@ADEL
La monnaie n’est pas un bien au sens commun du
terme, sauf si l’on regarde l’or ou l’argent métal, lequel est transformé en monnaie
toutes les fois qu’existe une autorité dotée de la responsabilité pour le faire
(telle que, par exemple, une banque nationale).
La monnaie est un instrument qui,
s’il n’est pas l’or ou l’argent métal, peut être créé à partir de rien, plus
précisément : a) à partir de la planche à billets, s’il s’agit de billets
de banque, b) à partir d’un livre de
compte, si la monnaie prend la forme d’un crédit dans ce livre-là, c) à partir d’algorithmes
mathématiques, s’il s’agit de crypto-monnaies telles que les Bitcoins.
En règle générale, la question est de savoir si
c’est le prix du bien, une fois additionnés tous les biens, qui détermine la
quantité de monnaie à mettre en œuvre comme moyen d’échange, ou si c’est ladite
quantité qui détermine le prix des biens ?
On peut résoudre cette affaire en
disant que le prix d’un bien, une fois celui-ci mesuré dans une monnaie donnée,
dépend de la quantité de ladite monnaie dont les gens disposent, d’une manière
ou d’une autre (un salaire par exemple), à un moment donné, ainsi que la part
de celle-ci qu’ils désirent consacrer à l’achat du bien en question.
Et si l’on ramène pareil constat aux Bitcoins, il
se trouve que le prix des biens, une fois mesuré en Bitcoins, précisément, dépend
des mêmes facteurs que précédemment.
Mais là encore, si j’achète, aujourd’hui même,
un bien dont le prix en dollars est connu, il se trouve que pour pouvoir payer
le même montant en Bitcoins, je vais devoir convertir cette monnaie en dollars,
au cours d’aujourd’hui, puisqu’il existe un marché pour cela.
Cela signifie que la vraie monnaie de
référence, est, pour ce bien-là, le dollar au lieu d’être le bitcoin. Et cela
signifie aussi que tous les intervenants qui, sur Internet, achètent ou vendent
des biens avec des bitcoins, s’appuient d’abord, pour cela, sur leur prix en dollars
ou en euros.
Cette manière de procéder, de leur part, prouve
que le Bitcoin n’est pas encore, actuellement, une monnaie capable de remplacer
le dollar ou l’euro. La preuve : les salariés européens et américains se
font payer leur salaire en euros ou en dollars, plutôt qu’avec des bitcoins. Mais
quant à conclure que le bitcoin ou une autre cryptomonnaie, va remplacer le
dollar ou l’euro, ces prochaines semaines, c’est là un pas que personnellement
je ne franchirai pas.
Et je ne conseillerai à personne d’acheter,
actuellement, des Bitcoins. Et surrtout pas au cours auquel celui-ci est
parvenu.
On m’objectera peut-être que le Bitcoin va retrouver des couleurs, après
sa chute de ses derniers jours. Mais
cela prouve seulement, selon moi, qu’un krach boursier (qui concerne, ici, le
Bitcoin), repose sur plusieurs moments au lieu de reposer sur un seul moment.
Mais en aucun cas, on ne peut faire du Bitcoin,
dans les conditions actuelles, la future monnaie mondiale. Pour l’heure, le
Bitcoin est uniquement un instrument servant à la spéculation. En un mot comme
en cent, le Bitcoin est, aujourd’hui même,
le même instrument spéculatif qu’était la Tulipe chère aux Hollandais du XVIIe
siècle.