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Accueil du site > Actualités > Technologies > Informatique pour tous, vingt-trois ans après

Informatique pour tous, vingt-trois ans après

Je ne peux résister à l’écriture d’un billet aujourd’hui tant mes souvenirs viennent d’être mis à l’épreuve par la découverte d’un site internet rappelant dans le détail les épisodes de ce qui allait devenir un des échecs de mon premier septennat, le plan Informatique pour tous...
Je me rappelle avoir ordonné, sur les conseils insistants de Jean-Jacques Servan Schreiber et Gaston Deferre notamment, l’ouverture d’un plan pour développer l’informatique dans l’Education nationale, qui a au final donné lieu à des investissements importants pour des machines qui ont été très peu utilisées car déjà obsolètes. Le choix à l’époque avait été politique, Laurent Fabius mettant tout son poids dans la balance pour que nous favorisions l’achat de matériel français (et non américain, comme le préconisaient les défenseurs de la solution Apple Macintosh). L’image avait sans doute été sauvegardée, mais l’argent dépensé en pure perte !
Un enseignant très bien informé, puisqu’il a été au cœur de ce projet, retrace sur son site toute l’histoire de cet échec, et vient d’ouvrir un blog, encore peu fourni, appellant à une nouvelle phase d’informatisation dans l’Education nationale qu’il intitule "Education 21". On parcourt les premières pages du site avec l’impression d’un grand gâchis, puis on se prend à espérer que sur ce sujet primordial, tellement représentatif des grands enjeux de la France de demain, la "rupture" promise par le nouvel élu puisse permettre la mise en place d’une ambition de ce type, qui permette de revaloriser le travail et le statut des enseignants, de lutter contre l’exclusion scolaire tout en n’étant pas un gouffre financier...
Au fond, être de gauche au XXIe siècle, n’est-ce pas, comme Tony Blair l’a réalisé en partie en Grande-Bretagne, mettre l’éducation au cœur de tout ? Avant que le choix ne soit laissé à nos enfants de rembourser les intérêts de notre dette en coupant les investissements plutôt dans la santé ou dans l’éducation, il est temps d’agir et de réformer en profondeur l’enseignement. Ce sont des projets comme celui-ci qui réconcilient humanisme, égalité des chances et éducation de qualité qui auraient dû être proposés par Ségolène Royal si elle avait vraiment eu l’intention de moderniser le PS autrement qu’en y ajoutant une image plus glamour...

http://education.21.over-blog.com/
http://www.cetec-info.org/JLMichel/ipt.rate.html


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11 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 6 juin 2007 10:06

    Sacré Tonton avec son Thomson T07 à crayon optique ! (il n’avait pas imaginé que la souris allait faire fureur) Amateur de nouvelles technologies mais ayant préféré crééer un effectif pléthorique de fonctionnaires à la Grande bibliothèque qui portera son som : voir mon article ici : http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15853


    • tvargentine.com lerma 6 juin 2007 10:07

      Ce qui avait tué ce plan informatique à l’école c’etait le conservatisme des fonctionnaires de l’éducation nationale qui n’acceptaient pas l’évolution de la société et préféraient bien souvent laisser ces ordinateurs dans les placards car bien souvent ils ne faisaient pas l’effort d’apprendre eux même.

      Ensuite,il n’existait pas rééllement un standard à l’époque puisque les tout début de la micro-informatique. et personne ne pouvait prédire l’avenir !

      Alors permettez moi de rigoler en lisant que les fonctionnaires de l’éducation nationale etaient motivés pour diffuser la connaissance de la micro à leurs éléves  smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley


      • La Taverne des Poètes 6 juin 2007 10:26

        Non personne ne pouvait prédire. Mais la Grande-Bretagne avait opté pour une voie plus démocratique avec les micro ordinateurs très bon marché Spectrum : le ZX81 et l’autre, plus développé, le Spectrum. En France, le T07 pu le MO5 étaient quand même assez chers et peu de programmes avaient été créés pour le MO5 doù son relatif insuccès. On n’avait pas compris non plus en France que le développement des logiciels était essentiel, en particulier les jeux (on préférait créer des logiciels éducatifs coûteux vite ringardisés). Ainsi Atari et Commodore 64 eurent-ils un grand succès grâce aux jeux.


