Je suis désolé, je comprends très peu les implicites de la communication sociale, ce qui rend votre message peu clair à mes yeux (pourquoi me parlez-vous de Dieu... ?)
Je ne pense pas que les politiques éditoriales soient intéressées par ce que j’ai à dire.
(j’aimerais mieux traduire l’excellent livre de Steve Silberman « Neurotribes », mais cela a déjà été tenté, les maisons d’édition ne se bousculent pas au portillon...)
"C’est bien le Pr Rufo, en revanche, qui m’a orienté vers l’hôpital de
Hyères. Il m’en avait parlé plusieurs fois sans que je donne suite. Il
me voyait arriver à l’émission de plus en plus épuisée et un jour, au
déjeuner, il ne m’a plus laissé le choix. Il a téléphoné à ma place et
il m’a dit : voilà, Samy va passer trois semaines là-bas cet été, tu vas
te reposer. J’étais au bout du rouleau, je l’ai laissé faire."
En effet, il entend « agression sexuelle », et réponde d’office par « pathologie d’organisation », « délire », « fantasmes »... dans le livre que j’ai consulté à la bibliothèque il préconisait d’ailleurs l’hôpital de jour pour un jeune Asperger avec troubles du comportement. Ce qui peut être à mon avis absolument dévastateur.
C’est le même problème, fondamentalement, que l’on trouve dans le traitement actuel des troubles « psychotiques » (autisme et diverses « pathologies d’organisation » y étant compris) par l’approche psychanalytique : dans le syndrôme traumatique, dans la schizophrénie, dans l’autisme, on trouve un sujet en crise qui tenter de se reconstruire dans un monde extérieur devenu dangereux ; or ce que cette approche psychanalytique nous dit, c’est que le sujet, loin d’aller vers l’extérieur et le réel, va vers l’intérieur, vers un univers fantasmatique et fondamentalement pathologique.
Ainsi le sujet étant d’autant plus enfermé en lui qu’il est privé du soutien du corps médical et potentiellement de ses proches par la parole du « thérapeute », le processus étant aidé si besoin par quelques médications, il est possible d’envoyer cette personne déviante dans un centre où il sera « pris en charge », toujours enfermé mais désormais invisible.
@Luc Laurent-Salvador C’est d’ailleurs ce que décrit René Girard (je vois que vous appréciez) dans sa description du « bouc émissaire ».
Lorsque le « mal » inexpliquable s’abat sur un couple (tel que l’autisme par exemple), il faut le transférer sur un bouc émissaire. Avant, c’était l’enfant, que l’on balançait dans le puits du village ou que l’on battait de verges pour tenter de chasser l’influence du Diable. Après ce fut la mère.
C’est tout le rôle, dans le contexte français, des thérapeutes à idéologie psychanalytique, reporter la cause du « mal » sur un sujet innocent (le phénomène du bouc émissaire fonctionne toujours de la sorte... aux Etats-Unis les enfants autistes étaient électrocutés, battus, affamés, etc) A présent il semble qu’ils doivent renouveler leur petite recette, ou disparaître.
Je suis un faux candide, je suis désespéré. On nous emballe les diagnostics d’autisme comme des tranches de jambon (« et avec ça madame ? vous reprendrez bien un peu de psychose... ») à la suite de quoi la « marchandisation » des nouvelles méthodes est critiquée_ ce qui, objectivement est toujours mieux que l’escroquerie des diagnostics creux.
Effectivement, quand on en vient à se référer à l’idéologie issue de Bleuler (l’autisme comme « stade ultime de la schizophrénie » c’est d’abord lui si je ne me trompe pas) à notre degré de modernité et avec le progrès des sciences neurologiques, Bleuler qui prônait ouvertement la stérilisation eugéniste, c’est qu’il y a une sacré crise sous-jacente. A la fois sur le plan épistémologique et des valeurs.
Auquel je me permets de faire suite en répondant (partiellement) par avance à ceux qui se demandent pourquoi les diagnostics d’autisme ont explosé :
aux Etats-Unis, depuis la période d’après-guerre jusqu’aux années 70, les hôpitaux psychiatriques (ou structures apparentées) étaient remplis d’enfants, parfois très jeunes, porteurs des diagnostics de « psychose infantile » ou de « schizophrénie infantile ».
Dans les années 70 ont eu lieu des expériences de différentation méthodique des symptômes de l’autisme et de la schizophrénie chez le jeune enfant. Qui ont permis d’établir objectivement la différence entre autisme et schizophrénie précoce (dont la prévalence est très peu élevée).
En 1980 la catégorie « psychose infantile » est remplacée dans le DSM par la catégorie « autisme infantile »...
En France, actuellement, un enfant peut recevoir ces « étiquettes » : dépression précoce, psychotique précoce, troubles dysharmoniques, psychotique déficitaire etc, la liste est potentiellement infinie puisque qu’ils n’existe pas de protocole de standardisation diagnostique.
Le vénérable et estimé professeur Golse supposait d’ailleurs : « votre enfant, je dirais qu’il est caractériel... »
« Mais ce n’est pas un diagnostic ça docteur... ! »
C’est sûr que comme ça, y a pas besoin de transférer les crédits publics depuis les instituts psychiatriques jusqu’en structures spécialisées TED (qui sont balbutiantes à l’heure qu’il est).