J’arrive complètement après la bataille mais je dois dire que cet article est bouleversant, bravo à l’auteur, j’ai lu tous tes commentaires dans ce fil et, tu pardonneras mon inculture, c’est la première fois que je lis une aussi solide défense de cette idée, je ne sais pas comment elle s’appelle, internationalisme/communisme/scientisme (j’utilise des suffixes en -isme sans vouloir être péjoratif).
Ton portrait de la France est très dérangeant, et depuis que j’ai vu Chirac en parler, j’ai également très peur et je guette cette question : est-on si dépendant que ça de la colonisation ? J’ai vu certains dire qu’elle coûtait plus cher qu’elle ne rapportait, j’espère que c’est le cas, ça évitera un dilemme majeur entre nos aspirations morales et matérielle.
D’un autre côté, accuser le prolétaire français que je suis d’être colonialiste ou impérialiste, c’est vicieux, je suis mal informé et de bonne volonté, le chocolat n’est pas vital pour moi, il en faudra plus pour me faire basculer du côté obscur. Si les gens savaient réellement, ou plutôt si tu avais raison (j’en sais rien), crois-tu qu’ils encourageraient le maintien de leur confort par la poursuite de la colonisation ? Les gens croient sincèrement qu’ils n’ont que le fruit de leur travail.
Je crois qu’on peut « patcher » le système actuel pour en éliminer le pire des maux et en faire un système pacifique et juste, plus égalitaire, sans pour autant remettre en question des socles culturels que sont les nations (là nos avis divergent, pour moi une nation c’est une culture et une langue, une identité, des racines, que des choses immatérielles donc).
En fait ce que tu nous vends, parce que j’essaye de comprendre « l’après » de ton projet (sur la base de mon socle religieux, faute d’avoir des connaissances politiques), c’est le paradis sur Terre, où l’égalité d’accès aux ressources serait géré scientifiquement (type Projet Venus / Mouvement Zeitgeist). Et nous, prolétaires français, serions comme le riche de la parabole dont Jésus dit qu’il sera plus dur pour lui d’entrer au paradis qu’à un chameau de passer dans le trou d’une aiguille (parabole qui m’a toujours fait frissonner : c’est pas de ma faute si je suis né Français, et donc riche !). D’où ton souhait de plus d’immigration ? Quelqu’un t’a traité de robot je crois, comprends-tu cette remarque ? Heureusement, d’après ce que tu as dit, tu es plutôt patient et pacifique, la fin ne justifie pas tous les moyens. Mais quand même, en souhaitant un monde meilleur, n’en es-tu pas venu à détester celui-ci, ses habitants, salement incultes et égoïstes ? Finalement, profondément, qu’est-ce qui guide ton idéal ? Ton monde est évidemment idéal pour un chrétien comme moi, mais les actions doivent être guidées par l’amour du prochain, y compris de « l’ennemi » bourgeois.
Et comme franc l’a expliqué ci-dessus, cet idéal, je ne crois pas qu’il verra le jour, où alors ce sera une tyrannie de plus, car il doit pour cela nier l’humanité et sa partie immatérielle, son besoin de sécurité et de limites. Ton monde idéal ne pourrait exister que si tout le monde le souhaitait et avait ton niveau de culture pour cela, voire mieux, si tout le monde était omniscient, des dieux. Or, notre connaissance est limitée, nos aspirations très variées, excepté un socle commun (manger/dormir...), et pour la partie qui diffère, elle fait qu’on a des réflexes de protection, comme on l’observe dans la nature. Donc des clans se forment naturellement, autour de la famille d’abord, etc... Internet, la communication de tout avec tout, peut-elle changer les choses ? Possible, mais même ça, on ne peut pas l’imposer, ce n’est pas pour demain, moi je n’y crois pas. La mondialisation ne touche que ceux qui se la voient imposer, avec ses bienfaits et ses méfaits.
Je ne sais pas si tu me liras vu que ça fait quelques jours déjà, en tout cas j’aimerais beaucoup te voir débattre avec quelqu’un ayant des connaissances et un socle aussi solide que le tien, mais avec des conclusions différentes, voir où est-ce qu’il y a divergence exactement. Je pense que c’est sur la nature humaine. En tout cas y’a moyen de trouver un compromis entre négation des nations, cultures, racines, et capitalisme, en particulier grâce aux nouveaux esclaves que sont les machines... et on pourra dégager du temps pour lire entre autres tout ce que tu as lu