@La Dame du Lac Le pays qui vous accueille ? Je suis « français de souche » et suis dans mon pays aussi bien que vous. En revanche, je vous recommande de voyager autrement qu’en touriste.
Monsieur Martin pourrait peut-être considérer ses compatriotes musulmans comme des français à part entière et responsables d’eux-mêmes, n’ayant pas plus besoin que les autres de ses leçons néo-coloniales de civilisation à la Jules Ferry.
Si je me suis converti à l’Islam depuis déjà un quart de siècle, c’est librement, comme beaucoup d’autres, et non sous la contrainte.
Le Prophète que je connais n’est pas celui que vous décrivez et que vous ne connaissez que par la bouche ou la plume des contempteurs de l’Islam. Il est au contraire celui m’a invité aux bons comportements : à ne pas me mettre en colère, à ne pas être grossier, à ne pas médire, à dire le bien ou à me taire, à purifier mes intentions, à respecter mes parents, à aimer mes proches, à préserver la faune et la flore, à enlever du chemin ce qui peut entraver les pas des gens, à patienter dans l’adversité, à être optimiste, à prier avec componction, à jeûner pour me purifier et maîtriser mes passions, à donner de mon argent aux indigents, à réconcilier, à pardonner, à être humble, à être reconnaissant, à prendre en charge l’orphelin, à connaître Dieu et Ses Attributs, à Lui faire confiance, à voir en toute chose Son Acte créateur, à méditer, à ne pas me précipiter dans mes jugements, ...
Je vous invite donc à ne pas instrumentaliser l’Islam : en faisant cela, vous vous comportez comme ceux que vous prétendez combattre. Engagez-vous dans une démarche constructive et partez à la rencontre de ceux dont on parle peu, mais qui cultivent en leur cœur la lumière du Transcendant et Sa sagesse.
Je ne sais pas si vous comprendrez ce que j’écris ici, ni même si cela vous atteindra d’une quelconque façon.
Puissent ces paroles toucher des oreilles, des yeux ou des cœurs attentifs.
Cher Daniel, La religion dont vous parlez n’est manifestement pas le christianisme, mais du paulinisme, une hellénisation du message de Jésus par Paul qui selon ses dires était « juif avec les Juifs et grec avec les Grecs ». Jésus suivait scrupuleusement la Thora alors que, contrairement a l’avis des disciples directs de Jésus, Paul niait la nécessité de sa mise en pratique pour les non-juifs se convertissant au christianisme. Pourtant, Jésus a bien parlé de l’immuabilité de la Loi tout en dénonçant la mauvaise compréhension de certains Juifs. Le Coran la dénonce également et les appelle à ne pas déformer les textes. Si par exemple Jésus pardonne à la femme adultère, c’est que les conditions de sa condamnation ne sont pas réunies, d’autant plus que ceux qui la lui ont amenée ne semblent pas être des saints (« Que celui qui n’a jamais péché lui lance la première pierre »). De même, l’Islam recommande de couvrir ce type de péché et de ne pas se lancer à sa recherche. C’est pourquoi il exige pour toute accusation de ce genre quatre témoins véridiques et pieux qui ont vu l’acte se commettre « comme une plume dans l’encrier » selon une des métaphores utilisées. Comme aucun homme pieux n’acceptera d’assister à une telle scène, puisque c’est interdit par pudeur et qu’il est interdit d’espionner autrui et d’en rechercher les fautes, on en arrive à la même conclusion que Jésus : le châtiment n’est pas applicable et le repentir sincère adressé à Dieu permet d’obtenir Son pardon. Je me permets aussi de vous rappeler que dans la Genèse, la descendance d’Ismaël est bénie à plusieurs reprises et qu’il est dit d’elle qu’elle deviendra une grande communauté, ce qui s’est réalisé par la communauté islamique. Il conviendrait donc de faire preuve d’une certaine prudence avant de vous lancer dans des affirmations péremptoires selon lesquelles le Coran annulerait le message de paix de Jésus. Jésus aurait dit (j’utilise le conditionnel car je n’oublie pas que les partisans du paulinisme ont construit leur religion sur un évangile en grec et non écrit dans la langue de Jésus, l’araméen) : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » Autrement dit, son message suscitera de l’hostilité à laquelle il faudra faire face par éventuellement la violence comme lui-même l’aurait utilisé pour chasser les marchands du temple. De même, l’Islam préconise la paix comme situation habituelle, mais n’exclut pas de se défendre par les armes si la nécessité s’en fait sentir face à un ennemi violent. Comme vous le voyez, je l’espère, de tels sujets méritent un dialogue constructif et respectueux entre les religions pour le bien et la paix de l’humanité.
"Il n’y a pas de concepteur externe transcendant qui détermine les
espèces. Le jeu est libre, avec la participation du hasard mais aussi
avec des contraintes, celles de la sélection naturelle, externe, et
celles de l’organisation naturelle, interne, en liaison avec un certain
« ordre informationnel » dans la matière."
Le caractère péremptoire de cette affirmation ne fait pas de cette dernière une vérité et semble vous dispenser de toute argumentation.