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Accueil du site > Actualités > Technologies > La possible économie du Web 2.0

La possible économie du Web 2.0

Pourquoi faudrait-il donc un Web 2.0 ? Manie des versions, ou réel changement ? Un petit upgrade sur la question.

Comment transformer de la philosophie en innovation ?

Bientôt ce ne sera plus une nouveauté, mais en attendant, le filon Web 2.0 est loin d’être tari. Certes, cette nouvelle invention fait des sceptiques : de buzz en buzz, on a créé un marketing 2.0 qui vend de l’entreprise 2.0 et dans une économie 2.0, pourquoi pas ! Mais au-delà des apparences, il y a plus qu’un effet de mode, car le phénomène est parfaitement caractérisé. Une fois n’est pas coutume, il ne se traite pas ici de nouveautés technologiques, mais plutôt d’un phénomène "social". Puisque vous êtes lecteur de ce journal, vous connaissez sûrement tous le principe du Web 2.0. Il s’agit de créer un contenu de qualité en s’appuyant sur une communauté. Dans le cas d’AgoraVox, cette communauté, c’est vous : en votant sur un article vous lui attribuez sa pertinence et en le commentant vous enrichissez le débat, etc. Bref, sans vous en rendre compte, vous produisez de la richesse, tout simplement.
En ces termes, le Web 2.0 semble la panacée pour les entreprises : une meilleure qualité à bas coût, en ajoutant une mise en oeuvre qui n’implique pas un investissement technologique énorme, cela semble trop beau. Pourtant, lorsqu’il est question d’élaborer un business model fondé sur ces concepts, la tâche se complique. Les difficultés des médias à s’adapter (journaux, disque et cinéma) en témoignent. Ils sont comme pris au piège de la logique Internet.

Faire de l’argent avec le travail des autres ?

Il est facile d’identifier les acteurs emblématiques du Web 2.0 : Wikipédia, Yahoo Answers, Deli.cio.us, YouTube, MySpace, etc. On constate que le périmètre économique du Web 2.0 est concentré sur l’économie de l’information, qu’il ne crée pas de nouveaux besoins mais se borne à exploiter au mieux le potentiel collaboratif du Web. Mais au-delà de ces considérations générales, il est difficile de savoir comment développer une industrie qui réussisse à en tirer du profit. La récente conférence Web 3 à Paris, censée être la grand-messe, l’a bien démontré. La plupart des ténors étaient là : Google, Yahoo, Microsoft, mais tous se sont bornés à faire des déclarations assez vagues sur la manière dont il fallait profiter de ce nouveau marché. Ce peut-être un silence stratégique, mais plus probablement, ils n’ont pas d’idée, il faut attendre et voir ce que le peuple veut, et racheter à temps la jeune pousse prometteuse sans prendre de risque !

Deux raisons expliquent cette frilosité ; d’abord, cette nouvelle mouture du Web se contente de développer une philosophie privilégiant le principe d’ouverture et facilitant la contribution de tous, mais il n’y a pas de brevet à faire valoir. Cette démocratie totalement contributive a un revers douloureux pour tous les acteurs du marché : il leur faut accepter ne plus être les propriétaires de l’information pour en devenir les passeurs. Laissant en suspens une question qui appelle beaucoup d’imagination : comment tirer du bénéfice de ce qu’on n’a pas ? En effet, quoi qu’on en dise : la principale valeur du Web reste son contenu.

Wikipedia est la parfaite illustration de ceci : bien qu’il possède maintenant une renommée qui fait de l’ombre à la séculaire Encyclopédia Britannica, Wikipedia est impossible à commercialiser, simplement pour des raisons de propriété intellectuelle. Ces considérations valent aussi pour les arrivants récents comme YouTube. Ainsi, les grandes chaînes de télévision comme CBS entrent sur YouTube et consorts un peu contraintes et forcées. Elles n’ont pas le choix sinon celui de perdre le contrôle de leur diffusion, autrement elles laisseraient leurs parts de marché s’effriter au profit d’illustres inconnus.

