« Il n’y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne d’autrui. »
De tout temps le glanage a constitué un droit coutumier : quiconque pouvait pénétrer sur des terres agricoles pour y prélever ce qu’il voulait dès lors que la récolte était terminée et ne dégradait rien.
Il aura fallu attendre le capitalisme pourrissant pour que ce droit de toujours soit remis en cause au mépris de toute considération humaniste.
Dans un Etat de droit, c’est la gendarmerie qui « prend » (arrête, interroge, défère sous le contrôle d’un magistrat du parquet) et la JUSTICE qui poursuit.
Or il n’est pas écrit : « Toute personne surprise en train de voler (sic) sera prise en charge par la gendarmerie et éventuellement poursuivie par la justice », mais : « Toute personne prise en train de voler dans les containers du magasin 8 à Huit sera poursuivie par les services de gendarmerie ».
Il revient à la justice et à elle seule d’établir s’il s’agit d’un vol de bien privé et aucunement à des enquêteurs.
Cet affichage public (c’en est un, mais s’il est placé sur un bien privé, mais au vu tous) exprime ainsi, délibérément, un mépris du fonctionnement de nos institutions et lois républicaines.
Donc 8 à Huit réinvente la Loi républicaine, ce qui constitue une injure publique contre la République et l’Etat de droit. Le ministère public est en droit de poursuivre cet affichage public dénaturant l’image de nos institutions et nous sommes en droit d’attendre cela de lui.
La laïcité ne refuse pas la vérité, au contraire ! le fondement même de la laïcité est la reconnaissance de cette vérité : diverses fois existent chez les citoyens, il faut garantir la liberté de culte en respectant l’opinion de chacun. Où est le refus de l’autre ou l’intolérance dans la laïcité ?