Le plein d’énergies propres
Alors que des esprits chagrins contestent la sortie du nucléaire, sortant le drapeau rouge du retour à la bougie, voire à un retour à l’âge des cavernes, des chercheurs inventifs nous ouvrent de belles perspectives.
Le 25 janvier 2012 se sont déroulées à Dunkerque les 13èmes assises de l’énergie, et le modèle allemand de sortie du nucléaire, décidé en 2002, a servi d’exemple ; celui-ci n’est pas un revirement ainsi que cela a été prétendu en France, rappelle Christian Hay, du conseil allemand pour l’environnement. lien
L’innovation est au rendez vous de ces assises, comme on va le constater.
Les égouts mènent à tout, puisqu’une école parisienne est chauffée avec l’énergie qu'ils produisent et rien n’empêcherait d’étendre cette initiative à tout le territoire : C’est en effet dans le 12ème arrondissement parisien qu’une école, le groupe scolaire Wattignies, utilisant un brevet appelé « degrés bleus », propriété de la « lyonnaise des eaux », va permettre de récupérer, en captant la chaleur des eaux usées, 70% des besoins annuels de cette école. lien
Mais cette initiative pourrait aller beaucoup plus loin en récupérant les millions de tonnes de méthane produits par nos égouts, afin de faire rouler les voitures, ce qui se fait déjà à Oslo (lien), a Franca (Brésil), (lien) ou en récupérant le méthane produit par les déjections animales, les résidus de culture, et tous les biodéchets. lien
Lors d’un documentaire auquel j’ai participé sous la houlette de Marc Peyronnard, je me suis retrouvé en Savoie, à l’Abbaye de Tamié, dans laquelle les moines fabriquent leur célèbre fromage à pate molle pressée non cuite. lien
Par le passé, pour se débarrasser du « petit lait » ils faisaient appel à une entreprise qui leur rachetait ce résidu ; Mais les temps changent, et la dite entreprise a demandé aux moines de bien vouloir payer pour l’enlèvement de ce produit.
Après réflexion, cette fromagerie, qui produisait 400 kg de fromage chaque jour, décida de changer son fusil d’épaule, mettant en place une installation afin de valoriser ce petit lait en récupérant le méthane qu’il dégageait, produisant ainsi chaleur, et électricité, permettant ainsi un substantiel bénéfice de près de 7000 euros par an. lien
Lorsque l’on songe aux économies qui pourrait être réalisée en France, notre pays aux 400 variétés de fromages (lien) (d’autres évoquent plus de 1000 fromages différents) on ne peut que regretter qu’ils soient si peu nombreux a produire du méthane avec ce petit lait si encombrant.
Il y en en effet plus de 100 000 exploitations laitières dans notre pays, (lien) produisant près de 2000 milliers de tonnes de fromage par an, (lien), et si toutes ces entreprises décidaient de fabriquer de l’énergie avec leur petit lait, nul doute que ça permettrait un revenu énergétique non négligeable.
Mais quittons le fromage, pour le Japon afin de découvrir une originale alternative au nucléaire si dangereux.
Le groupe IHI vient de développer un petit générateur d’électricité pas plus grand qu’une boite à chaussure, capable de délivrer une puissance de 400 watts, grâce à une turbine à gaz qui tourne à la vitesse de 400 000 tours par minute, alimenté par une recharge de gaz qui donne une autonomie de 3 heures. lien
On se souvient que c’est en partie l’impossibilité d’alimenter électriquement la centrale de Fukushima, afin d’assurer le refroidissement des réacteurs, qui est responsable de la catastrophe Japonaise, et qu’en France, au Blayais, on est passé à 2 doigts de la catastrophe pour les mêmes raisons. lien
Pour revenir à cet original générateur japonais, on peut imaginer l’intérêt d’une telle invention si elle était couplée à une unité de méthanisation, afin de produire de l’électricité.
C’est ce qui existe déjà en Chine depuis longtemps, où, d’après « Greenpeace », il existe déjà 6 millions de méthaniseurs couplés à une fosse septique. lien
Au-delà de la possible production d’électricité, les chinois utilisent surtout le gaz directement pour la cuisson des aliments, ce qui permet de réelles économies. lien
Considérant que chaque être humain produit 5000 litres de méthane/an (lien) cela représente pour la France 325 000 millions de litres de méthane/an.
C’est sur le chapitre des batteries que de gros progrès sont en train d’être réalisés, s’il faut en croire l’entreprise japonaise Sony qui a dévoilé à la fin de l’année dernière un prototype de papier. lien
En effet, le glucose, principal composant du papier et les enzymes vont extraire le glucose de la cellulose, créant une réaction, laquelle va produire de l’électricité et de l’eau. lien
En maintenant séparés les différents composants, on favorise les flux d’ions d’hydrogène et d’électrons, générant ainsi de l’électricité. lien
La chercheuse Yuichi Tokita assure que cette batterie bio est suffisamment puissante pour faire tourner de la petite électronique. photo
Des recherches précédentes utilisaient des nanotubes, de l’encre et du papier pour réaliser des batteries, ou des super condensateurs.
