Très bon résumé de la situation. Toutefois, je suis surpris de tant d’acuité dans le constat et de si peu dans la conclusion.
Vraiment, vous vous interrogez sur ce mystère du désamour des Français avec la gauche ?
Hollande a bien été faire serment d’allégeance à la city à Londres. Mélenchon se découvre révolutionnaire sur ses vieux jours ce qui ne l’empêche pas de taper plus sur Le Pen et Hollande que sur Sarkosy, lequel le trouve « très bien humainement ».
La gauche, quelle gauche ? Elle est où la gauche, la lutte des classes, quand Christine Autain se bat pour ce qu’elle appelle le « précariat » conglomérat flou qui selon elle remplace la classe ouvrière perdue ?
Vous pouvez continuer à vous rassurer mutuellement si cela vous fait plaisir, mais je ne crois pas que les électeurs suivent. Ils sont comme moi, ils attendent toujours qu’on leur montre une différence autre que dialectique (ou sur quelques points sociétals à la marge) entre la droite et la gauche.
Personnellement, je vais voter Le Pen. Je ne suis pas d’accord avec tout ce qu’elle propose, mais jusqu’à ce que surgisse un candidat de gauche avec une paire de c... (par pitié ne me citez pas Mélenchon...), au moins, je suis d’accord avec son analyse économique.
Pour vous en convaincre allez voir du côté de ce qui se passe en Islande (et dont on ne parle pas dans les médias). Vous verrez qu’on peut envoyer Balader les banques, l’Europe et même son propre gouvernement et s’en sortir.
J’espère que vous avez compris que le système oligarchique d’instances non élues au service de la finance mondiale, dont l’Europe sous sa forme actuelle n’est qu’une émanation, est pourri. Si c’est le cas, vous comprendrez qu’en choisissant de rester dans ce système, ce qui se fait appeler « la gauche » perd à mes yeux toute crédibilité.
Exactement ce que je pense. J’ai écrit ça sur mon blog tout à l’heure qui va dans le même sens :
Tuerie de Toulouse : question de prénom ?
La chose taboue que l’on n’évoque jamais quand on parle des
religions (catholique y compris) c’est que dans la plupart des cas,
elles nous sont imposées par nos parents, parfois dans notre chair et,
en tout cas, par un conditionnement abusif, avant que notre esprit
critique soit suffisamment développé.
Lorsque des
parents privent leurs enfants de leur liberté spirituelle en leur
imposant leur foi, présentée comme la seule « vraie » (sinon pourquoi
l’imposer à ses enfants ?) il est difficile de prêcher ensuite la
tolérance, si ce n’est sous forme de pitié condescendante envers des
brebis égarées qui pataugent dans l’erreur.
C’est
encore plus grave quant au nom d’une religion on baptise égoïstement ses
enfants d’un prénom qui va rendre leur intégration et leur vie encore
plus difficile.
Certes, s’appeler Alexandre au lieu de Mohammed
ne rend pas blond aux yeux bleus, mais c’est un rappel permanent à soi
(et aux autres) qu’on est Français au lieu d’être un rappel permanent
qu’on est musulman.
Comment expliquer autrement
que des jeunes pourtant nés en France ne se sentent pas Français, au
point de tuer des compatriotes avec un glacial détachement ?
En clair : Alexandre Merah aurait-il commis les mêmes horreurs que Mohammed Merah ?
A
ceux qui trouvent que j’exagère la portée d’un simple prénom, je
rappellerai que la première chose que fait une personne qui se convertit
à l’Islam, c’est justement de se choisir un nom musulman (Cassius Clay > Mohammed Ali).
Pourquoi devenir Français devrait-être moins exigeant que de devenir musulman ?
Quand
mon père est arrivé d’Espagne, on lui a francisé son prénom sans même
lui demander son avis, comme cela était courant à l’époque. Et ça ne
choquait personne.
Je pense que si les tragédies
Montalbanaises et Toulousaines ont servi à quelque chose, c’est à
montrer les limites de la reddition aux communautarismes. Celui qui veut
devenir Français doit adopter un prénom à consonance Française (exit
aussi les « Brian » et autres snobismes anglo-saxons), celui qui nait en
France également. Ce n’est pas nier les droits des communautés, car on
ne le rappellera jamais assez, les communautés en tant que telles n’ont
aucun droit dans un État laïc.
Il n’est pas normal que des gens qui vivent en France depuis plusieurs générations ne se sentent pas Français.
L’intégration a échoué. Il faut retourner à l’assimilation !
Ceux
qui aiment la France (la vraie, pas la « multiculturelle sur mesure »)
n’y verront aucun inconvénient et seront les bienvenus. Ceux qui ont
honte d’être Français, personne ne les retient.
Tout à fait d’accord. Je pense que les auteurs dont je salue par ailleurs le travail n’ont pas intégré cet aspect. Pour reprendre leur métaphore plusieurs fois citée, on se retrouve certes avec une voiture pouvant rouler théoriquement à 180 (la loi) et un chauffeur qui roule à 30 (le gouvernement) sur des routes mauvaises (contexte) sur lesquelles il est impossible d’aller plus vite. C’est bien la voiture qui faute d’être un 4x4 rend impossible les vitesses rapides et ce sont les politiques qui sont responsables du choix d’un véhicule inadapté.