Comme je le dis par ailleurs 90% des roms en Europe sont sédentaires. C’est moins vrai en France, où ils ne seraient qu’un à deux tiers. Mais là comme ailleurs les clichés ont la vie dure en ce qui concerne cette minorité.
Je regrette mais ici encore plus que dans votre article vous colportez des a priori en toute méconnaissance de cause. Je ne nie pas qu’une partie de roms vivent de mendicité et que certains « rapinent » -pour employer l’expression en vogue-. C’est sûrement le cas d’une majorité en Roumanie, qui vivent actuellement dans la plus grande misère.(*)
On ne peut vraiment pas en dire autant des roms qui voyagent chez nous, propriétaires de belles caravanes et des voitures suffisamment puissantes pour les véhiculer. Comme les xénophobes qui applaudissent la politique de Sarko, vous voudriez nous faire croire que le petit vol et la mendicité permet à chaque famille ce type de logement ? Pourquoi excluez-vous d’office l’hypothèse la plus simple et évidente : qu’ils travaillent ?! Sur quels sources vous basez-vous pour soutenir ces allégations ?
A noter encore que 80 % des roms en France ont la nationalité française. Et aussi : Il y a plus de sédentaires que de nomades parmi les Roms : 90%
d’entre eux, en Europe, sont sédentaires. En France, un tiers l’est, un
tiers est nomade et un tiers est semi-nomade.(source : http://humeursdejeandornac.blogspot.com/2010/08/les-roms-une-nation-sans-territoire.html )
En conclusion, Jean-Pierre Liégeois estime la population rom mobile et de nationalité étrangère sur le territoire français à un ordre de 15.000 personnes. Voilà ceux qui motivent la politique tant critiquée du gouvernement français.
(*) A noter que ce ne fut pas toujours ainsi, il fut une période, avant
même le communisme, où les tsiganes remplissaient bien des rôles utiles,
en plus de leur talents musicaux. Et où donc la fracture entre eux et
le reste de la population était bien moins grand. Au point que
personnellement je pense que le sang entre ces deux communauté n’a pu
que se mêler peu ou prou.
Moi aussi j’ai vécu en Roumanie, même si peut-être pas autant que vous. Et j’y garde moi-aussi les meilleurs de mes amis. Mais vous admettez que vous n’avez pas eu de contact(s) réel(s) avec des membres de la communauté roms. Je dois dire que moi non plus. Il est de fait un peu moins facile, certainement, pour un étranger d’entrer en relation avec les roms. Je ne pense pas que ce soit non plus très difficile, mais il y a évidemment des « fractures » sociales plus grandes à franchir. Par contre, contradictoirement, j’ai eu quelques conversations avec des tsiganes roumains résidant en Belgique (mon pays).
Pour revenir à ma critique de votre point de vue, c’est que vous adoptez exactement le point de vue de vos amis roumains. Ce que je me refuse à faire pour ma part, même si je comprends les difficultés de la cohabitation.
Enfin, en ce qui concerne les chiffres, qui ne sont sûrement pas un détail, votre source est très minoritaire. En fait le recensement ferait état d’une fourchette entre le chiffre que vous donnez a minima et le mien. Soit entre 2 et 10 % de la population, soit une imprécision énorme. Cependant tous les « experts » que j’ai lu -et dont certains me semblent plus objectif que l’Etat roumain- considèrent plutôt les 10% ... comme un minima ! D’autre part la différence de taux de fécondité entre la minorité rom et les roumains fait que ce taux ne fait que s’accroître rapidement, et il ne faudrait pas longtemps si la situation continue pour arriver aux 30 %, voir davantage. Enfin, si cela peut vous être utile, une émission sur France Culture faisait un peu le point de la situation des roms en France et en Roumanie. Réecoutable ici (la 2e moitié) =>http://www.franceculture.com/emission-matins-d-ete-les-matins-d-ete-1ere-partie-les-matins-d-ete-2010-08-02.html
Il m’apparaît que ce texte contribue à la discrimination négative nourrie envers les roms, aussi bien en Roumanie qu’ailleurs en Europe. Il ne considère cette minorité que d’un point de vue totalement externe, et plutôt comme un problème, voire un problème insoluble. Si il expose des faits indiscutables, comme la détérioration de la situation des tsiganes depuis la chute de Ceaucescu, il y mêle des généralisations et des approximations (?) pour le moins légères, voire des données totalement erronées. Tel ces « 2 % de la population », pêchés on ne sait où, alors que la majorité des sociologues-médias-politologues se réfèrent au chiffre minimum de 2,5 millions de roms vivant en Roumanie, sur une population de 22 millions d’habitants (cf. http://www.europa-planet.com/roumanie/population.htm) sur base du recensement effectué par les autorités.