Bonjour,
A Robert qui me répondait : "je reste perplexe face à votre affirmation "qu’il n’y a pas de manque". Pourriez vous développer ? Qu’il soit psychologique ou physique, le manque existe pour moi. On peut faciliter l’existence d’un manque en utilisant des substances addictives (physique) ou de l’influence culturelle (psychologique)."
Et vous oublier l’influence "environnementale"… Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliquer ? Puisqu’une seule dépendance ne suffisait pas à expliquer le tabagisme, on en a inventé trois !
Développer ici me paraît difficile et trop long mais pour continuer à alimenter votre réflexion…
D’abord, je tiens à repréciser que mon objectif n’est pas d’imposer un arrêt à tous les fumeurs. Par contre, je peux leurs proposer un choix, une alternative. S’ils souhaitent arrêter de fumer, je leurs dis qu’il n’y a pas de dépendance, pas de sensation de manque. Avouez que ce n’est pas une mauvaise nouvelle ?
Il est trop facile pour le fumeur de se retrancher derrière ce motif qu’il lui est fourni : la dépendance. Moi-même, lorsqu’on me demandait d’arrêter de fumer, je répondais souvent : "c’est pas que je ne voudrais pas, mais je suis accro et je ne peux plus vivre sans". Je ne parle même pas du cas où je répondais : "fous-moi la paix, je suis bien libre de fumer !"
Pendant longtemps j’ai cru que fumer était devenu une maladie. Mais fumer n’est pas une maladie, c’est uniquement une conduite à risque et lorsqu’on sait et qu’on comprend comment fonctionne un comportement à risque, c’est assez facile d’en sortir, et ce, quelque soit ce comportement.
Le fumeur fume (on va me prendre pour un fou !) pour la même raison que l’automobiliste dépasse les vitesses autorisées, pour la même raison qu’une cuisinière laisse la queue de sa casserole dépasser, pour la même raison que le promeneur qui se retrouve en espadrilles au sommet du Mont Blanc…
Nul besoin d’aller chercher des explications scientifiques au sujet du traitement du tabac ou du fonctionnement du cerveau, c’est uniquement humain, logique et de bon sens.
L’automobiliste, la cuisinière, le promeneur, … ne sont pas plus dépendant que le fumeur n’est dépendant lui-même. La cuisinière mettant la queue de sa casserole du bon côté ne sera en manque de rien du tout, tout comme le promeneur équipé correctement au sommet du mont blanc, tout comme le fumeur qui décide d’arrêter.
Le fumeur ressent bien quelque chose en arrêtant de fumer, et encore que ça dépend, mais ce n’est pas du manque. On lui rabâche depuis des lustres que c’est du manque, alors il l’interprète comme tel mais ce n’est pas du manque.
Le fumeur qui me lit devrait être content et sautait de joie, s’il veut arrêter il sait maintenant qu’il n’est pas malade, qu’il n’est pas dépendant et qu’il n’y a aucun manque. Il peut aussi par facilité, continuer à penser que je suis fou, rester avec ces "certitudes"… C’est lui qui fume qui a raison, et c’est moi qui ne fume plus depuis plusieurs années qui ai tort ! Personnellement, je vis beaucoup mieux qu’avant et il ne manque rien, bien au contraire.
Bon, en espérant que cela vous éclaire un peu plus...
Bon week-end,