptitudes. C’est celui qui ne VEUT pas travailler qui n’a pas « le droit de manger ». Celui qui ne le peut pas garde tous ses droits.

Partie essentielle de cet enrichissement collectif est dans le domaine de la culture, un patrimoine dont nous avons hérité et que nous avons la mission d’enrichir. L’accès à la culture est donc aussi un de ces droits sacrés qu’il faut garantir à l’individu, étant entendu que c’est à la culture qu’il veut que l’individu doit avoir accès… et non à celle que la collectivité voudrait lui imposer.

L’individu, enfin, a le droit de participer démocratiquement au processus d’orientation de la société, ce qui implique son droit à l’information et à l’éducation, à la mesure de ses aptitudes et de sa diligence… et la responsabilité correspondante pour l’État de lui garantir ces droits.

Par delà sa fonction de gouvernance, et accessoirement à sa mission normative et à son rôle de protecteur/assureur universel, l’État peut, si le contrat social le lui permet, jouer le rôle de fournisseur de services divers. C’est sa fonction de gérance, dans le cadre de ce mandat implicite de les enrichir que les citoyens donnent toujours à leur gouvernants.

Mais quand l’État agit dans le cadre de sa fonction de gérance, il s’écarte de l’espace démocratique qui est son domaine ; il devient un invité dans l’espace libertaire. Le contrat social déterminera quels services doivent ou peuvent ainsi être offerts par l’État et si le prix doit ou peut en être imputé aux dépenses générales de l’État ou aux utilisateurs. Le contrat social d’une Nouvelle Société interdira toujours à l’État, cependant, d’utiliser son pouvoir normatif pour imposer à l’individu l’utilisation d’un service et lui en faire supporter le coût, lui permettant seulement d’offrir au citoyen-client l’opportunité discrétionnaire de l’utiliser, en concurrence avec d’autres fournisseurs

Dans l’espace démocratique où doivent s’appliquer à chacun les décisions prises pour tous – et a fortiori pour ces incursions consenties dans l’espace libertaire – il est crucial de prévenir l’arbitraire de l’État et la tyrannie de la majorité.

On y arrivera en éliminant de l’agenda de l’État les relents totalitaristesqui l’ont incité à accoler insidieusement des exigences superflues à ses obligations. Les individus, doivent pouvoir prendre eux-mêmes les décisions qui ne regardent qu’eux-mêmes.

Une Nouvelle Société va rénover la « démocratie » actuelle – qui n’est qu’une parodie de démocratie – mais évitons le piège de croire que la démocratie va tout régler, même si on lui donne sa forme optimale. La démocratie, malgré tout le bien qu’on en dit, n’a qu’un rôle supplétif à jouer. La démocratie ne suffit pas à garantir la liberté au quotidien, car la pression de la majorité peut limiter indûment la gamme des choix concrets que l’individu doit pouvoir faire à l’aune de sa propre spécificité.

La démocratie n’offre qu’un premier niveau bien sommaire de liberté. Au respect de la démocratie qui permet que l’individu participe au mieux à la prise des décisions collectives, il faut ajouter, pour que la liberté y trouve pleinement son compte, la volonté de réduire autant que faire se peut la masse de ces décisions collectives qui sont imposées à l’individu par une majorité dont il n’est pas toujours partie prenante.

La liberté se situe au-delà de la démocratie. Sur un socle démocratique, il faut laisser se construire un piano nobile : un « espace libertaire ». Une Nouvelle Société élargira l’espace de « non-gouvernement », l’espace de « l’an-archie ».

Il y a des choses qu’il faut faire ensemble, nous l’avons dit, et le contrat social confiera à l’État la responsabilité de gérer ces activités collectives. L’espace démocratique ne représente cependant qu’une petite part des activités auxquelles s’affairent quotidiennement les citoyens d’un État post-industriel. La plus grande partie de ces autres activités n’exigent pas cette unité de direction qui est le rêve des États totalitaires, mais peuvent très bien, au contraire, s’accommoder de la diversité.

