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citoyennelibre

Licenciée en sciences humaines ainsi qu’en droit et sciences politiques, j’observe les comportements politiques et médiatiques. Sans étiquette mais subjective, sans dénigrer la pensée unique - signe d’une adhésion du plus grand nombre à une idée - mais sans non plus faire fi des idées divergentes, je vous propose sa vision des choses. Adepte du dialogue et de la polémique, c’est avec délectation que je répondrai aux opinions divergentes de la mienne.

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  • citoyennelibre 5 mai 2007 15:38

    Tout d’abord un article très intéressant publié dans le Washington Post (qui n’est pourtant pas adepte du socialisme) devrait vous éclairer :

    "La désinformation économique, une aubaine pour la droite.

    La campagne électorale française prouve qu’une mauvaise analyse économique alliée à un problème plus général avec l’arithmétique peut influencer les électeurs et même déterminer l’avenir d’un pays. L’analyse du chercheur américain Mark Weisbrot. Le thème qui a propulsé Sarkozy en avant, c’est que l’économie française est « coincée » et doit être réformée pour ressembler davantage à la nôtre. On pense aussi que la France doit devenir plus « compétitive » sur le plan international car, avec la mondialisation, la concurrence est plus dure. Parmi ceux qui considèrent que les salariés français doivent réduire leur niveau de vie à cause de la mondialisation de l’économie, le plus célèbre est Thomas Friedmann, du New York Times. « Toutes les forces de la mondialisation grignotent les Etats-providence européens », écrit-il... « Les électeurs français tentent de préserver la semaine de 35 heures dans un monde où les ingénieurs indiens sont prêts à travailler 35 heures par jour. » Pour Friedman et la plupart des experts, c’est l’équation impossible. Or il est important de comprendre que cet argument - les citoyens d’un pays riche doivent réduire leur train de vie ou leurs programmes gouvernementaux à cause du progrès économique des pays en développement - n’a aucune logique sur le plan économique. Une fois qu’un pays développé a atteint un certain niveau de productivité, il n’y a aucune raison pour que ses habitants subissent des réductions de salaire, ou travaillent davantage sous le prétexte que les autres pays sont en train de les rattraper. Cette productivité, qui repose sur la connaissance, les compétences, les réserves de capital et l’organisation économique du pays, est toujours là, et augmente d’ailleurs chaque année. Si certains intérêts particuliers avancent l’argument de la concurrence internationale pour abaisser le niveau de vie des salariés français, allemands et américains - et c’est le cas -, cela signifie tout simplement que ce ne sont pas les bonnes personnes qui définissent les règles du commerce international. Le problème, c’est non pas le progrès économique, mais l’existence d’une démocratie limitée où la majorité n’est pas représentée. Passons aux chiffres du chômage des jeunes en France, des chiffres élevés qui définissent la politique du pays et ont influencé l’opinion internationale lors des émeutes de [novembre] 2005. Dans la mesure standard du chômage, les chômeurs sont le numérateur et les chômeurs plus les actifs, le dénominateur (c/c + a). Avec ce système, les hommes âgés de 15 à 24 ans ont un taux de chômage de 20,8 % en France, contre 11,8 pour les Etats-Unis. Mais cette différence s’explique en grande partie par le fait qu’en France il y a proportionnellement davantage de jeunes hommes hors de la vie active - parce qu’ils poursuivent leurs études et parce que les jeunes Français qui travaillent à temps partiel en faisant leurs études sont moins nombreux qu’aux Etats-Unis. Ceux qui ne sont pas dans la vie active ne sont comptabilisés ni dans le numérateur, ni dans le dénominateur. Pour une meilleure comparaison, il faut examiner le nombre total de chômeurs divisé par le nombre de chômeurs dans la population des 15-24 ans. Avec ce système, on aboutit à 8,3 % pour les Etats-Unis et 8,6 % pour la France. Les deux pays ont un sérieux problème de chômage chez les jeunes, et, dans les deux pays, il touche essentiellement les minorités raciales et ethniques. Mais le problème n’est pas tellement pire en France qu’aux Etats-Unis. Sarkozy propose de faciliter les licenciements, de réduire les impôts (y compris les droits de succession), de revenir sur la semaine de 35 heures et d’autres mesures qui favorisent les hauts revenus et les propriétaires de grandes entreprises. Ces mesures redistribueront la richesse vers le haut, comme nous le faisons aux Etats-Unis depuis trente ans. Mais, une fois encore, rien ne prouve économiquement qu’elles feront augmenter l’emploi ou la croissance.

