Je ne comprends pas vos explications. « La mortalité est identique dans les deux populations : les dépistés et les non dépistés meurent tout pareil d’une manière globale. » Le dépistage du cancer de la prostate n’a pas non plus vocation à rendre les gens immortels... ! Sûr que tout être humain, jusqu’à maintenant, est voué à mourir un jour. "La
qualité de vie des dépistés opérés est moins bonne du fait des
complications de la thérapeutique« . Oui, il est vrai que ce type de chirurgie entraîne un nombre important de complications, fréquentes par ailleurs. Mais l’évolution naturelle du cancer non traité, bien que relativement lente, peut aussi entraîner des difficultés urinaires (dysurie, jusqu’au globe vésical !), des difficultés à distance : métastases,troubles métaboliques...et la mort. »Les
20% de diminution de mortalité annoncés, ne sont que de la poudre aux
yeux statistique :en valeur absolue la réduction de mortalité est de
0,71 décès de moins pour 1000 personnes dépistées et suivies sur près
de 9 ans.« . Il s’agit tout de même d’un nombre significativement élevé, rapporté au nombre de cancer de prostate »Le
dépistage systématique entraîne le traitement de cancers qui n’auraient
évolué que lentement« Je répète : le cancer de la prostate évolue en général sur une dizaine d’année avant d’être symptomatique. Mais qui peut prédire à l’avance de l’évolution future de l’agressivité d’un cancer de prostate ? Cela prend en compte de nombreux facteurs : histologique, biochimique, hormonologique... »Au total il ne m’apparaît pas opportun de pratiquer un dépistage
qui ne se traduira pas par un allongement de mon existence, qui se
trompe une fois sur deux et qui propose des traitements qui risquent de
me rendre impuissant ou incontinent." Il est certain que ramener tous ces problèmes, en même temps, sur la même personne, est à vous dégoûter de la prise en charge médico-chirurgicale dans ce cas ! Mais l’intérêt à l’échelle de la population est là, indiscutablement !
Ce petit post ne vise pas à démonter point par point l’ensemble de l’article. Il est important d’apporter des arguments dans un sens comme dans l’autre. Il est vrai que la chirurgie de la prostate est particulière, au sens où elle peut entraîner des complications ayant un retentissement important sur la qualité de vie. Mais l’évolution de la maladie peut également entraîner des souffrances majeures et au final la mort, même si, en général son évolution est plutôt lente. Il faut évaluer un rapport bénéfices attendus/ risques encourus devant chaque traitement en médecine. Rien n’est tout blanc, tout noir, encore plus dans le domaine de la cancérologie.