Ceux qui s’objectent à ce que l’on accepte cette diversité le font pour deux (2) raisons. D’abord, parce qu’ils craignent de mettre en péril la cohésion de l’édifice social, mais aussi, souvent, parce qu’ils reculent devant le problème logistique de traiter la population autrement que comme un tout homogène. Ce sont deux objections qu’il faut revoir à la lumière de la technologie moderne.

Une société moderne dispose de moyens de captage de l’information, de stockage des données et de communication qui rendent plus facile qu’autrefois le contrôle par l’État de ce qui est vraiment essentiel à la collectivité. Or, attention. Il y a une propension universelle à utiliser les connaissances que l’on a et les moyens qui en sont l’application pratique ; si les moyens plus efficaces de contrôle dont nous disposons ne sont pas mis à profit pour gérer une diversité accrue, ils serviront, du seul fait qu’ils existent et que leur effet n’est pas compensé, à imposer une conformité plus grande. C’est l’approche totalitaire et nous croyons que le totalitarisme est un cul-de-sac que doit éviter une Nouvelle Société.

Il y a l’alternative d’une approche libertaire qui est celle que que nous préconisons : tolérer et même encourager le développement parallèle de schèmes d’action distincts au sein de la société. L’exceptionnel est devenu moins onéreux et peut désormais être apprivoisé. Ces mêmes moyens qui peuvent favoriser le totalitarisme rendent possible, sur le plan organisationnel et financier, la mise en place et le fonctionnement simultané de multiples modes administratifs distincts. Le lit de Procuste n’est plus nécessaire.

Vus les moyens de contrôle dont nous disposons maintenant, la diversité ne met plus en péril l’essentiel collectif qui correspond à l’espace démocratique, ni donc la cohésion de la société. Une Nouvelle Société accordera donc droit de cité à tout mode de vie, tout schème d’action et tout comportement qui ne contrarie pas la liberté des autres.

Ceci exigera certains arbitrages et on les fera, mais l’autorité de l’État pour les faire doit apparaître clairement au contrat social. S’ils n’y ont pas été prévus, ils ne pourront se faire que de l’accord des parties ou moyennant compensation.

Le contrat social doit donner à l’État démocratique le mandat formel de s’occuper d’un champ d’activité … ou de ne plus s’en mêler. C’est quand plane une ambiguïté quant à la pertinence d’une intervention de l’État dans un domaine que cet arbitrage prête à controverses.

Accepter une plus grande diversité au sein d’un société, toutefois, exige que des limites soient posées à cette diversité et que ces limites ne puissent JAMAIS être transgressées. Une société, comme l’image inversée d’un milieu carcéral, ne peut se permettre d’accommoder les préférences en sont sein que si la barrière autour de l’ensemble est elle-même étanche.

Entre citoyens, il faut avec une grande permissivité ; la tolérance des préférence, des fantaisies et des caprices… Mais il faudra que ne soient citoyens que ceux dont on sait qu’une similitude culturelle de départ verra à ce que leurs exigences soient supportables à une très vaste majorité de la population. Toute autre approche mène à l’explosion d’une société.

Dans cette optique, on comprend que l’on puisse tolérer que des segments de la population aient leur langue, leur religion, leurs coutumes et refuser de leur imposer une uniformité qui nuirait à leur bonheur et à notre épanouissement collectif…. Mais, pour que cette tolérance soit acceptée, il faut que le consensus soit parfait au palier du socle commun sur lequel elle repose. Il faut une culture commune. D’où le refus de migrations pour des motifs économiques et une réticence a l’accueil, pour quelque raison que ce soit, d’un nombre significatif d’éléments culturellement inassimilables

Pierre JC Allard


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17 réactions à cet article    


  • morice morice 29 janvier 2013 11:32

    « J’étonne et je surprends souvent mes amis de la Gauche en disant du bien des.... Libertariens »


    ce n’est même pas surpris ,c’est être écœuré ; vous savez pertinemment que la pensée libertarienne est de par nature fascisante. 

    Ayn Randt était fascisante à l’évidence. Un amoncellement d’égoïstes ne peut faire une nation. Jamais, pourtant c’est ce qu’elle prônait.