Enfin, il est pratiquement impossible de se préserver du piratage sur Internet. En outre, de nombreux auteurs, vidéastes, musiciens travaillent uniquement pour la gloire (votre serviteur, par exemple) et font de l’ombre aux professionnels. La concurrence est donc très sévère pour d’éventuels nouveaux arrivants. Une illustration emblématique de cette marche forcée technologique pourrait être le label de disque Deutsch Grammophon qui refusait la distribution on-line... jusqu’à ce mois de décembre. Le peer to peer a frappé, les ventes en magasin s’étant effondrées, il a bien fallu réagir et il n’y a plus de choix, il doit y aller.

C’est le paradoxe introduit en filigrane par le Web : pour vendre, il faut être visible, être sur Internet et donc se laisser dupliquer. Progressivement, les acteurs de l’information au sens large (musique, cinéma, médias) accusent l’impact de cette nouvelle économie et peinent à trouver l’argent. Ils sont noyés dans la masse de ce Web devenu si grand qu’on l’appelle maintenant 2.0 et qui n’appartient plus à personne mais à tout le monde. Il n’y a guère que l’industrie des jeux qui ait su tirer son épingle de cette révolution en développant des jeux "sociaux" très addictifs, de type World of Warcraft (WoW) ou Second Life. Parmi les pure players* , ils sont peu nombreux à gagner de l’argent. Toutes ces raisons font parier que cette révolution n’aura pas l’ampleur économique de la précédente.

Encore une bulle ?

Il existe effectivement une seconde bulle Internet, mais elle prend une forme toute différente de la première, lorsqu’il s’agissait de se positionner sur un nouveau marché, tous les moyens étaient bons, mais les temps changent et on exige maintenant de la rentabilité, afin que la bulle ne soit pas pleine de vent. L’Internet actuel vit essentiellement de publicité, c’est peu, très peu pour un phénomène sociétal de son ampleur. Quelque importance qu’ait prise Internet dans nos vies, l’économie de l’information continue de suivre une trajectoire qui semble échapper aux logiques traditionnelles. L’Internet à l’origine avait été conçu comme un réseau capable de continuer de fonctionner en cas de guerre, il semble que ce réseau soit devenu capable de fonctionner presque sans économie.

* Activité qui n’a pas de sens sans Internet.


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18 réactions à cet article    


  • Mwa (---.---.184.110) 3 janvier 2007 14:30

    C’est mal écrit et bourré de fautes !!! :((


    • Guyom (---.---.13.117) 3 janvier 2007 14:58

      Bonne synthèse du Web 2.0


      • Michael 3 janvier 2007 16:41

        « Faire de l’argent avec le travail des autres ? » attention à ne pas mettre dans le même panier wikipédia (une encyclopédie libre) et les démarches web2.0 de divers commerciaux.


        • (---.---.142.13) 3 janvier 2007 17:26

          Ah ! le Web 2.nul !

          Avec DADVSI & compagnie se sera Web.rien du tout !

          Résumons ; (Web 2.0)= (Web 2.nul)= (Web 2.rien du tout)= la tête à toto. Car 0+0=0.

          Qui n’en veut ?

          J’ai l’ impresssion que certains internautes commencent à comprendre... Non ?


          • (---.---.236.195) 4 janvier 2007 10:58

            Je rejoins l’avis de forest ent en partie.

            Maintenant que nous sommes plus d’un milliard connectés, nous comprenons bien que cela aiguise bon nombre d’appétits.

            Mais les ressources d’internet sont multiples et souvent mal utilisé.

            — Par les internautes novices qui surfent sur le superficiel, la face visible de l’iceberg.

            — Par les multinationales qui espèrent rentrer directement chez le consommateur sans sonner à sa porte ! (ex. : ce qui permet par exemple pour une banque ou une assurance, d’évincer un client qui ne lui correspond pas, sans avoir la charge d’une explication rationnelle.)

            — par les États, qui exercent un contrôle de plus en plus envahissant, dangereux et contradictoire aux principes constitutionnels nationaux. (Ce n’est plus L’Europe qui est en manque de constitution, c’est le monde...)