    Royal propose une série de mesures pour doper la demande - entre autres, l’augmentation du salaire minimum, des allocations chômage et la multiplication des emplois subventionnés. Ces propositions sont plus logiques sur le plan économique car elles ont au moins une chance de créer des emplois - en dopant la demande totale et le pouvoir d’achat.

    Si la France bascule à droite lors de cette élection, ce sera largement à mettre sur le compte de la désinformation économique."

    * Directeur du Center for Economic and Policy Research (CEPR) à Washington.

    Mark Weisbrot* The Washington Post

    De plus, si notre balance commerciale souffre, c’est en partie dû à la facture énérgétique (dixit le Ministère du Commerce extérieur) :

    « Hors énergie, le commerce extérieur est excédentaire »

    A l’occasion de la publication des résultats annuels de notre commerce extérieur, Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce extérieur a déclaré : « 2006 est notre meilleure année à l’export depuis 2000, avec une progression de + 8,6 %, contre + 4,3 % en 2005. Notre solde industriel s’améliore : nos exportations industrielles croissent plus vite que nos importations industrielles, les exportations agro-alimentaires, après cinq années d’atonie, repartent à la hausse (+ 6,7%).

    La dégradation de notre déficit commercial en 2006 est étroitement liée à la hausse de notre facture énergétique. En effet, notre déficit total s’est creusé de 6,3 Md€ entre 2005 et 2006, mais notre facture énergétique s’est alourdie de 8,5 Md€. En fait, notre solde hors énergie est resté nettement excédentaire et s’est même amélioré entre 2005 et 2006, en passant de 15,5 Md€ en 2005 à 17,7 Md€ en 2006.

    L’initiative « Cap Export » que j’ai lancée il y a 18 mois contribue à ces résultats encourageants. Face au constat que notre commerce restait trop tourné vers nos voisins européens, nous avons concentré nos moyens publics sur les pays à forte croissance. En 2006, nos exportations ont été particulièrement dynamiques vis-à-vis des grands pays émergents que nous avions identifiés comme prioritaires (+ 40% sur la Chine, + 35% sur l’Inde ou + 42% sur la Russie). Sur la Chine et la Russie, nous progressons plus que l’Allemagne et l’Italie ! »

    Les entreprises françaises ont exporté en 2006 près de 387 Md€ de biens en 2006 (+ 8,6% par rapport à 2005), tandis que nos importations atteignent 416 Md€ (+ 9,8%). Le déficit commercial s’établit à - 29,2 Md€ contre - 22,9 Md€ en 2005."

    Ensuite, il est clair que notre pays exporte moins que l’Allemagne pour une raison simple : nous sommes en pleine désindustrialisation tandis que l’Allemagne a su garder une base industrielle solide. Notre secteur économique qui exporte le plus est celui de l’industrie automobile, hors, ce secteur connaît une concurrence accrue des pays dits émergents (les suicides des ingénieurs de Renault suite à la pression exercée par le management).

    Faut-il aussi préciser que nos grandes entreprises ont préféré privilégier les dividendes plutôt que de miser sur l’innovation et, de fait, ont fui la France pour préférer les pays à faible coût de main-d’oeuvre (exemple des cristalleries d’Arc délocalisées à Nankin ou encore aux Emirats, mais aussi l’exemple Ecce - filiale de textile de LVMH qui fabriquait des costumes de luxe pour hommes - survenu il y a peu et biensûr le cas d’Airbus qui a commencé délocaliser une grosse partie de sa production en Chine, en Inde et en Russie, mais la liste serait trop longue) ?

    Qu’exportera la France si elle ne produit plus rien ?

    Le problème que nous connaissons aujourd’hui est la voracité du capitalisme financiarisé.

    « Il ne faut pas augmenter les bas salaires », j’aimerais savoir quel est votre revenu mensuel car être rémunéré au smic ne permet ni de vivre ni de survivre (compte tenu de la hausse des loyers, des biens courants de consommation, de l’essence...) Faudrait-il aligner les salaires sur les pays émergents ? Et de fait, d’adopter leur train de vie ? Aussi, devrions-nous construire des villes dortoirs où hommes et femmes seraient séparés, où les syndicats seraient interdits et, cela va de soi, où le contrat de travail n’existerait pas ?

    Si c’est votre vision du progrès social, et bien, j’affirme qu’elle est bien triste et inégalitaire (j’ose espérer que notre devise inscrite au frontispices de nos institutions ne soit pas qu’une vaine utopie).



