Ras le bol des conspirationnistes qui font de leur ignorance et de leur carence une science... Ras le bol de ces prêcheurs de l’inutile... J’ai lu ici et là que vous vous dites de gauche mais vous faites en réalité bien plus de mal à la cause que vous défendez qu’autre chose... C’est entre autres à cause de gens comme vous que de nombreux françaises et français finissent par se désintéresser des questions politiques et géopolitiques... Et aujourd’hui c’est l’extrême droite qui en profite. Alors oui bravo de faire le jeu des réacs, de ceux qui se réfugient dans la haine de l’autre... Michel Collon et son groupe ne sont que des imposteurs scientifiques, leur références sont fausses. Tout est bon pour vendre leur livre, passer à la télé et obtenir une vitrine. Il y en a marre. Vous êtes dangeureux !!!!
Pougala est un personnage inventé, l’institut auquel il appartient n’existe pas. Il n’y a pas d’université de la diplomatie à Genève, tel est le résultat de mes recherches, pas plus qu’il n’existe de Pougala enseignant, au gré des sites qui publient ses papiers, en sociologie, en économie, en sciences politiques.
Les articles annonçant avoir tout
compris sur les révoltes arabes, comme celui de M. Collon,
nuisent à la qualité du débat que l’on doit avoir aujourd’hui
sur l’avenir du monde.
L’article de M. Collon peut avoir comme
conséquence de discréditer toute forme d’opposition aux choix
géopolitiques des plus grands dirigeants de ce monde. En croyant
détenir la vérité et en interprétant les intérêts des uns et
des autres comme des complots qui régissent le monde, il affaiblit
le camp de ceux qui œuvrent pour la justice et la démocratie (dans
les pays arabes ou ailleurs).
Comment y parvient-il ?
Son travail dissimule des carences
journalistiques et scientifiques.
M. Collon cherche à prouver par tous
les moyens que les puissance à l’œuvre en Libye n’ont pas d’autres
raisons d’agir de la sorte que celles de vouloir contrôler,
surveiller et punir. Appuyant sa démonstration sur une belle
connaissance des guerres et des conflits dans le monde, il détourne
un fait au profit de sa démonstration ou emprunte la phrase d’un
autre pour appuyer son propos.
Ainsi, Robert Gates, ministre EU, ne
peut être qu’un menteur dès le 4ème paragraphe de la 1ère partie
de l’article. Le fait que les occidentaux ne soient pas intervenus à
Gaza pour défendre les palestiniens démontrent, une fois pour
toutes, des rapports supposés malsain entre Israël, les EU et l’UE.
M. Collon cite Alan Greenspan, ancien
directeur de la réserve fédérale des EU, et prend automatiquement
pour vérité ce qu’il écrit : « la guerre en Irak était
essentiellement pour le pétrole ». Alan Greenspan devient
aux yeux du journaliste celui qui sait et qui va nous révéler
la vérité. L’ancien haut responsable de l’économie américaine
serait maintenant du côté des contestataires des méfaits du
libéralisme (délits d’initié, corruption, etc).
Les procèdes d’essayistes trompeurs et
truqueurs se succèdent.
Quelques para graphes plus loin, il
nous est demandé de croire Obama lorsque celui-ci déclare que les
intérêts des EU « sont en jeu » en Libye. Il
nous faut y voir la preuve que les préoccupations humanitaires n’ont
pas directement influencé la volonté d’une intervention militaire.
Non seulement, si Obama le dit, c’est que cela doit être vrai, mais
le lecteur doit accepter qu’il existe une raison cachée et unique à
l’intervention militaire en Libye.
Un peu plus loin. M. Collon cherche à
nous démontrer que les EU ont été et resteront toujours de
dangereux Va t-en guerre. Pour preuve, les EU (démocrates ou
républicains) n’ont jamais accepté des propositions de cessez le
feu lors des derniers conflits internationaux.
Le premier exemple donné est celui de
la guerre du Golfe, épisode 1991. Il est ici demandé au lecteur de
croire en la sincérité de Saddam Hussein mais aussi d’oublier
qu’entre dans le champ de la négociation la problématique
israélo-palestinienne. En effet, Saddam demande un retrait des
territoires occupés. Précisons pour finir que la source n’est autre
que l’auteur lui-même.
A chaque fois, M. Collon proclame une
grande vérité générale en n’exploitant qu’une partie de l’exemple
qui sert de démonstration. Cette démarche inductive ne pose pas
problème en soi mais elle nécessité une analyse plus détaillé
des faits qui servent à la démonstration. Autrement dit,
l’objectivité affichée de l’analyse de M. Collon peut être mise en
doute dans la mesure ou il n’y pas de réelle volonté d’objectiver
les faits servant à la démonstration. Au contraire, la façon de
faire de M. Collon démontre, semble t-il, une certaine carence. Ma
propre analyse s’arrêtant ici, je ne souhaite pas transformer mon
propos en un procès d’intention à l’attention de quelqu’un dont je
ne connais pas les écrits, excepté celui que je commente par ces
quelques mots.