    Vous continuez ainsi, vous finirez par saluer les survivalists.... votre texte évoque bien trop en fond « le bruit et l’odeur » d’un ex président sucreur de fraises.

    • John_John John_John 29 janvier 2013 12:45

      Sauf que le libertarianisme, ce n’est pas l’égoïsme. Et qu’Ayn Rand, c’est l’objectivisme, encore autre chose. Bref, vous racontez n’importe quoi. Try again.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 13:07

      Bonjour MORICE


      Je suis de ceux qui aiment bien vos articles et qui,contre vents et marées, considèrent que vous êtes remarquablement bien informés et bien utile sur le web. Je vous ai dit souvent, toutefois, que vous simplifiez certaines questions en faisant les amalgames qui permettent de mieux passer les messages auprès de ceux qui ne font pas dans la dentelle. 

      Je ne vous le reproche pas, la masse des lecteurs lambdas est déconcertée si elle voit une parcelle de mal chez les ’bons" ou une parcelle de bien chez les méchants. Pas question de s’attarder sur les perversions sexuelles ou les dégueulasseries des héros comme Gandhi, et pas question de dire que Hitler puisse avoir pris des mesures sociales bénéfiques. Ca crée des dissonnances cognitives. L’amour et la haine populaire doivent être inconditionelles.

      Mais ici, j’attire l’attention sur quelque chose de plus complexe. Libertaires a gauche (?) et Libertariens à droite (?) .... Ce n’est pas de ça que je parle, mais de la relation entre l’Individu et la collectivité au point de jonction de la solidarité et de la motivation.

      PJCA

    • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2013 13:34

      Pour mieux connaitre qui est Ayn Rand,

      j’ai lu La vertu d’égoïsme

      J« ’en ai retenu ceci p49 : »Un être qui ne sait pas automatiquement ce qui est vrai ou faux, ne peut savoir automatiquement ce qui est bien ou mal, ce qui est bon ou mauvais pour lui".

      Or, si l’on en croit André Comte-Sponville que je tiens pour l’un des grands philosophes de notre temps, je cite : ’’ Les sophistes croient que rien n’est vrai’’.

      Et je tiens les libertariens pour de grands, très grands sophistes.

      Je conseille aux lecteurs cet article en ligne : L’Amérique d’Ayn Rand, par Jacques Dufresne, commentaire du livre de Nicole Morgan, Haine froide, à quoi pense la droite américaine ?, paru aux éditions du Seuil à Paris en septembre 2012.

      extrait (en fait, dernier § de l’article) : ’’ L’État fondateur du droit universel ! Ayn Rand attaque ce fondement parce que selon elle, les individus n’ont aucun droit, sinon celui d’être libre de produire. Kant parle d’un droit fondé sur un altruisme pur, dont il fait un sentiment moral universel, sentiment qu’elle rejette absolument : ’’et quant à la version kantienne de la moralité, explique-t-elle, elle est appropriée pour le genre de zombies qui habiteraient un univers kantien : un univers d’altruisme abject. Pour Kant, une action n’est morale que si elle n’est pas désirée, mais accomplie par devoir pour le devoir, sans bénéfice d’aucune sorte, matériel ou spirituel. Un bénéfice détruirait la valeur morale de l’action.’’ C’est une hérésie pour Rand qui déclara donc que Kant était ’’l’homme le plus maléfique de l’histoire de l’humanité ’’

       Citation : « l’altruisme, est la position éthique la plus immorale qui soit. L’altruisme conçoit l’individu comme une bête sacrificielle, n’ayant aucune valeur en soi. L’altruisme est en fait un collectivisme : un principe d’organisation sociale niant la liberté et l’indépendance individuelle. » (Ayn Rand)


      • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2013 17:31

        Cette citation dans mon post précédent, je re-cite : ’’ Un être qui ne sait pas automatiquement ce qui est vrai ou faux, ne peut savoir automatiquement ce qui est bien ou mal, ce qui est bon ou mauvais pour lui. ’’ est de Ayn Rand, bien entendu.

        Mais ça va mieux en le disant.

