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@Anatine
Vous écrivez que la logique économique dont le Bitcoin procède n’est pas (encore) dominante.
Mais cette logique-là existe déjà depuis belle lurette, plus précisément depuis qu’elle repose sur une économie fondée sur la rareté des biens et des services ainsi que sur celle des ressources qui leur ont donné naissance.
Et cette rareté-là fait que les biens et services, parce qu’ils sont rares, précisément, ont un prix.
L’air, qui est abondant, n’a pas de prix, car nulle entreprise ou nul consommateur n’a les moyens de rendre rare pareille abondance.
Mais si, à l’inverse, quelqu’un avait les moyens de s’approprier l’air, sa rareté même ferait de lui un bien doté d’un prix rapportant un profit ou une rente à son propriétaire.
Tous les biens et les services étant le produit d’un travail (comme l’indique l’un des intervenants participant au forum sur le sujet écrit par vous), c’est lui, travail, qui confère aux biens leur valeur (et donc leur prix).
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Dans votre billet, vous parlez de soins de santé. Il s’agit là de services qui, en étant mis à disposition des malades par des hôpitaux, des cliniques, ou par tel ou tel médecin en particulier, qui tous utilisent des ressources dans ce but, font que les services en question, au lieu d’être gratuits, ont un coût de production.
Si les entreprises produisant des soins de santé font du profit, cela prouve que le prix de marché auquel elles vendent leurs soins est supérieur au coût de production de ces derniers. En quoi elles peuvent survivre économiquement. Mais si, inversement, elles ont fait des pertes au lieu de faire des profits, elles sont condamnées à disparaître. Puisque telle est la loi au sein d’une économie capitaliste où les entreprises sont en concurrence permanente, les unes avec les autres, pour produire et vendre tel ou tel bien, ou, autre variante, tel ou tel service.
Et ce constat-là est valable, que la monnaie destinée à payer le prix des biens ou des services concernés, soit l’or, l’argent, le billet d’un euro, ou - last but not least - le Bitcoin.
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Vous écrivez également, dans votre billet, que la quantité de monnaie ne doit pas être illimitée. Cela signifie donc qu’elle doit être adaptée aux besoins de l’économie, ainsi qu’aux ressources dont dispose cette économie (songeons à une population donnée) pour produire des biens et des services.
Mais ceci est valable, que la monnaie concernée soit le Bitcoin, le dollar, l’euro, ou un bien réel tel que l’or ou l’argent métal.
Là est néanmoins la différence entre le Bitcoin et les autres monnaies : le premier nommé étant une monnaie électronique, son coût de production est nul, si l’on ne tient pas compte des frais suivants : la création du logiciel, le revenu des organisateurs, ainsi que les autres frais qu’ils ont dû supporter au moment de mettre leur système en route.
Or ces frais-là seront couverts, une fois le système mis en route, par la commission que les gestionnaires ou organisateurs du système prélèveront, à travers le système lui-même, sur chaque opération où le Bitcoin est utilisé comme moyen de paiement.
A partir de là, c’est le volume des biens et services, ainsi que leur prix mesuré, d’abord en dollars, yen, yuan, ou euros, puis convertis en Bitcoins (sous-entendu : au cours de change du jour), qui va déterminer le volume total de Bitcoins que le système va créer, de manière décentralisée, pour pouvoir payer ce prix-là.
Cette création-là, du Bitcoin, est décentralisée, car il existe quantité d’acheteurs et de vendeurs disséminés dans le monde entier, tous étant, au choix, des acheteurs ou des vendeurs de tel ou tel bien ou de tel ou tel service, et tous étant également des gens désireux de faire leurs affaires en utilisant le Bitcoin comme monnaie.
Ces gens-là utiliseront donc Internet comme moyen de communication, puis, une fois sur Internet, ils utiliseront les plateformes mis sur pied par les promoteurs du Bitcoin.
Et le volume de Bitcoins créé par le système va dépendre du volume d’affaires, et, au-delà, de la quantité des gens désireux d’utiliser les plateformes en question, afin de négocier leurs propres affaires (en s’aidant, pour cela, du Bitcoin, comme moyen de paiement).
Plus donc les gens vont affluer sur ces plateformes, plus le système va créer, de manière décentralisée, de Bitcoins afin de satisfaire un volume d’affaires en augmentation.