      • Gasty Gasty 6 juin 2007 12:13

        De plus, les machines To7 Mo5 MO6 To7+ n’étaient pas des machines évolutive contrairement aux PC IBM . Le premier et le dernier de le série Thomson fut le To9 arrivée malheureusement bien trop tard.


      • Halman Halman 5 juillet 2007 14:25

        Tout à fait.

        Il laissaint les M05 et les Commodore PET au placard sous prétexte que l’ordinateur allait désaprendre aux élèves à écrire et à compter correctement, et autres idées préconçues.

        Superbe ouverture d’esprit.

        Surtout qu’ils étaient à peine formés.

        Beaucoup d’élèves avaient un matériel informatique bien plus performant à la maison et les profs avaient un mal fou avec les quelques instructions de Basic et les tout premiers tableurs.

        Au point que c’était certains élèves qui corrigaient les erreurs des profs et les dépannaient.

        Sans compter ceux qui leurs faisaient des blagues et affolaient les proffesseurs en lançant des instructions de défilement des fichiers en boucle.

        Alors on comprend encore mieux l’agacement et le refus des profs de ces outils dont ils ne voyaient pas l’interet à l’époque et que les élèves maitrisaient mieux qu’eux.

        C’est du vécu.

         smiley


      • anomail 6 juin 2007 12:37

        Le TO7 était une machine fermée (comme pratiquement tous les micro-ordinateurs de l’époque) mais tout de même moins austère et plus simple à utiliser et qu’un IBM PC. Vous vouliez programmer en basic ? Jouer aux échecs ? Il suffisait d’insérer la ROM idoine dans le lecteur et de lancer la bête. Bien sûr ces cartouches n’étaient pas données, mais certainement pas plus cher qu’un jeu de playstation.

        Lerma a dit : « Ce qui avait tué ce plan informatique à l’école c’etait le conservatisme des fonctionnaires de l’éducation nationale qui n’acceptaient pas l’évolution de la société et préféraient bien souvent laisser ces ordinateurs dans les placards car bien souvent ils ne faisaient pas l’effort d’apprendre eux même »

        Et bien vous ne deviez pas habiter dans la bonne région.

        Je me souviens de séances de programmation en logo à l’école primaire et en basic au « club informatique » du collège, avec des enseignants plutôt enthousiastes qui m’ont fortement propulsé vers le métier que j’exerce aujourd’hui smiley


        • La Taverne des Poètes 6 juin 2007 12:59

          Autre critique de la vision française : le MO5 comportait un clavier de touches molles silencieuses. Là non plus, nous n’avons pas fait figure de visionnaires c’est le clavier « clic-clic » qui l’a emporté.


        • Halman Halman 5 juillet 2007 14:32

          Anomail :

          Je ne vois pas la différence avec un IBM PC, il suffisait de lui introduire la disquette idoine avec le Basic ou un jeu et de le lancer très simplement.

          La soit disant austérité de l’IBM PC je ne l’ai jamais trouvée.

          Je ne vois pas ce qu’il y a d’austère à taper le nom d’un programme et à appuyer sur ENTER ensuite.


        • jpv 6 juin 2007 12:54

          pas du tout. la grande bretagne a fait exactement comme en france en favorisant au niveau éducatif des ordinateurs fait maison, les bbc de chez acorn. par contre, ces machines étaient de bien meilleure facture que nos thomsons nationaux. par la suite, ils les ont aussi laissé tomber pour revenir vers des pc standard.


          • Jean-Luc Michel 6 juin 2007 14:56

            Bravo « Tonton » et merci pour signaler mon site.