        Je rajoute : je tiens les libertariens pour de grands sophiste, et je rappelle que les sophistes croient que rien n’est vrai.

        De fait, les sophistes ne cherchent pas la vérité : ce qui les intéresse avant tout c’est que celui qui dit ce qui doit être pensé respecte leur dogme.

        Lewis Carrol l’avait bien compris en créant son personnage de Humpty Dumpty auquel il fait dire dans ce dialogue avec Alice :

        -« Mais le problème, dit Alice, c’est de savoir si tu peux faire en sorte que les mots signifient des choses différentes.
        - Le problème, dit Humpty Dumpty, est de savoir qui commande, c’est tout » !

        Les sophistes sont avant tout des autoritariens. Un comble pour les gens qui se définissent libertaires !


      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 13:27

        @ JL


         Je me perçois aussi comme un athée fidèle. Je ne prêche pas l’égoisme, au contraire, mais je pense qu’il est dangereusement naïf de ne pas le voir partout ; toute conscience a à sa source un désir d’invidividuation qui est pur égoisme. L’altruisme est un réflexe à développer et la solidarité ne triomphe dans une société - ou dans la nature - qu’avec l’INTELLIGENCE de la supériorité de la collaboration comme principe d’évolution, supériorité que l’individu mesure par son propre « enrichissement ». Si on veut faire l’ange...


        PJCA

      • Francis, agnotologue JL 30 janvier 2013 18:01

        Bonjour PJCA,

        je ne comprends pas ce que l’athéisme a à voir ici ?

        Egoïsme vs angélisme ?

        Je vous répondrait par une métaphore : sur un bateau dans la tourmente, il est bon de connaitre le principe ’une main pour le bateau, une main pour soi’.

        L’égoïste garde ses deux mains pour lui, et met le bateau en danger.

        Le saint donne ses deux mains au bateau, et met sa vie en péril.


      • fabb54 29 janvier 2013 13:36

        A PJC A :

        Le fond de votre article est très interessant, l’analyse du rôle de l’Etat dans une société démocratique est juste et pertinente.

        Il y a des domaines qui relèvent de l’interêt commun, des individus et de la société : l’éducation, la culture, la sécurité ...

        Il y a des domaines sociétaux moins primordiaux, pour lesquels l’Etat n’a pas à légiférer : loisirs, centres d’interets, religion, régime alimentaire ...

        Mais votre description d’une société démocratique libertaire est peu ou prou celle de notre démocratie. Seuls l’utilisation du référendum populaire et l’arret de l’immigration semblent différer de notre société actuelle, mais peut être ne comprends-je pas totalement les subtilités de votre texte. A ma décharge, peu d’exemples permettant d’illustrer certains concepts théoriques n’aident pas à bien comprendre certains principes.


        • John_John John_John 29 janvier 2013 13:49

          Le fait que certaines activités relèvent d’un supposé « bien commun » ne justifie en rien que l’Etat soit forcément le mieux placé pour les réaliser, et encore moins qu’il soit le seul autorisé à les réaliser. L’Etat est une invention très pratique pour remplir certaines fonctions, il est pour autant salutaire de savoir le remettre en question lorsque cela s’avère nécessaire : l’exercice du pouvoir a bien des effets pervers, les travaux de Buchanan sur la question sont éclairants sur le sujet.


        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 13:37

          @ Fabb54


           Merci pour ce commentaire. A ma décharge, je ne peux que plaider les limites d’un texte qui DOIT rester court. Je vous invite à la lecture de ces textes dans la section en lien qui approfondissent cette question de la relation Etat-Individu. Une question qui n’est elle-meme qu’un des volets d’un projet de société sur lequel j’ai publié beaucoup.


          PJCA



        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 14:11

          @ John John


          L’État comme représentant de tous est le décideur du bien commun, mais il est rarement, en effet, le mieux placé pour l’exécution des mesures qui favorisent ce bien commun. Quand il prétend l’être, il doit accepter de ne pas en avoir le monopole. Le texte en lien devrait vous plaire.... 

