Puisque vous êtes le roi des liens et des sources espérantistes, de nouveau une question factuelle pour appréhender « scientifiquement » le phénomène espéranto et son impact.
Il existe en France un certain nombre d’associations espérantistes délivrant des diplômes de capacité. Notamment une du côté de Poitiers et une autre dans un très joli château proche d’Angers et l’institut français d’espéranto. Je n’arrive pas à trouver nulle part, probablement ai-je mal cherché, ni rapport d’activité desdites (comme dans toute bonne association transparente qui se respecte), ni surtout des statistiques sur le nombre de diplômes délivrés annuellement. Je vous serais alors fort reconnaissant de nous éclairer ou de nous renvoyer des liens sur ces statistiques :
- Diplômés du « Unua grado : Atesto pri Elementa Lernado » (premier niveau)
- Diplômés du « Dua grado : Atesto pri Praktika Lernado » (deuxième niveau)
- Diplômés du « Tria grado : Atesto pri Supera Lernado kaj Atestoj pri Kapableco » (troisième niveau)
- Diplômés du « Kvara grado : Diplomo pri Altaj Esperantaj Studoj » (quatrième niveau)
Nous aurions ainsi quelques chiffres fiables pour baser des appréciations du phénomène, en dehors de toute élucubration et fantasme. Je ne doute pas que votre entregent permette d’en avoir enfin connaissance.
Alors qu’habituellement vous réagissez au quart de tour, je suis étonné de votre silence à la question factuelle précise posée ci-dessus, et malgré la grosse dizaine d’autres messages que vous avez postés par ailleurs dans cette discussion entre temps.
Je réitère donc auprès de vous mon interrogation. Merci de nous éclairer.
[question]Vous avez commis (en collaboration) une biographie « officielle » de l’iniciatinto Zamenhof, publiée en français en 1995. Celle-ci a même été traduite en espéranto en 2001. On s’attendrait à ce qu’elle l’eût été par vous-même, esperantophone « fluent » (excusez l’anglicisme). Or, SURPRISE, ce sont deux traducteurs autres qui s’y sont attelés 6 ans après ( http://eo.wikipedia.org/wiki/Henri_Masson ). Votre niveau d’espéranto est-il si faible que vous ayez jugé de faire appel à des pointures plus reconnues ? Ou votre activité surchargée et tous azimuts de propagande sur les médias francophones ne vous en a t-elle pas laissé le moindre loisir ?[/question]
PS. Je rectifie juste 1985 en 1995 et 16 ans en 6 ans. Mea culpa.
Vous êtes vraiment persécuté ! Je vous plains. Autant j’avais, j’ai toujours, un sentiment positif envers l’espéranto, malgré des analyses différentes, autant les espérantocrates (je ne sais quel terme plus approprié employer) tels que vous, en êtes les insensés fossoyeurs.
Et puisque vous réclamez des faits objectifs, expliquez juste celui-ci à cette facétieuse et dubitative assistance :
- Vous avez commis (en collaboration) une biographie « officielle » de l’iniciatinto Zamenhof, publiée en français en 1985. Celle-ci a été traduite en espéranto seulement en 2001. On s’attendrait à ce qu’elle l’eût été par vous-même, esperantophone « fluent » (excusez l’anglicisme). Or, SURPRISE, ce sont deux traducteurs tiers qui, 16 ans après, s’y sont attelés ( http://eo.wikipedia.org/wiki/Henri_Masson ). Votre niveau d’espéranto est-il si faible que vous ayez jugé nécessaire de faire appel à des pointures plus reconnues ? Ou votre activité surchargée et tous azimuts de propagande sur les médias francophones ne vous en a t-elle pas laissé le moindre loisir ?
PS. J’eusse volontiers imaginé qu’une telle oeuvre eût d’abord été rédigée en espéranto et ensuite seulement traduite en français...
Dire d’une langue construite qu’elle a été « construite de toutes pièces » n’est pas une insulte, c’est un aspect factuel. Si je me fournis en briques déjà toutes cuites chez un ou plusieurs fournisseurs, avec des poutres achetées ailleurs, du mortier confectionné par mes soins et sur des plans sortis de mes facultés d’architecte, et de tout cela construis une maison, on pourra la qualifier de « construite de toutes pièces », même si ce n’est pas moi qui ai coupé les arbres pour les poutres ni allé extraire l’argile, voire utilisé un matériau totalement inédit.
Là encore, ce n’est pas une insulte, en aucune manière. Si vous rejetez ce terme, alors attendez-vous à ce qu’on qualifie Zamenhof d’assembleur et non de créateur. Personnellement, pour le coup, là je serais totalement réticent et ce boomerang me paraît bien plus dévastateur.
Simplement, comme vous le savez comme moi, il y a effectivement deux catégories dans les langues construites, basées sur des analyses et des postulats différents, classifications qui n’intéressent que modérément le grand public :
- les langues a posteriori, parmi lesquelles et en premier lieu l’espéranto : elles s’appuient sur des substrats de langues naturelles, à plus ou moins forte dose, notamment dans leur partie lexicale. Pour l’espéranto, pour faire simple, une synthèse des principales langues latines, mâtinée d’innovations et de mécanismes originaux et inédits (conjugaison, système agglutinant poussé, etc.).
- les langues a priori, dont le Kotava que vous citez : elles rejettent les substrats existants, et développent (ou essayent de développer) un système complet appuyé sur une logique interne autonome, avec un lexique totalement imaginé.
Les tenants des langues construites a posteriori pensent (pour faire simple) qu’il faut se baser sur des bases déjà connues d’un grand nombre de façon à en simplifier l’accès et la compréhension. Démarche qui a son sens et qui, jusqu’à présent, a davantage fonctionné que celle des adeptes des langues construites a priori qui, eux, rejettent justement cet aspect qui leur semble aller à l’encontre à la notion de neutralité culturelle sous-tendue par le principe même d’adoption d’une langue internationale auxiliaire de communication.
Voilà ce qu’il est de cette ligne de rupture entre langues construites. Il n’empêche, toutes sont des langues construites de toutes pièces. A la rigueur on pourrait dire que les langues a posteriori utilisent des matériaux de réemploi (on ferait de l’ancien avec du vieux ?). Non, à mon avis ce dernier point n’est pas pertinent. Ce qui l’est bien davantage, ce sont les qualités et le talent (ou son absence) de l’architecte et des maçons (avec ç et surtout pas 2s). Et sur ce plan, personnellement je pense que Zamenhof était un architecte de talent, un créateur et pas un simple assembleur.