  • citoyennelibre 3 mai 2007 15:41

    La France n’est pas une entreprise, un Etat n’est pas une entreprise. Qui était le plus stressé ? Je crois bien que c’était M. Sarkozy , lui qui ne cessait d’écrire sur ses fiches pour ne pas regarder Mme. Royal, lui qui, au moment de la question épineuse de la fiscalité et du remboursement de 7.7 millions d’euros à une riche héritière, s’est mis a barrer avec énervement les quelques mots qu’il avait écrit. Le fameux lapsus du « Parce qu’avec moi, ce sera pire » montre bien que M. Sarkozy bouillait intérieurement !!

    Le problème des retraites sera difficlement réglé avec les multiples exonérations fiscales que propose M. Sarkozy !! Car ce sont bien les salairiés et les entreprises qui financent les retraites. En exonérant à tout va, il risque d’y avoir un trou conséquent dans les caisses de retraite !!

    Gérer l’arrivée massive d’immigrés ne se résoudra certainement pas avec « l’immigration choisie » qui ne fera que peser sur des branches où les salaires pourraient être augmentés (c’est la logique de l’offre et de la demande). M. Sarkozy a été ministre de l’intérieur pendant 5 ans, et pendant cette période, l’Espagne comme la Grèce et l’Italie ont demandé aux pays européens une politique commune sur l’immigration accompagnée d’une aide policière immédiate pour lutter contre l’arrivée des pirogues de la mort. Qu’a fait Sarkozy pour aider ces pays ? Rien. Il n’a pas envoyé un seul bateau pour aider ces pays. Alors, l’efficacité de M. Sarkozy sur la question de l’immigration reste à prouver !!

    Ce ne sont pas les établissements scolaires qui ont le pouvoir de régulariser les sans papiers mais bien les préfectures !! (Et selon les cas, M Sarkozy lui-même).

    Taper encore une fois sur les régimes spéciaux c’est écarter le problème du régime des hauts fonctionnaires qui est bien plus indécent que les régimes spéciaux (faut-il préciser que les fonctionnaires ont leur propre caisse de retraite, donc cotisent pour leur propre retraite tandis que les salariés du privé ont leur propre caisse de retraite). De plus, si les caisses de retraite, toutes confondues, sont en déficit c’est bien à cause des nombreuses exonérations fiscales qui existent aujourd’hui. L’Etat doit rembourser des milliards à ces caisses mais ne rembourse jamais.

    Le problème des entrepreneurs aujourd’hui n’est pas tellement les impôts (car ils bénéficient d’exonérations saariales) mais bien la paperasse !

    L’Education nationale serait donc une usine à chômeurs ? Qui a fait des coupes franches dans le personnel de l’Education nationale avec la suppression de 20000 postes ?

    Que faire de l’extrême gauche ? Mais que faire de l’extrême droite (qui a conduit à autant de dictatures que l’extrême gauche) à qui M. Sarkozy a largement emprunté ses thèmes de campagne ?

    Pour l’Europe, faudrait-il faire fi du référendum 2005 en imposant par voie parlementaire un mini traité ? Quelle belle leçon de démocratie !!

    Un candidat qui dans son parti aliemente les luttes intestines... qui traite Alliot-Marie de salope, Douste-Blasy de connard et sui dit de Hortefeux « Je l’ai trop gavé »...

    Encore une fois la France n’est pas une entreprise (à moins qu’on puisse la délocalisée elle aussi !!)



  • citoyennelibre 3 mai 2007 15:10

    J’ai trouvé votre article très intéressant mais une chose me chagrine. Comme tous les journaux (papier et télévisés) du jour, vous avez fait une impasse de taille lors d’un échange qui n’a pas du tout été commenté et qui mériterait de l’être : le lapsus révélateur de Sarkozy à propos de la fiscalité et de son bouclier fiscal.

    "S. R. : Est-ce que vous trouvez normal que cette dame, une riche héritière, ait reçu un chèque ?

    N. S. : Je ne connais pas cette dame.

    S. R. : Le bouclier fiscal à 60 % est applicable depuis le 1er janvier.

    N. S. : Ne faisons pas de remarques ad hominem, c’est désagréable. Je vais regarder ce cas bien volontiers.

    S. R. : Ce n’est pas un cas, c’est la conséquence de ce que vous avez fait voter.

    N. S. : Parce que moi, ce que je propose, c’est pire : je propose 50 %.

    S. R. : Vous avez raison, tout est possible, même le pire."

    Le « Parce que moi, ce que je propose, c’est pire » laisse augurer de la politique économique de Nicolas Sarkozy. C’est sur ce détail que M.Sarkozy a perdu ses nerfs mais, hélas, pas une trace dans les commentaires des journaux... Dommage ! C’était juste une précision que je voulais apporter.


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