Le logiciel n’est pas mort
Les applications de demain, se murmure-t-on dans l’industrie, ne résideront plus sur nos ordinateurs, mais seront accessibles via un navigateur et une connexion internet. Pas sûr. Pour preuve : l’iPhone, encore lui...
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Vos données, vos applications, aime-t-on penser, seront complètement délocalisées dans les nuages (les clouds) de serveurs. Les applications qui résident sur votre bureau ? Trop statiques. Payer une licence ou même pirater votre traitement de texte favori ? Obsolète. Vous n’aurez pas le choix, la publicité financera vos applications et celles-ci seront sur le web ou ne seront pas. C’est du moins ce que l’on aime penser ces temps-ci.
Et voilà qu’Apple vient bien malgré lui chambouler quelques idées reçues. D’un côté, ses propres services de cloud-computing connaissent un démarrage plus que chaotique et, de l’autre, voici que son PDG dénombre pas moins de 60 millions de téléchargements d’applications "old school" pour l’iPhone en un mois d’existence de la plate-forme.
Le principe ? Une bibliothèque d’applications triées sur le volet, façon médiathèque du coin, "soigneusement" sélectionnées par les bibliothécaires de Cupertino et plutôt stables à l’usage. Les plus téléchargées sont gratuites ou proposées à un prix relativement faible (souvent très inférieur à 10 €) pour des fonctionnalités souvent réduites, mais des plus efficaces. Et si le chaland flashe sur une petite application, il lui suffit de lancer le téléchargement pour voir le logiciel automatiquement installé et fonctionnel quelques instants plus tard.
Prenons un exemple. Alors que le site Facebook était disponible depuis près d’un an en version mobile dans le navigateur internet du téléphone, l’application Facebook, qu’il faut installer, qui prend de la mémoire et nécessite un téléchargement, se classe dans le peloton de tête des applications les plus téléchargées sur l’AppStore. Effet de nouveauté ? Ou tendance généralisée. Le même Steve Jobs, qui se targue aujourd’hui d’une révolution du logiciel, faisait la dithyrambe, il y a un an, des applications résidant dans le navigateur uniquement. Et si les utilisateurs se moquaient bien de savoir où se trouvent leurs données ? Si une fois de plus, l’ergonomie primait par-delà les fantasmes commerciaux de certains ingénieurs plus rêveurs que visionnaires ? Et si le logiciel n’était pas mort ? Et si le cloud-computing n’était qu’une variation sur le concept éculé du mainframe d’IBM ?
D’aucun diront qu’il y a certes une nuance entre les modestes applis de l’iPhone et une usine à gaz comme un traitement de texte PC. Et pourtant, imaginons que les applications sur PC soient testées pour vous et fonctionnelles d’emblée, ergonomiques et surtout : simples à trouver, à installer et à télécharger ? N’est-ce pas là l’attrait du cloud-computing, au-delà de l’ubiquité : la simplicité ?
Impossible ?
Dans ce cas, demandez-vous comment une certaine compagnie a réussi à vendre, avec un certain succès, des chansons à 1 € pièce, protégées contre la copie et verrouillées dans un système clos avec un baladeur blanc un peu branché, alors qu’on peut obtenir la même chose gratuitement et sans restrictions sur les réseaux de P2P ?
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