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Accueil du site > Actualités > Technologies > Géolocalisation : technologie et mutation des assurances automobiles (...)

Géolocalisation : technologie et mutation des assurances automobiles ?

Plusieurs facteurs économiques, démographiques et écologiques vont modifier le comportement des conducteurs automobiles dans les années à venir. Grâce aux atouts du système européen de positionnement par satellite Galiléo [1] (précision et intégrité du signal [2]) de nombreuses applications grand public et professionnelles vont révolutionner le transport routier.

En attendant de voir émerger en masse des véhicules hybrides (combustion+électrique), rouler en automobile risque de devenir rapidement un luxe pour le particulier. Le prix du pétrole devrait inciter les automobilistes à rouler moins (ou différemment), le pouvoir d’achat ne suivant pas la progression de la hausse du baril. Le très grand nombre de véhicules va conduire à l’apparition dans les grandes villes de péages (c’est déjà le cas à Londres) et à l’utilisation de dispositifs embarqués dits « intelligents » qui faciliteront et sécuriseront le trafic routier et autoroutier. Ces dispositifs dispenseront des informations sur le trafic, adapteront la vitesse des véhicules, et procureront un véritable système anti-collision. Les péages autoroutiers disparaîtront au profit de péages « automatiques ». La fonction de géolocalisation embarquée, grâce à laquelle ces services seront possibles, sera partie intégrante de l’électronique du véhicule.

Dans ce contexte, il paraît inéluctable que l’assurance automobile, qui représente la plus grosse part des frais fixes dans le budget auto annuel, évolue vers une assurance facturée au kilomètre. De la même manière que l’on choisit aujourd’hui un forfait téléphonique fondé sur un volume de temps de communication, ou un forfait Internet basé sur un débit ou des services associés, on pourra choisir son assurance auto fondée sur un volume de distance et des services associés (sécurité vol, assistance, guidage, etc). Une étude (déc. 2005 [3]) réalisée par le Victoria transport policy institute (Canada) basée sur de multiples expériences en Amérique du Nord montre qu’un tel système a des impacts bénéfiques pour les assurés. Il inciterait les usagers à réduire leurs déplacements (-10%) : l’impact serait économique pour l’assuré (baisse des primes d’assurances), humain (baisse des sinistres, bien que le facteur distance ne soit pas le plus important face à des facteurs comme la vitesse et l’alcool), mais aussi écologique (économies d’énergie de -15%, réduction d’émissions de CO2 et diminution des encombrements). Un tel système pourrait également permettre de personnaliser les offres d’assurances. L’offre de Norwich Union, en Angleterre, qui propose une formule adaptée aux jeunes conducteurs avec une incitation à ne pas rouler les soirs à risques, en est un exemple. A condition que les systèmes embarqués soient suffisamment « intelligents » pour garantir la non-utilisation des données de localisation à des fins contraires aux principes de la CNIL (principes de finalité et proportionnalité [4]), la géolocalisation permettra à l’assureur de mieux maîtriser le risque dans son ensemble, en responsabilisant les utilisateurs, tout en privilégiant l’esprit gagnant/gagnant.

La technologie permettra donc à l’utilisateur de mieux maîtriser les coûts liés à son véhicule : les coûts fixes de prime d’assurance devenant ainsi des coûts variables, proportionnels à l’utilisation du véhicule assuré.



[1] Le programme européen GALILEO repose sur une constellation de trente satellites et des stations terrestres qui permettent de fournir des informations concernant leur positionnement à deux mètres près à des usagers dans tous les domaines : le transport (localisation de véhicules, recherche d’itinéraire, contrôle de la vitesse, système de guidage, assistance pour une conduite sécurisée, etc.), les services sociaux (par exemple aide aux handicapés et aux personnes âgées), la justice et les douanes (localisation de suspects, contrôles frontaliers, personnes libérées sur parole), les travaux publics (systèmes d’information géographique), l’agriculture de précision, le sauvetage de personnes en détresse ou les loisirs (orientation en mer et en montagne, etc.).

[2] Contrairement au GPS actuel, GALILEO proposera un signal continu et une précision de positionnement à deux mètres près. Le signal GALILEO pourra également être contractuellement garanti.