Or là est la subtilité du raisonnement : si théoriquement la quantité de Bitcoins générée, de manière décentralisée, par le système, peut être infini ou illimité, il se trouve que dans la pratique, cette quantité-là est limitée par le volume des affaires que les gens consentent à réaliser en utilisant le Bitcoin comme monnaie ou moyen de paiement.
Et comme le Bitcoin est devenu un objet de la spéculation, les acheteurs et/ou vendeurs sont désormais, en tant que spéculateurs, des gens qui anticipent le prix futur du Bitcoin, une fois celui-ci mesuré en dollars, euros, yens, yuans, etc.
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En résumé, le Bitcoin a beau avoir, comme monnaie électronique, un prix de production nul (hormis les frais susmentionné), ce fait-là ne modifie en rien l’économie dans laquelle il prend place comme moyen d’échange ou comme réserve de valeur.
De deux choses l’une, à cet égard : ou bien nous vivons dans le monde de l’abondance absolue, et les prix n’existent pas, ni non plus la monnaie pour les payer ; ou bien nous vivons dans un monde où les ressources sont rares, et où les biens et services ont un prix qui repose, fondamentalement, sur les ressources en travail et en capital qui ont été utilisées, par telle ou telle entreprise, pour les produire.
@Anatine
La monnaie n’est pas un bien au sens commun du terme, sauf si l’on regarde l’or ou l’argent métal, lequel est transformé en monnaie toutes les fois qu’existe une autorité dotée de la responsabilité pour le faire (telle que, par exemple, une banque nationale).
La monnaie est un instrument qui, s’il n’est pas l’or ou l’argent métal, peut être créé à partir de rien, plus précisément : a) à partir de la planche à billets, s’il s’agit de billets de banque, b) à partir d’un livre de compte, si la monnaie prend la forme d’un crédit dans ce livre-là, c) à partir d’algorithmes mathématiques, s’il s’agit de crypto-monnaies telles que les Bitcoins.
En règle générale, la question est de savoir si c’est le prix du bien, une fois additionnés tous les biens, qui détermine la quantité de monnaie à mettre en œuvre comme moyen d’échange, ou si c’est ladite quantité qui détermine le prix des biens ?
On peut résoudre cette affaire en disant que le prix d’un bien, une fois celui-ci mesuré dans une monnaie donnée, dépend de la quantité de ladite monnaie dont les gens disposent, d’une manière ou d’une autre (un salaire par exemple), à un moment donné, ainsi que la part de celle-ci qu’ils désirent consacrer à l’achat du bien en question.
Et si l’on ramène pareil constat aux Bitcoins, il se trouve que le prix des biens, une fois mesuré en Bitcoins, précisément, dépend des mêmes facteurs que précédemment.
Mais là encore, si j’achète, aujourd’hui même, un bien dont le prix en dollars est connu, il se trouve que pour pouvoir payer le même montant en Bitcoins, je vais devoir convertir cette monnaie en dollars, au cours d’aujourd’hui, puisqu’il existe un marché pour cela.
Cela signifie que la vraie monnaie de référence, est, pour ce bien-là, le dollar au lieu d’être le bitcoin. Et cela signifie aussi que tous les intervenants qui, sur Internet, achètent ou vendent des biens avec des bitcoins, s’appuient d’abord, pour cela, sur leur prix en dollars ou en euros.
Cette manière de procéder, de leur part, prouve que le Bitcoin n’est pas encore, actuellement, une monnaie capable de remplacer le dollar ou l’euro. La preuve : les salariés européens et américains se font payer leur salaire en euros ou en dollars, plutôt qu’avec des bitcoins. Mais quant à conclure que le bitcoin ou une autre cryptomonnaie, va remplacer le dollar ou l’euro, ces prochaines semaines, c’est là un pas que personnellement je ne franchirai pas.
Et je ne conseillerai à personne d’acheter, actuellement, des Bitcoins. Et surrtout pas au cours auquel celui-ci est parvenu.
On m’objectera peut-être que le Bitcoin va retrouver des couleurs, après sa chute de ses derniers jours. Mais cela prouve seulement, selon moi, qu’un krach boursier (qui concerne, ici, le Bitcoin), repose sur plusieurs moments au lieu de reposer sur un seul moment.
