La science et la politique n’apporteront pas de solution aux problèmes majeurs de l’humanité

Avant de parler sciences, un rappel historique pour évoquer un événement susceptible d’éclairer notre relation à la Science moderne. Le matin de la Toussaint en 1755 eut lieu un terrible tremblement de terre à Lisbonne, avec des destructions de bâtiments, un tsunami, des incendies et des dizaines de milliers de victime. Cet événement fut commenté en de célèbres page par Voltaire qui y vit un argument de taille contre la théodicée de Leibniz moquée par ailleurs dans un autre écrit à travers le propos sur le tout le meilleur des mondes possibles. Après cet événement, certain ont perdu la foi en un Dieu tout puissant et bienveillant. Ces faits ont coïncidé avec l’avènement des Lumières. Un tel désastre serait passé inaperçu il y a quelques millénaires alors qu’au 21ème siècle, ce même désastre aurait été médiatisé sans aucun enseignement théologique puisque la géophysique connaît très bien l’activité sismique terrestre. Mais en pleine ascension de la Raison, la tragédie de Lisbonne a accompagné la perte de la foi pour nombre d’honnêtes hommes du 18ème siècle en Europe. Plus précisément, de la foi dans le Dieu tout puissant des écritures car d’autres cultes ont été instauré, celui du grand architecte et celui de la Raison. Le progrès matériel était alors bien lancé et irréversible.
Deux siècles et demi plus tard, ce progrès inscrit dans la modernité semble avoir achevé sa course, même si les fabricants de smartphone font des écrans de plus en plus tactiles et les électroniciens des processeurs toujours plus rapides. Les moyens se perfectionnent mais l’humanité n’a pas forcément besoin de moyens plus performants. Elle a des problèmes fondamentaux à résoudre et pour ces problèmes, le disque dur, les tablettes tactiles et les lunettes google ne peuvent rien faire.
Les grands problèmes de l’humanité s’inscrivent dans deux catégories, la santé et l’économie. Autrement dit, comment vivre avec un corps qui fonctionne correctement dans la durée et comment vivre avec des moyens matériels et des conditions sociales convenables avec une répartition équitable des richesses et un environnement acceptable. Parmi ces problèmes, la plupart ont une solution ou du moins une marge pour faire en sorte qu’ils deviennent moins lourds. Mais d’autres n’ont peut-être pas de solution ce qui n’autorise en rien d’abandonner les recherches car ce n’est qu’une fois les résultats obtenus que l’on peut conclure et penser que le problème n’avait pas de solution, ce qui est une option, l’autre, plus légitime, étant de penser que les méthodes employées n’étaient pas adéquates et donc inefficaces.
L’humanité sait aussi forger des problèmes qui n’existent pas mais qui lorsqu’ils sont solutionnés, peuvent mener au désastre humain. On l’a vu avec les nazismes qui ont inventé un problème juif. On connaît le résultat. Au 21ème siècle, il existe un problème créé de toutes pièces, c’est celui du climat. Vouloir le solutionner ne conduira pas au désastre mais plutôt à un gaspillage colossal de moyens, autant financiers que humains. La conférence COP 21 organisée par François Hollande est fondatrice. Elle marque l’entrée dans une époque où pratiquement toutes les nations et tous les peuples sont pris de cette folie climatique de masse avec l’engagement signé de mettre en place un gaspillage mondial des moyens financiers pour réguler un climat qui ne peut l’être. Ce point à lui seul mériterait un article et même un livre. Un autre faux problème sans solution fait aussi l’objet d’intenses recherches conduites par une secte de scientifiques quelques peu perturbés par les miracles technologiques. On fera le constat que les miracles, qu’ils soient de nature divine ou scientifique, servent à forger et/ou entretenir une religion. En ce sens, le transhumanisme est une forme de religion pouvant être incluse dans les divers paganismes. Ce point mériterait un petit livre. J’ai juste oublié de vous signaler le problème qui veut être solutionné par ces fous furieux de la technologie, c’est celui de la mort !
Maintenant, quelques brèves considérations sur les problèmes qui ne peuvent pas être solutionné. En politique, économie en sciences sociales, les problèmes sont mal posé ou de manière sectorisée. Chômage, énergie, santé, travail, revenus, dette, administration, croissance, industrie. Tous ces problèmes sont traités par une cohorte de cadres sous la responsabilité d’élus avec des fonctionnaires et au final, les politiques créent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. En plus, certains problèmes comme le travail, la fiscalité, le territoire, non mal posé et ne sont pas assortis d’une réflexion sur le sens de l’existence humaine. Verdict, nous courrons à l’échec, pour ne pas dire vers le précipice. Les sciences humaines n’ont pas de solution et sont en plus de sciences frelatées. Les pédagogues ont mis trente ans pour détruire l’enseignement avec la complicité du socialisme, qu’il soit de droite ou de gauche, en provenance du PS ou de l’UMP.
En matière de santé, la médecine a fait de grands progrès, surtout en chirurgie. Grâce aux spécialités allopathiques, les maux classiques peuvent être soignés avec quelques classiques, doliprane, aspirine, surgam, phosphalugel, benzodiazépines (certaines efficaces dans le sevrage alcoolique et douées de propriétés myorelaxantes en plus d’être anxiolytiques), et j’en oublie mais au final, une bonne centaine de spécialités suffit à soigner, atténuer ou guérir 95 % voire 99% des pathologies ordinaires. Après, on arrive dans le « lourd ». Maladies rares, diabète, Alzheimer, cancer, parkinson, obsessions tenaces, troubles mentaux et j’en passe.