          Mais ne m’accueillez pas pour autant à Droite : c’est sur le plan de la redistribution de la richesse et de la valorisation du travail que vous me « rencontrerez à Philippi » en féroce Gauchiste... smiley


          PJCA

        • John_John John_John 30 janvier 2013 15:36
          @ PJCA

          Merci de votre réponse. Je vous rejoins sur la redéfinition du rôle de l’Etat dans votre lien. Je pense, peut-être naïvement, que l’Etat peut-être réformé et rendu à nouveau utile et et efficace, voire garant à terme d’un certain bien commun. La question est alors de définir proprement les outils et critères d’évaluations qu’une société se doit d’imposer à l’action publique, et donc à l’utilisation de l’argent des contribuables.

          Ensuite, je ne suis pas à droite. La droite française (UMP) est majoritairement colbertiste, elle joue le jeu d’intérêts corporatistes qui renforcent les mauvais pouvoirs de l’Etat tout en en affaiblissant les bons, elle milite pour des politiques couteuses et qui détruisent le dynamisme entrepreneurial du pays au détriments de la mobilité sociale, de l’avenir du pays et de la prospérité en général. Un des moins mauvais gouvernements qu’a connu ce pays était celui de Jospin, donc pas de droite.

          "c’est sur le plan de la redistribution de la richesse et de la valorisation du travail que vous me « rencontrerez à Philippi » en féroce Gauchiste... « >> J’avoue ne pas saisir le contenu de cette prise de position. La richesse est, dans les faits comme dans la loi, une propriété privée qui appartient légitimement et en totalité aux individus qui l’ont produite et/ou acquise par contrats libres. C’est non seulement moral et juste, c’est aussi le fondement de la prospérité économique et de la liberté politique, un siècle d’études sociologiques et économiques sont là pour nous le rappeler. Un marché qui fonctionne normalement innove, crée des emplois de plus en plus confortables, réduit la pauvreté et sert de mieux en mieux ses clients. Lorsque, pour X ou Y raisons, un marché se met à dérailler, ententes sur les prix, collusion avec les législateurs, abus de position dominante, que sais-je, l’Etat peut intervenir pour rétablir la concurrence, et permettre au marché de servir le bien commun et non pas une poignée de profiteurs. Un »filet de sécurité« pour les plus démunis peut alors très bien être financé pour un coût modeste, des impôts faibles et une dépense publique sous contrôle des contribuables, de nombreux pays comme la Suisse, la NZ, HK, Singapour, etc, le montrent très bien. Le travail est valorisé, la destruction créatrice détruit les emplois difficiles et mal payés pour en créer des plus épanouissants, l’investissement se met à la portée de plus en plus de gens, et la mobilité sociale augmente. Bref, la société progresse dans la bonne direction.
          Les »féroces gauchistes« ne défendent absolument pas tout cela. Leurs mesures, si elles étaient appliqués, détruiraient complètement l’économie, exploseraient le chômage et réduiraient durablement le niveau de vie de tous, sauf les membres du partis. C’est la constante historique du dirigisme et du planisme centralisateur, je ne vais pas vous le rappeler. Leur conception de la »distribution des richesse« est fausse en plus d’être immorale, puisqu’ils n’ont pas compris ni la subjectivité de la valeur ni que la richesse n’appartenait pas à l’Etat mais aux individus. Leurs idéologies ne peuvent que décourager la production, sans jamais faire plus que niveler vers le bas faute de pouvoir faire s’élever les pauvres.
          Bref, bien entendu je suis, comme vous, pour la valorisation du travail et une augmentation du niveau de vie des plus pauvres. Mais ce n’est certainement pas à travers les idées des »féroces gauchistes" qu’on l’atteindra, mais précisément avec l’inverse.

          Bàv.


        • bernard29 bernard29 29 janvier 2013 15:40

          quel baratinage pour faire passer des mots qui sentent mauvais mais insidieusement distillés

          ou aussi pour affirmer des inepties comme par exemple,
           
          -) « C’est celui qui ne VEUT pas travailler qui n’a pas « le droit de manger ».  » et les malades etc ...

          -) « on peut (puisse) TOLERER que des segments de la population aient leur langue »«   à la limite, ça c’est limite......

