L’entreprise 2.0 en France : un réalité tangible
Bon an, mal an, l’Entreprise 2.0 semble faire son chemin en France. Les grandes entreprises se mettent progressivement aux "Social Softwares", les préjugés tombent et les bénéfices tangibles d’une stratégie d’Entreprise 2.0 apparaissent de plus en plus clairement.
J’ai eu l’occasion d’assister aujourd’hui à une présentation de BlueKiwi, une suite “Social Software” française qui réussit progressivement à faire comprendre – et à faire passer – les concepts de l’Entreprise 2.0 au sein des grandes entreprises françaises. BlueKiwi affiche à présent de très belles références : près de trente grandes entreprises françaises et européennes utilisent sa suite logicielle. Parmi elles : BNP Paribas, Nokia, La Poste, Alcatel-Lucent, l’Apec, la Banque populaire, la SNCF, Thalès, etc.
Si on considère que BlueKiwi n’est pas la seule solution 2.0 à tenter de pénétrer sur le marché des entreprises françaises et que ses concurrents (pas nécessairement français d’ailleurs, comme Clearspace) font le même travail d’évangélisation au sein des entreprises, alors on peut dire que l’Entreprise 2.0 est bel et bien en train de naître en France.
On peut d’ailleurs rendre véritablement hommage à ces créateurs de solutions de Social Software pour le combat qu’ils mènent contre les idées reçues. Certaines, en effet, ont la peau dure, comme par exemple : “Les réseaux sociaux pour entreprise font perdre du temps aux employés…”, ou “A quoi ça sert de partager des informations ? Il vaut mieux travailler à ses projets…”, ou encore “Je ne vois pas de différence avec Facebook…” Ces idées reçues perdurent encore, mais les arguments de l’entreprise 2.0 sont redoutables et parviennent à convaincre les entreprises les plus résistantes. Comme le disait Carlos Diaz aujourd’hui, fondateur de BlueKiwi, le changement se fait avec ou sans vous, mais il se fait.
Les bénéfices de la stratégie Entreprise 2.0
1. Les informations détenues par les employés sont conservées dans une mémoire vivante au sein de l’entreprise
C’est à mon sens le principal bénéfice de la stratégie 2.0 en entreprise. Les entreprises modernes connaissent un taux de turn-over considérable par rapport aux générations précédentes. Le savoir qui résidait traditionnellement dans l’entreprise grâce à une forme de fidélité des employés est à présent dilapidé (cf. mon billet “Du web social à l’entreprise 2.0”). Le réseau social d’entreprise permet une cristallisation des connaissances au sein de communautés vivantes et dont la production et les échanges sont archivés. Des outils comme BlueKiwi permettent, grâce à une forte organisation sémantique de l’information, de connaître en temps réel les tendances au sein de l’entreprise et de les comparer aux objectifs déclarés.
Certaines entreprises découvrent avec surprise que la stratégie officielle engagée par le management (souvent à grands frais) n’a aucune résonance au sein des communautés, mais qu’à l’inverse des sujets auparavant méconnus soulèvent l’intérêt de centaines d’employés.
2. Les outils Entreprises 2.0 accroissent la productivité grâce à la mutualisation des connaissances
La question de la mutualisation des connaissances n’est pas réellement sensible dans des structures de tailles réduites car elle se fait naturellement (cf. l’excellent ouvrage de Malcom Gladwell The Tipping Point où l’auteur explique qu’en deçà de 150 membres, une communauté peut se passer d’une organisation hiérarchique car le nombre est suffisamment restreint pour permettre à chacun de conserver une vision d’ensemble). Dans les grandes structures (donc, >150), la mutualisation des connaissances (audit, rapports, analyses, recommandations, cas clients…) est un facteur concret d’amélioration de la productivité. Pourquoi travailler 3 jours à plein temps sur une étude qu’un autre aura déjà réalisée un mois plus tôt dans un autre département... ?
3. Les réseaux sociaux d’entreprise fidélisent les employés et limitent les effets du turn-over
Pour ceux qui connaissent le travail nécessaire à la constitution d’un réseau professionnel personnel digne de ce nom – sur LinkedIn (par exemple), on imagine aisément qu’il est moins facile de quitter une entreprise au sein de laquelle on aura patiemment tissé des liens socio-professionnels (le terme prend un autre sens ici), car des liens de ce type possèdent une véritable valeur intrinsèque. Ils sont porteurs de connaissance, d’information, de savoir.
4. Les outils et les méthodes de l’Entreprise 2.0 favorisent l’innovation et la créativité
L’une des caractéristiques des Social Softwares est de donner la possibilité de créer des communautés de métiers ainsi que des groupes de travail – ou ateliers – dédiés à des sujets spécifiques et rassemblant des experts.
Cela recrée les bénéfices connus des laboratoires de recherche, ou des départements de R&D, en termes d’innovation, sans en engendrer ni les coûts ni les lourdeurs. On pourrait appeler cela de la “R&D On The Fly”. Ce type de dispositif apporte évidemment de la qualité aux travaux entrepris, quel que soit le domaine abordé : stratégique, analytique, technologique, logistique, organisationnel…
Cette présentation m’a redonné espoir dans la capacité des entreprises françaises à prendre à bras le corps la stratégie de l’Entreprise 2.0, en se débarrassant des préjugés – souvent liés à une simple méconnaissance du sujet – et en profitant du formidable élan que procure l’avènement du web social.
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