"...j’ai arrété de dormir avec l’arrêt de la cigarette."
C’est amusant et très révélateur (et bien sûr totalement réel à mon point de vue) ce que votre fils déclare, car le titre exact et complet de mon livre est "Le livre pour arrêter de fumer - Réveillez le non fumeur qui sommeille en vous".
"c’est là que je décroche, "ça n’est pas du manque" est une affirmation qui pourrait être faite de l’éxtérieur du consommateur, par un tiers."
Si je peux me permettre d’apporter une correction, vous ne décrochez pas à l’dée que j’avance, mais vous restez accroché à la vôtre et à celle communément admise. Vous restez simplement enfermé dans un paradigme qu’on vous a imposé. Vous refusez de regarder dehors, par confort, par peur, par flemme, ... Ou toute autre raison. (Mon propos n’a pas valeur de jugement)
"mais je continue à dire qu’il y a bien manque"
Vous appelez ce que vous ressentez "manque" mais ce n’est pas du manque...
"Mais il y a une grosse différence..."
Je vous félicitais au sujet de la différence mais pas du pouvoir d’addiction qui n’exite évidemment pas. D’ailleurs, le mot addiction n’est pas dans le dictionnaire, inventé par un monde médical complètement désemparé face à un phénomène qu’il le dépasse totalement, ce phénomène n’ayant pas et ne pouvant avoir de solution scientifique et médicale... Le fumeur n’étant pas un malade. Et si on voulait faire de l’humour et en considérant que le fumeur est un malade, il faudrait que le monde médical commence par se soigner lui-même, environ 40% de fumeurs ! J’ai eu à faire à un tabacologue qui fumait et qui me tapait mes cigarillos, tout en m’expliquant comment il fallait faire pour arrêter de fumer... Impossible de réussir dans ces conditions, vous vous en doutez.
"comportement à risque relevant d’une tendance suicidaire inconsciente "
Je n’irai pas jusque là puisque même l’héroïnomane n’a pas du tout le désir de se suicider, bien au contraire, pas plus que le fumeur, pas plus que la cuisinière ou le conducteur évoqués dans mon précédent post... Je parlerai éventuellement plutôt d’une perte de l’instinct de survie, encore que cet aspect est totalement accessoire pour réussir à changer de comportement.
Je n’avais pas vu ce que vous écrivriez dans une de vos réponses (à sandro, je crois) : "Mais il y a une grosse différence entre un barbecue dont vous respirez les fumées grasses une fois par an, et un barbecue qui aurait un tel pouvoir d’addiction que vous en allumeriez un tous les jours pour le respirer pendant 2h..."
Eh bien ! Je sais pas si vous voulez arrêter de fumer... Mais vous n’êtes pas loin d’avoir un élément clef pour comprendre et réussir...
A Robert qui me répondait : "je reste perplexe face à votre affirmation "qu’il n’y a pas de manque". Pourriez vous développer ? Qu’il soit psychologique ou physique, le manque existe pour moi. On peut faciliter l’existence d’un manque en utilisant des substances addictives (physique) ou de l’influence culturelle (psychologique)."
Et vous oublier l’influence "environnementale"… Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliquer ? Puisqu’une seule dépendance ne suffisait pas à expliquer le tabagisme, on en a inventé trois !
Développer ici me paraît difficile et trop long mais pour continuer à alimenter votre réflexion…
D’abord, je tiens à repréciser que mon objectif n’est pas d’imposer un arrêt à tous les fumeurs. Par contre, je peux leurs proposer un choix, une alternative. S’ils souhaitent arrêter de fumer, je leurs dis qu’il n’y a pas de dépendance, pas de sensation de manque. Avouez que ce n’est pas une mauvaise nouvelle ?
Il est trop facile pour le fumeur de se retrancher derrière ce motif qu’il lui est fourni : la dépendance. Moi-même, lorsqu’on me demandait d’arrêter de fumer, je répondais souvent : "c’est pas que je ne voudrais pas, mais je suis accro et je ne peux plus vivre sans". Je ne parle même pas du cas où je répondais : "fous-moi la paix, je suis bien libre de fumer !"
Pendant longtemps j’ai cru que fumer était devenu une maladie. Mais fumer n’est pas une maladie, c’est uniquement une conduite à risque et lorsqu’on sait et qu’on comprend comment fonctionne un comportement à risque, c’est assez facile d’en sortir, et ce, quelque soit ce comportement.
Le fumeur fume (on va me prendre pour un fou !) pour la même raison que l’automobiliste dépasse les vitesses autorisées, pour la même raison qu’une cuisinière laisse la queue de sa casserole dépasser, pour la même raison que le promeneur qui se retrouve en espadrilles au sommet du Mont Blanc…
Nul besoin d’aller chercher des explications scientifiques au sujet du traitement du tabac ou du fonctionnement du cerveau, c’est uniquement humain, logique et de bon sens.
L’automobiliste, la cuisinière, le promeneur, … ne sont pas plus dépendant que le fumeur n’est dépendant lui-même. La cuisinière mettant la queue de sa casserole du bon côté ne sera en manque de rien du tout, tout comme le promeneur équipé correctement au sommet du mont blanc, tout comme le fumeur qui décide d’arrêter.
Le fumeur ressent bien quelque chose en arrêtant de fumer, et encore que ça dépend, mais ce n’est pas du manque. On lui rabâche depuis des lustres que c’est du manque, alors il l’interprète comme tel mais ce n’est pas du manque.
Le fumeur qui me lit devrait être content et sautait de joie, s’il veut arrêter il sait maintenant qu’il n’est pas malade, qu’il n’est pas dépendant et qu’il n’y a aucun manque. Il peut aussi par facilité, continuer à penser que je suis fou, rester avec ces "certitudes"… C’est lui qui fume qui a raison, et c’est moi qui ne fume plus depuis plusieurs années qui ai tort ! Personnellement, je vis beaucoup mieux qu’avant et il ne manque rien, bien au contraire.
Bon, en espérant que cela vous éclaire un peu plus...