Apple, pour ou contre ?
Ordinateur, Smartphone, tablette, lecteur audio … difficile d’ignorer la marque qui monte en puissance depuis l’Ipod Nano. Entre fans absolus et opposants convaincus, les avis divergent. Après une évolution incontestable, la Pomme serait-elle en train de se faire dévorer ?
"Apple Freebies", par Mik Ayre (Flickr).
Au milieu de la multitude d’appareils proposés par tout autant de marques, pourquoi se tourner vers un outil Apple ? « Au début, c’était presque « idéologique » ! Avant même le Macintosh, Apple représentait presque un esprit militant et rebelle. C’était le « gentil David »/Apple II vs le « méchant Goliath »/PC (IBM + Microsoft) », explique Alain P., agent SNCF retraité. Un esprit qui s’est bel et bien perdu depuis. Aujourd’hui, qui possède un MacBook ou un IPhone, ne fait que rentrer dans la norme. Mais ce n’est pas pour autant que les ventes sont en baisse. Encore une fois, pourquoi ? « Les produits Mac ont une ergonomie que les PC n'ont pas selon moi », propose Coline C.-S., étudiante en Communication. On quitte donc le fond pour la forme. En effet, ce côté design est très important pour la marque. Il facilite l’utilisation des appareils, voire donne envie de les utiliser. Prenons l’exemple des icônes du Doc : toujours colorées, bien dessinées, on a envie de cliquer dessus, ne serait-ce que pour savoir ce que cache un ananas adossé à un journal[1]
"Apple World", par Yutaka Tsutano (Flickr).
Une entreprise qui se bonifie …
Question ergonomie et en terme d’innovation, il faut avouer que la marque est grande gagnante. « J'ai trouvé l'interface hyper ludique et le concept – nouveau - de télécharger des applications m'a vraiment convaincu, autant sur le fond que sur la forme », justifie Jérémy M., étudiant en aménagement du paysage. Après le design si cher à la marque, c’est aussi sa légendaire – mais réelle – capacité à moins buguer que ses concurrents, qui a séduit ses utilisateurs. Alain P. nous l’explique : « le Mac était réellement plus facile à utiliser. Bien que Microsoft tentait continuellement de rattraper son retard en améliorant l’ergonomie de Windows (en copiant souvent MacOs), Apple a toujours conservé une longueur d’avance et son système d’exploitation était robuste alors que celui de son concurrent « buggait » souvent ». Mac est à la pointe des tendances mais résulte aussi d’une bonne stratégie de communication, comme le souligne Coline C.-S. avec le « rituel installé autour des Keynote, qui crée l'envie de voir les nouveautés ». Autre point caractéristique de la marque, qui plait à beaucoup, c’est « l'harmonie entres les appareils Apple » nous rappelle Jeffrey G., étudiant en Economie.
"An apple Ipod", par Imagineer (Flickr).
… mais pas forcément avec le temps.
Hélas, personne n’est parfait : après l’encensement, le plongeon. Qu’est-ce qui cloche au royaume parfait du design et de l’épuré ? Pour tout le monde, à l’unanimité, c’est le prix. Exorbitant, astronomique … les synonymes ne manquent dans la bouche de personne. Ajoutons à ça que la moindre réparation nécessite un retour au Service Après-Vente qui n’y va pas de main morte sur la facture. « Il est difficile d’accepter des machines de plus en plus fermées ou exclusives imposant des passages obligatoires et plus fréquents au SAV (batteries inamovibles, chargeurs anormalement fragiles hors garantie), des changements incessants de la connectique qui rendent les accessoires et périphériques inopérants ou imposent l’achat d’adaptateurs ad hoc », s’insurge Alain P.. Être Mac, c’est un véritable investissement ! Être Mac, serait-il aussi apparenté à l’adhésion à une secte ? Jérémy M. souligne « la fermeture du système : même avec les autres Iphones, on ne peut échanger des musiques qu’en branchant notre Iphone à un autre ordinateur ». Alain P. se range de son côté en notant « des difficultés de communication avec les autres systèmes pouvant aller jusqu’à l’isolement » en insistant sur une logithèque[2] réduite par rapport aux machines fonctionnant sous Windows. Yann D., étudiant, va jusqu’à pointer du doigt « de grands défauts, comme la fabrication de certains appareils de la marque » et, notamment, des composants électroniques issus de la société Foxconn Technology. Il ne manqué pas non plus de dénoncer les retours idéologiques du groupe qui disait ne jamais descendre en gamme, mais n’hésite pas à sortir un IPhone 5C.
En bref, beaucoup ne supportent « pas leur politique marketing. "Il faut manger Apple pour chier Apple" », souligne Anthony P., agent SNCF. « J'associe les clients Apple aux clients Nespresso : ils sont convaincus qu'en consommant ces produits, ils font partis d'une classe sociale supérieure », continue-t-il.
"Apple Desktop", par GregG (Flickr).
Et maintenant ?
Après avoir fait une fulgurante ascension dans le cœur et le porte-monnaie des français, où en est Apple aujourd’hui ? Jeffrey G. parle de « contre-courant au sein du monde économique actuel. La suprématie d’Apple était vraie à sa création en 1976 jusqu’à l'iPhone, mais elle commence a décliner ». Jérémy M. va dans son sens en affirmant que « c'est une marque qui fait beaucoup de "blabla" en matière d’innovation », alors que les deux derniers Iphones n'ont eu pratiquement aucune nouveauté. Yann D., lui, estime qu’Apple est « peut-être à son apogée », grâce à la sortie d’appareils toujours plus puissants. Coline C.-S. redore aussi le blason d’Apple : « Le premier Mac que j'ai tourne depuis presque 3 ans et n'a quasiment pas de problèmes, pourtant je l'ai fait tombé, cogné, un copain a renversé de la bière dessus … ». Difficile de se faire une idée donc, ce à quoi Alain P. explique que « plusieurs fois annoncé comme mort, Apple est toujours là, preuve qu’il a su s’adapter au marché ».
Certes pas morte, la firme risque cependant de laisser des fans sur le carreaux : « Evidemment, les autres marques ne font pas vraiment mieux, mais après tant d’années de « fidélité » on attend plus d’Apple ! Il est possible que je change d’avis et que j’achète quand même un produit frappé de la pomme mais, ce qui est sûr, c’est que, désormais, cela n’est plus pour moi une évidence ! », décide Alain P.. « J'ai l'impression qu'ils ont acquis une notoriété "à vie" et que rien ne la fera baisser. Pour ma part je commence à rester sur ma faim à chaque sortie », annonce Jérémy M.
"Apple IMac", par Jesse Bouldin (Flickr).
Même si leur nombre est en déclin, Apple pourra toujours compter sur ses adorateurs fidèles. Pour les autres, la solution se trouve peut-être du côté des systèmes d’exploitation libres …
Alice Patalacci.
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