La vérité est que si les coalitions avec les communistes et l’extrême-gauche sont rares, et pour cause, l’idéologie de ceux-ci étant anti-européenne depuis des lustres, par contre la coalition ADLE (dont UDF)-Verts-socialistes est courante. Trois raisons à cela :
1) les socialistes européens sont essentiellement des sociaux-démocrates favorables et pas des socialistes, et la ligne des Verts européens est celle de Cohn-Bendit ! il est donc beaucoup plus facile à l’ADLE (libéraux-sociaux et démocrates sociaux) de s’entendre avec eux... en France, à quand la refondation nécessaire de la gauche dont on a trop bien vu, au premier tour, qu’elle rejetait violemment le centre, pour être séduit aujourd’hui ?
2) les socialistes européens sont généralement favorables à l’Europe et au fédéralisme, et une large partie des socialistes français justement non ; l’idée d’une entente sur une Europe fédéraliste comme point de convergence, ne serait-ce qu’avec le PS, sans parler des nonistes antilibéraux, est évidemment ridicule en France (pas en Europe)
3) parmi les points de convergence que vous évoquez, la forte dose de proportionnelle sera évidemment refusée par le PS qui n’accordera que des strapontins, et avouez que le passé du PS le prouve, et l’attaque contre le nucléaire n’est pas partagée par tout le monde, loin de là
Et puis en tant que centriste, je ne pense pas seulement à la manière de sauver le parti socialiste de la débâcle et à l’élection de Royal, qui ne correspond de toute façon qu’à une faible partie de mes idées, comme l’autre, et face à qui je ne peux être que dans l’opposition, mais à la manière de faire passer mon projet, pas seulement deux ou trois idées ou la proportionnelle.
Pour l’instant, on ne m’offre chez Royal que du faire-semblant, autant dire les choses par leur nom. On promène les éléphants les plus sociaux-démocrates, on dit le contraire d’avant le premier tour, on fait des sourires et on promet des ministères (les promesses ne coûtent rien) parce qu’on a besoin des centristes, et demain on nous poignardera à la première occasion. La fiabilité des promesses de Royal, à en juger par le passé et celui du PS comme celui de Royal, est nulle. A moins d’un évènement politique majeur chez Royal auquel je ne crois pas, comment les centristes seraient-ils convaincus ?
Quel intérêt pour nous, d’ailleurs, dans une coalition qui servirait essentiellement les intérêts du PS ? Pourquoi être devenus libres comme les Verts ne l’ont jamais été depuis Waechter pour aujourd’hui aliéner notre liberté ? Pourquoi aller sauver le PS au lieu d’exister par nous-mêmes ?
La vérité est que le PS n’a rien à proposer et Royal non plus, ni au centre ni aux Verts ni d’ailleurs au PC et aux autres, sauf se soumettre au futur clan au pouvoir pour avoir des postes. Nous, au cenres, cette politique-là nous dégoûte trop pour que nous en soyons.
Vous mettez en évidence quelque chose qui n’a aucune signification : une coïncidence de chiffres construite a posteriori en sélectionnant les journaux nécessaires pour que les chiffres correspondent.
Ce choix de journaux ne correspond à rien : ce ne sont pas les quotidiens nationaux, sélectionner le magazine Marianne et pas le Nouvel Obs ou l’Express, ou Les Echos et pas l’Expansion, etc, n’est pas justifiable : ils vous permettent d’améliorer artificiellement votre indicateur, c’est tout, et vous avez sélectionné ce qui vous permet d’obtenir un indicateur le plus proche des résultats du premier tour.
La meilleure preuve que cela ne fonctionne pas est la comparaison avec les élections précédentes. Faites-le, publiez-le ici et vous constaterez avec nous que cet indicateur ne fonctionne que parce que vous l’avez construit pour cela et après coup.
Un indicateur n’est construit que quand il est publié à l’avance. De plus le taux de citation n’a rien à voir avec une prédiction comme celle des sondages. Vous utilisez l’outil de quantification des citations que vous avez mis au point pour des usages sans rapport avec la signification qu’il a. De ce fait, tout ce que vous en tirez (et pas seulement dans cet article) n’a guère de sens. Je n’ai d’ailleurs jamais lu de justification sur ce point essentiel de votre part.
Cette fascination pour les chiffres vous fait dire un peu n’importe quoi. Comparer des sondages qui sont fabriqués avant le vote avec de tels indicateurs artificiels fabriqués après et qui n’ont rien à voir avec une prédiction n’a aucun sens.
Cela s’appelle un manque de déontologie, une méthode de recherche sans fiabilité aucune, et en tant que matheux je suis bien placé pour savoir à quel point ce genre d’indicateur peut mentir.
Je serais plus intéressé par les résultats des personnes qui se sont ridiculisées par leurs indicateurs (l’économique des Echos, le ludique d’E.Servan-Schreiber ici, les parieurs brittaniques, les chercheurs canadiens...) et toutes les autres désinformations courantes que l’on peut examiner avec la cruauté nécessaire maintenant, autant que les sondeurs.
De même le classement des sondeurs n’a pas grand sens : il est essentiellement la conséquence du fait qu’il ont tous plus ou moins surestimé Le Pen et qu’ils redressent au pifomètre, le résultat du classement est donc surtout dû au hasard et très peu à leurs qualités scientifiques (à la rigueur, on pourrait dire que la nouvelle méthode de CSA pour le vote Le Pen a fait la preuve, pour ceux qui en doutaient, de son inefficacité).
Pourquoi vos remarques sur la presse n’ont-elles aucun sens, et celles sr l’intuition encore moins ? Tout simplement parce que la presse favorise son bipartisme à TOUTES les élections, et que vous retrouveriez ce favoritisme pour les candidats PS-RPR/UMP dans le passé à toutes les élections, y compris en 2002 quand ils s’écroulent, cette faible mention du FN ou des antilibéraux dans ces journaux par rapport à leurs scores en 2002, etc. De toute façon, ils favorisent les choix de leurs actionnaires et de leur ligne éditoriale, que les deux gros soient à un très fort niveau comme en 2007 ou non comme en 2002. Cela n’a rien à voir avec l’intuition et tout avec d’autres raisons. Vous pouvez vérifier la pertinence de l’outil en prenant les mêmes journaux en 2002, en 1995, en 1988 et en publiant les résultats ici. Nous attendons.
Rien de tout ce qui est dit là n’est scientifiquement justifiable.
Il y a un autre choix que de donner une consigne pour NS ou donner une consigne pour SR c’est de ne pas donner de consigne du tout. De rester indépendant, hors alliance.
On oublie décidément souvent ce qu’est le centre et ce qu’est sa ligne politique.
Et vous allez en avoir la preuve. Souvenez-vous de ce que la gauche a répété : qu’après le premier tour, Bayrou se désisterait « bien sûr » pour Sarkozy. Un mensonge entre autres. On attendra longtemps...
La majorité des Bayrouistes elle n’est ni de gauche ni de droite, mais DU CENTRE évidemment. Elle voterait massivement pour le plus centriste si l’un des deux l’était un peu (un Rocard, Delors ou DSK au lieu de Royal ; un Borloo ou Barnier au lieu de Sarkozy). Mais là, Royal ou Sarkozy, de toute façon !