            Pour tout cela et plein d’autres (ex. : DADVSI...),le développement d’une économie pérenne sur internet ne se fera pas sans grincements de dents, et sans cataclysmes retentissants.

            Le business grandissant met en péril certains nombres de circuits traditionnels, qui revendiquent leurs placent au soleil, sans maîtrise du réseau... Double perte !

            Par ces faits avérés, nous rentrons dans une période de fortes turbulences. Bien malin qui peut prévoir le proche devenir de cet outil de moins en moins sécure.

            Ce sont les pionniers qui ont réalisé ce succès, imprévu il n’y a même pas 20 ans.

            Aujourd’hui monsieur tout le monde rentre en scène. Quelle place lui reste-t-il ? La bonne poire comme d’ab... Les petits malins sont déjà ailleurs...


          • (---.---.162.15) 3 janvier 2007 18:50

            Moui... Je pense vous suivre sur le fond de votre article. Ce qui me gène, c’est que vous mélangez Internet et ses divers protocoles avec le web (un protocole déterminé). Mais vous n’êtes pas le seul à faire cette confusion, elle est inhérente au concept fumeux de Web 2.0.

            Bref, vous n’auriez pas parlé de web 2.0, votre article aurait été bien plus intéressant.

            Je me souviens d’il y a dix ans, quand certains mettaient en place un « kiosque » pour enfermer Internet dans un tiroir-caisse, une sorte de minitel... Ils se sont ramassés un sacré gadin... Cette logique de captation de clientèle à but très lucratif reste effectivement très présente sous des abords de plus en plus pernicieux. Espérons que les internautes continueront à échapper à ces pièges...

            Am.


            • Clément Soullard Clément Soullard 3 janvier 2007 19:03

              Effectivement, je confonds totalement Web et Internet mais est-ce si important ? A la vérité j’utilise ces deux termes indifférement, mais chacun aura compris que je ne parle que du Web !

              Globalement, je suis d’accord j’aurait du m’abstenir de parler de Web 2.0 pour parler uniquement d’économie. Mais c’est précisemment dans cette confusion des genres que se nourrit l’article.


            • (---.---.162.15) 3 janvier 2007 21:22
                mais chacun aura compris que je ne parle que du Web !

              Au contraire, vous ne parlez que d’Internet... Notamment, le peer to peer n’est pas du tout du Web. La plupart des jeux en ligne aussi... Ne vous dites pas « passionné d’informatique » si vous ne savez pas ça...

              Et utiliser une confusion en la dénonçant ne permet pas de tenir un propos clair et convaincant...

              Am.


            • Clément Soullard Clément Soullard 3 janvier 2007 22:13

              Oula ! Mais pourquoi tant de haine ? Ce genre de polémique stérile ne sert pas non plus le propos.


            • damish (---.---.69.169) 3 janvier 2007 23:01

              99.9% des gens utilisent indiffément web et internet, quel que soit leur niveau de connaissance en informatique. Il me semble qu’agoravox est un site web (et pas un site internet bien sûr smiley) grand public et non élitiste alors ce genre de commentaire est vraiment sans intérêt ici.


            • (---.---.162.15) 4 janvier 2007 00:38

              Damish, vous faites erreur et d’ailleurs votre parenthèse montre qu’il y a plein de gens, vous y compris qui savent distinguer le web et le tuyau Internet, même s’ils pourraient en avoir une meilleure perception.

              Clément, il n’y a rien de haineux et de stérile à vouloir qu’un auteur d’article utilise à bon escient un vocabulaire ayant une signification précise. C’est simplement un reproche que je trouve assez important pour que les lecteurs puissent relativiser vos propos.

              Am.


            • minijack minijack 3 janvier 2007 20:11

              Mon cher confrère,

              Puisque vous écrivez un roman en ligne vous êtes donc un confrère — et comment ne pas écrire un roman en lignes ? Ce serait alors de la calligraphie plus que du roman smiley —Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous.

              L’intérêt du « Net2.0 », ce n’est pas le 2, c’est précisément le « .0 », et ce zéro pointé stérilise par avance toute économie possible.