La science n’a pas de solution pour guérir ces maladies et elle n’en aura pas mais il ne faut pas le dire comme en d’autres temps il ne fallait pas dire que Dieu n’existait pas et en plus était impuissant. Vous étiez vite mis au ban, sermonné par le curé et même placé sur un bûcher si c’était au 17ème siècle. Toute croyance a ses infidèles, ses mécréants et ses dévots. La science n’échappe pas à cette règle sauf que la mécréance n’est pas un acte de la conscience agrémenté d’une décision raisonnée comme en matière de théologie mais un acte fondé sur l’analyse et la compréhension des faits, théories et méthodes scientifiques. Quand ça marche, autant croire que ça peut marcher pour tous les problèmes moyennant un peu de temps et de recherche se dit le fidèle de la Science. Mais la vérité est toute autre.
C’est la « science réductionniste » qui s’avère impuissante à comprendre les choses de la nature et à solutionner les problèmes. Un exemple. On peut lire que Alzheimer est lié à une déficience dans la régulation cellulaire de la protéine tau. On remonte alors aux processus épigénétiques, puis aux gènes, on trouve aussi d’autres anomalies, on cherche si un gène n’aurait pas muté, comme ça, rien que pour nous faire chier et quand bien même on aurait trouvé de gène, aurait-on l’explication ? Non car il est tout à fait plausible et même certain que ces anomalies ne sont que des effets et non pas des causes. Ce qui veut dire que la protéine tau ne causerait pas Alzheimer mais en serait un des effets. Néanmoins, cette protéine s’insère dans une chaîne causale et donc se place bel et bien comme une cause, non pas de la maladie mais d’effets se combinant pour donner au final la maladie. Cette démarche holistique est aussi appliquée en cancérologie. Pour Henry Heng et bien d’autres, les désordres génétiques constatés dans les cellules tumorales ne sont pas les causes mais des effets voire des signes manifestés par la maladie qui s’appelle le cancer. Là aussi, un petit livre serait utile pour expliciter et expliquer les égarements de la science moderne car ses succès, incontestables, s’expliquent assez aisément si l’on adhère au paradigme mécaniste. Vous réparez un carburateur et hop, l’automobile marche à nouveau ou alors vous changer une roue dentée et c’est gagné, l’horloge repart. Vous pouvez même fabriquer des appareils qui n’existent pas.
La science moderne a ses limites alors que la politique et l’idéologie contemporaines mettent des limites pour servir et protéger des intérêts alors que les intellectuels sont en incapacité de penser plus loin que le système, révélant de ce fait leurs propres limites mais en ce cas, il n’y a rien à faire et plus généralement, le monde va dans une impasse à cause de toutes ces limites.
Les problèmes les plus importants que rencontre l’humanité n’ont pas de solution dans le cadre de la science moderne et des idéologies politiques, sociales et technicistes contemporaines, que ce soient des problèmes de santé ou de société. L’homme sera dans une impasse tant qu’il n’aura pas compris qu’il est le principal obstacle pour trouver les solutions si elles existent et que de surcroît, il est aussi le responsable de bien des problèmes. L’homme à l’esprit borné est un obstacle pour les innovations, les visionnaires et les sciences non conventionnelles. Mais les hommes bornés sont rusés. Ils parviennent à maintenir leurs prébendes en laissant accroire à l’opinion publique que leurs opposants se résument à des charlatans. Cette position ne mange pas de pain. Prenez le darwinisme. Toute critique sérieuse et de fond appliquée à la théorie de l’évolution officielle vous fait passer pour un créationniste. Ce procédé marche à merveille puisque le peuple, pénétré par la sottise de masse, se range du côté des sachants comme en d’autre temps les frileux dévots allaient se protéger sous la soutane des prêtres. Et le peuple des sots d’envoyer des sarcasmes contre les nouveaux visionnaires en usant des facilités du Web.
La science mécaniste et réductionniste est achevée et les lourdes et longues pathologies ne sont pas prêtes d’être solutionnées car la méthode utilisée a montré ses limites. Mais comme la croyance repose sur un savoir et que la science est comme la religion, une institution où sont séparés les sachants et les fidèles, alors vous pouvez continuer à espérer en la médecine si ça vous convient. Pour ma part, le rideau est tombé et le Lisbonne a tremblé, celui de 1756 ou celui de 2000 signé par les édiles européens pour solutionner les problèmes de l’Europe. Je ne crois plus en la science moderne ni en l’homme moderne et si ce sentiment pouvait être partagé par quelques honnêtes hommes, cela permettrait de constituer des lieux nouveaux pour élaborer les connaissances du 21ème siècle. Des connaissances qu’on peut qualifier de savantes, libres et sauvages.
Sauvage au sens de « born to wild », l’emblématique chanson qu’on entend sur « Easy rider ». Salutation aux freaks, babas et autres nostalgiques de ce monde où surprendre était un impératif pour faire avancer un système sclérosé. Maintenant, le système est encore plus verrouillé et les anti-systèmes ne font que participer au système et même le rendre plus puissant. Je ferai peut-être un billet là-dessus. Il faut changer le système de pensée pour changer le monde, comme au temps des Lumières, mais avec les acquis du 21ème siècle.
Désolé de vous avoir secoué en traitant notamment en un même articles des questions scientifiques et politiques. Un traitement séparé aurait été plus facile à lire mais moins percutant sur le plan des associations d’idées qui peuvent être effectuées pour voir globalement l’impasse du monde.
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