Quoiqu’en dise M Bayrou le bilan économique de la droite est catastrophique. Et il serait encore pire si Borloo n’était revenu à la raison en piquant quelques bonnes idées du gouvernement Jospin notamment sur les emplois aidés...
L’« archaïque » parti socialiste a un bilan de gouvernement bien meilleur que le gouvernement UMP actuel dont M Sarkozy était un des ministres les plus importants.
L’habileté de l’homme et grâce à la complicité sans faille d’une bonne partie des médias est de faire oublier qu’il est responsable de la situation actuelle de l’économie française. L’UMP et dans une moindre mesure l’UDF ont TOUS les pouvoirs depuis 5 ans. Mettre sur le dos des socialistes la faillite actuelle est quand même scandaleux ! La dette de la France a été creusée par les gouvernements de droite, et en particulier celui de M Balladur soutenu par M Sarkozy (ainsi que par les budgets votés par M Bayrou des gouvernements Raffarin et Villepin) !
Nous sommes aujourd’hui dans la queue du classement européen en terme de taux de chomage (seules la Pologne et la Slovaquie font pire que nous, source eurostat). Regarder l’évolution de la dette sous les gouvernements de droite... Les prélévements obligatoires ne baissent pas sous la droite etc...
La droite bonne gestionnaire est une idée reçue qui a la vie dure... Si elle était si bien (1) ça se saurait et (2) nous ne serions pas 5 ans après dans la situation actuelle.
A chacun ses idées et sa vision de notre société mais ayons de temps en temps l’honnêteté de regarder les situations avec un peu d’objectivité !!
Il est insensé de lire que des gens de gauche ont rejoint N Sarkozy. Les gens qui choisissent aujourd’hui de soutenir le candidat de l’UMP, approuvent un programme de droite ultra conservatrice. Si ils ont été de gauche, leur vote prouve qu’ils ne le sont plus !
Bayrou lui a beaucoup brouillé les cartes durant cette campagne de premier tour. C’est pourquoi il est si difficile aujourd’hui de savoir ce que voulait les électeurs qui ont voté pour lui.
Une partie était certainement, les électeurs traditionnels de l’UDF, des centristes de droite plus proche de Ségolène Royal sur les questions de société et d’organisation de la vie politique mais pour une économie conservatrice.
Une partie des électeurs de centre gauche qui n’aiment pas Mme Royal, Bayrou a beaucoup joué sur son soit disant positionnement à gauche « je suis plus à gauche que le parti socialiste ». Là l’argument était spécieux.
Une partie des électeurs séduits par le côté « anti système ni droite ni gauche bien au contraire », là c’était un comble pour les personnes qui suivent la politique depuis des lustres, mais ce positionnement a probablement très bien marché auprès des jeunes...
L’élimination de F Bayrou au 1er tour nous renvoit au scénario prévu : les élus UDF (qui l’ont été sur des alliances de TOUJOURS avec l’UMP) retournent dans leur camp.
Et les autres ?
Certains vont être dégoutés de la politique, Bayrou s’étant présenté comme le seul candidat « honnête » et renvoyant dos à dos les autres candidats comme M Lepen le fit en son temps. Cette argumentation de Bayrou était très politicienne et a des conséquences qui ne sont pas terribles pour notre démocratie....
Certains autres vont se faire une raison et malgré leur peu de sympathie pour Mme Royal voteront pour elle à la fois plus proche de leurs idées et parce qu’ils sont effrayés des excès de N Sarkozy pour draguer l’extrème droite.
Le changement de nom du parti de M Bayrou l’obligera a clarifié ses positions. Personnellement, j’espère que plus jamais nous n’assisterons à une telle campagne de 1er tour où F Bayrou et N Sarkozy ont brouillé les pistes en permanence sur leur positionnement politique.
Il n’est pas honteux d’être de droite mais certainement inadmissible de faire parler nos morts. Ses citations (approximatives) de personnalités de tout bord sont écoeurantes.
Il n’est pas honteux d’être centriste et cette mouvance devrait pouvoir exister politiquement en France sans perpétuel marchandage. Mais se présenter comme anti système anti parti quand on est dans le système et le paysage depuis 30 ans relève d’une hypocrisie et d’une démagogie inacceptable.
Le parti socialiste français n’est pas la carricature qui est présenté dans la presse. En écoutant les commentaires des adversaires de Mme Royal à gauche et à droite ainsi que beaucoup de commentateurs, nous avons pu constaté un grand disconnect entre les positions du parti socialiste et de sa candidates et les reproches qui lui sont faits. Il n’est pas honteux ni archaique d’être socialiste
en France.
Mon espoir est que la prochaine campagne électorale soit basée : (1) sur un véritable bilan de l’action des différents candidats et (2) sur un véritable examen des programmes.
Pour le choix du 6 mai, si les centristes veulent exister en toute indépendance le choix de raison est Mme Royal qui réalisera les réformes institutionnelles nécessaires.
Côté économique j’encourage tous les lecteurs d’Agoravox de comparer la situation économique de la France en 2007 versus en 2002 par rapport à nos voisins européens, les chiffres parlent d’eux mêmes. Cette analyse devrait guider à un choix raisonnable !