Je crois que tout le vice de cette polémique, comme de toutes celles qui se trouvent de constituer une remise en cause de la pensée unique, est l’art d’entretenir la confusion. Dans cet art, la consensuelle pseudo-élite est passée maître, mais ce n’est pas là pour elle un titre de gloire !
En effet, comment ne pas percevoir comme évidence que là ou la défense nationale est concernée, le patriotisme est une condition sin qua non du recrutement. Ce patriotisme devant se montrer total et sans réserve en cas de conflit. Car il faut bien toujours revenir à la réalite : ce patriotisme, qui pour certains intellectuels dont le confort de conscience constitue tout à la fois lart de vivre et la raison d’être, n’est qu’une notion abstraite, parfois même assez vague et sujette à controverse, constitue par contre pour les combattants qui sont en charge d’assurer notre sécurité et de défendre nos interets vitaux, une condition psychologique cruciale et incontournable. A moins d’employer des troupes mercenaires., mais on sait par expérience du passé que celles-ci sont par essence versatiles et peu sûres.
En ce qui concerne les combattants français musulmans, il est certain qu’ils se sont montrés par le passé et en maintes occasions d’exellents combattants dont la fiabilité et la loyauté n’avaient pas lieu d’être mises en doute du moment qu’ils avaient fait le choix de s’engager sous notre drapeau. Nul doute en cela. Mais ces musulmans, le plus souvent originaires des pays du Maghreb, qui étaient venus alors peupler la France dans les générations passées, avaient une mentalité autre que maintenant. Ils avaient en eux l’amour de leur nouvelle patrie. Je pense que cet esprit perdure encore de nos jours chez un très grand nombre de ces ressortissants même venus de fraiche date, et c’est heureux. Le malheur par contre et on le sait trop bien, c’est qu’ils sont mixés avec nombre de leurs coréligionnaires eux aussi français, mais qu’on pourrait dire ’’de circonstance’’ ou ’’d’opportunité’’ ,qui renient eux très ostensiblement la France et ses valeurs, et manifestent même ouvertement et sans vergogne leurs sentiments anti-français. D’où l’amalgme. Et d’où le doute aussi, et la méfiance, pouvant justifier sinon le rejet, du moins la réserve de la part de certains responsables politiques préoccupés à juste titre par l’état de deliquescence de notre défense nationale, et donc parfaitement fondés à tirer la sonette d’alarme.
Cette alarme on le voit, se trouve ainsi étouffée par la dérive d’une polémique née d’une confusion délibérement entretenue par ces élites consensuelles, aux fins d’être instrumentalisée. Je crois qu’on pourrait appeller ces gens-là de dangereux inconscients d’en user ainsi par une rhétorique douteuse, au vu de l’importance d’enjeux impliquant des risques vitaux pour notre Pays, s’ils n’étaient pas au fond très, très suspects de pratiquer tout bonnement une sorte de sabotage systématique et à grande échelle de toutes les structures de ce Pays.
Sans
approuver ou désapprouver les propos d’Eric Zemmour, puisque de toute façon le
choix ne se présente pas vraiment, et que par ailleurs je ne suis pas compétent
pour en juger, je crois qu’il y a tout de même quelques questions qu’on devrait
se poser ?
Tout d’abord
sur le problème de la liberté d’expression : elle ne permet pas de tout
dire, soit. Mais alors ou commence l’arbitraire ? Je crois que dans un
pays où on a manifestement la permission d’insulter la police de l’Etat (qu’on
se souvienne de l’affaire NTM il y a quelques années, ou toute la presse s’est
levée comme un seul homme pour défendre la sacro-sainte liberté d’expression), où
on se permet d’injurier notre drapeau, de siffler notre hymne national, tous
deux symboles du sacrifice en des temps difficiles de beaucoup d’hommes pour
leur Patrie, et bien d’autres choses, le champs laissé à la libre opinion
devrait être assez vaste.
En fait,
cette liberté se trouve maintenant réduite d’une façon consternante à tel point
que la plupart des grands sujets de préoccupation actuels sont devenus tabous
ou brûlants et que sauf à user systématiquement de la langue de bois, ou à s’installer
confortablement dans le consensus de la bien-pensance, mieux vaut s’abstenir.
Et si ça continue ainsi, il faudra bientôt se demander de quoi on pourrait bien
parler. Je ne pense pas que ce climat-là soit très sain, et que d’empêcher les
gens de s’exprimer sans entrave sur ce qui les réalités présentes puisse
permettre de régler les problèmes actuels. Pas plus que de prétendre que ces
problèmes n’existent pas.
Pour
revenir à celui posé par ce genre de condamnation : supposons, que dans un
tout autre registre, non délimité par un catégorisme lié à l’origine ethnique, et
donc neutre, on émette une généralité analogue : par exemple de dire que
les élèves issus de telle classe sociale, ouvrière par exemple, ont de moins
bons résultats scolaires que ceux issus de classes plus favorisées. Ce n’est qu’un
exemple banal et je pense admissible, sur lequel je n’affirme d’ailleurs rien. Y
trouverait-on là matière à stigmatiser les enfants issus de cette classe
ouvrière, ou cela ne signifierait-il pas plutôt que c’est l’ensemble du système
éducatif qui est en cause, et par là même ceux qui sont chargées de gérer ce
système éducatif (l’état, le gouvernement) ? Cependant, les élèves y seraient
eux-aussi en cause quoique dans une moindre mesure et de façon individuelle, sur le fait que leurs efforts
pour compenser leurs difficultés devraient être d’autant plus appliqués. Mais il
reste bien sûr que le système détient la plus grande part de responsabilité
dans cette injustice.
Je crois qu’on pourrait dire un peu la même
chose à l’échelle d’un pays : si les choses vont mal et qu’on ne parvient
pas à solutionner certains problèmes, c’est tout d’abord à son gouvernement semble-t-il
qu’on peut imputer la principale cause de ces désordres, car il prouve ainsi son
incompétence à gérer et à organiser. Mais ceci n’enlève pas pour autant la
responsabilité des citoyens eux-mêmes, qui doivent aussi mettre un minimum de
bonne volonté afin de faire aller les choses dans le bon sens et s’efforcer de
fonder une véritable solidarité qui repose sur des valeurs et des points de vue
communs.
La haine
raciale est une chose révoltante et contre laquelle chacun doit se garder. Mais
n’y a-t-il pas un autre genre de haine qu’on risque d’engendrer et de laisser
répandre entre les citoyens en instaurant l’injustice et l’arbitraire ? Tout
cela dans un climat d’autisme résolu, d’aveuglement décidé, et de défiance
entretenue.