Mais en aucun cas, on ne peut faire du Bitcoin, dans les conditions actuelles, la future monnaie mondiale. Pour l’heure, le Bitcoin est uniquement un instrument servant à la spéculation. En un mot comme en cent, le Bitcoin est, aujourd’hui même, le même instrument spéculatif qu’était la Tulipe chère aux Hollandais du XVIIe siècle.
@ADEL
La monnaie n’est pas un bien au sens commun du terme, sauf si l’on regarde l’or ou l’argent métal, lequel est transformé en monnaie toutes les fois qu’existe une autorité dotée de la responsabilité pour le faire (telle que, par exemple, une banque nationale).
La monnaie est un instrument qui, s’il n’est pas l’or ou l’argent métal, peut être créé à partir de rien, plus précisément : a) à partir de la planche à billets, s’il s’agit de billets de banque, b) à partir d’un livre de compte, si la monnaie prend la forme d’un crédit dans ce livre-là, c) à partir d’algorithmes mathématiques, s’il s’agit de crypto-monnaies telles que les Bitcoins.
En règle générale, la question est de savoir si c’est le prix du bien, une fois additionnés tous les biens, qui détermine la quantité de monnaie à mettre en œuvre comme moyen d’échange, ou si c’est ladite quantité qui détermine le prix des biens ?
On peut résoudre cette affaire en disant que le prix d’un bien, une fois celui-ci mesuré dans une monnaie donnée, dépend de la quantité de ladite monnaie dont les gens disposent, d’une manière ou d’une autre (un salaire par exemple), à un moment donné, ainsi que la part de celle-ci qu’ils désirent consacrer à l’achat du bien en question.
Et si l’on ramène pareil constat aux Bitcoins, il se trouve que le prix des biens, une fois mesuré en Bitcoins, précisément, dépend des mêmes facteurs que précédemment.
Mais là encore, si j’achète, aujourd’hui même, un bien dont le prix en dollars est connu, il se trouve que pour pouvoir payer le même montant en Bitcoins, je vais devoir convertir cette monnaie en dollars, au cours d’aujourd’hui, puisqu’il existe un marché pour cela.
Cela signifie que la vraie monnaie de référence, est, pour ce bien-là, le dollar au lieu d’être le bitcoin. Et cela signifie aussi que tous les intervenants qui, sur Internet, achètent ou vendent des biens avec des bitcoins, s’appuient d’abord, pour cela, sur leur prix en dollars ou en euros.
Cette manière de procéder, de leur part, prouve que le Bitcoin n’est pas encore, actuellement, une monnaie capable de remplacer le dollar ou l’euro. La preuve : les salariés européens et américains se font payer leur salaire en euros ou en dollars, plutôt qu’avec des bitcoins. Mais quant à conclure que le bitcoin ou une autre cryptomonnaie, va remplacer le dollar ou l’euro, ces prochaines semaines, c’est là un pas que personnellement je ne franchirai pas.
Et je ne conseillerai à personne d’acheter, actuellement, des Bitcoins. Et surrtout pas au cours auquel celui-ci est parvenu.
On m’objectera peut-être que le Bitcoin va retrouver des couleurs, après sa chute de ses derniers jours. Mais cela prouve seulement, selon moi, qu’un krach boursier (qui concerne, ici, le Bitcoin), repose sur plusieurs moments au lieu de reposer sur un seul moment.
Mais en aucun cas, on ne peut faire du Bitcoin, dans les conditions actuelles, la future monnaie mondiale. Pour l’heure, le Bitcoin est uniquement un instrument servant à la spéculation. En un mot comme en cent, le Bitcoin est, aujourd’hui même, le même instrument spéculatif qu’était la Tulipe chère aux Hollandais du XVIIe siècle.
@Anatine
Le Bitcoin comme moyen d’échange, et le Bitcoin comme objet de la spéculation, sont, dites-vous, deux choses différentes.
Vous parlez également de réformer l’économie réelle, ici et ailleurs dans cette page d’Agoravox.
A cet égard, on ne sort pas des trois modèles suivants : a) une économie capitaliste entièrement libéralisée (et donc reposant sur le seul marché) ; b) une économie capitaliste contrôlée par des autorités publiques ; c) une économie communiste.
Dans les deux premiers modèles, le marché peut servir à valoriser des biens réels, ou, autre variante, à valoriser des titres qui sont alors négociés sur un marché boursier.
