Mon propos n’était pas de dire que l’industrie du tabac réalise ses profits en vendant de la nicotine aux laboratoires, mais plutôt d’expliquer que l’industrie du tabac, donc les cigarretiers, garde le contact direct avec ses clients (les fumeurs) même lorsqu’ils essaient d’arrêter de fumer.
De façon plus précise : premièrement, cette industrie entretient avec le concours des laboratoires puis par voie de conséquence, avec celui du monde médical en général, l’idée que la nicotine engendre une dépendance très forte et qu’il est très difficile de s’en défaire ; deuxièmement, lorsque les fumeurs constatent qu’il échouent dans leurs tentatives d’arrêt, les substituts et autres médicaments n’ayant jamais résolu le problème des fumeurs, bien au contraire, ils reprennent la cigarette tout naturellement puisque même s’ils ne fumaient plus par les voies aériennes, ils étaient restés des fumeurs de patches et autres gommes à base de "tabac".
J’ai, personnellement, vécu de multiples tentatives avec l’usage de patches, gommes, zyban, xanac... Les conseils de pharmacien, médecin, tabacologue, psychologue, diététicien... Pour finalement après avoir perdu une dizaine d’année, réussir sans rien prendre du tout, du jour au lendemain, alors qu’à l’époque, je fumais jusqu’à trois boites de cigarillos par jour.
Je suis évidement d’accord avec le l’idée que les laboratoires pharmaceutiques profitent largement de cette mode qui consiste à faire croire aux fumeurs qu’ils ne peuvent réussir à arrêter de fumer sans utiliser des médicaments à base de nicotine... Mais qui vend la nicotine aux laboratoires ? Je vous pose la question. Certes, les laboratoires ont su profiter d’une opportunité commerciale lucrative, mais sous l’impulsion et les encouragements des cigarettiers qui y ont vu un moyen "intelleligent" de conserver un lien direct avec leurs consommateurs, les fumeurs.
A propos des publicités et des notices des médicaments à base de nicotine (ou sans, d’ailleurs)... A aucun moment, les laboratoires n’annoncent que ces médicaments permettent d’arrêter de fumer, mais seulement de diminuer sa consommation de cigarettes ! Et ils ne communiquent jamais sur les résultats obtenus, ils expliquent simplement que leur usage peut doubler les chances de réussite... Comme si le fait d’arrêter de fumer était une question de chance !
J’aborde toutes ces questions dans le livre que j’ai écrit avec l’un de mes frères et qui devrait sortir début 2009. Je pense qu’elles feront, aussi, l’objet de billets sur mon blog.
Il est clair qu’il ne faut pas paniquer le fumeur, cela ne sert strictement à rien, si ce n’est à le stresser. Et de quoi à besoin un fumeur stressé ? D’une "bonne" cigarette pour se détendre ! Demandez à un fumeur d’arrêter de fumer et aussitôt, il vous fait une réponse du genre "fous-moi la paix, je suis bien libre !", tout en allumant une cigarette... Comme on dit : la peur n’évite pas le danger !
Pour faire bref, en réponse à la question du Prof. Molimard "Qui a intérêt à de telles manipulations", je dirai l’industrie du tabac.