[4] La mise en œuvre d’un traitement permettant d’enregistrer l’intégralité des déplacements effectués par les assurés ne répond pas à l’exigence de proportionnalité posée par la loi (pas de collecte de données en dehors d’un but défini, conservation des données limitées au traitement et suppression des données). La finalité du dispositif doit être clairement définie : transparence de la collecte et la gestion des données et pas d’utilisation détournée.


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9 réactions à cet article    


  • (---.---.108.47) 24 avril 2006 15:00

    Bonjour ,

    article interessant , j’ai lancé un fil sur votre sujet sur oleocene http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=2567

    Cdt


    • Antoine (---.---.219.85) 24 avril 2006 19:56

      je crois que la loi française ne permet pas de suivre le déplacement des personnes sur le territoire national qui reste libre encore.

      Le principe d’assortir les assurances d’un contrôle des déplacements n’est peut-être pas démocratique mme présenté comme vous le faites d’un avantage de l’usager , du preneur d’assurance.


      • (---.---.108.47) 24 avril 2006 20:42

        Il ne s’agit pas amha d’un controle des déplacements mais seulement d’un comptage « sûr » des kilometres parcourus . Les compteurs de kilometrage sur les voitures existent depuis bien longtemps (même si ils pouvaient être trafiqués ) d’ailleur les voitures se vendent selon l’état et le kilométrage ...


      • jean charles espy (---.---.211.119) 24 avril 2006 22:38

        Le grand débat se situe en fin de votre article. Qu’en est-il exactement de la conformité d’un tel système par rapport à la cnil et la liberté de chacun ? C’est évident que la question devrait se poser de la même manière pour les téléphones portables.


        • (---.---.102.142) 27 avril 2006 21:54

          la géolocalisation permettra à l’assureur de mieux maîtriser le risque dans son ensemble, en responsabilisant les utilisateurs, tout en privilégiant l’esprit gagnant/gagnant.

          pouah, mais c’est quoi ces aneries ? et la pollution electromagnétique ? Les assureurs refusent d’assurer par exemple les industriels utilisant les micro ondes pulsées, dangereuses à coup sûr pour la santé humaine !

          gagnant, gagnant, mon C...............


          • Antoine (---.---.210.25) 28 avril 2006 22:00

            en effet c’est une , c’est en fait du « modernisme » : « l’esprit gagnant/gagnant. » une sorte de jeu à somme nulle emprunté et plaqué comme un pub anonnée

            Les questions que soulèvent cet article devraient aller bien plus loin que ce que son auteur veut bien accepter.

            On dirait une pub ou son fac similé pour un produit et non une réflexion pleine et vraie sur le suivi de l’activité des personnes, des usagers et des citoyens.


            • LIBERTICIDE (---.---.113.100) 1er mai 2006 19:13

              Encore un délire d’ingénieur qui ne se rend pas compte que SES IDEES DETRUISENT NOS LIBERTEES !!!


              • Ranjo (---.---.104.48) 14 mai 2006 19:06

                Plus on mettra des systemes « intelligents » moins les voiture fonctionneront, il faut un peu se renseigner sur les calcul de fiabilité concernant les systèmes en général et en particulier l’electronique. Les deux ennemis de la fiabilité sont la complexité et la température pour les systèmes electroniques.

                Des bagnoles hyper sophistiquées seront toujours au garage en réparation, déja qu’a l’heure actuelle les garagistes ont toutes les difficultés a dépanner les pannes intermittentes dues a l’electronique et au cablage appeler cela un progrès est une illusion.

                Renseignez vous sur la maintenance qui va avec la complexité exemple les avions et les hélicoptères.

                Dans les calculs de fiabilité on utilise les termes taux de défaillance et son inverse le MTBF (en francais temps moyen de bon fonctionnement entre 2 pannes).

                Le MTBF correspondant a un systeme comportant 2 sous ensembles se calcule de la manière suivante : 1/MTBF total = 1/MTBF1+ 1/MTBF2

                ce systeme aura un MTBF de 50Heures soit un taux de défaillance doublé. merci le « progrès »

                Certains progrès sont des illusions.

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