Elles avaient été menées par Yi Cui, un scientifique de l’université de Stanford, consistant à tremper une feuille de papier ordinaire dans de l’encre infusé de nanotubes de carbone et de nanofils d’argent, et cette batterie d’un nouveau genre peut subir 40 000 cycles de « charge-décharge », bien plus que les batteries au lithium. lien
Pour rester dans l’original, comment ne pas féliciter ces philippins imaginatifs qui, à l’aide d’une simple bouteille en plastique et de 10 ml de Javel (pour empêcher l’apparition d’algues) produisent de la lumière, correspondant à une ampoule de 50 watts ? lien
Accumuler l’énergie reste un domaine dans lequel ils sont nombreux à chercher des solutions ; Nos voisins suisses nous achètent de temps à autre notre électricité (lorsque nous en avons trop et que nous la vendons à perte) pour faire remonter l’eau dans les retenues de montagne disposant ainsi d’une réserve abondante d’énergie.
Mais, dans le même domaine, ils deviennent aussi experts dans le domaine du captage des rivières souterraines, en construisant des conduites forcées, qui font tourner des turbines afin de produire l’électricité, avant de rejoindre le cours normal de la rivière.
Le canton de Vaud vient d’investir près de 7 millions de francs pour soutenir des projets hydrauliques de ce type, et ont identifiés 57 sites qui en fin de compte représenteront 50 gigawattheures/an, de quoi répondre à la consommation de plus de 10 000 ménages. lien
Dans la droite ligne des réflexions de Jeremy Rifkin, qui voit dans chaque citoyen un producteur potentiel d’énergie, afin de quitter ce système centralisateur de production électrique, de gros progrès sont effectués dans le domaine éolien ; Il est possible maintenant d’installer sur le toit d’une habitation une petite éolienne à axe vertical, d’une faible hauteur, d’une puissance nominale de 1000 W, ne produisant que peu de bruit (38 dB). lien
D’autres modèles un peu plus puissants (4000 W) existent sur le marché, et pour l’éclairage public, des réverbères innovants équipés de capteurs solaires, et de petites éoliennes, procurent, la nuit venue, toute l’énergie nécessaire, sans être reliés au réseau. lien
C’est l’occasion de découvrir une association dynamique, en Isère, à st Paul les Monestier appelée « la Cabane ».
Dans le domaine des énergies nouvelles, elle fait feu de tout bois, cuisant son pain grâce à une parabole solaire, laquelle sert aussi à la distillation d’huiles essentielles
Tous les projets de cette association sont sur ce lien.
Mais le plus original reste à venir.
On se souvient du moteur à eau de Stan Meyer, cet inventeur génial, qui aurait trouvé la mort d’avoir mis au point ce moteur, même si certains sont encore convaincus qu’il n’était qu’un charlatan. lien
Le Docteur Nguyen Chanh Khe, directeur de la recherche et du développement à Ho Chi Min-Ville vient de prendre le relais, en inventant un générateur qui fonctionne à l’eau. lien
Dans le domaine des « énergies libres », c’est une réelle avancée et si aujourd’hui, il n’existe qu’à l’état de prototype, d’ores et déjà une entreprise s’est décidée à en lancer la fabrication, prévue pour juin 2012, en améliorant la taille et le poids de l’appareil.
L’appareil lui-même se présente actuellement sous la forme de 3 pots en plastique, dans lequel une substance chimique, utilisant les nanotechnologies, est ajoutée à l’eau, et une minute suffit pour qu’il se mette à produire de l’énergie. photo
Le prototype, d’une puissance de 2000W, aurait une autonomie de 5 ou 6 ans, et serait assez puissant pour faire fonctionner n’importe quel appareil ménager, de la cuisinière au frigo, en passant par le four micro-onde, le prix ne devant pas dépasser quelques euros (32 millions de dong). lien
Mais le meilleur est à venir, nous allons disposer bientôt de 5 technologies utilisant l’énergie libre qui feront l’objet d’un article prochain. lien
A la veille de la chaine humaine géante qui va relier Avignon à Lyon, pour tourner définitivement la page nucléaire, le 11 mars prochain, à partir de 13h30, (lien) il faut se remettre en mémoire la parole de mon vieil ami africain : « il vaut mieux vivre un jour comme un lion que toute une vie comme un mouton ».
L’image illustrant l’article est de l’auteur
Merci aux internautes et à Corinne Py pour leur précieuse collaboration.
Olivier Cabanel
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