Attention. C’est Claude Comet, politique et non pas scientifique, qui a repris les résultats de mes articles et interventions sur les caractéristiques et les impacts de laneige artificielle et ne pas inversement. Malgré le fait que je publie sur ce sujet depuis 2007 (aussi pour le grand public) elle n’a jamais fait référence à mes travaux dans l’article en RUE89 !
Claude Comet écrit : « Alors que la neige naturelle est légère (entre 50 et 100 kg/m³), la neige de culture est cinq à dix fois plus dense (400 à 500 kg/m³). Sur le sol, la neige de culture reste plus longtemps et entraîne plus d’érosion. » Les propos de Carmen de Jong dans l’émission de France Culture Terre à Terre (du 16 mars 2013) vont dans le même sens.
Oui, la majorité des retenues collinaires ne se situent pas sur les sommets, mais néanmoins, elles se trouvent presque toujours à des altitudes assez élevés, et le remplissage reste difficile avec des transports de l’eau lointains dans la majorité des cas. Les retenues collinaires sont construites là ou la topographie est suffisamment plate, souvent dans les dépressions des hautes vallées, si non on creuse d’avantage en profondeur (de l’ordre de 10 à 20 m). Les dépressions en montagne sont presque toujours des zones humides ou des petits lacs. Alors dans la majorité des cas, on détruit ces zones humides et les rendre imperméable, coupant la connectivité de l’eau de surface avec l’eau souterraine avec des membranes plastiques ou du béton.
A propos de la structure de la neige artificielle versus celle de la neige naturelle, c’est cela qui influence la métamorphose. La neige artificielle est composée des granulés de glace arrondis issus des gouttelettes d’eau produits rapidement, en quelques secondes, et contiennent toujours de l’eau non-gelée au moment de tomber au sol. Ses températures restent plutôt entre -1° à 0°C, ce qui là fait fondre beaucoup plus facilement pendant la journée souvent suivie par un regel le soir. Par contre, la neige naturelle cristallise lentement dans l’air sous la forme naturelle de flocons et peut atteindre -5°C pendant l’hiver et s’isole mieux par rapport à l’air extérieur, ce qui rend la fonte moins rapide. Pendant les semaines suivantes, la neige se consolide. La neige de printemps ce que vous décrivez est beaucoup plus dure car elle a évolué et rassemble plus à la neige artificielle. Mais le vrai plaisir de skier reste la « poudreuse » et ce plaisir n’est pas offert par la neige artificielle.
S’il n’y aurait pas des problèmes de disponibilité de l’eau, on n’aurait pas besoin de construire des retenues.
Les retenues collinaires ne sont pas une solution miraculeuse aux problèmes de l’eau car elles doivent être remplies, et bien sur l’eau doit être pompée car les retenus collinaires ne se remplissent pas automatiquement. Les bassins versants de haute altitude ne sont souvent pas très grands - il y a peu d’eau et les nappes phréatiques sont fragmentés c’est à dire petites et dispersés. Prenons l’exemple des Saisies. Les captages locaux ne suffissent plus pour remplir la nouvelle retenue construite proche du sommet du Mont Bissan, et de toute façon il n’est pas naturel de trouver un lac au sommet ! L’eau descend en conduite forcée sur presque 600 m d’une source et puis est repompée à 1000 m d’altitude pour alimenter la retenue. Cela nécessite de l’énergie et de l’entretien. La source et le torrent d’où l’eau est prélevée ont des débits réduits pendant les périodes d’étiage. Cette situation se répète presque partout. L’eau est souvent transportée sur des de dizaines de kms à travers des bassins versants. Le Mont Lachat à une situation similaire, mais l’eau provient d’un ruisseau. La retenue se retrouve aussi proche du sommet. Les retenues collinaires transposent géographiquement le problème de l’eau de l’aval à l’amont.
A propos de la dureté de la neige artificielle - l’information provient de publications scientifiques. Les particules de neige artificielle sont petites, compactes et arrondies semblables à ceux de la glace et s’adhèrent dès qu’ils sont dammés. En revanche, la neige naturelle, même si elle est damée, n’a ni la même taille ni la même forme. Sa dureté reste toujours inférieure à celle de la neige artificielle fabriquée en même temps.