          -) »D’où le refus de migrations pour des motifs économiques et une réticence a l’accueil.."
          bonjour chez vous ...

          -


          • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 13:55

            @ Bernard 29


             J’attends votre argumentaire et j’y répondrai

            PJCA

          • ddacoudre ddacoudre 29 janvier 2013 18:43

            bonjour jean claude

            Nous sommes à quelques exceptions pr sur la même longueur d’ondes..j’ai écrit un article au sujet du libertarianisme. toujours sous une approche philosophique et autre, je te met le lien.http://ddacoudre.over-blog.com/article-le-joule-pour-corriger-le-libertarianisme-qui-cache-des-seigneuries-entrepreneuriales-114768419.html.
            En fait pour te lire ton projet de société par le contrat, ne pourra pas survivre au capitalisme comme tant d’autres projets qui capotent ou société comme le communisme, Cela si l’on continue à comptabiliser nos relations économiques sur la base d’une comptabilisation qui c’est développé sur la base d’une relation de dominant à dominé, et en fait c’est cette comptabilisation qui est faite pour capitaliser quoi que l’on fasse. c’est elle aussi qui nous verrouille l’esprit.
            L’exemple du démantèlement des centrales nucléaires est typique, nous aurions besoin d’une comptabilisation écologique, compte sur lequel nous pourrions poser les coûts nécessaires à une activité de dé-pollution. faute de cela nous ralentissons reportons des projet qui seraient bien indiqué comme filtrer les particule qu’émettent les centrale a charbon Chinoise et qu’ils ne mettent pas en œuvre car cela renchérit le cout de l’énergie de rend les produit plus cher.ect. tu connais cela mieux que moi. comme dans ton projet quand tu met en perspective l’activité médicale. Il y a comme cela des secteurs qu’il faudrait sortir du système marchand, l’on ne dépolue pas ou l’on ne soigne pas pour faire du capital.http://ddacoudre.over-blog.com/pages/le-capitalometre-8441227.html
            cordialement.


            • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 30 janvier 2013 14:32

              @ ddàcoudre


              Il y a un lobby du nucléaire et un lobby Vert, les deux jouant à qui remplacera le lobby du petrole/gaz... qui n’est pas au bord le lâcher prise. Les considérations écologiques ne sont que des arguments pour dominer la position "opinion publique’, laquelle est centrale mais n’est tout de même qu’un aspect d’une lutte de titans pour le marché de l’énergie —le plus grand de tous - où les États ne sont que des pièces sur l’échiquier.


              PJCA

            • Loup Rebel Loup Rebel 31 janvier 2013 16:20

              @ l’auteur
              ... toute conscience a à sa source un désir d’individuation qui est pur égoïsme.

              Très juste. Plus simple encore : l’égoïsme est l’unique moteur de nos actes. Même quand nos actes sont altruistes (l’abbé Pierre, sœur Emmanuelle, et bien d’autres) la motivation profonde est la satisfaction de l’égo.

              Chez l’altruiste, son égo a besoin, pour se satisfaire, d’une reconnaissance particulière, profitable aux bénéficiaires de sa « générosité  ». Générosité ni plus ni moins égoïste que le nombrilisme observé chez l’individualiste. L’abbé Pierre était très malheureux chaque fois qu’il était empêché de « satisfaire son égo » en venant en aide aux plus démunis. 

              Ainsi, selon les valeurs portées par une civilisation, l’égoïsme produira plus individualistes, ou plus d’altruistes, chacun poursuivant le même objectif : satisfaire son égo.

              Bien que profondément athée, je ne peux pas rejeter toutes les valeurs à l’origine de notre civilisation actuelle (le christianisme), car elles portent au pinacle l’altruisme, force fondatrice indispensable pour pérenniser le « vivre ensemble ». Il faut juste trouver le bon équilibre entre cette valeur, non exclusive, et d’autres qui apportent la reconnaissance de l’individu, autant que ce qui les relie entre eux. Bref, il faut inventer la « religion  » de demain, avant de jeter aux ordures celles d’hier.

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