              Le contenu coopératif, comme ici sur Agoravox, relevant évidemment du domaine public ou d’une licence Creative Commons, ne saurait rapporter quoi que ce soit à ses auteurs, ni vous ni moi. Ici c’est le jeu. On l’accepte ou pas. Mais ailleurs ? Sauf à instaurer une Licence Globale pour rémunérer le « contenu non-coopératif » cette nouvelle économie ne peut s’organiser qu’en parallèle du Net, quel que soit son numéro puisque, légalement ou pas, sur le Net tout est copiable.

              A moins d’inventer un Net3, genre de « tunnel » spécialisé en produits culturels et réservé aux gens prêts à payer pour se passer de la pub, on ne pourra jamais rémunérer les auteurs pour la réalité de ce qu’ils créent mais uniquement pour l’attrait que leurs oeuvres exerceront sur les troupeaux de consommateurs cliquant sur des publicités incontournables.

              Ce procédé marketting n’aura plus rien à voir avec le talent d’un quelconque auteur de contenu, romancier cinéaste ou musicien, mais avec la curiosité parfois malsaine, l’inattendu, le joke, ou l’horreur d’un fait divers, exactement comme les journaux télévisés ne donnent jamais les nouvelles heureuses. Chacun sait que les trains qui arrivent à l’heure ne font pas d’audimat.

              A mon humble avis c’est la mort assurée, à court terme par étouffement, du Net_n.0 et de la création. Car le premier ne peut pas vivre sans la seconde mais la seconde encore moins du premier.

              Les contenus intelligents et dignes d’intérêt sont en fin de compte relativement rares sur la toile, proportionnellement au nombre gigantesque de sites existants mais sans contenu digne de ce nom. Agravox comme Wikipedia sont des exceptions dont l’originalité est précisément le contenu « co-rédigé ». Mais une journée ne compte que 24 heurers pour tout le monde et il ne saurait y en avoir des milliers comme ça sous peine de diviser le succès des pionniers. Au bout du compte, qu’y gagnera l’internaute quand il n’y aura plus personne pour tenter l’aventure ? Ca restera un hobby pour quelques amateurs, rien de plus. Une économie viable sur un Net2.0 ne se vérifiera jamais que pour quelques très gros sites. La pub façon Google fait pour l’instant illusion, mais on ne surfe pas pour les publicités. Ceux qui misent là-dessus font des châteaux en Espagne. L’important reste et sera de plus en plus la qualité du « contenu ».

              La première « bulle » Internet a implosé par la dépression due au vide qu’elle ne parvenait plus à cacher aux investiseurs imprudents. Maintenant, nous sommes en train de délirer sur du trop-plein populaire qui ne paiera jamais les frais du contenant nécessaire.

              Ce n’est pas une seconde « bulle » contrairement à ce que vous laissez entendre, mais un énorme malentendu. La réalité reprendra vite ses droits. Tout comme les auteurs de contenus non-coopératif. Car, vous en savez certainement quelque chose : écrire en une demi-heure cinquante lignes sur un sujet, c’est un article à la portée de presque n’importe qui. Ici, c’est la masse des échanges qui crée l’intérêt du site. Quoique le niveau soit élevé c’est plus rarement leur pertinence informative ou leur style littéraire. Mais construire seul un roman ou un ouvrage documenté de 200 ou 300 pages, c’est au minimum trois mois d’écriture et parfois plusieurs années de recherche. Personne de sensé ne donnera gratuitement ce travail en pâture à la pub. En tous cas pas en premier lieu. Notre maître à penser (enfin le mien, j’imagine le vôtre aussi ?) Joêl De Rosnay lui-même, pas fou, n’a mis en ligne gratuitement son bouquin « La Révolte des ProNetaires » qu’après en avoir vendu déjà plusieurs dizaines de milliers en librairie. Et il s’appelle De Rosnay, pas Soullard ni Minier. Il faut croire qu’il est beaucoup plus intelligent que nous. smiley

              .


