Électricité solaire à vendre
Si vous envisagez de produire de l’électricité avec des panneaux solaires, sachez qu’il est difficile de la vendre. Ces quelques explications vous seront utiles pour ne pas tomber dans le piège des écolos de tout poil qui ont beaucoup d’imagination mais peu de connaissances en électricité.
Un marché ouvert
Les technocrates européens ne savent raisonner qu’en termes de marché, de concurrence et de profit, d’où leur idée saugrenue d’interdire qu’une société soit à la fois productrice et distributrice d’électricité. Quand les grands réseaux électriques se sont développés au début du siècle dernier, le producteur était en même temps le distributeur. Il était directement en contact avec ses clients, ce qui lui permettait de moduler sa production en fonction des besoins. Chaque « compagnie électrique » avait une direction de la production, responsable de l’installation et de l’exploitation des centrales, une direction de la distribution, responsable de l’installation et de la maintenance du réseau, et une direction commerciale. C’est de cette façon qu’EDF a fonctionné jusqu’en 2002, avant d’être coupée en deux, sous la pression de Bruxelles. On distingue maintenant une société de production et une société de distribution. Les informations sur les besoins des clients parviennent à la première par l’intermédiaire de la seconde, ce qui risque d’entraîner des périodes de sur-production et des périodes de sous-production. Dans le premier cas c’est le producteur qui paye ; dans le second c’est le client qui est privé d’électricité aux heures de pointe, comme c’est arrivé en Californie il n’y a pas très longtemps.
L’électricité verte
On peut voir à la télévision des reportages avec des gens qui expliquent comment ils vendent l’électricité qu’ils produisent, soit avec des micro-turbines hydrauliques, soit avec des éoliennes, soit avec des panneaux solaires. La chose est techniquement possible, mais il faut se conformer à des normes de voltage et de fréquence qui ne sont pas toujours faciles à respecter. En outre, comme chacun sait, la puissance obtenue n’est pas constante au fil des heures. Par exemple les panneaux solaires ne fonctionnent que dans la journée, à condition toutefois que le temps soit bien ensoleillé ; les éoliennes ne fonctionnent que s’il y a du vent, mais pas trop, etc. C’est un gros handicap, parce que les heures favorables à ces petits producteurs ne correspondent pas forcément à celles où le réseau national en aurait le plus besoin. Par conséquent, dans la plupart des cas, l’électricité produite de cette façon ne peut être consommée que localement.
L’énergie photovoltaïque est appelée à devenir dans un proche avenir une énergie d’appoint appréciable parmi d’autres énergies renouvelables. Encore faut-il, quand on tire des plans sur la comète, tenir compte des contraintes imposées par les lois élémentaires de la physique. Ce qui va suivre peut éviter au téléspectateur de gober n’importe quoi.
Petit cours d’électricité pour les nuls
1. Tension - Entre deux points d’un circuit électrique, par exemple les deux bornes d’une batterie d’accumulateurs, on mesure une tension. Elle s’exprime en volts.
2. Intensité - Sur un fil électrique, on peut faire circuler un courant. Il s’exprime en ampères. La tension est plus élevée en amont qu’en aval, de même que le niveau de l’eau sur une rivière. Nous parlons ici d’un courant continu.
3. Courant alternatif - Un circuit électrique fonctionne avec une source d’électricité, par exemple une pile, une batterie d’accumulateurs, une prise de courant, etc. Certaines sources inversent périodiquement le sens du courant (nous verrons plus loin l’avantage de cette technique). On parle alors d’un courant alternatif. La tension entre les deux bornes de la source est inversée en même temps que le courant.
4. Fréquence - Le nombre d’inversions par seconde entre les deux bornes de la source d’électricité est une fréquence. Elle s’exprime en hertz. La fréquence du réseau européen est 50 Hz, celle du réseau américain de 60 Hz.
5. Puissance - Un appareil électrique ne fonctionne que sous une certaine tension, soit en courant continu, soit en courant alternatif. Sous une tension supérieure, il risque de griller. En multipliant le courant qui circule dans l’appareil par la tension à ses bornes, on obtient la puissance consommée. Elle s’exprime en watts.
6. Transformateur - La tension d’une source de courant alternatif peut facilement être élevée ou abaissée avec un transformateur. L’énergie est conservée. Les caractéristiques d’un transformateur sont la tension d’entrée, la tension de sortie et le courant maximum admissible. En revanche, un transformateur ne permet pas de transformer la tension d’une source de courant continu.
7. Onduleur - On peut transformer un courant continu en courant alternatif au moyen d’un onduleur. On peut obtenir de cette façon un courant alternatif de 50 Hz à partir du courant continu provenant, par exemple, d’une batterie ou d’un panneau photovoltaïque. On peut ensuite élever la tension au moyen d’un transformateur.
8. Redresseur - On peut transformer un courant alternatif en courant continu au moyen d’un redresseur. C’est ainsi, par exemple, que fonctionne le chargeur d’un portable. Il contient un transformateur qui abaisse la tension du secteur à la tension voulue, et un redresseur qui produit un courant continu sous la même tension.
9. Transport - Dans le transport de l’énergie électrique, une petite partie est perdue nécessairement à cause de l’échauffement des fils. La perte en ligne est proportionnelle à la distance et inversement proportionnelle au carré de la tension. C’est pourquoi le réseau électrique national comporte des lignes à basse, moyenne, haute et très haute tension. Plus la distance parcourue est grande, plus la tension est élevée.
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