Et la monnaie elle-même, une fois valorisée sur le marché boursier, peut se déconnecter de sa valeur réelle (ici, en tant que moyen d’échange permettant de régler le prix des biens et services produits par les entreprises,. tous secteurs d’activités confondus).
Et précisément parce que la monnaie peut également devenir un bien spéculatif, c’est pour éviter cela que les autorités publiques imposent un certain nombre de règles, quant à son émission.
Sauf que le Bitcoin échappe, pour ce qui le concerne, à ces règles-là.
C’est dire qu’il est principalement utilisé, en ce moment, comme un objet de la spéculation, plutôt que comme un moyen d’échanger des biens et services produits par l’économie réelle.
Je conclus en disant que la seule façon d’éviter ce biais, est de le soumettre aux mêmes règles que les autres monnaies. Sauf que les créateurs du Bitcoin, en inventant cette monnaie-là, ont voulu s’affranchir d’une pareille contrainte. En quoi ils ne pourront éviter, ni sa spéculation, ni l’effondrement de son cours, le moment venu.
@ADEL
Comme économiste de formation, j’ai appris, durant mes études, qu’une monnaie sert : a) à mesurer le prix des biens ; b) à payer ce prix (et donc à réaliser l’échange entre le bien et la monnaie) ; c) à constituer une réserve de valeur de la richesse à travers le temps.
Dans le cas du bitcoin, ses promoteurs ont créé une monnaie dont la valeur consiste, comme toutes les autres, à reposer sur le prix des biens échangés d’une part, et sur le volume desdits biens de l’autre.
Or l’avantage du bitcoin, en tant que monnaie électronique, fait que son prix de production est nul, puisqu’on peut le créer, sans frais, à l’infini.
Et parce qu’il en est ainsi, la seule limitation, à son propre volume, est donné par le volume des biens contre lesquels il s’échange d’une part, et par le prix desdits biens de l’autre.
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Le problème, une fois cela posé, n’est pas du côté du bitcoin, mais du côté des biens eux-mêmes, contre lesquels il s’échange.
En effet, n’importe quelle monnaie, qu’elle soit créée par une banque ou par des algorithmes de type mathématique, sert à payer des biens qui, ou bien sont des biens réels (et donc des marchandises) ou bien des titres qui peuvent se référer eux-mêmes à ces biens, ou, autre variante, à rien du tout si le marché boursier est devenu un casino ou les biens réels ne sont plus que des cartes à jouer sur lequel les investisseurs spéculateurs ont décidé de miser.
Or là est le problème avec le bitcoin : une fois celui-ci pris dans le tourbillon de la spéculation, les gens l’achètent avec des cartes qui ne reposent sur rien, sinon la valeur futur du bitcoin.
Sauf qu’en procédant ainsi, ils inversent les règles du jeu.
Prenons l’exemple suivant : si, aujourd’hui même, les investisseurs spéculateurs achètent leurs bitcoins au prix, mettons, de 10’000 dollars par bitcoin, c’est dans la perspective de les vendre demain ou après-demain au prix de 15000 dollars par bitcoin, et réaliser ainsi un bénéfice de 5000 dollars sur chaque bitcoin.
Sauf que pareille augmentation n’est rendue possible que parce que de nouveaux joueurs amènent leurs dollars à la table de jeu, afin de jouer eux aussi à ce casino de la bourse dont les cartes sont représentées désormais par les bitcoins eux-mêmes.
Seulement voilà : un pareil jeu, quand la spéculation atteint son paroxysme, s’apparente désormais au jeu de la chaise musicale : à savoir que les derniers arrivés n’auront plus de chaises sur lesquelles s’asseoir quand le prix, en dollars, du bitcoin, s’effondrera.
Ceux-là, qui ont du bitcoin dans les mains, seront entièrement ruinés.
Quant au bicoin lui-même, il aura complètement disparu de la circulation au motif que plus personne ne fera confiance à une pareille monnaie.
Sauf qu’il faudra attendre la débâcle pour en arriver là.
En attendant ce jour, ceux qui rêvent de faire fortune, en achetant des bitcoins, continueront d’alimenter la hausse de sa valeur (mesurée ici en dollars) au casino de la spéculation, permettant aux organisateurs du casino d’amasser une fortune considérable (car eux auront vendu leurs bitcoins avant la débacle).
CQFD
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