              • Clément Soullard Clément Soullard 3 janvier 2007 21:16

                Et bien je me trouve parfaitement en ligne avec ceci mais je ne suis pas désolé de cette incompréhension pour autant elle aura fait venir ce commentaire éclairant smiley Je n’ai probablement pas réussi à être aussi clair que je le voulais dans mon article, pourtant j’ai pris soin de parler d’économie et non pas de commerce. C’est un distingo tout à fait crucial. En effet, si l’on peut parler d’économie communiste, le commerce communiste lui est contradictoire. Il se trouve que le Web collaboratif, l’Internet social, le Web 2.0 n’est pas forcément commerçant. Et je ne dis pas autre chose qu’il faudra avoir de l’imagination pour savoir exploiter ce Web là de manière commerciale. Un jour ou l’autre les buzz finiront par lasser, n’en doutons pas. Je situe Wikipedia, Agora Vox, Yahoo Answers parmi les réussites du Web 2.0 parce qu’elles présentent une forme péreine de l’exploitation du Web. En ce sens ce sont eux les gagnants. Quant à la seconde bulle, parlons aussi de définition, si l’on traduit bulle par « poussée de surface », comment nier qu’il y ait une bulle du Web 2.0. En ce moment une armée d’ingénieurs et de créateurs s’arrachent les cheveux en se demandant : Comment vais-je réussir à devenir riche avec ça smiley mais nous n’avons probablement pas la même définition de « bulle » que vous assimilez peut-être plus aux bulles spéculatives.


              • minijack minijack 4 janvier 2007 10:58

                Effectivement, pour moi une bulle est creuse par définition, donc forcément spéculative.

                Une bulle « pleine » serait une boule, une pelote, un tonneau, ce que vous voudrez mais du solide, pas du vent. Et toute la difficulté de ces bulles dont nous parlons est bien précisément de les remplir d’un « contenu véritable ».


              • Forest Ent Forest Ent 3 janvier 2007 23:51

                Mais pourquoi diantre eût-il fallu que le web se prêtasse à une activité marchande ? Sa force, son souffle, sa vertu, c’est de déchaîner le bénévolat, le partage, le gratuit, ...

                Les grosses boîtes US y ont tout de suite vu une pompe à fric. A mon avis, c’est exactement le contraire : une machine à démarchandiser les échanges culturels. N’y survivront que les marchands qui apportent un peu plus que leur simple état de tuyau, car ceux-ci fonctionnent maintenant tout seuls.

                A l’aune du web, TF1 ne vaut rien. Google vaut un peu plus, car il apporte un réel service d’aiguillage, pour la personne qui RECHERCHE un service marchand.

                Un site non commercial, ou un logiciel libre, c’est tellement reposant par rapport à son équivalent commercial rempli de pop-ups et de superdiscounts qui « flashent » dans tous les sens.

                A quoi ressemblera le monde sans TF1 ? Je pense que vous en serez content.


                • minijack minijack 4 janvier 2007 12:02

                  Je comprends ton point de vue forest, mais ce que tu dis là me paraît trop partisan et limite utopique. On se connait un peu et tu sais que je ne dis pas cela pour défendre l’économie et la marchandisation sur le Net, mais tout simplement parce qu’aucun système ne peut se passer d’une viabilité économique — donc commerciale pour répondre à l’auteur qui semble faire un distinguo entre les deux, à tort selon moi —.

                  Le seul « vent » qui se vende dans la société réelle — ceci dit sans aucune intention péjorative. J’utilise le mot « vent » par opposition à tout ce qui est échange matériel — c’est la Pub et l’Art. Il était donc logique que ce fut la pub qui s’impose en premier comme facteur économique sur le Net. L’Art aurait dû suivre, mais on lui conteste ce statut dans le monde virtuel, tout en l’exploitant outrageusement pour vendre du haut débit.

                  Le réalisme impose pourtant une certaine forme d’échange économique pour justifier les investissements énormes du Net, non seulement dans le matériel, les « tuyaux » qui permettent de faire évoluer en permanence les performances, mais aussi, j’allais dire SURTOUT, dans les CONTENUS qui constituent l’essence même des échanges.

                  A quoi servirait une installation de plomberie, aussi magnifique fût-elle, si aucune source d’eau pure n’en alimentait les robinets ?

