Ce que je veux dire c’est que lorsqu’on ne sait pas de quoi on parle, on ratiocine pour arriver à des généralités qui n’ont plus à voir avec le débat de départ, mais qui sont une façon de clore un débat qui s’effondre sous son propre poids.
On passe facilement de trois policiers imbéciles à la "France raciste", au "oui mais l’Islam méchant". On s’épanche, on s’épanche pour finir là où ce genre de discussion fini, dans l’océan des bavardages qui vérifient la chère loi de Mike Godwin.
L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation, et c’est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger. L’investigation historique, en effet, remet en lumière les faits de violence qui se sont passés à l’origine de toutes les formations politiques, même de celles dont les conséquences ont été le plus bienfaisantes. L’unité se fait toujours brutalement ; la réunion de la France du Nord et de la France du Midi a été le résultat d’une extermination et d’une terreur continuée pendant près d’un siècle. Le roi de France, qui est, si j’ose le dire, le type idéal d’un cristallisateur séculaire ; le roi de France, qui a fait la plus parfaite unité nationale qu’il y ait ; le roi de France, vu de trop près, a perdu son prestige ; la nation qu’il avait formée l’a maudit, et, aujourd’hui, il n’y a que les esprits cultivés qui sachent ce qu’il valait et ce qu’il a fait.
Action "très ciblée" ? Pas vraiment, car le PKK s’en prend aussi bien à des civils, des fonctionnaires (profs, médecins etc) qu’à des militaires - d’ailleurs les actions du PKK ont fait davantage de victimes civiles que militaires en Turquie. Pas "ciblée" non plus dans le sens où le PKK choisirait ses cibles, les exemples d’attentats, par exemple le "marché bleu" à Istanbul ou dernièrement à Diyarbakir, où les civils sont pris pour cibles à l’aveugle existent et sont nombreux.
En fait le PKK sait que s’il commettait des attentats de trop grandes envergures, ça serait la fin du soutien ou du laissé faire occidental, sans parler du coup rude à son image "romancée" qu’on en a en Europe. Donc action ciblée non, limitée oui. Les activistes du PKK ont beau être des têtes brûlées, ils ne sont pas pour autant suicidaires - quoique avec sa stratégie d’attaques d’envergure contre les forces armées turques depuis l’Irak, ils se sont un peu mis dans le pétrin.