L’infiniment petit est-il infiniment dangereux ?
A l’instar des dioxines et autre tensio-actifs, les pesticides sont aujourd’hui montrés du doigt par la communauté scientifique.
Inventé par nos savants dans les années 1950 pour lutter contre les insectes qui dévoraient nos récoltes, les pesticides ne sont plus la panacée. Le « round-up », dont on nous garantissait l’innocuité, pose problème.
Et les pesticides sont partout :
En France, on en a trouvé dans les oignons (10,9 mg), le persil (12,8 : fongicides), les pommes de terre (10,5 mg : désherbant antigerminatif) dans les salades (jusqu’à 4,3 mg : acephate), dans les fraises (3,1 mg de cyprodinil pour vous permettre de trouver de belles fraises bien appétissantes). Et ni le vin ni le lait n’y échappent.
Idem pour les fruits exotiques : les belles bananes bien jaunes sont traitées massivement à la chlordécone. Ainsi, dans les Antilles, on décèle parfois des concentrations de pesticides 200 fois supérieures au maximum autorisé, et la chlordécone n’est pas biodégradable.
Quelles sont les conséquences pour l’étre humain ?
Des dizaines de milliers de cas de stérilité masculine ont été constatés et seraient liés a l’utilisation d’un pesticide (DBCP) dans les années 1970.
Mais aussi des pathologies neurologiques comme la maladie de Parkinson.
D’autre part, on suspecte très sérieusement un lien entre les pesticides et les cancers. Une étude (Agrican) est menée actuellement et son résultat est attendu pour 2009.
Et bien sûr ces pesticides se retrouvent maintenant dans l’eau du robinet à tel point que peu de secteurs sont épargnés dans notre pays.
En Isère, depuis 1999, l’eau distribuée par le Syndicat des eaux des Abrets serait polluée en pesticides : 0, 238 ug/l en 2004 alors que la norme préconise de ne pas dépasser 0,1. Le consommateur reçoit tous les ans du syndicat un avis qui signale ce grave dépassement. L’eau est déclarée « non conforme », mais elle est pourtant vendue.
Alors tout le monde se tourne vers les OGM nouvelle panacée qui devrait nous éviter toute cette pollution.
Pourtant, une récente enquête épidémiologique menée par Monsanto prouve le contraire.
Il a fallu toute la pugnacité de scientifiques et d’avocats (Corine Lepage, Jean-Marie Pelt, entre autres...) pour avoir communication de cette enquête.
Elle portait sur des rats, nourris exclusivements de maïs transgénique, et ils ont vu leur organes (foie, reins...) subir des dommages considérables, accompagnés d’une perte notable de stérilité.
Depuis 1996, le soja transgénique est en train d’envahir l’Argentine et, de là, arrive en Europe et en Chine (huiles pour la consommation humaine et aliments pour le bétail). 14 millions d’hectares, soit la moitié des terres cultivables argentines sont accaparées pour le soja. Et la déforestation explose.
Le soja transgénique, c’est Monsanto. Un soja résistant au glyphosate (le round-up). Les graines sont vendues avec le désherbant qui tue tout le reste, sauf ce soja, et qui est épandu par avion. Avec ça, promis, des rendements énormes (et au début, ce fut exact).
Sauf que...
Apparaissent des mauvaises herbes tolérantes au glyphosate et il a fallu augmenter les doses de poison (35 litres à l’ha au lieu de 2 - 150 millions de litres de glyphosate épandus maintenant au lieu de 1 million de litres avant). Un cercle vicieux. Les cultures vivrières à proximité sont détruites et abandonnées. Les animaux et les hommes sont malades. Un cauchemar sanitaire.
Pour la France, est-ce pour bientôt ?
Notre nouveau président est hostile au moratoire contre les OGM, ce qu’il confirmera sans doute lors du « Grenelle » de l’environnement.
NDLR : Nous avons reçu un droit de réponse de la part de M. E. de Lucy président de l’UGPBAN que nous publions ici à la suite de l’article :
"II nous est apparu important de vous signaler que les arguments avancés par M. Olivier Cabanel dans le 3ème paragraphe de son papier ne sont pas fondés.
II cite : "Idem pour les fruits exotiques : les belles bananes bien jaunes sont traitées massivement à la chlordécone. Ainsi, dans les Antilles, on décèle parfois des concentrations de pesticides 200 fois supérieures au maximum autorisé, et la chlordécone n’est pas biodégradable. "
D’une part, le chlordécone est interdit dans la production bananière depuis 1993, et n’est plus utilisé par les planteurs antillais depuis cette même date. D’autre part, nous réalisons des analyses régulières sur nos bananes (mélange peau et pulpe), d’où il ressort que cellesci ne présentent que des traces infimes de chlordécone, à un niveau au moins dix fois inférieur à la norme recommandée par l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments). En cela, ces produits sont totalement conformes aux recommandations des autorités sanitaires."
E. de Lucy Président UGPBAN, Union des Groupements de Producteurs de Bananes de Guadeloupe et Martinique
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