Comment pourrait finir le monde ?
Ça n’a pas pu vous échapper, nos jours sont comptés. Dans trois ans et quelques, rideau ! Finies les turpitudes de l’humanité.
21 décembre 2012, telle serait l’échéance.
Selon les prophéties qui pullulent, l’apocalypse a été prévue par les Mayas. En 2012 se terminerait leur calendrier et avec lui les êtres vivants. C’est d’ailleurs la thèse reprise par le scénario du film 2012 qui est en salles en ce moment – et c’est pour ça qu’on en parle tant.
Inutile de le préciser, tout cela est archi-faux. La prédiction des Mayas n’en est pas vraiment une et les causes invoquées ne tiennent pas la route une seule seconde. La grosse production hollywoodienne a toutefois drainé son lot opportuniste d’émissions, d’articles et de livres. Un livre a attiré mon attention.
2012. Scénarios pour une fin du monde* de Didier Jamet et Fabrice Mottez – le premier est journaliste scientifique, le second, astrophysicien – pose d’emblée une question primordiale dans ce “débat” : d’un point de vue scientifique, qu’est-ce que la fin du monde ? .
“Pour un scientifique, l’expression est trop vague. S’agit-il de la destruction d’une grande ville ? De la fin d’une civilisation ? De toutes les civilisations ? De l’anéantissement de l’espèce humaine ? D’une extinction massive ? De la fin de toute forme de vie sur Terre, bactéries incluses ? S’agirait-il d’une fragmentation de la Terre en mille morceaux ? Ou même de la destruction de la galaxie…voire de l’univers ?“
Les auteurs ont établi une “hiérarchie de la fin du monde” ; et ont traité toutes ces fins possibles en trois grands chapitres : la fin de l’homme, la fin de la vie sur Terre et plus grave encore, la fin de toute possibilité de vie dans l’univers.
S’en suit un genre de catalogue des dangers qui menacent. Chacun d’entre eux est expliqué assez clairement. Surtout, Jamet et Mottez prennent le temps pour de nécessaires digressions afin que le lecteur comprenne ce qui suit. Quelques passages sont tout de même un peu ardus pour les non-initiés…
Après la lecture de ce livre, on ne sait ni quand, ni comment finira l’homme/la vie/l’univers. Ce n’est pas bien grave parce qu’on ne sera sans doute plus là pour en profiter. Mais on en a appris beaucoup sur l’effet de serre, le volcanisme, les comètes, les astéroïdes, les grandes extinctions ou la mort thermique de l’univers. Une mine d’or.
* 2012. Scénarios pour une fin du monde de Didier Jamet et Fabrice Mottez. Pour la science, éditions Belin. 238 pages, 19 €
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Mise à jour, samedi après-midi : Après avoir écrit cette note, j’ai regardé un des documentaires souvent cités par les cyber-prophètes de l’apocalypse. C’est stupéfiant !
Diffusé, si on en croit le logo, par Canal D, le nombre d’énormités débitées à la minute est incroyable. Avec musique angoissante et commentaire lu d’une voix qui se veut profonde, le tout est parfois à hurler de rire.
Par exemple, les auteurs du machin sont allé voir le concepteur du “projet web bot“. Il a mis au point un programme chargé de “passer le web au peigne fin pour obtenir un aperçu du subconscient de l’humanité” (sic). Et ça marche, avec “des résultats impressionnants”. La preuve, ils avaient prévu le tsunami de 2004, les attaques à l’anthrax et … “une guerre nucléaire de courte portée en 2008 et 2009″. Pour 2008, c’est loupé, pour 2009, il va falloir s’activer. Le problème, c’est que ce Freud du XXIe siècle n’attend pas 2012 avec sérénité…
Autre moment du best-of, le passage sur la Pythie de Delphes complètement défoncée mais qui livrait pourtant des “prophéties étonnamment justes”.
J’allais oublier : “le calendrier maya est étonnamment précis, plus que le nôtre”.
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