Cependant, d’autres exemples sont
éloquents.
Selon M. Collon, l’opposition libyenne
est aux mains de personnes douteuses. Notamment Abud Jalil. Il nous
est demandé de croire les autorités bulgares lorqu’elles nous
assurent que Abud Jalil est le responsable des tortures des
infirmières bulgares. M. Collon semble confondre ici la maîtrise
d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage. Si Abud Jalil donne l’ordre de
torturer, rien ne renseigne sur ses motivations et sur sa
participation au processus décisionnel. Autrement dit, ne confondons
pas celui qui exécute et celui qui prend la décision.
Je précise ici qu’il ne s’agit pas de
nier ou de pardonner des actes odieux mais bien de dénoncer un
journalisme d’opinion qui fait tout autant de mal à la cause qu’il
défend qu’il ne le croit.
Ici, M. Collon n’éclaire qu’une partie
de l’histoire des infirmières pour en tirer une loi générale
incontestable et prouvée : l’opposition libyenne est aux mains de
personnalités infréquentables et les grands de ce monde en sont les
responsables. L’exemple utilisé pour la démonstration relève
d’un fait pris sans explication supplémentaire alors que la
conclusion de l’analyse relève d’une vérité située sur un autre
champ d’analyse : l’organisation du monde et sa gestion par les
grandes puissances.
Tout est bon pour l’auteur quand il
faut défendre la thèse de la manipulation et du complot.
Nouvel exemple.
Une des sources de M. Collon est J. P.
Pougala. Ce dernier prétend que Kadhafi aide les africains dans la
création d’un satellite capable de relayer toutes les formes de
communications électroniques du continent. Il aurait ainsi pour
ambition de diminuer le prix des communications sur le continent mais
surtout de contrecarrer les plans économiques de domination du monde
par les EU et l’UE. Or, ce soit-disant expert de l’Afrique installé
en Suisse n’existe pas. Je devrais plutôt dire qu’il est connu pour
ne pas exister de même que l’institution dont il prétend
appartenir. Le procédé de M. Collon est malheureusement ici
classique mais il n’en reste pas moins manipulateur.
La 3ème partie de l’article est
épique.
L’auteur flatte nos égos en nous
disant capables de lutter contre la désinformation.
Il nous rappelle, entre autres, que les
médias russes dénoncent actuellement une nouvelle croisade en Libye
menée par l’OTAN. Et l’on est censé croire les médias russes parce
que nos médias occidentaux sont des manipulateurs à la solde des
multinationales.
Entendons nous bien, il ne s’agit pas
de nier l’existence de connivences entre des milieux que nous
souhaiterions voir plus déconnectés, plus éloignés. C’est le
procédé qui pose problème.
Cette distorsion des faits à des fins
politiques et/ou commerciales en provenance d’un tas de sites
internet nuit à la recherche d’un monde plus apaisé et plus juste.
La faiblesse de l’analyse n’est rien à côté des dégâts qu’elle
peu engendrer au sein de ceux qui cherchent aussi un monde plus
humain.
Il ne sert à rien de prétendre
connaître la vérité et de vouloir l’imposer, lorsqu’en fait le
seul but recherché est de convaincre le lecteur en le plaçant dans
le rôle confortable de celui qui a trouvé la vérité sur la toile.
Nous sommes nombreux à nous indigner
des comportements de nos dirigeants, des dérives extrémistes, des
transformations économiques et politiques de ce monde.
Mais prétendre connaître la vérité
et dénoncer les stratégies des uns et des autres comme autant de
complots qui s’entremêlent par delà le monde, n’est ce pas au
contraire nous affaiblir et crédibiliser les conservateurs ?
N’est-il pas plus judicieux d’employer
des conditionnels dans nos analyses, non pas pour avancer masqués
mais simplement pour témoigner que nous avons compris que le monde
est d’une complexité insaisissable ?
N’est-il pas vain d’essayer de saisir
le monde à travers quelques lois simples d’alliances et de
coalitions quand nous savons qu’autour de nous le hasard et les
opportunités participent à l’évolution de nos vies ?
En bref, sortir des idéologies et des
doctrines pourrait nous permettre de crédibiliser un discours et un
projet différents sur l’état et l’avenir du monde plutôt que
vouloir imposer à l’opinion des vérités qui n’existent pas.
Sortons de ce positivisme ambiant, abandonnons les dogmes d’hier.
Méfions-nous des théoriciens du complot qui affaiblissent notre
connaissance du monde et qui discréditent notre cause.
Devenons crédible, ne cédons pas à
la facilité et à la rapidité des explications.