                  Toi qui t’es tant penché sur la question du Droit d’Auteur, soulevée par DADVSI, tu ne peux pas résumer le Net à la seule problématique des tuyaux.

                  Pour écrire, sur Agoravox ou ailleurs, on n’a pas besoin de gros tuyaux. C’est seulement pour les flux de video ou de son qu’on a besoin de bande passante et de haut débit. Or, les CONTENUS passant dans ces tuyaux là sont généralement des oeuvres protégées, beaucoup plus rarement des participations bénévoles, et quand elle sont bénévoles encore plus rarement des oeuvres de qualité professionnelle, quel que soit le talent de leurs auteurs.

                  IL EST DONC NECESSAIRE QUE LES DEUX NOTIONS CO-EXISTENT : le gratuit et le convivial d’une part, et le protégé commercialisé d’autre part. On n’en sortira jamais sans prendre en compte ces deux aspects, les deux formes d’échanges, pas plus l’une que l’autre.

                  Pour continuer dans l’allégorie, les sources peuvent n’être que de multiples ruisseaux convergents comme les innombrables rédacteurs et commentateurs d’Agoravox, ou de beaucoup plus rares mais bien plus intéressantes sources d’eaux minérales ayant des qualités gustatives ou sanitaires exceptionnelles. De ces eaux qu’on achète en bouteille alors même qu’on dispose de l’eau courante chez soi, c’est bien qu’elles ont quelque chose de particulier ?

                  Le Net actuel permet de vider indistinctement ces bouteilles payées ou volées dans les mêmes tuyaux où circule déjà du fluide tout-venant, quand ce n’est pas des eaux de décantation.

                  J’aurais rêvé d’un Net2.0 où les tuyaux ne débiteraient que de l’eau minérale pure et saine. Ce n’est pas le cas. Mais il est possible par la technique des « paquets » numériques de faire circuler le contenu de ces bouteilles précieuses en le distinguant du fluide tout-venant. Ca s’appelle la « Licence Globale ». .


                • Forest Ent Forest Ent 4 janvier 2007 12:49

                  Nous eûmes déjà moultes fois ce débat, en particulier sur Odebi, et je pense que nous en sommes au fond d’accord.

                  La création artistique a besoin d’un modèle économique. Ce ne sera pas celui de TF1 ni d’Universal.

                  La fortune des majors s’est construite sur un « produit », le support matériel à l’immatériel. Elles en ont fait des oligopoles et des rentes de situation. Le net supprime tout ça. Le vent emporte déjà les débris de la RIAA et de la MPAA.

                  On peut tourner le sujet dans tous les sens, mais il n’existe qu’un seul modèle viable : un prélèvement obligatoire au raccordement au net réparti par des organismes non lucratifs en fonction de la diffusion constatée sur le net. Tout le reste est atermoiements.

                  Seulement c’est tellement français et éloigné des concepts les plus basiques du monde anglo-saxon que cela ne se fera pas ou dans la douleur.

                  En attendant, le public mondial est en guerre avec les détenteurs industriels de droits US. Ils l’ont déclarée avec le DMCA. Ils ont ainsi montré le vrai visage de leur libéralisme.


                • poipoi 4 janvier 2007 04:47

                  Désolée, je ne vais pas vraiment faire avancer le shmilblick, mais j’en ai marre des commentaires à la mode du Mwa : « bourré de fautes ». Mwa, je me demande où tu as vu un nombre suffisament important de fautes d’orthographe dans cet article pour utiliser l’adjectif « bourré »...Que d’exagération !

                  De toutes façons, aujourd’hui on trouve même des fautes d’orthographe dans les versions papier des grands journaux, écrit par des professionnels, donc m’est avis que les non-professionnels ont le droit à l’erreur, à condition que cette erreur reste localisée et exceptionnelle.

                  Qui n’a jamais fait de faute de frappe ?

                  Pour le reste, je n’ai pas appris grand chose de cet article, mais la synthèse sur le Web 2.0 a effectivement l’avantage d’être bonne et bien résumée.

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