Bronzer tue !
L’un des passe-temps favoris des estivants est de bronzer sur les plages. Pour lutter contre les risques de cancer de la peau, on se badigeonne de crèmes solaires. Mais sait-on d’où viennent ces produits, comment sont-ils testés ? Après la course à l’indice, régulée il y a quelques années, que nous cache-t-on sur ces produits ?
Madame A emmène son fils à la plage. Il a laissé son gentil lapin en garde à la voisine et le chien reste à l’abri dans l’appartement climatisé qu’ils ont loué. Arrivés à la plage, ils s’installent sur le sable pour bronzer un peu. Madame A sort son flacon de crème solaire achetée dans une pharmacie du coin. Avec un tel indice de protection, elle va protéger la peau de son enfant ainsi que la sienne des risques de cancer.
Mais sait-elle d’où vient ce produit ? Derrière cette scène annodine se cache bien des choses.
Depuis 2004, il est interdit, selon la directive européenne 2003/15/CE, de tester les produits cosmétiques finis en Europe. Interdiction également de vendre des produits cosmétiques et des ingrédients testés sur animaux si des méthodes substitutives existent et sont validées par l’Europe. Or, la France, via ses représentants de l’époque a refusé d’appliquer une telle directive avec un recours déposé le 10 juin 2003 et continue d’ignorer cette directive en contournant habilement la legislation.
En 2009, il y aura interdiction de tester en Europe des ingrédients (ou combinaison d’ingrédients) sur des animaux, interdiction également de vendre des produits et des ingrédients testés sur les animaux, et ce quelle que soit l’avancée de la recherche des méthodes substitutives, sauf pour trois tests : toxicité à doses répétées, toxicité pour la reproduction et toxicocinétique.
Le produit acheté par madame A est donc peut-être déja hors-la-loi.
Derrière son geste il y a la réalité des laboratoires :
- le petit lapin chéri de son fils a des frères et soeurs qui sont torturés lors de tests dont la rigueur scientifique a depuis longtemps été remise en cause par des chercheurs de renom (par exemple, Richard Klausner, Kurt Fickentscher, Herbert Hensel, Renato Dulbecco, virologiste prix Nobel, participant au genome project...) ;
- le gentil chien de la famille a lui aussi des cousins torturés dans des labos pour des tests tout aussi insupportables ;
- les souris, les singes et nombre d’autres espèces sont littéralement produits par des sociétés spécialisées ayant pignon sur rue et sous-traitantes des grands groupes cosmétiques. Gouttes dans les yeux, brûlures sur la peau, infections diverses et violence des pseudo laborantins : voici le traitement que subissent nos amis les animaux pour nous.
Il faut signaler que 50 % de ces tests sont faits pour ou par les seuls grands groupes cosmétiques français. Leur lobbying a abouti à cette position française, position unique en Europe. La Pologne a interdit, par exemple, tous les tests dès 2004.
En France, l’association International Campaigns organise une campagne "Bronzez sans cruauté" pendant l’été pour informer mais aussi proposer des solutions. En effet, des produits tout aussi rigoureux pour la protection de la peau mais testés dans des conditions décentes, existent dans le commerce.
Des informations sont disponibles également auprès de nombreuses associations de protection des animaux. Alors cet été, n’ajoutez pas de souffrances aux animaux qui déja se trouvent abandonnés sur les routes. Pensez au regard du petit garçon qui verrait son lapin torturé. Demain pensez à demander un produit "non testé sur les animaux" à votre revendeur préféré.
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