            J’en profite pour affirmer ici que le président Mitterrand soutenait le projet initial qu’on ne peut réduire au seul choix technique pour le macintosh d’Apple, car il y avait des finalités, de la vision et du contenu, (cf. mon site, la thèse et les travaux de Bernard DIMET). Ce qui a fait capoter l’opération IPT, c’est la conjonction de plusieurs faits que je vous résume :

            1. Le souci d’image de Fabius (qui ne voulait pas attacher son nom à une opération où on aurait acheter des ordinateurs américains. Je précise qu’en fait, on aurait construit un partenariat Apple avec une grande société française, Alcatel était la meilleure (pour tout ceci, cf. le site).

            2. L’alliance très forte entre Chevènement (ministre de l’Education nationale à l’époque) et Alain Gomez, pdg de Thomson, tous deux cofondateurs du CERES ! ça aide bien pour promouvoir des mauvais produits.

            3. Les articles successifs du Canard enchaîné et du Monde qui ont diffusé de FAUSSES informations. C’est là que j’ai compris, avant le bouquin de Cohen et Péan, le fonctionnement du « quotidien de référence ».

            Les enseignants étaient enthousiastes à l’époque (j’en ai des centaines de témoignages) : 200 000 demande de stages !! Malheureusement, plutôt que d’apprendre immédiatement des usages pédagogiques (comme le mac le permettait), le manuel des stages leur parlait de bits et d’octets dès la page 4. Quant au fonctionnement du réseau, n’en parlons pas, un désastre. D’où la décrédibilisation peut-être définitive des NT dans l’enseignement (pour une analyse plus serrée, voir le site).

            Aujourd’hui, si je lance ce projet Education 21, c’est parce qu’à mon avis, on a une fenêtre de tir que n’offraient pas les deux dernières présidentielles.

            Sarkozy veut changer : allons y ! L’éducation reste notre principale chance dans la compétition mondiale (regardez l’Inde...). On pourrait à la fois rendre les profs plus heureux, les payer (un peu) plus, diminuer leur nombre en les rendant plus utiles à la société, en leur redonnant le beau rôle d’éveilleurs de l’intelligence en n’étant plus des machines à faire des interros ou des contrôles et à rabacher cent fois les mêmes règles sans intérêt.

            Si on rate encore ce coup ci, il n’y aura pas de troisième chance. Les autres pays s’y engagent. Si vous y croyez, ne serait ce qu’un peu, soutenez Education 21 !

            Merci.


            • Halman Halman 5 juillet 2007 14:47

              Mako :

              Se former à quoi ?

              A cliquer sur un icône ?

              A déplacer la souris à gauche pour qu’elle aille à gauche ?

              Il suffit de se mettre devant l’ordi et de s’y mettre un peu pour découvrir tout cela par soi même en quelques minutes.

              Je suis formateur sur les logiciels de mon administration.

              Je suis très étonné de la politique des informaticiens au sujet de la transformation des vieux logiciels dit ms.dos en leurs versions dites Windows.

              Ils convoquent les utilisateurs du logiciel, leurs demandent comment ils le veulent, et proposent une version quasi identique à la version ms.dos en pleine fenetre Windows.  smiley Les cadres informatiques m’expliquent que ce n’est pas évident de passer à Windows.  smiley Donc ils installent une version d’un logiciel déjà obsolete pendant plusieurs années afin que les gens se fassent à Windows et ensuite seulement ils proposent une version plus instinctive, plus perfomante multitâche multifenètre avec ENFIN la possibilité de double cliquer, copier coller, glisser déposer sans passer par des kilomètres de raccourcis claviers, de cliquages de menus, sous menus, sous sous menus, options, cliquer mille fois sur ok, qui en fin de compte prennent plus de temps de manipulation et sont bien plus complèxe qu’avec la version ms.dos antique !

              J’ai beau leur expliquer qu’il n’y a pas besoin d’années pour apprendre le double clic et le copier coller, que cela s’apprend en quelques minutes, que même mes élèves réfractaires à l’informatique sortent de mon cours tout heureux de savoir enfin se servir d’une souris et de Windows.

              Cours qui ne dure qu’une demie journée.

              Et on veut nous faire croire que la mutation d’un logiciel (plus exactement de ses utilisateurs) d’une version ms.dos à la version Windows mdi demande des années d’adaptation ?

              C’est une blague ?

               smiley

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