Verbaliser les parents
Comme si taxer encore plus avait une portée éducative... http://www.politique-jeunesse.com
M. Guéant commençant le ramassage de voix du côté des extrêmes nous sort une proposition sécuritaire à propos d'un problème il est vrai de plus en plus inquiétant : les mineurs qui traînent seul ou en groupe dans les rues à des heures où il serait sûrement préférable qu'ils soient chez les parents. En sont-ils délinquants pour autant ? Rien n'est moins sûr. Souvent la promiscuité d'un logement trop petit pousse les gamins dehors. Mais M. Guéant qui vit sûrement dans plus de 50 m² ignore cela semble t-il.
Nonobstant cela, il propose que les mineurs de moins de treize ans trouvés dans la rue soient interpellés et les parents verbalisés à hauteur de 150 euros. Je rappelle au passage que le RSA pour un parent isolé par exemple n'est que de 700 euros. M. Guéant propose donc de prendre au minimum 25% des moyens de survie d'une maman isolée qui ne saurait plus comment gérer un gamin devenu trop difficile à supporter 24/24... Et puis la patience a des limites vite atteintes quand la survie est en jeu, et que le 5 du mois tout est déjà parti en factures, avec un enfant qui n'a souvent comme seul repère que celui des marques que notre société lui impose pour "exister"... Quand en plus ces situations sont multipliées par je ne sais combien sur de petits périmètres comme certaines cités... En leur mettant une amende de 150 euros on va sûrement régler le problème, je n'ai aucun doute dans les capacités d'analyse de M. Guéant.
Mais j'y pense... Juste à titre d'exemple puisque je bosse dans le domaine de la protection de l'enfance... Quand un mineur est trouvé dans la rue il y a déjà un dispositif existant. Le gamin est interpellé, le procureur est saisi, et si les parents répondent "pas présents", que ce soit physiquement ou pour d'autres raisons, le procureur signe une OPP (Ordonnance de Placement Provisoire) qui place le gamin pendant un temps allant de trois à quinze jours sous la responsabilité du département (ASE). A partir de là le mineur est confié à un Foyer de l'enfance qui va le recueillir et bien souvent ensuite, si le juge pour enfants décide d'aller plus loin, réaliser un travail d'observation du mineur pour faire ensuite des propositions au juge : retour chez les parents avec ou pas assistance éducative, placement en foyer, en famille d'accueil, en lieu de vie ou de rupture... Le tout souvent accompagné quand les moyens le permettent d'un travail d'accompagnement à la parentalité.
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